« Coelacanthiformes » : différence entre les versions

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Les '''Coelacanthiformes''' (nom scientifique), '''Cœlacanthiformes''' (nom scientifique francisé), ou '''Cœlacanthes''' (prononcé {{MSAPI|/se.la.kɑ̃t/}}) sont un [[Ordre (biologie)|ordre]] de [[poisson]]s [[sarcoptérygiens]]. Il en existe de nombreux fossiles et deux espèces vivantes connues, du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Latimeria]]'' (''[[Latimeria chalumnae]]'' et ''[[Latimeria menadoensis]]''). Ils n'ont que peu évolué morphologiquement depuis 350 [[million d'années|Ma]] et ressemblent aux [[Tetrapodomorpha|ancêtres aquatiques des vertébrés terrestres]] (dont ils sont d'ailleurs proches, car ils appartiennent à la même [[classe (biologie)|classe]]). Ils possèdent une poche de gaz avec des parois épaisses qui est le [[Structure vestigiale|vestige d'un poumon ancestral]] utilisé quand ils vivaient près de la surface, aussi bien en eau douce qu’enqu'en eau salée ; elle subsiste chez les espèces contemporaines, bien que celles-ci soient cantonnées aux grandes profondeurs. Cette caractéristique, ainsi que la forme et le mouvement de leurs nageoires, a souvent conduit à qualifier les deux espèces actuelles — à tort — de « fossiles vivants » ; ilen est à noter queoutre, les appellations, plus techniques, de [[espèce panchronique|forme panchronique]] ou [[Forme transitionnelle (évolution)|forme transitionnelle]], sont tout aussi fautives : il est plus correct de parler d'{{citation|[[espèce relique]]}}<ref name="Nous sommes tous">{{Lien web|prénom1=Frédéric|nom1=Ducarme |url=https://theconversation.com/nous-sommes-tous-des-poissons-prehistoriques-130613 |titre=Nous sommes tous des poissons préhistoriques |jour=21 |mois=février |année=2020 |site=[[The Conversation (média)|The Conversation]] }}.</ref>.
 
Les deux espèces actuelles de Cœlacanthes sont [[Espèce menacée|menacées d'extinction]]. Le premier individu recensé (de l’espècel'espèce ''{{Langue|la|Latimeria chalumnae}}'') a été pêché le long de la côte est-africaine en 1938. Le groupe le plus important — environ 300 individus — vit dans les eaux de l'[[archipel des Comores]].
 
== Du fossile au spécimen ==
[[Fichier:Latimeria chalumnae.jpg|thumb|left|Cœlacanthe (''Latimeria chalumnae'') pêché le 21 janvier 1965 à [[Mutsamudu]] (Anjouan, Comores). Répertorié sous le code C36 ({{36e}} cœlacanthe inventorié).]]
[[File:Pectoral fin Latimeria chalumnae.jpg|thumb|Nageoire pectorale de ''Latimeria chalumnae''.]]
Les cœlacanthes, bien qu'ils soient représentés par deux [[espèce]]s vivantes, ne furent longtemps connus que comme un groupe de spécimens fossiles largement représentés dans les sédiments du [[Dévonien]] au [[Crétacé]], avec une apparente extinction à la fin du [[Mésozoïque]]. La découverte des premiers fossiles fut l’œuvrel'œuvre de l'[[ichtyologie|ichtyologue]] [[Louis Agassiz]], alors professeur à l’l'[[université de Neuchâtel]], en 1832. Agassiz avait su le premier tirer parti des [[schiste]]s [[ardoise|ardoisiers]] du [[canton de Glaris]] et des [[calcaire]]s fossilifères de [[Monte Bolca]] : dès 1829, il projeta de publier ses conclusions dans ''Recherches sur les poissons fossiles'' (paru en cinq volumes entre 1833 et 1843), où les cœlacanthérés sont mentionnés pour la première fois.
 
En 1938, l’l'[[Ornithologie|ornithologue]] sud-africaine [[Marjorie Courtenay-Latimer]] (1907 - 2004) annonça la découverte d’und'un cœlacanthe vivant, alors que cet ordre était réputé éteint depuis la fin du Crétacé<ref>{{Ouvrage|auteur1=L.-H. Parias|directeur1=oui|auteur2=[[Jules Rouch]]|titre=Histoire universelle des explorations|tome=IV|titre volume=Époque contemporaine|passage=63–64|lieu=Paris|éditeur=Nouvelle librairie de France|date=1957}}.</ref>. Le {{date|22 décembre 1938}}, elle avait reçu un appel téléphonique d'Afrique du Sud lui indiquant qu'un pêcheur actif dans l'estuaire de la [[Chalumna River]], Hendrik Goosen, venait de remonter dans ses filets un poisson d’und'un type inconnu<ref>Émission ''La Méthode scientifique'' : « Cryptozoologie, qu'est-ce que le monstre du Loch Ness peut apprendre à la science ? » diffusédiffusée le 31/10/2016 sur [[France Culture]].</ref>. Elle emporta la prise au musée d’d'[[East London]] afin de l’étudierl'étudier et de l'identifier mais, ne le trouvant dans aucun de ses ouvrages, elle fit [[taxidermie|naturaliser]] l’animall'animal et contacta l’ichthyologuel'ichthyologue [[James Leonard Brierley Smith]] (1897-1968) qui y vit un cœlacanthe, c'est-à-dire le représentant d'un groupe connu alors uniquement à l’étatl'état de [[fossile]]. L’espèceL'espèce est depuis baptisée ''[[Latimeria chalumnae]]'' en l’honneurl'honneur de Marjorie Courtenay-Latimer et des eaux dans lesquelles elle a été retrouvée. Il faudra attendre quatorze ans pour qu'un nouveau spécimen soit découvert. Les cœlacanthes sont peut-être l'exemple le plus fameux de « [[taxon Lazare]] »<ref name="Casane">{{article|langue=en|auteurs=Didier Casane et Patrick Laurenti|titre=Why coelacanths are not ‘living fossils’|sous-titre=A Review of Molecular and Morphological Data|journal=Bioessays|vol=35|date=avril 2013|doi=10.1002/bies.201200145|auteurs=Didier Casane et Patrick Laurenti}}.</ref>.
 
On lit souvent que les cœlacanthes ont subsisté sans modification biologique pendant des millions d'années<ref>{{article|auteur1=Gilbert David|auteur2=Christine Hénon|auteur3=Christian Chaboud|auteur4=Raphaël Plante|titre=Patrimoine mondial, maispatrimoine local, les relations conservation-développement explorées à vraitravers direl’exemple du coelacanthe.|périodique=Espaces tropicaux|volume=18|pages=247-257|date=2003|url=https://www.persee.fr/doc/etrop_1147-3991_2003_act_18_9_1125}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Christian Regnier |titre=Le Coelacanthe, pire ennemi de Darwin ? |url=https://www.hominides.com/le-coelacanthe-pire-ennemi-de-darwin/ |site=Hominidés, les évolutions de l'Homme |date=2009}}.</ref>, mais les deux espèces modernes (et même leur [[genre (biologie)|genre]]) ne sont en fait pas représentées dans les strates fossiles du Mésozoïque. Cela dit, il est bien exact que certaines [[espèce disparue|espèces disparues]], particulièrement celles des fossiles de cœlacanthes les plus tardifs, à savoir le genre ''[[Macropoma]]'' du Crétacé, ressemblent beaucoup extérieurement aux espèces modernes. L'explication la plus plausible de cette lacune évolutive est la disparition de ce poisson des [[lagune]]s. D’autreD'autre part, les fossiles des [[Abysse|grands fonds]] marins sont rarement formés dans les strates où les paléontologues peuvent les mettre au jour, ce qui donne l'illusion que ces espèces des grandes profondeurs n'existaient pas autrefois : cette hypothèse d'[[Edward Forbes]], toujours à l'étude, est nommée ''théorie abyssale azoïque''.
 
Le [[séquençage du génome]] du cœlacanthe africain en 2013 met en évidence qu'il contient environ 25 % d'[[Élément transposable|éléments transposables]] qui ont eu un impact faible sur son évolution morphologique, mais fort sur son évolution anatomique afin de s'adapter à ses différents milieux aquatiques, à l'instar de ses cousins [[Tetrapoda|tétrapodes]] qui ont [[Sortie des eaux|colonisé le milieu terrestre]] (évolution anatomique par des gènes impliqués dans l'immunité, l'excrétion d'[[azote]], et le développement de nageoires et de membres)<ref>{{article|langue=en|auteur=Chris T. Amemiya |et colal.=oui|titre=The African coelacanth genome provides insights into tetrapod evolution|périodique=Nature|volume=416|date=18 avril 2013|volume=416|pages=311–316|doi=10.1038/nature12027|pages=311–316}}.</ref>.
 
== Description ==
[[Fichier:Coelacanth.jpg|vignette|Un spécimen à l'[[École polytechnique fédérale de Zurich]].]]
 
Les Cœlacanthes sont des [[Sarcopterygii|poissons à nageoires charnues]] dont les [[nageoire pectorale|nageoires pectorales]] et [[nageoire anale|anale]] se rattachent au corps par des appendices carnés raidis par un os, et dont la queue ou [[nageoire caudale]] [[poisson|diphycerque]] est divisée en trois lobes, le lobe central étant un prolongement du [[notochorde]]. Les cœlacanthes ont subi une modification de leurs [[Écaille#Écailles cosmoïdes|écailles cosmoïdes]], qui sont plus fines que chez les autres poissons. Les cœlacanthes jouissent également d'un organe électro-[[récepteur]] appelé [[Rostrum (anatomie)|rostre]] à l'avant du crâne, qui joue sans doute un rôle dans la détection de leurs proies. Il pourrait aussi intervenir dans l'équilibre de l'animal, l’l'[[écholocalisation]] expliquant la locomotion de cet animal.
 
{{citationCitation bloc|« Presque tous les poissons ont des nageoires dites « [[Actinopterygii|rayonnantes]] », où les rayons sont disposés en éventail, décrit Lionel Cavin, du Muséum d’histoired'histoire naturelle de Genève. Le cœlacanthe, ainsi que d’autresd'autres poissons qu’onqu'on appelle [[dipneuste]]s, ont des nageoires « charnues ». Celles-ci contiennent des muscles et sont constituées autour d’und'un axe, duquel partent les rayons. » Il s’agits'agit de l’ancêtrel'ancêtre de la patte. « L’axeL'axe comprend plusieurs os organisés de manière similaire à ceux de nos membres, souligne Régis Debruyne. On retrouve les éléments [[Homologie (évolution)|homologue]]s à l’[[humérus]], le [[radius (os)|radius]] et le [[Ulna|cubitus]] de nos [[avant-bras|bras]], ou au [[fémur]], au [[tibia]] et au [[péroné]] de nos jambes. Comprendre l’histoirel'histoire du cœlacanthe, c’estc'est aussi comprendre la nôtre : c’estc'est pour ça que c’estc'est fondamental. »|Régisréférence=<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les Debruyne,secrets [[Muséumdu National«fossile d'Histoirevivant»|périodique=Le Naturelle]]<ref>[httpTemps|date=2013-04-17|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/Facetsciences/print/Uuid/854a0fa2secrets-a789fossile-11e2vivant|consulté le=2023-a4a812-c21a3316ea2a/Les_secrets_du_fossile_vivant La citation de Régis Debruyne, dans un article de Lucia Sillig26}}.]</ref>.}}
 
On sait que les Cœlacanthimorphes, depuis au minimum les ''[[Holophagus penicillata]]'' du [[Jurassique]], sont [[Ovoviviparité|ovovivipares]]<ref name="Lavett">{{article|auteurs=C. Lavett-Smith, C.S. Rand, B. Schaeffer et J.W. Atz|titre=''Latimeria'', the Living Coelacanth, Is Ovoviviparous|revue=[[Science (revue)|Science]]|date=décembre 1975|vol=190|pages=1105-1106|date=décembre 1975|url=https://www.ganino.com/games/Science/science%20magazine%201974-1975/root/data/Science%201974-1975/pdf/1975_v190_n4219/1741246.pdf|format=pdf|auteurs=C. Lavett Smith, Charles S. Rand, Bobb Schaeffer et James W. Atz}}.</ref>. <br />
Par exemple, les femelles de ''[[Latimeria]]'' ne portent que quatre à cinq petits [[alevin]]s ({{unité|32.2|cm}}<ref name="Lavett" />) et leur gestation pourrait durer près d'un an<ref name="Forey">{{Article|prénom1=P.<!--Peter |nom1=L. -->|nom1=Forey|titre=Le Cœlacanthe|périodique=La Recherche|lien périodique=La Recherche (magazine)|volume=20|numéro=215|année=1989|passage=1318-1326|année=1989|date=}}.</ref>.
 
En 1987, l'Allemand Hans Fricke, de l'[[Institut Max-Planck]], et le Français [[Raphaël Plante]], de l'université de Marseille, ont étésont les premiers à observer le poisson ''in vivo'', à étudier ses comportements, et à le filmer depuis leur sous-marin ''Jago''. C'est à partir de ce moment qu'ils communiquent sur le Cœlacanthe, notamment à la télévision. Les scientifiques recensent la population de l’espècel'espèce, montrent son déclin, tentent de comprendre les relations historiques entre les hommes, populations locales ou scientifiques, et le poisson. Fricke et Plante analysent les méthodes et impacts de la pêche, ainsi que de la recherche scientifique passée, sur les populations de cœlacanthes, sur les populations humaines locales. Puis ils proposent la création d'un parc marin afin de protéger le CoelacantheCœlacanthe<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Christine|nom1=Hénon|prénom2=Gilbert|nom2=David|prénom3=Raphaël|nom3=Plante|titre=La communication « espèce emblématique/homme », l’évolution du comportement humain explorée a travers l’exemple du cœlacanthe|périodique=Communication et organisation. Revue scientifique francophone en Communication organisationnelle|numéro=23|date=2003-05-01|issn=1168-5549|doi=10.4000/communicationorganisation.2817|lire en ligne=https://communicationorganisationjournals.revuesopenedition.org/communicationorganisation/2817|consulté le=2023-12-26}}.</ref>.
 
Au printemps 2013, le biologiste et photographe [[Laurent Ballesta]] a menémène une expédition scientifique pour filmer et étudier le cœlacanthe en Afrique du Sud<ref>{{Lien web|titre=Arte diffuse samedi le documentaire de Laurent Ballesta sur le cœlacanthe|url=http://www.midilibre.fr/2014/05/02/au-fond-de-l-eau-et-des-temps,855833.php|site=MidiLibre.fr|consulté le=2017-03-13}}.</ref>.
 
En septembre 2015, une équipe scientifique franco-brésilienne publie, dans la revue britannique ''[[Nature Communications]]'', une découverte sur le cœlacanthe. L'examen à l'{{Langue|en|[[European Synchrotron Radiation Facility]]}} d'un échantillon de ce poisson à l'aspect préhistorique et en voie de disparition a permis de mettre en évidence la présence d'un poumon caché, non fonctionnel, jouant un rôle de [[Ballast (marine)|ballast]] rempli de graisse lui permettant d'évoluer jusqu'à huit-cents mètres de profondeur. D'autre part, l'examen d'individus au stade embryonnaire a mis en évidence le développement d'un poumon comme de nombreux mammifères marins, mais qui voit son développement s'arrêter au profit de l'organe graisseux dans le cas de ce poisson. Les signataires de l'étude pensent que le cœlacanthe, en vivant proche de la surface de l'océan du [[Dévonien]] jusqu'au [[Crétacé]] proche de la surface de l'océan, a pu trouver par la suite les ressources pour s'adapter aux crises environnementales du Crétacé et du [[Paléogène]] en allant désormais vivre en plus grande profondeur jusqu'à nos jours<ref>{{article|auteur=Nathaniel Herzberg|titre=
Le poumon caché du cœlacanthe, poisson des abysses|journal=[[Le Monde]].fr|date=2015-09-16|url=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/09/16/le-poumon-cache-du-c-lacanthe-poisson-des-abysses_4759790_1650684.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteurs=C. Cupello, P.M. Brito, M. Herbin, F.J. Meunier, P. Janvier, H. Dutel et G. Clément|titre=Allometric growth in the extant coelacanth lung during ontogenetic development|périodique=Nature Communications|vol=6|date=15 septembre 2015|vol=6|doi=10.1038/ncomms9222|auteurs=Camilla Cupello, Paulo M. Brito, Marc Herbin, François J. Meunier, Pgilippe Janvier, Hugo Dutel et Gaël Clément}}.</ref>.
 
== Systématique ==
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[[Fichier:JuraCœlacanthe.jpg|vignette|Cœlacanthe fossile du [[Jurassique]].]]
 
Le groupe des [[actinistiens]], qui compte les cœlacanthes, est apparu au [[Dévonien]] ({{Unité|416 à 359|Ma}}), pendant l'[[Paléozoïque|ère primaire]].
 
Les premiers cœlacanthes connus datent de –410410 millions d'années<ref>{{Note|texte=Une mâchoire fossile de cœlacanthe a été trouvée dans une strate datée de -{{Nombre|410 millions}} d'années près de Buchan, dans l'État de [[Victoria (État)|Victoria]], en [[Australie]]. <br />
C'est le plus vieux fossile connu en 2007, et il a reçu le nom d'espèce de ''[[Eoactinistia|{{Langue|en|Eoactinistia foreyi}}]]'' lors de la publication de la découverte en septembre 2006. <br /ref> Voir site IOL : {{lien web |langue=en |consultéauteur=Malcolm leBurgess |titre=11Oz marsfossil sheds light on mankind's evolution 2014|url=http://www.paleontologynews.com/link.asp?ID=109107&Title=Oz%20fossil%20sheds%20light%20on%20mankind%27s%20evolution |titresite=OzIOL fossilNews sheds light on mankind's evolution|auteurjour=Malcolm29 août Burgess|année=2006|jour=29 août|siteconsulté le=IOL11 Newsmars 2014}}.</ref>,.}} et sont regroupés au sein du [[genre (biologie)|genre]] ''[[Euporosteus]]''. Ce groupe s'est diversifié dans de nombreux milieux aquatiques très différents ([[mer|marin]], d'[[eau douce]], [[migration des poissons|euryhalin]], et [[Lac|lacustre]]). C'est au [[Trias]] que les paléontologues ont répertorié la plus grande diversité d'espèces<ref name="Forey"/>. Le coelacanthe fossile le plus récent est un mawsoniidé indéterminé découvert au [[Maroc]] dans des sédiments marins datant du Maastrichtien supérieur<ref name="Brito&al.2021">{{Article|langue=en|nom1=Brito|prénom1=P.Paulo M.|nom2nom1=MartillBrito|prénom2=D.David M.|nom3nom2=EavesMartill|prénom3=I.Ian|nom4nom3=SmithEaves|prénom4=R.Roy E.|nom5nom4=CooperSmith|prénom5auteur5=S.Samuel L. A.|année=2021 Cooper|titre=A marine Late Cretaceous (Maastrichtian) coelacanth from North Africa|journalpériodique=Cretaceous Research|volume=122|pages=104768|date=2021-06|doi=10.1016/j.cretres.2021.104768|lire en ligne=https://pure.port.ac.uk/ws/portalfiles/portal/26412950/A_marine_Late_Cretaceous.pdf|consulté le=2024-06-16|format=pdf}}.</ref>. Les espèces identifiées les plus récentes appartiennent à deux lignées distinctes : le [[Latimeriidae|latimériidé]] ''[[Megalocoelacanthus|Megalocoelacanthus dobiei]]'', dont les restes désarticulés ont été trouvés dans des sédiments marins d’âged'âge [[Santonien]] supérieur à [[Campanien]] moyen (avec une possible occurrence au [[Maastrichtien]] inférieur) de l’estl'est et du centre des [[États-Unis]]<ref name="Schwimmer&al.1994">{{Article|langue=en|nom1=Schwimmer|prénom1=D.David R.|nom2nom1=StewartSchwimmer|prénom2=J.Joe D.|nom3nom2=WilliamsStewart|prénom3=G.D. Dent|annéenom3=1994Williams|titre=Giant fossil coelacanths of the Late Cretaceous in the eastern United States|journalpériodique=Geology|volume=22(|numéro=6)|pages=503|date=1994|issn=0091-5067613|doi=10.1130/0091-7613(1994)022<0503:GFCOTL>2.3.CO;2|lire en ligne=https://www.researchgate.net/profile/David-Schwimmer-3/publication/252272908_Giant_fossil_coelacanths_of_the_Late_Cretaceous_in_the_eastern_United_States/links/555bf82708aec5ac223290b4/Giant-fossil-coelacanths-of-the-Late-Cretaceous-in-the-eastern-United-States.pdf|consulté le=2024-06-16|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref name="Dutel&al.2012">{{Article|langue=en|prénom1=Hugo|nom1=Dutel|prénom1prénom2=HJohn G.|nom2=Maisey|prénom2prénom3=J.PDavid R.|nom3=Schwimmer|prénom3prénom4=D.R.Philippe|nom4=Janvier|prénom4=P.|nom5auteur5=Marc Herbin|prénom5=M.|nom6auteur6=Gaël Clément|prénom6=G.|année=2012|titre=The giantGiant Cretaceous coelacanthCoelacanth (Actinistia, Sarcopterygii) ''Megalocoelacanthus dobiei'' Schwimmer, Stewart & Williams, 1994, and itsIts bearingBearing on Latimerioidei interrelationshipsInterrelationships|journalpériodique=PLoS ONE|volume=10(5)7|numéro=11|pages=e49911|date=2012-11-27|issn=1932-6203|pmid=23209614|pmcid=PMC3507921|doi=10.1371/journal.pone.0049911|pmidlire en ligne=23209614https://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0049911|consulté le=2024-06-16}}.</ref>, et le [[Mawsoniidae|mawsoniidé]] ''[[Axelrodichthys|Axelrodichthys megadromos]]'' trouvé dans les dépôts continentaux du Campanien inférieur au Maastrichtien inférieur du sud de la [[France]]<ref name="Cavin&al.2005">{{Article|langue=en|prénom1=Lionel|nom1=Cavin|prénom1prénom2=Peter L.|nom2=Forey|prénom2prénom3=P.L.Eric|nom3=Tong|prénom3=H.|nom4=Buffetaut|prénom4=E.Haiyan|annéenom4=2005Tong|titre=Latest European coelacanth shows Gondwanan affinities|journalpériodique=Biology Letters|volume=1(|numéro=2)|pages=176176–177|date=2005-17706-22|issn=1744-9561|issn2=1744-957X|pmid=17148159|pmcid=PMC1626220|doi=10.1098/rsbl.2004.0287|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1626220/|consulté le=2024-06-16|format=}}.</ref>{{,}}<ref name="Cavin&al.2016">{{Article|langueprénom1=enLionel|nom1=Cavin|prénom1prénom2=L.Xavier|nom2=Valentin|prénom2prénom3=X.Géraldine|nom3=Garcia|prénom3=G.|année=2016|titre=A new mawsoniid coelacanth (Actinistia) from the Upper Cretaceous of Southern France|journalpériodique=Cretaceous Research|volume=62|pages=6565–73|date=2016-07-7301|issn=0195-6671|doi=10.1016/j.cretres.2016.02.002|consulté le=2024-06-16}}.</ref>{{,}}<ref name="Cavin&al.2020">{{Article|langue=en|prénom1=Lionel|nom1=Cavin|prénom1prénom2=L.Eric|nom2=Buffetaut|prénom2prénom3=E.Yves|nom3=Dutour|prénom3prénom4=Y.Géraldine|nom4=Garcia|prénom4=G.|nom5auteur5=Jean Le Loeuff|prénom5=J.|nom6auteur6=Annie Méchin|prénom6=A.|nom7auteur7=Patrick Méchin|prénom7=P.|nom8auteur8=Haiyan Tong|prénom8=H.|nom9auteur9=Thierry Tortosa|prénom9=T|nom10auteur10=Eric Turini|prénom10=E.|nom11auteur11=Xavier Valentin|prénom11=X.|année=2020|titre=The last known freshwater coelacanths: New Late Cretaceous mawsoniidsmawsoniid remains (Osteichthyes: Actinistia) from Southern France|journalpériodique=PLoSPLOS ONE|volume=15(|numéro=6)|pages=e0234183|date=5 juin 2020|issn=1932-6203|pmid=32502171|pmcid=PMC7274394|doi=10.1371/journal.pone.0234183|pmidlire en ligne=32502171https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0234183|pmcconsulté le=72743942024-06-16}}.</ref>. Ces deux espèces furent donc contemporaines l’unel'une de l’autrel'autre il y a 84 à {{Nombre|70 millions}} d’annéesd'années environ. Le premier vivait dans la [[Voievoie maritime intérieure de l'Ouest]]<ref name=Dutel&al.2012/>, tandis que le second vivait dans les lacs et rivières de l'île Ibéro-Armoricaine, une masse continentale insulaire composée d’uned'une grande partie de la France et de la [[péninsule Ibérique]]<ref name=Cavin&al.2020/>.
 
Certains genres se sont développés jusqu’àjusqu'à atteindre des longueurs comprises entre {{Nombre|3,50 m}} et {{Nombre|6,30 m}}, teltels ''[[Trachymetopon]]'' durant le [[Jurassique]]<ref name="Dutel&al.2014">{{Article|langue=en|prénom1=Hugo|nom1=Dutel|prénom1prénom2=H.Elisabeth|nom2=Pennetier|prénom2prénom3=E.Gérard|nom3=Pennetier|prénom3=G.|année=2014|titre=A Giantgiant Marinemarine Coelacanthcoelacanth from the Jurassic of Normandy, France|journalpériodique=Journal of Vertebrate Paleontology|volume=34(|numéro=5)|pages=12391239–1242|date=2014-124207-29|issn=0272-4634|issn2=1937-2809|doi=10.1080/02724634.2014.838176|lire en ligne=https://www.researchgate.net/profile/Hugo-Dutel/publication/265468358_A_Giant_Marine_Coelacanth_from_the_Jurassic_of_Normandy_France/links/540faefd0cf2d8daaad0a9ca/A-Giant-Marine-Coelacanth-from-the-Jurassic-of-Normandy-France.pdf|consulté le=2024-06-16|format=pdf}}.</ref>, et ''[[Mawsonia]]''<ref name="Carvalho&Maisey2008">{{Article|langue=en|nom1=Carvalho|prénom1=M.Marise S. S.de|nom2nom1=Maiseyde Carvalho|prénom2=J.John G.|annéenom2=2008Maisey|titre=New occurrence of ''Mawsonia'' (Sarcopterygii: Actinistia) from the Early Cretaceous of the Sanfranciscana Basin, Minas Gerais, southeastern Brazil|journalpériodique=Geological Society, London, Special Publications|volume=295|numéro=1|pages=109109–144|date=2008-14401|issn=0305-8719|issn2=2041-4927|doi=10.1144/SP295.8|lire en ligne=https://rigeo.cprm.gov.br/bitstream/doc/556/1/art_marise_carvalho.pdf|consulté le=2024-06-16|format=pdf}}.</ref>, ''[[Megalocoelacanthus]]''<ref name=Schwimmer&al.1994/>{{,}}<ref name=Dutel&al.2012/>, et un mawsoniidé indéterminé du Maroc<ref name=Brito&al.2021/> durant le [[Crétacé]].
 
Depuis leur apparition jusqu'à aujourd'hui, la morphologie et l'aspect externe des actinistiens n'a que relativement peu changé.
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== Dans la culture ==
Les coelacanthes ont bénéficié d'une exposition médiatique et scolaire qui en fait des animaux relativement familiers du grand public malgré leur rareté. Les coelacanthes sont par exemple illustrés dans la franchise de jeux vidéo ''[[Pokémon]]'', à travers la créature nommée {{citation|Relicanth}}<ref name="Relicanth">{{Lien web |langue=fr |auteur= |url=https://www.pokepedia.fr/Relicanth |titre=Relicanth |jour= |mois= |année= |site=pokepedia.fr |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>.
 
Les cœlacanthes sont aussi visibles dans le film ''[[Atlantide, l'empire perdu]]'' dans la scène où Milo Thatch se retrouve dans le bureau de l’excentriquel'excentrique Preston Whitmore. De même, ils jouent un rôle d'ombres de venues du passé dans [[L'Œuf de l'ange|Tenshi no tamago]] (l'''Oeuf de l'ange'') de [[Mamoru Oshii]].
 
Au moins 22 pays les ont représentés sur leurs [[Timbre postal|timbres]], notamment les [[Comores (pays)|Comores]], qui ont émis 12 séries différentes de timbres cœlacanthes. Le cœlacanthe est également représenté sur le billet de 1000 [[Franc comorien|francs comoriens]] (FC), ainsi que sur la pièce de 5 FC<ref>{{Ouvrage| auteur=J. L. B. Smith| titre=The Annotated Old Four legs | éditeur=Struik Travel & Heritage | langue=en|date=2017 | isbn=978-1-77584-501-0 | oclc=1100871937 |pages = 322–327}}</ref>.
 
Les joueurs de l'équipe nationale de football des Comores sont surnommés ''[[Équipe des Comores de football|Les Coelacanthes]].''
 
== Annexes ==
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* {{CatalogueofLife | YW | Coelacanthiformes | consulté le=11 décembre 2020 }}
* {{NCBI|7894|''Coelacanthiformes''}}
* {{uBIO|113892|''Coelacanthiformes''}}
 
=== Liens externes ===
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{{Références|taille=30}}
 
{{Portail|abysses|paléontologie|origine et évolution du vivant|biologie marine|ichtyologie|Comores|monde maritime|zoologie}}
 
{{DEFAULTSORT:Coelacanthe}}
[[Catégorie:PoissonCoelacanthiformes| (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:CoelacanthiformesAnimal décrit en 1937]]
[[Catégorie:Taxon Lazare]]
[[Catégorie:Symbole des Comores]]
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