« Lesbianisme séparatiste » : différence entre les versions

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Le '''lesbianisme séparatiste''' est un courant à l'intersection du {{Lien|trad=feminism separatist|fr=féminisme séparatiste}} et du [[lesbianisme politique]] qui promeut et fait vivre des communautés autonomes composées exclusivement de lesbiennes. Il vise à la fois à offrir un meilleur mode de vie aux lesbiennes qui le rejoignent, en leur permettant d'échapper à l'hétérosexualité comme système politique, et à l'émergence d'une [[culture lesbienne]] autonome, teltelle que la {{Lien|trad=womyn's music}}.
 
Prenant souvent la forme de petites communautés rurales, le lesbianisme séparatiste, essentiellement pratiqué par des lesbiennes blanches, a été critiqué par des lesbiennes Noires en raison de son incapacité à adopter une pratique [[Intersectionnalité|intersectionnelle]].
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Le lesbianisme séparatiste passe souvent par l'achat de terres, typiquement pour l'établissement de [[Womyn's land]]<ref name="Kershaw3">{{article|nom=Kershaw|prénom=Sarah|titre=My Sister's Keeper|url=https://www.nytimes.com/2009/02/01/fashion/01womyn.html|périodique=[[The New York Times]]|date=January 30, 2009|archive-url=https://web.archive.org/web/20151226024048/https://www.nytimes.com/2009/02/01/fashion/01womyn.html|archive-date=December 26, 2015|url-status=live}}</ref>. Ces communautés rurales développent généralement une pensée [[Écoféminisme|écoféministe]] et de reconnexion à la nature<ref>{{article|prénom=Sine|nom=Anahita|titre=Nestled into Niches: Prefigurative Communities on Lesbian Land|journal=Journal of Homosexuality|volume=56|numéro=6|date=2009|pmid=19657932|doi=10.1080/00918360903054186|pages=719–737|s2cid=28508292}}</ref>.
 
En plus de la séparation envers les hommes dans les sphères professionnelles et personnelles, l'organisation ''The Furies'' recommande aussi la mise à distance, pour les lesbiennes séparatistes, d'avec les « femmes qui n'ont pas coupéescoupé les liens avec le privilège masculin », c'est-à-dire celles qui bénéficient des privilèges et de la sécurité liés à l'[[hétérosexualité]], puisque la position de ces femmes les amènera à trahir les lesbiennes qui ne bénéficient pas de cette protection<ref name="Bunch 1972, pp.8-9">Bunch, Charlotte/The Furies Collective, "Lesbians in Revolt", in ''The Furies: Lesbian/Feminist Monthly'', vol. 1, January 1972, pp.8–9</ref>.
 
== Histoire ==
Aux [[LGBT aux États-Unis|États-Unis]], [[The Furies Collective|The Furies]] en 1971 créent leur communauté, composée de 3 enfants et12 femmes, toutes les lesbiennes, féministes et blanches, et âgées de 18 à 28 ans<ref name="google32">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dudley|nom1=Clendinen|prénom2=Adam|nom2=Nagourney|titre=Out For Good: The Struggle to Build a Gay Rights Movement in America|éditeur=Simon and Schuster|date=2001-06-05|isbn=978-0-684-86743-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6zRFBGTSgoUC&pg=PA104|consulté le=2023-03-20}}</ref>. Les autres groupes séparatistes incluent The Gutter Dykes, The Gorgons, et les {{Lien|trad=Radicalesbians}}<ref name="Levy2">{{article|nom1=Levy|prénom1=Ariel|titre=Lesbian Nation|url=https://www.newyorker.com/magazine/2009/03/02/lesbian-nation|périodique=[[The New Yorker]]|date=February 22, 2009|consulté le=10 mai 2016}}</ref>.
 
En Italie se crée en 2006 la communauté rurale La Porta, qui développe à la fois une forte pensée éco-féministeécoféministe et des pratiques culturelles avec la création de la maison d'édition lesbienne Lesbacce Incolte et le groupe de musique Tribad<ref>{{Chapitre|langue=fr|auteur=Anna Cuenca|titre chapitre=La Porta - Festival Lesbico Internazionale - Una Terra Di Donne|titre ouvrage=Actes de l'Eurolesbopride|éditeur=Centre évolutif Lilith|date=2016|isbn=978-2-7466-9511-5|isbn2=2-7466-9511-1}}</ref>.
 
== Productions culturelles ==
 
=== Littératures ===
''{{Lien|trad=The Wanderground}}'' est une utopie par [[Sally Miller Gearhart]], qui s'inspire de son expérience dans les communautés lesbiennes séparatistes rurales<ref name="Shugar">{{ouvrage|titre=Separatism and Women's Community|nom=Shugar|prénom=Dana R.|éditeur=University of Nebraska Press|année=1995|isbn=978-0-8032-4244-9|pages=[https://archive.org/details/separatismwomens00shugrich/page/ xi–xvii]|url=https://archive.org/details/separatismwomens00shugrich/page/}}</ref>.
 
=== Revues ===
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=== Blanchité du mouvement ===
La poétesse lesbienne Noire [[Jewelle Gomez]], dans son essai ''Out of the Past'', souligne à quel point son histoire est indissociable de celle des femmes hétérosexuelles et des hommes Noirs, et que beaucoup de femmes [[Racisation|racisées]] ne pourraient pas avoir le choix de se séparer de ces deux groupes qui sont si essentiels à leursleur surviessurvie<ref>Gomez, Jewelle. ''Out of the Past'', in David Deitcher's ''The Question of Equality:Lesbian and Gay Politics in America Since Stonewall'', Scribner, 1995, {{ISBN|0-684-80030-6}}, pp44–45.</ref>.
 
En 1982, les écrivaines [[Barbara Smith]] et {{Lien|trad=Beverly Smith}} publient une conversation sur le [[black feminism]] et le féminisme lesbien, dans laquelle elles critiquescritiquent le séparatisme lesbien<ref name=":0">Smith, Barbara and Beverly Smith. 1983. "Across the Kitchen Table: A Sister-to- Sister Dialogue", anthologized in ''This Bridge Called My Back: Writings by Radical Women of Color'', p121</ref>. Elles soulignent que le racisme place les lesbiennes racisées dans une position différente, par rapport aux autres qui partagent leurs oppressions, que celle des lesbiennes et plus généralement des femmes blanches par rapport aux hommes blancs<ref name=":0" />. Cette réalité fait que le séparatisme lesbien, dans les faits très majoritairement blanc, a développé une vision politique isolée, qui ignore l'ensemble des oppressions que les femmes subissent<ref>Smith, Barbara. Response to Adrienne Rich's ''Notes from Magazine: What does Separatism Mean?" from [[Sinister Wisdom]], Issue 20, 1982''</ref>.
 
== Références ==