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}} (consulté le 5 juin 2016).</ref> ; en [[grec ancien]] : Ἀλανοί<ref>D'après {{ouvrage|auteur1=Charlton T. Lewis|auteur2=Charles Short|année=1879 |titre=A Latin Dictionary; Founded on Andrews' edition of Freund's Latin dictionary|chap=Alanus|lire en ligne=http://perseus.uchicago.edu/cgi-bin/philologic/getobject.pl?c.0:1680.lewisandshort}}</ref> / ''{{transl|grc|Alanoi}}'') sont un peuple [[Langues iraniennes|iranien]] « [[Scythes|scythique]] », mentionné à partir du {{s-|I}} dans la [[steppe eurasienne]] au nord du [[Caucase]].
 
Lors des [[Invasions barbares|grandes invasions]], leur défaite devant les [[Huns]] auen débutl’an des375 annéesde 370notre ère inaugure une grande dispersion des populations alaniques, dont certaines rejoignent, comme alliés ou [[mercenaire]]s, les [[Royaumes barbares|royaumes germaniques]] d’[[Europe de l'Ouest|Occident]], tandis que d’autres se sédentarisent en [[Europe de l'Est|Europe orientale]], principalement au nord du [[Caucase]] où se développe une Alanie qui joue un rôle stratégique important, d’abord dans le conflit entre l’[[Sassanides|Empire sassanide]] et l’[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] ({{sp-|VI|-|VII}}s), puis entre l’[[Khazars|Empire khazar]] et l’expansion arabe au Caucase ({{sp-|VIII|-|IX}}s).
 
Libérée de la tutelle khazare, l’Alanie caucasienne devient un grand royaume, christianisé au début du {{s-|X}} et marqué par l’influence culturelle [[Empire byzantin|byzantin]]e. Dans les années 1220-1240, les Alains subissent le choc des [[Invasion mongole de l'Europe|invasions mongoles]] qui provoquent une seconde dispersion, et ils sont par la suite assimilés par d’autres peuples. Réfugiés dans les vallées de la [[Ciscaucasie]] centrale, les [[Ossètes]] sont les seuls Alains à avoir conservé leur langue et l’essentiel de leurs traditions culturelles.
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== Premières manifestationsmentions et migrationsorigines ==
== Origine ==
Des [[Ethnonymie|ethnonymes]] relatifs aux Alains sont mentionnés au premier siècle avant notre ère par des auteurs grecs et chinois.
L’[[Ethnonymie|ethnonyme]] ''Alani'' « Alains » est mentionné pour la première fois par les [[historiographe]]s gréco-romains et chinois au premier siècle avant J.C. Dans sa ''Géographie'', [[Strabon]], auteur né dans le [[royaume du Pont]], au [[Pont (région)|sud de la mer Noire]], puise dans des sources orientales et perses, et décrit les ''Aorses du Nord''. Il affirme que Spadinès, leur roi, pouvait aligner quatre-vingt mille archers à cheval vers 50 avant Jésus-Christ<ref>Strabon, Géographie, XI, 5</ref>. À peu près à la même période, une source historique chinoise, le ''[[Livre des Han postérieurs]]'', signale qu’un royaume appelé ''Yancai'' a pris le nom de ''Alanliao''<ref>[Http://depts.washington.edu/silkroad/texts/hhshu/hou_han_shu.html#sec19 The Western Regions according to the Hou Hanshu]</ref>. Dans sa pièce ''[[Thyeste (Sénèque)|Thyeste]]'', écrite probablement entre 40 et 45, [[Sénèque]] mentionne au passage les « féroces Alains »<ref>{{harvsp|Alemany|2000|p=21}}</ref>.
 
Dans sa ''Géographie'', [[Strabon]] (-63/+23), originaire du [[royaume du Pont]], au [[Pont (région)|sud de la mer Noire]], {{refnec|puisant dans des sources orientales et perses}}, parle des « {{pas clair|Aorses du Nord}} ». Il affirme que leur roi, Spadinès (vers -50), pouvait aligner quatre-vingt mille archers à cheval<ref>Strabon, ''Géographie'', XI, 5.</ref>.
Au début de leur histoire connue, les Alains apparaissent comme issus du monde nomade iranophone qui avait dominé les steppes euroasiatiques depuis au moins le premier millénaire {{avjc}}, avec les [[Scythes]], les [[Sarmates]], les [[Sakas]] (Saces), les [[Massagètes]] et les [[Tokhariens]], dont ils partagent les traditions religieuses, guerrières et artistiques<ref>Vladimir Kouznetsov et Iaroslav Lebedynsky, ''Les Alains'', Paris, Éditions Errance, 2005, 2e éd., p.5</ref>. Leur langue est de type [[Langues iraniennes orientales|iranienne orientale]] comme celles des Sarmates et des Scythes d’Europe<ref>Kouznetsov-Lebedynsky, ibid., 2005, p.21</ref>.
 
Une compilation de l'historien chinois [[Fan Ye (historien)|Fan Ye]] (398-445), le ''[[Livre des Han postérieurs]]'', signale que vers cette époque un royaume appelé ''Yancai'' a pris le nom de ''Alanliao''<ref>[Http://depts.washington.edu/silkroad/texts/hhshu/hou_han_shu.html#sec19 The Western Regions according to the Hou Hanshu]</ref>.
== Premières manifestations et migrations ==
 
Au siècle suivant, le Romain [[Sénèque]] les mentionne dans sa pièce ''[[Thyeste (Sénèque)|Thyeste]]'', écrite entre 40 et 45, parlant des « féroces Alains »<ref>{{harvsp|Alemany|2000|p=21}}</ref> (''feroces Alani''), ainsi que Pline l'Ancien dans son ''Histoire naturelle''<ref>''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]]'', 4, 80 (cité par le [[Dictionnaire illustré latin-français|Gaffiot]]), p. 94.</ref>.
 
AuQuand débutils deapparaissent leurdans histoire connuel'Histoire, les Alains apparaissent commefont issuspartie du monde nomade iranophone qui avait dominédomine les steppes euroasiatiques depuis au moins le premier millénaire {{avjc}}, avec les [[Scythes]], les [[Sarmates]], les [[Sakas]] (Saces), les [[Massagètes]] et les [[Tokhariens]], dont ils partagent les traditions religieusesguerrières, guerrièresreligieuses et artistiques<ref>Vladimir Kouznetsov et Iaroslav Lebedynsky, ''Les Alains'', Paris, Éditions Errance, 2005, (2e éd.édition), p. 5.</ref>. Leur langue est de type [[Langues iraniennes orientales|iranienneiranien orientaleoriental]], comme celles des Sarmates et des Scythes d’Europe<ref>Kouznetsov-Lebedynsky, ibid., 2005, p. 21.</ref>.
 
== Les Alains du {{s-|I}} au {{s-|IV}} ==
[[Image:Alans.jpg|550px|vignette|gauche|Principales migrations des Alains dans l'[[Antiquité tardive]] (jaune) et le [[Haut Moyen Âge]] (rose).]]
La première mention de leurs campagnes militaires apparaît sous la plume de l’[[historien]] [[Juifs|juif]] du {{Ier siècle}} de l'[[antiquité]] romaine, [[Flavius Josèphe]], qui signale que {{citation|les Alains sont une tribu de Scythes, habitant sur les bords du Tanaïs et du marais de la [[Méotide]]…}}<ref>extrait de la ''[[Guerre des Juifs]] '', Livre 7, VII, 4</ref>, c’est-à-dire entre le [[Don (fleuve)|Don]] et la [[mer d'Azov]]. Il rapporte ensuite qu'ils lancèrent un raid en Transcaucasie, ravageant les territoires de [[Pacorus II|Pacorus]], roi de [[Atropatène|Médie Atropatène]] puis en Arménie, dont le roi [[Tiridate Ier d'Arménie|Tiridate]] faillit être capturé.
 
=== Les Alains selon Flavius Josèphe ===
À cette époque, les Alains apparaissent aux abords de l’[[Iran]], où leurs incursions sont l’une des causes de la chute des [[Parthie|Parthes]], dont les successeurs [[Sassanides]] établissent en [[226]] un empire durable, refoulant les Alains aux confins du Don, de l’[[Oural]] et du [[Caucase]], où ces derniers fondent alors un éphémère royaume.
La première mention de leurs campagnes militaires apparaîtse trouve sous la plume de l’[[historien]] [[Juifs|juifFlavius Josèphe]] du(vers {{Ier siècle}}37-100), de l'[[antiquitéJuifs|juif]] romaine,et [[FlaviusCitoyenneté Josèpheromaine|citoyen romain]], qui signale que: {{citation|lesΤὸ Alainsδὲ sontτῶν uneἈλανῶν tribuἔθνος deὅτι Scythesμέν εἰσι Σκύθαι περὶ τὸν Τάναιν καὶ τὴν Μαιῶτιν λίμνην κατοικοῦντες, habitant(...)}} sur(Quant à la nation des Alains, qui habitent chez les bordsScythes duprès Tanaïsde Tanai et du maraislac deMaiotin, la [[Méotide]]…}}(...)<ref>extraitExtrait de la ''[[Guerre des Juifs]] '', Livre 7, VII, 4.</ref>, c’est-à-dire entre le [[Don (fleuve)|Don]] et la [[mer d'Azov]]). Il rapporterelate ensuite qu'ils lancèrent un raid des Alains en Transcaucasie, ravageantdans les territoires de [[Pacorus II|Pacorus]], roi de [[Atropatène|Médie Atropatène]], puis en Arménie, dont le roi [[Tiridate Ier d'Arménie|Tiridate]] faillitmanque être capturé.
 
=== Les Alains en Iran ===
En [[375]], date du début des migrations qu’on nomme au {{s-|XIX}} « [[invasions barbares]] », une partie d’entre eux prend la fuite devant les [[Huns]] de [[Balamber]], et se retrouve en [[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]].
À cette époque, les Alains apparaissent aux abords de l’[[Iran]], où leurs incursions sont l’une des causes de la chute des [[Parthie|Parthes]], dont les successeurs [[Sassanides]] établissent en [[226]] un empire durable, refoulant les Alains aux confins du Don, de l’[[Oural]] et du [[Caucase]], où ces derniers fondent alors un éphémère royaume.
 
=== Les Alains et les Huns (fin du {{s-|IV}}) ===
=== En Gaule ===
En [[375]], lorsque les [[Huns]] de [[Balamber]] apparaissent dans la région de la mer Noire, ce qui va provoquer de grandes migrations chez les peuples germaniques d'Europe, une partie d’entre eux prend la fuite et se dirige vers l'ouest de l'[[Europe de l'Ouest|Europe]]. D'autres se rallient aux Huns et entrent dans la [[Empire hunnique|confédération hunnique]].
 
Il en va de même pour les Goths, dont certains se réfugient dans l'Empire romain (les Wisigoths) tandis que d'autres se rallient (les Ostrogoths).
 
== Les Alains en Europe occidentale ==
=== L'invasion de la Gaule (407-411) ===
{{Article détaillé|Passage du Rhin (406)}}
Durant la nuit dedu la31 Saint-Sylvestredécembre [[406]]/[[407]], lesplusieurs groupes germains ainsi que des Alains de Germanie franchissent le [[Rhin]], peut-être gelé, près de [[Mayence]], accompagnés: principalement dedes [[Quades]] (ces<ref>Ces derniers sontont pendant longtemps été confondus à tort avec les [[Suèves]], en raison d’une mauvaise traduction de ''[[Souabe]]s''),.</ref> ainsi queet des [[Vandales]] ([[Hasdings]] et [[Sillings]], conduits par deux rois différents).
 
Selon [[Grégoire de Tours]]<ref>Grégoire de Tours, [[Histoire des Francs]], 2, 9.</ref>, des Alains alliés aux [[Vandales]] et aux Quades, et emmenés par leur chef Respendial<ref>Un autre de leurs chefs nommé Goar (qu'il ne faut pas confondre avec [[Goar de Rhénanie|saint Goar]] étant passé dans le camp romain.</ref>, participent à l’écrasement des [[Troupes auxiliaires|auxiliaires]] [[francs]] conduits par le [[duc]] de Mayence. Les Alains sauvent ainsi également les Vandales, qui viennent de perdre leur roi Godigisel, d’un énorme massacre.
 
SelonAux [[Grégoire de Tours]]<ref>Grégoire de Tours, [[Histoirecôtés des Francs]], 2, 9</ref>, des Alains alliés aux [[Vandales]] et aux Quades, et emmenés par leur chef Respendial (un autre de leurs chefs nommé Goar<ref>Ne pas confondre Goar, chef alain, avec Saint Goar, ermite d'Aquitaine.</ref> étant passé dans le camp romain), participent à l’écrasement des [[Troupes auxiliaires|auxiliaires]] [[francs]] conduits par le [[duc]] de Mayence. Les Alains sauvent ainsi également les Vandales, qui viennent de perdre leur roi Godigisel, d’un énorme massacre ; aux côtés d'envahisseurs [[Germains|germaniques]], ils dévastent la [[Gaule romaine]] de [[407]] à [[409]] : les villes de [[Worms (Allemagne)|Worms]], Mayence, [[Strasbourg]], [[Tournai]], [[Arras]], [[Amiens]], [[Reims]] tombent,sont prises et sont mises à sac. [[Paris]] et [[Tours]] sont menacés.
 
Puis, lesLes envahisseurs franchissent la [[Loire]] en [[408]], (incendiant au passage le [[Camp romain|fort]] [[Gaulois (peuples)|gallo]]-[[Rome antique|romain]] de [[Meung-sur-Loire]]). Contrairement à leurs compagnons d’armes, les Alains se divisent en divers clans et bandes armées, plusieurs historiens donnant une évaluation d’environ {{Formatnum:3000}} individus par clan.
 
En [[411]], à la suite du schisme du christianisme jovinien, advient l'intronisation de [[Jovin]] comme empereur, à Mayence. [[Goar (chef alain)|Goar]], chef alain et [[Gondicaire|Gunther]], chef burgonde, assurent la protection de Jovin et de son frère Sébastien contre [[Flavius Honorius|Honorius]], empereur délégitimé par [[Constantin III (usurpateur romain)|Constantin III]] quelques années auparavant, dont le pouvoir a été repris par Jovin.
[[Goar (chef alain)|Goar]], chef alain et [[Gondicaire|Gunther]], chef burgonde, assurent la protection de Jovin et de son frère Sébastien contre [[Flavius Honorius|Honorius]], empereur délégitimé par [[Constantin III (usurpateur romain)|Constantin III]] quelques années auparavant, dont le pouvoir a été repris par Jovin.
Honorius ne reconnaît pas alors Jovin comme son alter ego.
Trahi par les Wisigoths qu'il a contribué à installer sur la Garonne, Jovin et son frère sont assiégés à [[Valence (Drôme)|Valence]] (sur le Rhône), et décapités à Narbonne par Dardannus.
 
=== Les Alains en Gaule à l'époque d'Aetius (440-451) ===
Selon la ''[[Chronica Gallica de 452|Chronica Gallica]]'', en 440, le [[Patrice (titre)|patrice]] [[Aetius (Flavius Aetius)|Aetius]] accorde des terres abandonnées dans la région de [[Valence (Drôme)|Valence]] (d'où la possible origine du toponyme [[Allan (Drôme)|Allan]]) à un groupe d'Alains commandés par un certain [[Sambida]], dont il n'existe pas d'autre mention. Leurs relations avec leurs voisins sont aussi difficiles que celles qu'entretiennent leurs cousins installés sur les bords de la Loire.
 
Toujours selon la ''Chronica Gallica'', en 442, des Alains placés sous l’autorité d’un certain Eochar (il s’agit probablement de Goar, dont le nom a été déformé par les copistes) obtiennent un traité (''[[fœdus]]'') avec l’[[Empire romain]] : Aetius leur permet de s’installer sur la Loire, à Orléans et ses environs, mais les Alains, turbulents, sont très mal perçus par les [[Indigène|autochtone]]shabitants [[Culture(Gaulois ou autres devenus citoyens gallo-romaine|gallo-romains]]). Un jour, estimant ne pas être payés assez vite ou suffisamment, des Alains n’hésitent pas à tuer des sénateurs d’Orléans. Le nom du village d’[[Allaines-Mervilliers|Allaines]] (''Alena'' vers 1130) évoque probablement un poste des Alains dans cette région<ref name="Dauzat">{{Ouvrage |titre=Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France |éditeur= Librairie Guénégaud | nom1=[[Albert Dauzat]] |nom2=[[Charles Rostaing]] |langue=français | année=1979 | lieu=Paris |isbn=2-85023-076-6 |passage=8a - 10b}}</ref>.
 
[[Fichier:Sélestat StGeorges083.JPG|thumb|left|St-Germain barrant la route à Eochar, roi des Alains - vue d'artiste (1836) ([[Sélestat]], [[Église Saint-Georges de Sélestat|Église Saint-Georges]])]]
En [[445]]–[[448]], les Alains d'Eochar<ref>selon [[Constance de Lyon]], auteur de la ''Vie de Saint Germain d’Auxerre'' (§ 28).</ref> répriment une révolte de [[bagaudes]] en [[Armorique]] pour le compte d'Aetius. S'il faut en croire la ''Vita Germani'', l'évêque [[Germain d'Auxerre]] se serait placé sur leur route, saisissant même la bride du cheval d'Eochar pour l'empêcher d'avancer. Subjugués, les Alains se seraient alors retirés.
 
En [[445]]–[[448]], les Alains d'Eochar<ref>selonSelon [[Constance de Lyon]], auteur de la ''Vie de Saint Germain d’Auxerre'' (§ 28).</ref> répriment une révolte de [[bagaudes]] en [[Armorique]] pour le compte d'Aetius. S'il faut en croire la ''Vita Germani'', l'évêque [[Germain d'Auxerre]] se serait placé sur leur route, saisissant même la bride du cheval d'Eochar pour l'empêcher d'avancer. Subjugués, les Alains se seraient alors retirés.
En [[451]], alors que leur chef est désormais [[Sangiban]], les Alains forment le centre du dispositif tactique mis en place contre les forces d'[[Attila]] lors de la grande [[Bataille des champs Catalauniques (451)|Bataille des champs Catalauniques (451]], près de [[Châlons-en-Champagne]]) eu égard à la puissance de leur [[cavalerie lourde]] : les [[Cataphractaire]]s.
 
En [[451]], alors que leur chef est désormais [[Sangiban]], les Alains forment le centre du dispositif tactique mis en place contre les forces d'[[Attila]] lors de la grande [[Bataille des champs Catalauniques (451)|Bataillebataille des champs Catalauniques (451]], près(dans la région de [[Châlons-en-Champagne]]Troyes), euen égardraison àde la puissance de leur [[cavalerie lourde]] : les [[Cataphractaire]]s.
 
À la fin du {{s-|V}}, les Alains cessent d'être une entité tribale identifiable en Gaule<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=|prénom1=Bernard S.|nom1=Bachrach|titre=A History of the Alans in the West|passage=74|éditeur=U of Minnesota Press|date=1973|isbn=9780816656998|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=aaGCbuuajFAC&printsec=frontcover&dq#v=onepage&q&f=false|consulté le=2018-07-17}}</ref>.
 
==== Témoignages de la présencetoponymiques des Alains en Gaule ====
Comme pour la plupart des peuples barbares en [[Migration humaine|migration]], les Alains n’ont laissé que très peu de traces de leur présence sur le sol gaulois, hispanique, et africain.
 
Les « Alains de la Loire » sont présents dans la [[Beauce (France)|Beauce]] au nord d'[[Orléans]] comme [[peuple fédéré]] sous la direction de [[Sangiban]], à la suite du [[fœdus]] que le général romain [[Aetius (Flavius Aetius)|Aetius]] avait conclu avec leur chef [[Goar (chef alain)|Goar]] en l'an 442, comme en témoignerait le toponyme local [[Allaines-Mervilliers|Allaines (Eure-et-Loir)]]<ref name="Dauzat"/>. Par contre, les noms de lieux du type {{page h'|Allainville}} sont des formations médiévales probablement pas antérieureantérieures au {{s-|VII}}, étant donné les attestations tardives de ce type toponymique. Il s'agit peut-être d'un témoignage indirect, la mode du nom de personne ''Alain'' dans la région pouvant perpétuer le souvenir de ce peuple. En outre, les formes anciennes d’Alainville (Yvelines, ''villa Alleni'' {{s-|IX}}, ''Alenvilla'', sans date); et Allainville (Loiret, ''Alleinvilla'' 1236) ne sont pas du type ''Alanus'' « Alain », mais ''Allenus'', c'est pourquoi ce type toponymiques {{page h'|Allainville}}, ainsi qu’{{page h'|Alaincourt}} sont exclus de cette série par les toponymistes : ils peuvent être composés du nom de personne germanique ''Allin[us]''<ref name="Dauzat"/>{{,}}<ref name="Nègre">[[Ernest Nègre]], ''[[Toponymie générale de la France]]'' (lire en ligne) [https://books.google.fr/books?id=rsNpi7IVulEC&lpg=PA160&ots=dQOmOnk5Kc&dq=ernest%20n%C3%A8gre%20allones&hl=fr&pg=PA160#v=onepage&q&f=false]</ref>. Les types antiques ''Al[l]one[s]'' ({{page h'|Allonnes}}, {{page h'|Allonne}}, etc.) sont aussi excluexclus de cette série par les toponymistes et les linguistes, quand ils remontent à ''Alauna'' bien attesté, probable dérivé en ''*-mno-'' (suffixe d'agent en celtique) d'une racine indo-européenne ''*al''<ref>Xavier Delamarre, ''Dictionnaire de la langue gauloise'', éditions errance 2003, {{p.|37}}.</ref>{{,}}<ref name="Nègre"/>.
 
Comme référence probable au peuplespeuple des Alains, on note par ailleurs [[Allain]] (Meurthe-et-Moselle), [[Allamont]] (Meurthe-et-Moselle, ''de Alani monte'' 1194), {{page h'|Allonnes|Allon(n)e(s)}} (Somme, [[château d'Alincourt|Alincourt]] à [[Parnes]] dans l'[[Oise (département)|Oise]], ''Alania'' en 1095), [[Alaigne]] (Aude, ''de Alaniano'' en 1129), ''Alanum'' ? en 836, {{page h'|Alan}} (Haute Garonne), peut-être [[Allan (Drôme)|Allan]] (Drôme, ''Alon'' 1138), etc.<ref name="Dauzat"/>{{,}}<ref>''[[Courrier international]]'' [[Kostiantyn Rakhno]], Paris, 29 novembre 2012-, hebdomadaire {{ISSN|1154-516X}}</ref>. Le nom ''Alanus'' « Alain » est en effet bien assuré par les formes anciennes.
 
En [[Normandie]], dans le département du [[Calvados (département)|Calvados]], la présence alaine est peut-être attestée (mais pas dans la toponymie, ni dans l'[[onomastique]] en général) par un important mobilier funéraire daté du début du {{s-|V}} : « [[Trésor d'Airan|le trésor d’Airan]] ». Mais il s’agit plutôt d’un groupe de [[lètes]] sarmates ou gothiques. Trouvé par hasard à [[Moult]] en [[1876]], ce trésor contient un certain nombre de pièces d’[[orfèvrerie]] [[Polychromie|polychrome]] attribuées soit aux Alains, soit aux Huns. La [[tombe]], située à proximité de deux stations romaines du [[Bas-Empire romain|Bas Empire]] faisant partie de la ligne de défense dressée contre les [[Piraterie|pirate]]s [[frisons]] et [[saxons]], a pu être celle d’une princesse barbare, qui a accompagné là son époux, un fédéré de Rome. Néanmoins, la présence d’éléments germaniques orientaux ([[fibule]], chaîne) et romains (plaque-boucle de ceinture) aux côtés des éléments alano-sarmates rend l’origine [[Ethnie|ethnique]] de cette femme impossible à déterminer.<br>
Trouvé par hasard à [[Moult]] en [[1876]], ce trésor contient un certain nombre de pièces d’[[orfèvrerie]] [[Polychromie|polychrome]] attribuées soit aux Alains, soit aux Huns. La [[tombe]], située à proximité de deux stations romaines du [[Bas-Empire romain|Bas Empire]] faisant partie de la ligne de défense dressée contre les [[Piraterie|pirate]]s [[frisons]] et [[saxons]], a pu être celle d’une princesse barbare, qui a accompagné là son époux, un fédéré de Rome. Néanmoins, la présence d’éléments germaniques orientaux ([[fibule]], chaîne) et romains (plaque-boucle de ceinture) aux côtés des éléments alano-sarmates rend l’origine [[Ethnie|ethnique]] de cette femme impossible à déterminer.<br>
Cette sépulture est classée par les archéologues dans le groupe dit d'« Untersiebenbrunn », du nom de l’endroit, situé en Autriche, où a été trouvée une tombe contenant également un mobilier de provenances diverses. Il en existe plusieurs autres : Balleure ([[Étrigny]], Bourgogne), Hochfelden (Bas-Rhin), Fürst (Bavière), Altlußheim (Bade-Wurtenberg), Beja (Portugal), etc.
 
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Hormis les textes anciens, les témoignages directs de la présence des Alains en Gaule sont bien minces et n'égalent pas les témoignages archéologiques et toponymiques de la présence des Germains en Gaule, notamment des Francs et des Saxons dans le nord du pays.
 
=== EnLes Alains en Hispanie et en Afrique du nord ===
{{Article détaillé|Chronologie des invasions barbares en Hispanie}}
[[Image:Alan kingdom hispania.png|thumb|Royaume alain en Espagne]]
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=== Présence en Chine et Mongolie ===
Après le ralliement, dès [[1238]], d'une partie des Alains aux envahisseurs mongols, des troupes alaines sont incorporées dans l'[[armée mongole]], et même dans la garde du grand khan. Elles suivent son armée jusqu'en Extrême-Orient. Comme c'est souvent le cas pour les Alains, leurs heurs et malheurs ne nous sont connus que par bribes. Au détour d'une page du ''[[DevisementLivre dude monde]], [[Marco Polo]]'', nous apprendapprenons qu'en 1275, alors que des soldats alains viennent de s'emparer d'une ville du sud de la Chine, ils s'enivrent. La: la population en profite pour les tuer tous., Enet en représailles, les Mongols massacrent alors tous les habitants<ref>[https://books.google.fr/books?id=3YBXQbajFZoC&pg=PA485# Lire en ligne].</ref>. Ces Alains (en mongol ''Asud'', c'est-à-dire le mot ''Asse'' suivi du pluriel mongol ''-ud''<ref>{{harvsp|Kouznetsov|Lebedynsky|1997|id=KouznetsovLebedynsky2005|p=136}}</ref>) jouent un grand rôle dans la conquête de la Chine par [[Kubilai Khan]]. Au début du {{s-|XIV}}, l'armée mongole compte environ {{formatnum:30000}} Alains, probablement installés à proximité de [[Pékin]]. Cette communauté (si on y ajoute les familles des soldats) relativement nombreuse, conserve la religion chrétienne (une ambassade est envoyée par eux en [[1336]] au pape [[Benoît XII]] en [[Avignon]]). Après le renversement en [[1368]] de la dynastie [[Yuan]], les Alains suivent le repli des Mongols vers l'Asie Centrale, où ils finiront par se fondre progressivement là encore dans la population<ref>Vladimir Kouznetsov et Iaroslav Lebedinsky, « Les Alains », Éditions Errance, 2005.</ref>.
 
== Apparence physique ==
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* {{Dictionnaires}}
 
{{Portail|Rome antique|Haut Moyen Âge|Moyen Âge|Hongrie|Russie|Espagne|Orléans}}
 
[[Catégorie:Alains| ]]
[[Catégorie:Peuple de la Rome antiqueancien]]
[[Catégorie:Groupe et type de mercenaires]]
[[Catégorie:Peuple anciende la Rome antique]]
[[Catégorie:Peuple du haut Moyen Âge]]
[[Catégorie:RoyaumePeuple barbaredu Moyen Âge]]
[[Catégorie:Peuple ancien]]
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