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Martin Royalton-Kisch, ''Catalogue of Drawings by Rembrandt and his School in the British Museum'', website du British Museum, consulté le 3 octobre 2019.</ref>.
 
Le gorgerin apparaît dans de nombreux tableaux de Rembrandt et dans plusieurs autoportraits, alors qu'il n'y a qu'une seule gravure montrant Rembrandt avec une [[cadenette]]. La cadenette, ou cadenas d'amour, toujours portée à gauche, est une mode des années 1620 et 1630, particulièrement courante chez les jeunes [[Aristocratie|aristocrates]] et les officiers de haut-rang{{Sfn|White|1999|p=117}} d'Angleterre, de France et d'Allemagne, fréquemment représentée dans leurs portraits. Elle n'est pas très courantes aux [[Pays-Bas (région historique)|Pays-Bas]] et les portraits de peintres hollandais la présente presque exclusivement sur des représentations d'aristocrates étrangers. Le portrait de Rembrandt est à cet égard une exception. Le gorgerin a évolué à partir de l'[[harnois]] portée plus tôt, qui a perdu son sens avec l'avènement des armes à feu. À l'époque de Rembrandt, il constitue un accessoire porté par les soldats et les membres des milices d'Amsterdam, les ''[[schutterij]]en'', en particulier les officiers. Rembrandt possédait lui-même un gorgerin, qui figurait dans l'inventaire de ses biens réalisé en 1656. Néanmoins, il est extrêmement douteux qu'il ait réellement porté une cadenette, ou ait jamais porté un gorgerin à des fins autres que la peinture. A cet égard, le portrait n'est pas un autoportrait au sens strict, mais une ''[[tronie]]'' avec les traits du visage de l'artiste{{Sfn|Sluijter|2001}}. Rembrandt ayant tout au long de sa carrière étudié les effets de la lumière et le [[clair-obscur]], le choix du gorgerin peut aussi s'expliquer par ses propriétés coruscantes du métal, qui permettent de faire s'y réfléchir la lumière, afin de dévoiler une plus grande partie de son visage. Un intérêt moindre dans un dessin ou une eau-forte, ce qui explique qu'il n'a pas recours à cet accessoires sur ces supports<ref name=manuth/>.
 
Pendant longtemps, l{{'}}''Autoportrait avec un gorgerin'' de Nuremberg n'a été considéré que comme une copie de l'original supposé du Mauritshuis à La Haye. Ce n'est que vers l'an 2000 qu'un débat a éclaté parmi les [[Histoire de l'art|historiens de l'art]], qui a abouti à l'identification de la version de Nuremberg comme l'original. La version du Mauritshuis est donc une copie peinte dans l'atelier de Rembrandt. Il était assez courant que les œuvres de Rembrandt soient copiées par ses élèves. Cela s'est produit plusieurs fois, probablement à des fins d'apprentissage, comme dans cet autoportrait. D'autres thèmes, qui se sont bien vendus, ont été copiés par les employés de son atelier pour des raisons commerciales. Il était d'usage pour le maître - Rembrandt - de signer de son propre nom les œuvres de ses élèves et employés, parfois même la [[guilde]] des peintres interdisait aux élèves de signer eux-mêmes les œuvres. Dans le cas de Rembrandt, beaucoup de ses [[datation]]s ont été faites longtemps après la réalisation de la peinture, peut-être peu de temps avant que le tableau ne soit vendu. Ces deux circonstances rendent l'attribution et la datation des œuvres de Rembrandt, de son atelier ou de son entourage beaucoup plus difficiles{{Sfn|Foundation Rembrandt Research Project (Hrsg.)|2005|p=23-30}}.