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Peu de personnages ont laissé une trace aussi importante que Napoléon Bonaparte dans l'historiographie et la pensée politique françaises. Cette empreinte semble due pour une grande part au ''[[Mémorial de Sainte-Hélène]]'', essai publié par [[Emmanuel de Las Cases|Las Cases]] en 1823 deux ans après la mort de l'empereur, qui connut un grand succès éditorial. Pour [[Jean Tulard]], le ''Mémorial'' devint le bréviaire du [[bonapartisme]]<ref>Frédéric Bluche, ''Le bonapartisme'', collection Que sais-je ?, éd. Presses universitaires de France, 1981, {{p.|48}}.</ref>. En 2014, quelque {{nombre|80000|titres}} ont été consacrés à l'Empereur, ouvrages laudateurs à quelques exceptions près même si actuellement il est abordé avec plus de recul critique<ref>{{Lien web |url=http://www.lexpress.fr/culture/livre/napoleon-un-empire-d-editions_1545457.html |titre=Napoléon, un empire d'éditions |auteur=Delphine Peras |date=24 mai 2014 |site=L'Express}}.</ref>.
 
 
 
'''Pertes humaines lors des guerres napoléoniennes'''
 
Les '''pertes humaines des [[guerres napoléoniennes]]''' (1803-1815), directes et indirectes, s'évaluent comme ci-dessous ; les morts inscrites incluent aussi bien les morts au combat que les morts liées aux [[blessures]], [[maladies]], [[famines]], [[hypothermie]], [[Tir ami|tirs amis]], etc.
 
== Empire français ==
[[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]] a écrit<sup>[[Aide:Préciser un fait|[Où ?]]]</sup> à propos de Napoléon : « Il a fait périr dans les onze années de son règne plus de cinq millions de Français, ce qui surpasse le nombre de ceux que nos guerres civiles ont enlevés pendant trois siècles ». C'est l'estimation la plus haute du bilan humain des guerres napoléoniennes.
 
De son côté, l'historien autrichien Gaston Bodart a affirmé que l'armée napoléonienne avait eu 371 000 tués au combat et 800 000 morts de maladie ou de froid, principalement lors de la désastreuse [[Campagne de Russie|campagne de Russie (1812)]]. Au total, plus de 1 100 000 soldats français morts.<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Gaston Bodart|titre=Losses of Life in Modern Wars|date=1916|lire en ligne=(lire en ligne [archive]).}}</ref>
 
L'historien David Gates<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=David Gates|titre=The Napoleonic Wars|éditeur=Vintage Digital ; New Ed edition|date=2011}}</ref> affirme quant à lui que 916 000 soldats français sont morts.
 
Dans la réalité, il est impossible d'atteindre de tels chiffres. En effet, seulement 2 432 335 Français ont été « appelés » au service militaire, de 1799 à 1815. En enlevant les 15 à 25 % de réfractaires ou d'insoumis, deux millions de Français ont donc été réellement « conscrits ». Les études scientifiques menées à partir d'échantillons de population militaire donnent le chiffre de 600 000 morts français, auxquels il faut ajouter 200 000 de leurs alliés.<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Alain Pigeard|titre=L'armée de Napoléon, 1800-1815. Organisation et vie quotidienne|éditeur=Tallandier|date=2003}}</ref>
 
Mais l'estimation précise des pertes demeure très difficile.
 
Selon l'historien [[Thierry Lentz]] (qui s'appuie sur les travaux réalisées dans les années 1970 par le « démographe-historien Jacques Houdaille »), les pertes françaises « se situent dans une fourchette de 900 000 à 1 million de morts... mais peut-être moins ». En partant du principe que les alliés et ennemis de la France subirent « des pertes « légèrement supérieures » à celles de la Grande Armée », il estime que « les guerres de l'Empire auraient donc coûté à l'Europe de 2 à 2,5 millions d'hommes ».<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Thierry Lentz|titre=Pour Napoléon|passage=130-131|lieu=Paris|éditeur=Perrin|date=Mars 2021|isbn=ISBN 978-2-262-09451-5}}</ref> Le site de la [[Fondation Napoléon]], que Thierry Lentz dirige depuis 2000, reprend ces mêmes chiffres : « Le nombre de 900 000 à 1 000 000 tués constituerait donc le bilan de 15 années de conflit. » Pour les armées étrangères, le site de la Fondation explique que : « le total de leurs pertes serait supérieur. Les écarts vont de 1 million à plus de 2,5 millions. Un bilan médian peut être défini autour de 2 millions. » Aussi, la Fondation Napoléon précise qu'« Il est presque impossible de chiffrer le nombre des civils qui perdirent la vie à cause des guerres. »<ref>{{Lien web |langue=français |titre=« Point d’histoire > Bilan humain des guerres napoléoniennes (lecture : - de 3 min.) » [archive], |url= |site=napoleon.org}}</ref>
 
L'historien [[Alain Pigeard]], spécialiste de l'histoire militaire napoléonienne, retient un nombre d'environ 700 000 morts français qu'il compare avec une autre période, celle de 1792-1799 : « C'est à peu près le bilan de la Révolution. Entre la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], la [[Guerre de Vendée|Vendée]] et les [[Guerres de la Révolution française|guerres de conquête]], on arrive presque à un bilan comparable ».<sup>[[Aide:Référence nécessaire|[réf. nécessaire]]]</sup>
 
== Alliés ==
 
* 120 000 Italiens morts ou disparus
* 289 000 Russes morts ou disparus
* 134 000 Prussiens morts ou disparus
* 376 000 Autrichiens morts ou disparus
* 300 000 Espagnols morts ou disparus
* 311 806 Britanniques morts ou disparus<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Samuel Dumas|titre=Losses of Life Caused By War|date=1923}}</ref>
* Total : 1 531 000
 
; Royal Navy, 1804–1815
 
* tués en combat : 27 663
* naufrages, noyades, incendies : 13 621
* maladies : 50 102
* total : 92 386
 
; Armée britannique, 1804–1815
 
* tués au combat : 103 420
* maladies : 99 000
* total : 202 420
 
Total des pertes : 2 000 000
 
== Total des pertes et des disparus ==
L'historien [[Charles Joseph Minard|Charles Minard]] évalue, aprés des calculs et estimations minutieux le nombre de décés causés par la politique de napoléon ainsi:
 
* 2 500 000 militaires en Europe
* 1 000 000 [[Victime civile|civils ont été tués]] en Europe et dans les [[colonies françaises]]<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Statistics of Wars, Oppressions and Atrocities of the Nineteenth Century. |url=http://users.erols.com/mwhite28/wars19c.htm}}</ref>
 
David Gates estime que 5 000 000 d'hommes ont été tués durant les [[guerres napoléoniennes]]. Il n'a pas précisé si ce nombre incluait les pertes civiles ou juste les pertes militaires.<ref name=":3" />
 
Charles Esdaile estime au nombre de 4 millions à 7 millions des pertes totales, incluant les civils.<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Charles Esdaile|titre=Napoleon's Wars: An International History}}</ref> Néanmoins, ces chiffres sont très variables. Erik Durschmied, dans son livre ''The Hinge Factor'', donne le nombre de 1,4 million de Français morts de toutes causes (maladies, disparus, famine). Adam Zamoyski estime que 400 000 soldats russes sont morts durant la seule [[campagne de Russie (1812)]]. Les pertes civiles durant cette campagne étaient probablement comparables. Alan Schom estime que 3 millions de militaires sont morts durant les guerres napoléoniennes. Il est couramment estimé que 500 000 Français sont morts en Russie en 1812 et 250 000–300 000 Français sont morts entre 1808 et 1814 en [[Péninsule Ibérique]], ce qui donne un total d'au moins 750 000 morts, et il faut y ajouter des centaines de milliers de morts français dans d'autres campagnes — probablement autour de 150 000 à 200 000 morts français durant la [[campagne d'Allemagne (1813)]], par exemple. Il faut aussi souligner que les estimations ci-dessus sont très prudentes.
 
Les pertes civiles sont impossibles à estimer avec précision. Alors que les pertes militaires sont toujours estimées entre 2,5 millions et 3,5 millions de morts, les pertes civiles varient de 750 000 à 3 millions. Ainsi, les estimations des pertes au total, à la fois militaire et civile, s'évaluent raisonnablement entre 3 250 000 et 6 500 000.
 
=== <sub>Rapport des pertes humaines en Europe en 1800</sub> ===
La population totale européenne en 1800 est estimée à 187 millions, ainsi si les pertes sont entre 3 et 7 millions, cela représente 1,6 % à 3,7 % de cette population.
{| class="wikitable"
|+
!
!Population
!Estimation du nombre de morts
!%
|-
|[[France]]
|30 000 000
|~ 1 000 000
|~ 3,3 %
|-
|[[Russie]]
|35 005 000
|~ 290 000
|~ 0,8 %
|-
|[[Royaume-Uni|Angleterre]]
|16 000 000
|
|
|-
|[[Prusse|Royaume de Prusse]]
|9 700 000
|
|
|-
|[[Espagne|Royaume d'Espagne]]
|24 710 115
|
|
|}
 
=== Héritage politique ===
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