« Mario Marret » : différence entre les versions

|date de naissance={{date de naissance|27 mai 1920}}

|date de décès={{date de décès|5 janvier 2000}}

Marius Marret, dit '''Mario Marret''', est un militant anarchiste, puis communiste, opérateur radio, agent de renseignement, explorateur polaire, cinéaste militantengagé et psychanalyste français né à [[Clermont-Ferrand]] ([[Puy-de-Dôme]]) le {{date de naissance|27 mai 1920}} et mort à [[Avignon]] ([[Vaucluse (département)|Vaucluse]]) le {{date de décès|5 janvier 2000}}.

Le {{date-|11 avril 1944}}, Marret — alias Marcel Rossignol<ref>Le pseudonyme de [[Rossignol (outil)|Rossignol]] est peut-être une référence aux talents de serrurier de Marret.</ref>, alias Toto<ref name=blog1/> — finit par se faire arrêter à Lyon avec plusieurs membres du réseau. Torturé et interné à la [[prison Montluc]], il reconnaît être un agent nord-américain<ref name=FA/>. Le {{date|23 août 1944}}, alors qu'il est escorté par deux agents allemands qui viennent le prendre en charge pour une exécution prévue le même jour, il se libère d'une façon rocambolesque, se délivrant de ses menottes grâce à de petites clés cachées dans sa ceinture<ref name=blog1/>.

{{Article détailléconnexe|J.-A. Martin (explorateur)|Port-Martin|Base de Pointe-Géologie}}

L’ex-espion aime le froid : c’est vers les [[Expéditions polaires françaises]] que se tourne Marret lorsque celles-ci sont créées par [[Paul-Émile Victor]] en 1947<ref name=blog2>{{Lien web |auteur=Bruno B |titre=Rien n'arrêtait Mario Marret : De ces volcans où le feu ne s'éteint pas (2de partie) |date=11 juillet 2018 |url=http://accusedeception.canalblog.com/archives/2018/07/11/36551037.html |site=accusedeception.canalblog.com |Consulté le=10 avril 2023}}.</ref>. Il fait valoir son expérience d’opérateur radio et intègre la deuxième expédition antarctique française en [[terre Adélie]] ({{nobr|TA 2}}<ref>Traditionnellement, les Expéditions polaires françaises dénomment « {{nobr|TA 1}} » le voyage de découverte de [[Jules Dumont d'Urville|Dumont d'Urville]] en terre Adélie en 1840.</ref>) qui embarque à Brest en {{date-|novembre 1948}}. Mais l'exceptionnelle extension de la banquise en cet été austral 1948-1949 ne permet pas à l'expédition d'atteindre la côte antarctique<ref>{{Ouvrage |prénom1=Pierre |nom1=Dubard |prénom2=Luc-Marie |nom2=Bayle |lien auteur2=Luc-Marie Bayle |titre=Le "Charcot" et la Terre Adélie |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions France Empire]] |pages totales=299 |année=1951 |passage=25-26 et 98}}.</ref>.

En {{date-|septembre 1949}}, Marret embarque à nouveau avec la mission {{nobr|TA 3}}. Un événement imprévu va cependant changer bien des choses : [[J.-A. Martin (explorateur)|{{nobr|J.-A. Martin}}]], second de l’expédition, succombe à une hémorragie cérébrale au large de l’Afrique du Sud. Or {{nobr|J.-A. Martin}} avait aussi la charge de réaliser un film : sa caméra va être entièrement démontée par Marret qui veut en comprendre le fonctionnement avant de l’utiliser<ref name=blog2/>. La terre Adélie peut cette fois être atteinte, et la base de [[Port-Martin]] — ainsi nommée en hommage au disparu — y est établie. Début {{date-|février 1950}}, Marret fait ainsi partie d'une équipe de onze personnes qui va passer un an dans un des endroits les plus isolés et les plus ventés du globe. Il joint à ses activités de radio et de responsable des sondages ionosphériques celle de cinéaste de l’expédition. C'est au cours de cet hivernage 1950 qu'est découverte, à {{Unité|65|km}} à l'ouest de Port-Martin, dans l'[[archipel de Pointe-Géologie]], une importante [[rookerie]] de [[Manchot empereur|manchots empereurs]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=Djamel |nom1=Tahi |lien auteur1=Djamel Tahi |prénom2=Georges |nom2=Gadioux |prénom3=Jean-Pierre |nom3=Jacquin |titre=La Grande Odyssée : une histoire des [[Expéditions polaires françaises]] | lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Paulsen|Paulsen]] |pages totales=238 |passage=83-88 |année=2019 |isbn=978-2-3750-2076-0}}.</ref>.

De ces expéditions, Marret rapporterarapporte principalement un livre qui sera traduit en cinq langues (''Sept hommes chez les pingouins''), et deux courts métrages qui seront primés : ''Terre Adélie'' (1952), primémention à la [[BiennaleMostra de Venise]] en 19541952<ref name=armor>{{Lien web |url=https://www.armor-films.com/ |titre=Mario Marret |consulté le=20 avril 2023 |site=armor-films.com | année=2018 }}.</ref> ; et ''Aptenodytes forsteri''<ref>Qui (1955)porte, priméselon les versions, le sous-titre ''les Empereurs'' ou ''les Pingouins''.</ref>, prix du film de nature au [[Festival de Cannes]] en 1953<ref name=blog2/>.

Pendant la [[guerre d'Algérie]], Marret ne cache pas ses sympathies pour le [[Front de libération nationale (Algérie)|F.L.N.]]. Il participe même à la création du Centre audiovisuel de [[Ben Aknoun]], d'où sortiront, dans les premiers mois qui suivent l'indépendance, les tout premiers reportages de la [[TV1 (Algérie)|télévision algérienne]]. Au début des années soixante, et avec l'appui de [[Fred Orain]], le producteur de ses premiers courts métrages — et des premiers films de [[Jacques Tati]] —, Marret réalise également plusieurs films sur la décolonisation de l'[[Afrique portugaise]] et les maquis de la [[Guinée portugaise]]<ref name=blog2/>. Installé dans la région d'[[Apt]] où il a fini par prendre racine, il est bien sûr l'un des premiers à se mobiliser dès 1965 contre l'implantation de [[Missile balistique|missiles]] sur le [[Base aérienne 200 Apt-Saint-Christol|plateau d'Albion]] tout proche<ref name=FA/>.

En {{date-|mars 1967}}, le cinéaste [[Chris Marker]], une connaissance de Marret, est sollicité pour participer à l'animation culturelle de l'usine [[Rhodiacéta]] de Besançon, occupée et en grève depuis le mois précédent<ref>{{article |auteur=[[Xavier Vigna]] |titre=Les Groupes Medvedkine, Besançon et Sochaux |revue=Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique |lire en ligne=http://journals.openedition.org/chrhc/743 |numéro=99 |année=2006 | consulté le=11 avril 2023}}.</ref>. Marker entraîne Marret dans cette aventure, et tous deux co-réalisent le film ''[[À bientôt, j'espère]]'', qui contribue à faire connaître, peu avant les événements de [[Mai 68]], les mouvements de contestation naissants. Étonnamment, la [[Office de radiodiffusion-télévision française|télévision française]] diffuse le documentaire le {{date|5 mars 1968}}. L'ambiance de parfaite égalité entre filmeurs et filmés aurait fait réagir le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] qui se serait interrogé : « Qu'est-ce que c'est que ces journalistes qui tutoient les ouvriers ? »

On ne sait si ce sont les liens d'exploration polaire avec le [[Jean-Baptiste Charcot|commandant Charcot]], fils de [[Jean-Martin Charcot]] qui avait lui-même influencé [[Sigmund Freud|Freud]], qui poussent Marret vers la psychanalyse dans les années 1970. Là aussi autodidacte — comme pour l'étude de l'ionosphère, l'écriture ou le cinéma —, et ne se réclamant d'aucune école, il traitelui arrive de traiter dans une roulotte installée dans un camping de [[Vitrolles (Bouches-du-Rhône)|Vitrolles]] les ouvriers de [[Fos-sur-Mer]] qui viennent le consulter. «À Guérisseur de la parole »[[Aix-en-Provence|Aix]], son cabinet ne désemplit pas, au grand dam des psychanalystes des environslocaux. Survivant deux ans à un [[Accident vasculaire cérébral|A.V.C.]] qui le laisse [[Aphasie|aphasique]], Marretcelui dont la voix évoquait à la fois [[Georges Brassens]] et [[Georges Marchais]], et qui se disait pourtant plus « guérisseur de la parole » que psychanalyste s'éteint à Avignon le 5 janvier 2000<ref name=blog2/>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Marret, Mario [Marret, Marius] |url= https://maitron.fr/spip.php?article120386 |date=7 novembre 2019 |site=maitron.fr |consulté le=12 avril 2023 }}.</ref>.

|trad=Commandant Charcot Glacier |fr=glacier du Commandant Charcot}}, porte son nom<ref>{{Lien web |url=https://geographic.org/geographic_names/antname.php?uni=9442&fid=antgeo_115 |titletitre=Marret Glacier, Antarctica |website=Geographical Names |consulté le=14 avril 2023}}.</ref>.

DesSix rénovations successives (entre 1964, 1981, 1986, 1990, 2013 et 2014) n'ont pu empêcher sa fragilisation et les risques d'écroulement dus à l'énorme congère de neige qui se forme en hiver<ref>{{lien web |auteur=Serge Fuster |titre=La cabane Marret |site=Blog officiel du district de Terre-Adélie |date=17 septembre 2017 |url=http://terreadelie-antarctique.blogspot.com/2017/09/la-cabane-marret.html |consulté le=2 avril 2023}}.</ref>.

* 1952 : ''Terre Adélie'' (2826 min – 35 mm – mention à la XIII{{e}} [[Mostra de Venise]], 1952)

* 19551953 : ''AptenodytesImages Forsterid'un été'' (1410 min - 16 mm)

* 1955 : ''Björn et Yfaut, chiens polaires'' (18 min - 35 mm)

* 1956 : ''SOSLe AltitudeBourbonnais'' (17 min – couleur)

* 19571956 : ''LeS.O.S. BourbonnaisAltitude'' (17 min - couleur)

* 1957 : ''RioMontagnes Calidu désespoir'' (1114 min)

* 1957 : ''TerreRio d'énigmesCali'' (1011 min -– 35 couleurmm)

* 19581957 : ''LeTerre Vent, le Fer et la Terred'énigmes'' (1510 min - 16– mmcouleur)

* 1960 : ''Allo ! Charcot...'' (15 min - 35 mm -– couleur -– co-réalisé avec Jacques Masson – médaille de bronze à l'Exposition internationale du film pour enfants, Venise, 1960)

* 1964 : ''L'Enfant et la Pluie'' (18 min - 16 mm)

* 19691966 : ''NousD'azur avonsen vingt ansvermeille'' (2310 min – 35 mm – couleur)

== BibliographieNotes et références ==

=== LiensArticles externesconnexes ===

=== RéférencesLiens externes ===

{{Portail|renseignement|résistance française|exploration|Antarctique|Terres australes et antarctiques françaises|cinéma|réalisation audiovisuelle |psychanalyse}}