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Les appréciations sur les idées politiques de Wittgenstein ont été divergentes, voire contradictoires. Malgré sa sympathie pour le communisme, il n'adhère à aucun programme, déclarant dans les ''Remarques mêlées'' : {{Citation| Sera révolutionnaire celui qui peut se révolutionner lui-même}}. L'appel réitéré à accepter le donné tel qu'il est offre ainsi une vision du monde plus résignée et fataliste que celle défendue par Marx<ref>{{Article |auteur1=Christiane Chauviré |titre=Engagement et politique chez Wittgenstein |périodique=Cités |volume=38 |numéro=2 |date=2009 |pages=25-32 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-cites-2009-2-page-25.htm |consulté le=23 février 2023 |doi= https://doi.org/10.3917/cite.038.0025 }}.</ref>.
Wittgenstein s'ouvre à la pensée de [[Karl Kraus]] très tôt dans sa jeunesse et ce probablement par l’intermédiaire de sa sœur Margarete, qui a sur lui l’influence intellectuelle la plus significative à cette période<ref>Ray Monk, Le devoir de génie, Flammarion, 2009. {{p.|28}} : Dès son premier numéro (1899) de ''die Fackel'' (''la torche''), Margarete devint une lectrice « enthousiaste » de la revue et « sympathisa » avec presque toutes les idées défendues par Kraus. Kraus dénonçait l’hypocrisie du gouvernement autrichien des Balkans, la corruption, la « persécution légale des prostituées » et la « condamnation sociale des homosexuels ». Selon Ray Monk, Wittgenstein considère les {{cita|questions d'intégrité personnelle}} plus importantes que les {{cita|questions politiques}} ({{cita|Contentez-vous de vous améliorer, c'est tout ce que vous pouvez faire pour améliorer le monde}}, déclare-t-il à ses amis) et, qu'en ce sens, certaines des conceptions de Wittgenstein adulte sont proches de celles de Kraus pour qui {{la politique est ce qu'un homme fait pour cacher ce qu'il est et qu'il ne sait pas lui-même}}</ref>.
La philosophie de Wittgenstein a eu des échos en philosophie politique, indépendamment des positionnements de Wittgenstein lui-même. Ainsi [[Sandra Laugier]]<ref>Voir [[Sandra Laugier]], « Wittgenstein : anthropologie, scepticisme et politique », ''Multitudes'', {{numéro|9}}, mai-juin 2002, et ''Une autre pensée politique américaine. La démocratie radicale d'Emerson à Cavell'', Paris, Michel Houdiard, 2004.</ref>, en prenant notamment appui sur Wittgenstein et la lecture par [[Stanley Cavell]]<ref>Voir [[Stanley Cavell]], ''Les voix de la raison. Wittgenstein, le scepticisme, la moralité et la tragédie'' ({{1re}} éd. américaine : 1979), Paris, Seuil, 1996.</ref> de son traitement de la question du scepticisme, a esquissé une pensée politique de la [[démocratie radicale]] et de l'individualisme communautaire. Par ailleurs, le sociologue [[Philippe Corcuff]] prend appui sur des ressources wittgensteiniennes pour critiquer la pensée politique dite « post-moderne » (en particulier chez [[Jean Baudrillard]])<ref>Voir [[Philippe Corcuff]], ''La société de verre. Pour une éthique de la fragilité'', Paris, Armand Colin, 2002, {{p.|135-146}} et 166-177.</ref>.
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