« Rodrigo Díaz de Vivar » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
bot : révocation de 81.66.176.251 (modification suspecte : -23), retour à la version 200807045 de 2A01:CB0C:51E:6C00:C0F8:BE07:6B22:C8D7
Balises : Révocation manuelle Liens d’homonymie
Aucun résumé des modifications
Ligne 73 :
La menace almoravide fut certainement la raison qui a mené le Cid à faire un pas de plus dans ses ambitions au Levant, et dépassant l'idée de créer un protectorat sur les différentes places fortes de la région et soutenu par les tributs des taïfas voisins (dont Tortosa, Alpuente et Albarracín), il décide de conquérir la ville de Valence pour établir une seigneurie héréditaire, statut extraordinaire pour un seigneur de guerre indépendant en ce qu’il n’était soumis à aucun roi chrétien<ref>Fletcher (2007:190).</ref>.
 
=== Conquête de Valence ===
[[Image:Batalla_de_Cuarte.svg|vignette|redresse|Bataille de Quart, le {{date-|21 octobre 1094}}. Les almovarides tentent de récupérer Valence, qu'ils assiègent avec environ 10 000 combattants. Le Cid, après une semaine de siège, tente de faire une sortie nocturne par la porte de Boatella au sud-sud-ouest avec le gros de ses troupes et se poste en embuscade derrière l'arrière-garde ennemie du roi almovaride au sud du village de [[Quart de Poblet|Quart]]. Un second corps de cavalerie sortit à l'aube par la porte de la Culebra et avança directement vers l'avant-garde ennemie, située à l'est de Mislata, dans le but de provoquer l'avancée de la cavalerie almovaride, puis entreprend une retraite rapide pour l'attirer vers Valence dans un mouvement de retraite semblable au ''tornafuye''. Cette manœuvre sape la cohésion de la formation musulmane qui s'étendant sur une distance de 5 kilomètres entre Quart et Valence. Le Cid attaque ensuite l'arrière-garde almovaride, résultant en une débandade musulmane, capture le roi et obtint une victoire rapide. Ce fut la première déroute de l'[[Almoravides|empire almoravide]] contre une armée chrétienne.]]
 
Après le printemps de l'année 1092, le Cid étant encore présent à [[Saragosse]], le [[Cadi]] Ibn Ŷaḥḥāf (appelé Abeniaf par les chrétiens), favorise l'exécution de [[Yahya al-Qadir]] (alors protégé et tributaire du Cid) avec l'appui du camp almoravide, le {{date-|28 octobre 1092}}, et prend le pouvoir à Valence. Apprenant la nouvelle, le Cid retourne à Valence au début de novembre et assiège le {{Lien |langue=es |trad=castillo de Cebolla |fr=Château de Cebolla |texte=Château de Cebolla}}, aujourd'hui sur la commune d'[[El Puig de Santa Maria|El Puig]]. Il en vient à bout durant l'année 1093 dans le but de s'en servir comme base d'opérations pour un assaut définitif sur Valence.
 
Il commence au printemps à encercler la ville. Valence, en situation périlleuse, sollicite une armée de secours almoravide qui est envoyée à la demande d'al-Latmuní et avance en direction d'[[Almussafes]], à vingt kilomètres de Valence, pour finalement se retirer dans un second temps. La population valencienne ne recevra pas plus de secours, et les conséquences de la pénurie commencent à se faire sentir <ref>{{Ouvrage
| prénom1=Maíllo Salgado
| nom1=Felipe
| titre=Crónica anónima de los Reyes de Taifas
| éditeur=[[Ediciones Akal]]
| année=1991
| pages totales=p.22
| isbn=
| lire en ligne=https://books.google.es/books?id=m7vY7m52DWYC&pg=PP1
}}.</ref>{{,}}<ref>Felipe Maíllo Salgado, ''Crónica anónima de los reyes de taifas'', Madrid: Akal, 1991, {{p.|51-52}}.</ref>. Le siège et le blocus se prolongent durant quasiment une année, jusqu'à ce que Valence capitule le {{date-|17 juin 1094}}
<ref name="exacta" />. Le Cid prend possession de la ville et se proclame "Princeps Rodericus Campidoctor"<ref name="Alberto Montaner Frutos">, «El Cid. La historia.», en www.caminodelcid.org, página web del Consorcio Camino del Cid, Burgos, 2002.</ref>{{,}}<ref>El Cid Histórico: vida de Rodrigo Díaz de Vivar [https://www.caminodelcid.org/cid-historia-leyenda/cid-historico/].</ref>{{,}}<ref>Rodrigo Díaz el Campeador y el Cid mítico - José Manuel Moreno Juste [https://conocerespanablog.files.wordpress.com/2017/12/rodrigo_diaz_el_campeador_y_el_cid_mitic.pdf].</ref>, fondant ainsi la Principauté de Valence, qui occupait en [[1092]] une grande partie du [[Pays Valencien]]. Toutefois, à partir de l'an [[1093]] une partie de ce qui de nos jours est connu sous le nom de [[province de Castellón]] fut donné au [[Royaume d'Aragon]]<ref>[https://templersdeburjassot.files.wordpress.com/2017/02/m.jpg?w=2000&h= La Reconquista a finales del siglo {{XI}}].</ref>{{,}}<ref>[https://mapasimperiales.webcindario.com/IMPERIOS%20DE%20ESPANA%20Y%20PORTUGAL/Mapas%20Imperiales%20Imperio%20de%20Alfonso%20VI%20de%20Leon.jpg Mapas Imperiales-Imperio de {{Souverain-|Alfonso VI}} de León].</ref>
 
La pression almoravide ne cesse cependant pas, et au milieu de {{date-|septembre 1094}} une armée de Abu Abdalá Muhammad ibn Tāšufīn, neveu de l'empereur [[Youssef ben Tachfine]], arrive à [[Quart de Poblet|Quart]], à cinq kilomètres de Valence, et l'assiège, mais sera mise en déroute par le Cid en bataille rangée lors de la {{Lien|langue=es|trad=Batalla de Cuarte|fr=Bataille de Quart|texte=Bataille de Quart}}<ref>Véase Alberto Montaner Frutos «La Batalla de Cuarte (1094). Una victoria del Cid sobre los almorávides en la historia y en la poesía», en Alberto Montaner Frutos y Alfonso Boix Jovaní, ''Guerra en Šarq Alʼandalus: Las batallas cidianas de Morella (1084) y Cuarte (1094)'', Zaragoza, Instituto de Estudios Islámicos y del Oriente Próximo, 2005, págs. 97-340 {{ISBN|978-84-95736-04-8}}.</ref>.
 
Ibn Ŷaḥḥāf fut brûlé par le Cid, qui se venge ainsi de l'assassinat de son protégé et tributaire [[Yahya al-Qadir]]<ref>Huici Miranda, A., "El cadí de Valencia Ibn Ŷaḥḥāf quemado vivo por el Cid", ''Revista del Instituto Egipcio de Estudios Islámicos'' 11–12 (1963–4), 149–167. Véase también Ramón Menéndez Pidal, ''El Cid Campeador'', {{p.|254-258}}; Gonzalo Martínez Díaz, ''El Cid histórico'', Barcelona, Planeta, 1999, {{p.|326-335}} y Francisco Javier Peña Pérez, ''El Cid. Historia, leyenda y mitos'', Burgos, Dossoles, 2000, {{p.|174-177}}.</ref>, et applique ainsi une coutume islamique de l'époque<ref>José Ramírez del Río, "Nuevas aportaciones al origen del ''Poema de Mio Cid''. Motivos literarios de procedencia árabe", ''RLM'', xxvii (2015), {{p.|208}} y ss. http://dspace.uah.es/dspace/bitstream/handle/10017/28059/nuevas_ramirez_RLM_2015_N27.pdf?sequence=1 {{Wayback|url=http://dspace.uah.es/dspace/bitstream/handle/10017/28059/nuevas_ramirez_RLM_2015_N27.pdf?sequence=1 |date=20170320052046 |titre=Nuevas aportaciones al origen del ''Poema de Mio Cid''. Motivos literarios de procedencia árabe}}.</ref>. Dans le but de sécuriser les itinéraires routiers de son nouveau domaine seigneurial, Rodrigo s'allie au nouveau roi d'Aragon {{Souverain2|Pierre Ier d'Aragon}}, intronisé peu avant la chute de Valence durant le siège d'[[Huesca]], et capture le {{Lien |langue=es |trad=Castillo de Serra |fr=Château de Serra |texte=Château de Serra}} et [[Olocau]] en 1095.
 
En 1097 une nouvelle incursion almoravide est effectuée à l'initiative de Muhammad ibn Tasufin dans le but de récupérer Valence, mais elle est défaite près de [[Gandia]] par le Cid avec l'aide de l'armée de {{Souverain-|Pierre Ier}} d'Aragon durant la [[bataille de Bairén]]. La même année, Rodrigo envoie son fils unique Diego Rodríguez se battre aux côtés d'{{Souverain3|Alphonse VI de León}} contre les [[Almoravides]]. Les troupes d'{{Souverain-|Alphonse VI}} sont défaites et Diego meurt durant la [[Bataille de Consuegra]].
 
À la fin de l'année 1097, il prit la ville d'[[Almenara (Espagne)|Almenara]], fermant ainsi les routes du nord de Valence. En 1098 il conquit définitivement la ville fortifiée de [[Sagonte]], raffermissant ainsi sa domination sur l'ancien [[Taïfa de Valence]].
 
D'autre part, il consacre en 1098 la nouvelle cathédrale de Santa María, réformant ainsi celle qui était anciennement l'[[aljama]] arabe. Il place [[Jérôme de Périgord]] à la tête du nouveau siège épiscopal, au détriment de l'ancien métropolitain [[mozarabe]], en raison de la désaffection entre le Campeador et la communauté mozarabe générée durant le siège de Valence de septembre à {{date-|octobre 1094}}. Dans le diplôme de dotation de la cathédrale daté de 1098, Rodrigo se présente sous le titre de «princeps Rodericus Campidoctor» («prince Ruy le guerrier», en latin)<ref>El príncipe de Valencia [https://amuraworld.com/topics/history-art-and-culture/articles/1346-el-principe-de-valencia].</ref>, se considérant ainsi comme un souverain autonome alors qu'il n'a pas d'ascendance royale, et fait référence à la bataille de Quart comme un triomphe rapide et sans pertes contre un très grand nombre de mahométans<ref>Alberto Montaner Frutos, «La Batalla de Cuarte (1094). Una victoria del Cid sobre los almorávides en la historia y en la poesía», en Alberto Montaner Frutos y Alfonso Boix Jovaní, ''Guerra en Šarq Alʼandalus: Las batallas cidianas de Morella (1084) y Cuarte (1094)'', Zaragoza, Instituto de Estudios Islámicos y del Oriente Próximo, 2005, págs. 235-238 {{ISBN|978-84-95736-04-8}}.</ref>{{,}}<ref>Martin ([http://e-spania.revues.org/20087 2010:§8]).</ref>.
 
Maintenant établi à Valence, le Cid s'allie avec {{Souverain3|Raimond-Bérenger III de Barcelone}}, [[Comté de Barcelone|comte de Barcelone]], dans le but de freiner ensemble la poussée almoravide. Les alliances militaires se renforceront par la suite grâce à des mariages, l'année de sa mort il aura marié ses filles à de hauts dignitaires : [[Cristina Rodríguez (noble)|Cristina Rodríguez]] avec l'infant {{Souverain3|Ramiro II de Monzón}} <ref>Ian Michael, [http://books.google.es/books?hl=es&lr=&id=6d0gK3j7Qk4C&oi=fnd&pg=PA39 «Introducción»] a su ed. de ''Poema de Mío Cid'', Madrid, Castalia, 1976, pág. 39 {{ISBN|978-84-7039-171-2}}.</ref> et {{Lien |langue=es |trad=María Rodríguez (hija del Cid) |fr=María Rodríguez |texte=María Rodríguez}} avec {{Souverain3|Raimond-Bérenger III de Barcelone}}<ref name="conferencia">Ian Michael, [http://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:QnwT0-jvBsUJ:www.apequevedo.com/encuentros/michael/conferencia.pdf ''La imagen del Cid en la historia, la literatura y la leyenda''], [http://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache%3AQnwT0-jvBsUJ%3Awww.apequevedo.com%2Fencuentros%2Fmichael%2Fconferencia.pdf], conferencia pronunciada en la Biblioteca Nacional de España, el 17 de mayo de 2007. [Consulta: 29-11-2009]. [http://www.apequevedo.com/encuentros/michael/conferencia.doc Disponible en formato .doc].</ref>{{,}}<ref>Francisco López Estrada [http://books.google.es/books?id=Fh0j-Z6g8RoC&pg=PA134& ''Panorama crítico sobre el «Poema del Cid». Literatura y sociedad''], Madrid, Castalia, 1982, pág. 134 {{ISBN|978-84-7039-400-3}}.</ref>.
Ces liens confirment la véracité historique des vers 3.724 et 3.725 du ''[[Cantar de mio Cid]]'' : {{Citation étrangère|langue=es|hoy los reyes de España sus parientes son,/ a todos alcanza honra por el que en buen hora nació}}. En effet {{Souverain3|García V de Navarre}} fut petit-fils du Cid et [[Royaume de Pampelune|roi de Pampelune]]; et de la même manière {{Souverain3|Alphonse VIII de Castille}} est arrière petit-fils du Cid<ref>Ian Michael, ''La imagen del Cid en la historia, la literatura y la leyenda'', 2007, pág. 4.</ref>.
 
=== La mort du Cid ===