« Autoportraits de Rembrandt » : différence entre les versions

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== Chronologie de ses autoportraits ==
=== Contexte historique ===
Les autoportraits ''{{Lang|it|in assistenza}}'' (une incrustation de l'artiste dans un tableau d'histoire) existent et sont habituels depuis le Moyen-Âge avec [[Giotto di Bondone|Giotto]], avec la fonction de placer l'artiste comme spectateur de la scène historique (il y assiste, d'où le nom)<ref name="pommereau"/>. On considère que le premier autoportrait indépendant (c'est-à-dire dont le peintre est le sujet principal en portrait) est ''[[L'Homme au turban rouge]]'' de [[Jan van Eyck]] (1436), même s'il existe des doutes sur le fait que ce soit un autoportrait<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.nationalgallery.org.uk/paintings/jan-van-eyck-portrait-of-a-man-self-portrait|titre=Notice de l'œuvre ''L'Homme au turban rouge''|site=nationalgallery.org.uk|éditeur=[[National Gallery]]|consulté le=2023-03-28}}.</ref> ; l'autoportrait a ensuite une évolution lente<ref name="parluimeme41">Volker Manuth dans {{Harvsp|White|Buvelot|1999|id=parluimeme|p=41}}.</ref>, tandis que l'art s'émancipe progressivement de l'emprise de la religion et que les artistes se mettent davantage en avant<ref name="pommereau">Claude Pommereau dans {{Harvsp|Guégan|Madeline|Schlesser|2009|p=9}}.</ref>. Les portraits de ''{{Lang|it|uomini illustri}}'' ou ''{{Lang|it|famosi}}'' (hommes illustres ou célèbres) fleurissent et les dictionnaires d'artistes {{incise|''[[Le Vite]]'' en tête}} ont un rôle important dans la réalisation de portraits d'artistes pour les illustrer : les académies d'art italiennes{{Note|L'[[Académie du dessin de Florence]] veut des portraits des plus célèbres artistes florentins sur ses murs, mais l'idée est reprise par le président [[Federico Zuccari]] de l'[[Accademia di San Luca]], à Rome, qui réalise son autoportrait et fait faire des copies des autoportraits d'autres artistes renommés, avant que les membres de l'académie eux-mêmes s'y collent. constituent alors des collections d'autoportraits<ref>Volker Manuth dans {{Harvsp|White|Buvelot|1999|id=parluimeme|p=42}}.</ref>.|group=alpha}}.
 
D'abord destinés à la royauté, les portraits en majesté sont accaparés par les artistes pour se représenter avec leurs attributs, dans le but d'affirmer la noblesse de la profession d'artiste<ref>Volker Manuth dans {{Harvsp|White|Buvelot|1999|id=parluimeme|p=42-43}}.</ref>. L'humaniste flamand [[Dominique Lampson]] publie en 1572 la série de vingt-trois estampes ''{{Lang|la|Pictorum aliquot celebrium Germaniae inferioris effigies}}'', gravées par [[Jan Wierix|Jan]] et [[Hieronymus Wierix]], [[Cornelis Cort|Cort]] et [[Hieronymus Cock]] d'après des portraits ou des autoportraits d'artistes flamands, néerlandais et allemands disparus. D'un grand succès, elle est augmentée et rééditée à La Haye par [[Hendrik Hondius I]] en 1610 et présente les artistes avec des vêtements élégants et surtout introduit l'idée qu'une école de peinture de l'Europe du Nord peut se démarquer de l'école italienne<ref name="parluimeme43">Volker Manuth dans {{Harvsp|White|Buvelot|1999|id=parluimeme|p=43}}.</ref>. Rembrandt s'inspire beaucoup des gravures de cette série et d'autres artistes, en particulier de [[Albrecht Dürer|Dürer]], en reprenant leur vêtements pour s'inscrire dans leur tradition, en reprenant certains éléments précis (le bonnet, la pose des bras, etc.) ou en ayant la même démarche de commencer par des autoportraits ''{{Lang|it|in assistenza}}'' dans des tableaux d'histoire (1625-1626) et de poursuivre avec des autoportraits indépendants à la fin des années 1620<ref>Volker Manuth dans {{Harvsp|White|Buvelot|1999|id=parluimeme|p=41-44}}.</ref>{{,}}<ref name="parluimeme6871"/>.