« Histoire de Montréal » : différence entre les versions

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== Les débuts de Montréal ==
[[Fichier:Place d'Youville.jpg|thumb|<center>Aux fondateurs de Montréal</center>]]
, toute la plaine environnante se couvre de villages. Montréal se découvre donc, au cours de cette période, un nouveau rôle de centre de services pour son "hinterland", les territoires qui en dépendent. Sa situation stratégique comme point de transbordement fluvial commence à faire sa fortune et à définir sa vocation. C’est surtout la croissance fulgurante du Haut-Canada qui favorise Montréal qui en est la porte d’entrée obligatoire.
 
Les débuts de Ville-Marie furent pénibles. Les Iroquois s'opposèrent vivement à l'arrivée des nouveaux occupants. Devant le danger grandissant, M. de Maisonneuve entreprit plusieurs mesures visant la sécurité des habitants. Les propriétaires hors des murs durent abandonner leurs habitations. Dans le fort, un puits fut creusé. On bâtit une grange en pierre à l'épreuve du feu. La chapelle et l’hôpital furent transformés en poudrière et en retranchement armé. Tous les habitants sortant du fort durent se pourvoir d'armes.
* [[1642]] : Sous la direction de Louis d'Ailleboust de Coulonges, le [[fort Ville-Marie]] est érigé sur une pointe qui sera plus tard appelée [[Pointe-à-Callière]], à l'embouchure de la petite [[rivière Saint-Pierre]].
* [[1644]] : Paul de Chomedey de Maisonneuve concède à [[Jeanne Mance]], une infirmière laïque, une terre de 200&nbsp;arpents qui a 4&nbsp;arpents de front en bordure du fleuve Saint-Laurent.
* [[1645]] : Construction de l'Hôpital Saint-Joseph (futur Hôtel-Dieu de Montréal) sur le terrain concédé à Jeanne Mance. C'est le premier hôpital en [[Amérique du Nord]].
* [[1646]] : La guerre avec les [[Iroquois]], qui dure jusqu'en 1653, entraîne le dépeuplement du sud de l'[[Ontario]] et interrompt la traite de fourrures. [[Fichier:La Grande Recrue de 1653.jpg|thumb|<center>La Grande Recrue de 1653</center>]]
* [[1653]] : [[Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve|Maisonneuve]] se rend en [[France]] et réussit à recruter 100 nouveaux colons dans une tentative de sauver la colonie de la faillite économique. Cet épisode est connu comme « La Grande Recrue » ou la recrue des cent hommes.
* [[1654]] : Des [[Outaouais (nation)|Outaouais]] viennent faire du commerce à Montréal pour la première fois.
* [[1658]] : [[Marguerite Bourgeoys]], arrivée de France en [[1653]], ouvre une école dans une étable donnée par Maisonneuve. Elle fonde la [[Congrégation de Notre-Dame de Montréal]] l'année suivante et fera éventuellement ériger un couvent et la [[chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Montréal|chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours]].
* [[1660]] : La population de l'île de Montréal est estimée à 407&nbsp;habitants. [[Pierre-Esprit Radisson]] et [[Médard Chouart des Groseilliers]] escortent 60&nbsp;canots depuis les Pays d'en-Haut jusqu'à Montréal.
* En 1660 eut lieu la [[bataille de Long Sault]] qui ne fit que ralentir les agressions iroquoises. Le {{date-|9 mars 1663}}, M. de Bretonvilliers sulpicien, acquérait de la Compagnie Notre-Dame de Montréal l'île de Montréal. M. de Maisonneuve resta gouverneur de Ville-Marie. Les menaces iroquoises persistant, on constitua un corps militaire régulier. Au jour du premier ralliement de 1663, cent quarante miliciens étaient présents. Le chef : le major Zacharie Dupuis.
* [[1663]] : Le séminaire de [[Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice|Saint-Sulpice]] de Paris acquiert l'île et reprend l'administration de la colonie endettée de Ville-Marie.
*En 1671, une concession de 8 arpents sur le fleuve par 40 arpents de profondeur était octroyé au major Dupuy. En souvenir de sa ville natale, Saverdun en France, l'officier Dupuis donna le nom de Verdun à son fief. Bientôt la rive longeant le fleuve était appelée Côte de Verdun.
* [[1672]] : [[François Dollier de Casson]], le supérieur des Sulpiciens, établit un plan de la ville et commence la construction de la première église en maçonnerie sur la rue Notre-Dame et d'un séminaire adjacent. Il entreprend aussi les premiers travaux pour le canal de Lachine.
* En 1673, la Congrégation Notre-Dame dirigée par Marguerite Bourgeoys, entrait en possession de la concession de Verdun<ref>En 1710, une maison est construite qui passait entre les mains d'Étienne Nivard de Saint-Dizier, marchand-grossiste spécialisé dans la traite des fourrures. Aujourd'hui, cette maison est l’orgueil de Verdun.</ref>.
* En [[1680]], on dénombrait 493 personnes à Montréal ; 75 [[Paris]]iens, 68 [[Normandie|Normands]], 54 [[Aunis]]iens ([[La Rochelle]]), 35 [[Angevins]], 34 [[Poitevins]], 28 [[Le Mans|Manceaux]], 23 [[Saintongeais (habitants)|Saintongeais]], 17 [[Bretons]], 16 [[Percherons]], 13 [[Angoulême|Angoumois]], 12 [[Champardennais|Champenois]] et 10 [[Picards]]{{référence nécessaire}}.
 
=== L'apogée du Régime français ===
Le village grandissant est devenu un important centre de [[traite des fourrures]], que les Français obtiennent en partie des Amérindiens. C'est aussi le point de départ de l'exploration française de l'intérieur par les [[explorateurs]] tels que [[Louis Jolliet]], [[René Robert Cavelier de La Salle]], [[Pierre Gaultier de Varennes et de la Vérendrye]], [[Daniel Greysolon, sieur du Luth]], [[Pierre-Esprit Radisson]] et [[Médard Chouart des Groseilliers]].
 
Quelques années après sa fondation, le hameau a commencé à se déplacer vers le coteau Saint-Louis (l'actuelle rue Notre-Dame). Pour protéger la ville des attaques iroquoises, on la fortifie d'une palissade de pieux de bois à partir de [[1685]]. L'enclave sera agrandie à deux reprises. La présence militaire s'accentue alors que les Iroquois attaquent [[Lachine]] en [[1689]] et [[La Prairie]] en [[1690]].
 
En août [[1701]], {{formatnum:1300}} [[Amérindiens]] du nord-est de l’Amérique se réunirent à Montréal (qui comptait alors {{formatnum:1200}} habitants) pour établir une paix entre leurs différentes nations ainsi qu’avec les Français. La [[Grande paix de Montréal]], comme fut nommé ce traité, permit la fin des hostilités qui handicapaient le commerce des fourrures en [[Nouvelle-France]]. À cette même époque, la ville comptait plus de {{formatnum:2000}} âmes.
 
Malgré l'arrivée de quelques colons qui développent l'agriculture, le commerce des fourrures reste longtemps la base de l'économie. Il amène les « coureurs des bois » à explorer le continent mais il n'est pas un facteur d'urbanisation important pour Ville-Marie, qui resta une petite ville jusqu'à la conquête de la [[Nouvelle-France]] en [[1759]].
[[Fichier:Map of Montreal 1749.jpg|thumb|250px|Carte de Montréal, 1749]]
Après la Grande Paix de Montréal, la menace iroquoise est remplacée par la menace [[Grande-Bretagne|britannique]], et dès [[1717]], les Montréalais entreprennent de remplacer la palissade de bois de la ville par des fortifications de pierre. Elles formeront, à leur achèvement en [[1744]], une enceinte de {{unité|3.5|km}} mesurant {{unité|6|m}} de hauteur. Le développement agricole de l'île se poursuit et plus rien n'entrave l'exploration du continent dont Montréal profite.
 
De grands incendies ravagent la ville en [[1721]] et en [[1734]]. Ils donnent lieu à une nouvelle réglementation obligeant la construction en pierre dans la ville fortifiée, alors que le bois reste permis dans les faubourgs.
 
Au milieu du {{s-|XVIII|e}}, la rue Notre-Dame, en haut du coteau Saint-Louis, est construite de résidences bourgeoises et a accueilli les principales institutions de la ville. La rue Saint-Paul conserve les activités commerciales liées au port. La garnison est peu à peu expulsée de la place du marché alors requise pour le commerce vers l'espace au nord de l'église Notre-Dame qui devient la place d'Armes.
 
[[Montréal]] a alors des allures de petite ville provinciale française, avec, à l'ombre des murailles, ses couvents et chapelles, ses hôtels particuliers, ses jardins dissimulés par les façades de pierre alignées sur la rue. Les fermiers de la région franchissent fréquemment les portes des fortifications, pour venir vendre leurs produits aux citadins et en retour, faire leurs achats en ville ou y rencontrer les administrateurs coloniaux.
 
Le faubourg qui se développe le plus rapidement est le faubourg Saint-Laurent au nord de la ville, mais les commerces s'installent plutôt vers l'ouest, le long de la route de Lachine empruntée par les voyageurs.
 
=== La conquête britannique ===
 
Le village a ainsi grandi et est devenu un centre important de la [[traite des fourrures]]. Ce fut le point de départ de l’exploration française de l’intérieur par des explorateurs tels [[Louis Jolliet]], [[René Robert Cavelier de La Salle|La Salle]], [[Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye|La Vérendrye]] et [[Daniel Greysolon, sieur du Lhut|Duluth]]. Des remparts de bois furent construits dès [[1725]]. Malgré le très puissant séisme qui eut lieu le {{date|16|septembre|1732}}, la ville continua à prospérer et fut par la suite [[Fortifications de Montréal|fortifiée]] vers [[1740]]. Elle resta française jusqu’au {{date|8 septembre 1760}} lorsque le Duc de Lévis se rendit à l’armée [[Royaume-Uni|britannique]] commandée par Lord [[Jeffery Amherst]]<ref>Références historiques : ''French Fortresses in North America 1535-1763 : « Québec, Montréal, Louisbourg and New Orleans »'', par René Chartrand, Osprey Publishing.</ref>.
 
La reddition de [[Québec]] aux mains des Britanniques en [[1759]], au terme d'un long siège de juin à septembre, suivi de la défaite de la Bataille des plaines d'Abraham le {{date-|13 septembre 1759}} est suivi par la victoire de la Bataille de Sainte Foy où François de Lévis et ses {{formatnum:5000}} Français remportent l'affrontement contre James Murray et ses {{formatnum:3900}} Anglais. Les Anglais se réfugient alors dans la ville de Québec. Les Français et les Anglais attendent chacun des renforts d'outre-mer. Les Anglais arrivant les premiers, Lévis se replie sur Montréal. Ayant vaincu les Anglais, Lévis tente de convaincre le Gouverneur Vaudreuil que tout n'est pas perdu et que les Français peuvent encore remporter une belle victoire à Montréal. Malheureusement Vaudreuil décide de se rendre sans affronter les troupes anglaises ce qui entraîne la capitulation de [[Montréal]] sans bombardement ni combat. Lévis, considérant que ses troupes n'ont pas été vaincues par les armes, décide alors de brûler ses drapeaux sur l'île Sainte-Hélène plutôt que de les rendre aux envahisseurs anglais, comme le veut la coutume de l'époque..
La ville, commandée par [[Pierre de Cavagnal, Marquis de Vaudreuil]], se rend à l'armée britannique commandée par Lord [[Jeffrey Amherst]] le {{date|8 septembre 1760}} soit un an après la défaite des plaines d'Abraham.
 
Après la conquête, les marchands britanniques prennent le contrôle du commerce de la ville.
 
Un important incendie détruira une centaine d'habitations d'un quartier de la ville le {{date|18|mai|1765}}.
 
Pendant la [[Guerre d'indépendance américaine]], Montréal est prise de force et occupée par les [[Fils de la liberté]] américains de [[novembre]] [[1775]] à [[juin]] [[1776]].
 
== Le Capitalisme commercial : 1791–1850 ==
 
=== Montréal capitale de la fourrure ===
 
Après la conquête, sous l’impulsion des marchands britanniques, la traite des fourrures connaît une meilleure organisation et s’achemine vers la formation d’un monopole. Comme l’indépendance américaine, en 1783, vient couper tout le sud du continent aux marchands britanniques, ils réorientent leurs activités vers l’ouest du pays. La création, en 1782, de la [[Compagnie du Nord-Ouest]] fait de Montréal la capitale de la traite des fourrures, et les années 1791 à 1821 marquent l’apogée de cette activité.
 
Au début du {{s-|XIX|e}}, la ville de Montréal est en ébullition sur le plan économique. La ville prenant de l'expansion, la démolition des fortifications débute en [[1804]] pour enlever la séparation entre le centre de la ville et les faubourgs avoisinants. La population reste majoritairement francophone jusqu'au milieu des [[années 1830]]. Mais de cette date jusqu'en [[1865]], la majorité est anglophone, la population étant gonflée d'un apport constant d'immigrants des îles britanniques et d'autres régions de l'Amérique du Nord Britannique. Ils sont principalement Écossais, Irlandais, Anglais et Américains.
 
=== Montréal, la porte du Haut-Canada ===
 
La concurrence entre la [[Compagnie du Nord-Ouest]] et la [[Compagnie de la Baie d'Hudson]] dégénérant en affrontements armés, on fusionne les deux entreprises en [[1821]]. L’important commerce du [[Royaume-Uni]] avec l’ouest du pays, fourrures et approvisionnement local, est donc détourné par la route plus courte de la baie d’Hudson. Montréal est de plus affectée par l’ouverture du canal Érié entre Buffalo et New York, en [[1825]], ce qui détourne de la ville le reste du commerce de la fourrure.
 
Montréal a cependant amorcé une diversification avec le développement agricole de l’arrière-pays. Au cours du siècle précédent, l’île de Montréal a complété son développement rural, et durant le premier quart du {{s-|XIX|e}}, toute la plaine environnante se couvre de villages. Montréal se découvre donc, au cours de cette période, un nouveau rôle de centre de services pour son "hinterland", les territoires qui en dépendent. Sa situation stratégique comme point de transbordement fluvial commence à faire sa fortune et à définir sa vocation. C’est surtout la croissance fulgurante du Haut-Canada qui favorise Montréal qui en est la porte d’entrée obligatoire.
 
Le commerce du bois, de blé et de la potasse prennent un important essor au début du siècle. Ce commerce entraîne division du travail et mécanisation. Il crée des industries secondaires comme la construction navale. La culture du blé, de son côté, amène la construction sur place de moulins à farine.
 
L’immigration, très forte à partir de 1815, pousse à une diversification de l’économie locale et entraîne le développement à plus grande échelle de diverses productions artisanales dont les immigrants apportent avec eux le savoir-faire. Cette production s'installe tant bien que mal malgré les marchands britanniques qui les voient comme compétitrices.
 
La croissance rapide de la ville est accélérée par la construction en [[1824]] du [[canal de Lachine]] qui permet aux navires de franchir les rapides de Lachine au sud de l'île. L'industrialisation se concentre dans le secteur du canal. La navigation à vapeur se développe, bientôt supportée par le chemin de fer. La première voie ferrée est construite en [[1836]] entre [[La Prairie]] et [[Saint-Jean-sur-Richelieu]] pour sauter le portage de {{unité|23|km}} entre Montréal et le [[Lac Champlain]] qui mène à [[New York]]. Jusqu'au milieu du siècle, le chemin de fer se développe lentement, comme support aux voies navigables.
 
Durant les [[années 1830]], Montréal supplante Québec comme métropole de la colonie mais Toronto lui fait de plus en plus concurrence pour le commerce avec l'Ouest. Montréal devient brièvement la capitale de la [[Province du Canada]] en [[1843]]. Cependant, le [[Assemblée législative de la province du Canada|Parlement canadien]], qui y a été transféré de [[kingston (Ontario)|Kingston]], est mis à feu en [[1849]] lors d'une émeute dirigée par les [[Tories]] pour protester contre une loi dédommageant les victimes bas-canadiennes des troubles de 1837-1838. Les tensions entre [[francophone]]s et [[anglophone]]s n'ont cependant que peu d'impact sur le développement de Montréal, fermement contrôlé par la nouvelle majorité anglophone de la ville. Après quelques années d'alternance entre [[Toronto]] et [[Québec (ville)|Québec]], le parlement sera finalement déplacé à [[Ottawa]] en [[1857]].