« Al-Massad » : différence entre les versions

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== Origine du nom ==
Bien que ne faisant pas partie de la proclamation, la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate ''La Corde torsadée en fibres''<ref>{{Ouvrage |langue=FR |auteur1=A. Chouraqui |titre=Le Coran : L'appel |sous-titre= |éditeur=Robert Laffont |collection= |lieu=France |année=1990 |volume= |tome= |pages totales=625 |passage=|isbn=2221069641 |lire en ligne= }}</ref>, en référence au contenu du cinquième verset : {{Citation|5. Sur son cou une corde de fibres épineuses.}}.
 
== Période de proclamation ==
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Pour [[Theodor Nöldeke|Nöldeke]] et Schwally, la quasi-totalité des sourates 69 à 114 sont de la [[Sourate|première période mecquoise]]. [[Angelika Neuwirth|Neuwirth]] les classe en quatre groupes supposés être chronologiques. Bien que reconnaissant leur ancienneté, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoise », car cela présuppose un contexte et une version de la [[Recherches sur la datation du Coran|genèse du corpus coranique]] qui n’est pas tranchée. Cette approche est spéculative<ref name=":02" />.
 
En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription sténographique de proclamation mais sont des textes écrits, souvent opaques, possédant des strates de composition et des réécritures. Cela n’empêche pas ces sourates de fournir des éléments contextuels (comme l’attente d’une [[Fin des temps|Fin des Temps]] imminente chez les partisans de [[Mahomet]]). Ces textes sont marqués par une forme de piété tributaire du [[christianisme oriental]]<ref name=":02" />.
 
Des divergences apparaissent dans la datation de cette sourate, celle-ci reposant entièrement sur des spéculations sur le lien de ce texte et de la vie de [[Mahomet]]. Parmi les chercheurs, certains ont une opinion « traditionnelle » (basée sur les sources exégétiques musulmanes) tandis que d’autres ont une opinion plus « textuelle », c’est-à-dire prenant davantage en compte le Coran que les [[Tafsir|interprétations]] ''a posteriori''<ref name=":2" />{{,}}<ref group="Note">Les islamologues ont utilisé plusieurs approches pour tenter de dater les différentes sourates du [[Coran]]. Paret et [[Angelika Neuwirth|Neuwirth]] appartiennent à l’« école allemande » qui, à la suite de [[Theodor Nöldeke|Nöldeke]], s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un récit « laïcisé » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les [[Historiographie de l'islam et du Coran|études islamologiques]], ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie présent ». Les auteurs du ''Coran des historiens'' appartiennent davantage à l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : [[Historiographie de l'islam et du Coran]]</ref>. [[Alfred-Louis de Prémare|Prémare]] considère cette sourate comme un fragment énigmatique qu’il est impossible de contextualiser, sauf à suivre une interprétation tardive<ref name=":2" />.
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=== Verset 1 : malédiction ===
Cette sourate est interprétée par les explications de ''Circonstances de la Révélation'' (''asbāb an-nuzūl''), traditions tardives visant à contextualiser le [[Coran]], comme une malédiction qui vise [[Abu Lahab]], identifié à l'oncleun paterneldes oncles de [[Mahomet]] et, avec son épouse, farouche adversaire de l'[[islam]]<ref name=":2" />. Le premier verset possède des parallèles intéressants dans le [[Talmud]]<ref name=":2" />.
 
Le nom [[Abu Lahab]] signifie « père de la flamme »<ref name=":1">Lieux saints communs, partagés ou confisqués : aux sources de quelques péricopes coraniques (Q 19 : 16-33), dans Isabelle Dépret & Guillaume Dye (éds), Partage du sacré : transferts, dévotions mixtes, rivalités interconfessionnelles, {{p.|55-121}}</ref> ou littéralement « père flamme »<ref name=":2">P. Neuenkirchen, « Sourate 111 », ''Le Coran des historiens'', t.2b, 2019, {{p.|2295}} et suiv.</ref>. Pour la plupart des savants qui suivent encore l'interprétation traditionnelle<ref name=":2" />, il s'agirait d'un surnom donné à l'un des demi-oncles paternels de Mahomet<ref name=":0">Bar-Asher M., "Abu Lahab", ''Dictionnaire du Coran'', 2007, Paris, {{p.|18-19}}.</ref>. Celui -ci est l'un de opposants « les plus féroces du prophète de l'islam ». Son nom serait 'Abd al-Uzzâ b. 'Abd al-Muttalib. Il est surnommé « Père de la flamme », à cause du châtiment qui le « consumera le Jour du Jugement » et aussi - si nous en croyons la tradition islamique - car son visage avait le teint rougeâtre (ce qui aurait donc poussé ses proches à le surnommé ainsi). Selon les traditions musulmanes, Mahomet aurait entretenu avec lui de bonne relation avant sa mission prophétique. Deux de ses fils auraient été mariés (ou fiancés) à des filles de Mahomet. Les relations se seraient détériorées lors de l'exclusion de Mahomet par le clan de Banû Hashim. Selon ce qui ressort des sources et d'allusions coraniques, Abu Lahab serait un notable qui craignait que la réforme de Mahomet ne brise que la stabilité religieuse sociale et économique de La Mecque<ref name=":0" />. Selon des traditions divergentes, il aurait soit jeté des pierres sur Mahomet, soit l'aurait maudit<ref name=":2" />. Au même titre que [[Abu Jahl]], Abu Lahab serait mort lorssept dejours après la [[bataille de Badr]], menéequi contrea eu lieu en 624, à cause d’une maladie connue sous le nom de Mahomet''‘Adasa''<ref name=":0" />. Pour Lohmann, le surnom apparait avec cette sourate, elle ne lui est pas antérieure<ref>{{Article |prénom1=Theodor |nom1=Lohmann |titre=Abū Lahab: Übersetzung und Erklärung von Sure 111 |périodique=Zeitschrift für Religions- und Geistesgeschichte |volume=18 |numéro=4 |date=1966 |issn=0044-3441 |lire en ligne=http://www.jstor.org/stable/23892693 |consulté le=2020-03-05 |pages=326–348 }}</ref>.
 
Néanmoins, pour Neuenkirchen, ce texte peut être interprété comme une malédiction contre des personnes historiques, si l'on suit la lecture traditionnelle, ou contre l'homme pécheur en général si on s'attache seulement au Coran<ref name=":2" />. Cette forme « père+nom » est utilisée régulièrement en arabe pour désigner un objet ou une qualité (''abu-jabir'', « père qui restaure », signifie le « pain »). Cela permettrait d'y reconnaître une portée générale<ref name=":2" />. Pour Dye, {{Citation|Un verset (Q 111 :1) parle d’Abū Lahab, « le père de la flamme », que la tradition musulmane identifie à un oncle du Prophète. On peut cependant comprendre cette sourate différemment : le texte parle simplement d’un homme (et de sa femme), pris dans le feu de l’enfer.}}<ref name=":1" /> Pour [[Alfred-Louis de Prémare|Prémare]], les ''Circonstances de la Révélation'' ont pour but d'expliquer ''a posteriori'' cette sourate qui reste énigmatique<ref name=":2" />. Van Reeth considère le cas d'Abu Lahab comme « énigmatique » et son historicité sujette à controverse<ref>J. Van Reeth, « Sourate 33 », ''Le Coran des Historiens'', t.2b, 2019, {{p.|1119}} et suiv.</ref>.
 
 
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