« Cor d'harmonie » : différence entre les versions

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J'ai remplacé le verbe jouer par sonner lorsque c'était nécessaire. En effet, le verbe le plus adéquat lorsque l'on parle du cor est sonner et non jouer.
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Il est caractérisé par son [[embouchure (musique)|embouchure]], sa [[perce]] conique qui lui confère un son doux et riche en [[Harmonique (musique)|harmoniques]], son large pavillon et un ensemble de [[piston (musique)|pistons]] permettant à l'exécutant de modifier instantanément la longueur, et donc l'accord, de l'instrument.
 
Le [[musicien]] qui jouesonne du cor est un ''[[corniste]]'' (à ne pas confondre avec le ''cornettiste'' qui joue du [[cornet à piston]] ou le ''[[choriste]]'' qui fait partie d'une [[chorale]]).
 
Le cor moderne ou ''cor d'harmonie'' est présent dans les [[musique symphonique|orchestres symphoniques]], de nombreux ensembles de [[musique de chambre]] et dans les [[orchestre d'harmonie|orchestres d'harmonie]] ; il est par ailleurs souvent sollicité dans les [[musique de film|musiques de films]] de toutes sortes, pour les [[dessins animés]] et les [[bruitages]]. Il est utilisé plus rarement dans le [[jazz]].
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==== Le cor des Alpes ====
[[Fichier:Alphorn player in Wallis.jpg|vignette|droite|Un joueursonneur de cor des Alpes en Suisse.]]
 
Instrument entièrement en bois, le [[cor des Alpes]] était déjà connu en [[Suisse]] au milieu du {{s|XVI}} sous le nom de ''lituus alpinus''. Mais on trouve des formes diverses de cor des Alpes un peu partout en [[Europe centrale]].
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=== Prémices de modernité ===
Les premiers matériaux vont être petit à petit abandonnés, pour être remplacés par du métal. Il sera alors possible de lui donner sa forme recourbée. En [[(1636) Porter|1636]], le [[Marin Mersenne|père Mersenne]] décrit un cor enroulé en {{nobr|7 [[spirale]]s}} qui permet de jouersonner autant de notes que la [[trompette]], soit seize notes.
 
Le cor a subi de nombreuses modifications car on le trouvait trop petit au {{XVIe siècle}}, puis trop grand sous [[Louis XIV de France|Louis XIV]]. C'est enfin sous [[Louis XV]] qu'il acquiert sa forme définitive.
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À l'époque baroque, l'appellation [[cor de chasse]] et [[trompe de chasse]] désigne le même instrument. Une distinction se fait quand même quant au nom à donner selon l'usage de l'instrument,
* le cor de chasse désignant le cor dans un emploi de musique de salon,
* et la trompe de chasse désignant l'instrument pour jouersonner les fanfares de chasse.
 
=== L'invention des tons ===
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[[Image:Cor a tons de rechange.jpg|thumb|right|Cor d'invention et ses tons de rechange.]]
 
Cette forme d'instrument, aussi appelée cor d'invention, apparaît au début du {{s|XVIII|e}}. La longueur du tube peut être modifiée par l'interchangeabilité de tons, petits bouts de tube de longueur diverses qui s'insèrent entre l'[[embouchure (musique)|embouchure]] et l'instrument. On jouesonne les notes intermédiaires [[Cor naturel#Technique des sons bouch.C3.A9s|en bouchant plus ou moins le pavillon]].
 
Cet instrument possède une coulisse d'accord en son centre. On doit cet ajout au corniste [[Anton Haempel|Haempel]] (lors de la mise au point du « cor solo » avec le concours du [[Facteur (organologie)|facteur]] [[Dresde|dresdois]] [[Johann Werner]] au milieu du {{s|XVIII|e}}).
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Le cor solo est une évolution du cor naturel à tons de rechange. Les tons ne sont plus insérés sur la branche d'[[embouchure (musique)|embouchure]] mais directement au centre de l'instrument. Les tons ainsi fixés peuvent également servir de coulisse d'accord. Le cor solo est mis au point au milieu du {{s|XVIII|e}} par le corniste [[Anton Haempel]] et par le [[Facteur (organologie)|facteur]] [[Dresde|Dresdois]] [[Johann Werner]]<ref name=":1">{{Lien web|titre=Histoire du cor|url=https://www.quatucor.com/histoire-du-cor|site=www.quatucor.com|consulté le=2019-03-03}}</ref>.
 
L'intérêt de cet instrument est d'avoir une plus grande rigidité de la branche d'embouchure et que celle-ci reste de longueur constante quel que soit le ton employé. Cet instrument est donc beaucoup plus commode à jouersonner que son prédécesseur, surtout debout. Il est donc préféré par les solistes et les concertistes, d'où son nom de cor solo. Le cor solo possède également l'avantage de ne plus avoir à retirer l'[[embouchure (musique)|embouchure]] lors du changement de ton.
 
==== Les cors omnitoniques ====
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Les Anglais le désignent toujours par ''French horn'', par opposition au « cor anglais » (qui est en réalité un instrument de la famille des hautbois, dont le bec est courbé, donc avec un angle, « anglé »).
 
Bien qu'il soit de [[Facture instrumentale|facture]] récente, c'est l'instrument utilisé par défaut pour jouersonner tout le [[répertoire du cor]].
 
Il existe différents types de cor d'harmonie :
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* conservation du ton de fa, comme sur les cors naturels.
 
Par l'enroulement de son tube, le cor viennois est proche du [[cor naturel]]. Ceci tend à lui donner un timbre proche des anciens instruments naturels. C'est un très bon compromis entre le [[timbre (musique)|timbre]] du cor naturel et le chromatisme. C'est l'instrument idéal pour jouersonner le répertoire romantique avec une authenticité de [[Timbre (musique)|timbre]]. Cependant, l'absence de système en si&nbsp;{{bémol}} le rend plus difficile dans le jeu des traits rapides et aigus que les autres cors chromatiques.
 
=== Tuba wagnérien ===
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== Technique de jeu ==
Deux manières de jouersonner du cor se sont affrontées au cours du {{s-|XX|e}}:
* Celle, très facilement reconnaissable à son [[vibrato]]; qui fut représentée en France par [[Georges Barboteu]] et au Canada par [[Roger-Luc Chayer]], par exemple. Les écoles française et russe furent particulièrement spécialisées dans le vibrato.
* Celle, plus anglo-saxonne, avec des notes tenues, sans vibrato.
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Dans tous les cas, le rôle de la main gauche est de tenir l'instrument face à la bouche, sans écraser l'[[Embouchure (musique)|embouchure]] sur les lèvres. L'effort est donc plus vertical qu'horizontal.
 
Felix Klieser, né en 1991 sans bras, est un corniste professionnel qui présente la particularité rare de jouersonner assis en actionnant les palettes avec les orteils de son pied gauche<ref>[https://www.radiofrance.fr/francemusique/sans-bras-felix-klieser-joue-du-cor-d-harmonie-avec-ses-pieds-6439834 Fzlix Klieser sur le site Radiofrance].</ref>.
 
=== Harmoniques naturels ===
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Le cor est un instrument transpositeur, c'est même une de ses particularités les plus connues de l'orchestre. Actuellement, sur un instrument moderne chromatique et unique, la transposition ne se justifie plus pour le compositeur, qui écrit directement pour cor en fa. C'est un reste de l'époque où les [[piston (musique)|piston]]s n'existaient pas encore.
 
À l'époque du cor naturel, le cor est un instrument à longueur fixe. Il répond donc à des règles acoustiques bien précises : il est condamné à ne jouersonner que les harmoniques du ton dans lequel il a été réglé.
 
Il apparaît alors bien plus simple pour le musicien de lui écrire sa partition de façon relative et non de façon absolue : c'est-à-dire lui écrire les notes de la gamme harmonique de do et de lui indiquer la tonalité du morceau. Ainsi le corniste lit toujours do-mi-sol, et on entend ré-fa&nbsp;{{dièse}}-la pour un cor en ré, mi&nbsp;{{bémol}}-sol-si&nbsp;{{bémol}} pour un cor en mi&nbsp;{{bémol}}, etc.
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Pour le corniste il en est de même en considérant le bouchage comme un doigté.
 
Actuellement, il y a deux écoles de pensée parmi les cornistes : ceux qui « pensent en fa » (la majorité des cornistes) et ceux qui « pensent en ut ». Les premiers lisent un do, écrit en clé de sol sur la partition, et jouentsonnent un fa. Les seconds lisent un do sur la partition et jouentsonnent un do, ce qui leur procure l'avantage de jouersonner la note réelle, à condition de lire la partition en clé d'ut 2.
 
Pour les œuvres écrites à l'époque du cor naturel, en fonction des tonalités, les cornistes utilisant le cor d'harmonie (en Fa) lisent les partitions dans les clés indiquées dans le tableau suivant :
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=== Correction labiale ===
Technique visant à corriger la justesse de certaines notes, voire à jouersonner des notes qui ne sont pas émises naturellement par l'instrument, en modulant légèrement la fréquence de vibration des lèvres.
 
Les lèvres peuvent vibrer de façon continue sur une large plage de fréquence. On s'en rend bien compte lorsque le corniste jouesonne avec l'[[Embouchure (musique)|embouchure]] seule. L'instrument, un résonateur mécanique, filtre les fréquences émises par les lèvres et ne laisse passer, avec amplification, que les fréquences de résonance (les notes de la gamme harmonique). On peut toutefois s'écarter de ces fréquences de résonance sans trop perdre en amplitude sonore. On peut au mieux, et sur certaines harmoniques seulement, atteindre le quart voire le demi-ton.
 
Cette technique était très étudiée avant l'apparition des pistons sur le cor moderne. Elle est combinée avec les méthodes de bouchage pour étendre les possibilités de l'instrument.
 
Un exemple remarquable se trouve chez [[Beethoven]] dans sa [[Symphonie_nº_7_de_Beethoven|septième symphonie]], partie centrale du scherzo : pendant 26 mesures, le cor jouesonne à découvert les notes sol (grave)-fa#
 
=== Sons couverts ===
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* [[wah-wah]] de jazz
 
Sur une partition de cor les passages à jouersonner « bouché » sont indiqués par le signe +, et se terminent par un °. Souvent l'indication est écrite en toutes lettres.
 
La technique du bouchage modifie la hauteur de la note d'une façon différente de celle de la couverture; le corniste doit donc penser et jouersonner la note écrite tout en appliquant le doigté de la note adjacente, d'un demi-ton supérieur.
 
=== Sons cuivrés ===
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Il n'est pas bon qu'un cor cuivre dans des nuances trop faibles. Ce défaut peut être lié au vernis du [[Pavillon (instrument)|pavillon]], à une soudure ayant lâché, mais surtout aux procédés de fabrication de l'instrument. Les instruments dont le [[Pavillon (instrument)|pavillon]] a été embouti ont tendance à cuivrer dans des nuances plus faibles que les instruments fabriqués traditionnellement.
 
Les sons cuivrés peuvent aussi être obtenus plus "tôt" avec les lèvres. La technique consiste à diminuer la tension des lèvres pour permettre de plus amples vibrations. Il est d'ailleurs plus facile de produire des sons cuivrés dans le grave justement parce qu'en jouant dans ce registre, le corniste est obligé d'être souple dans la manière de jouersonner.
 
Il existe aussi la technique du "cul de poule". L'idée est de faire prendre aux lèvres de l'instrumentiste la même forme que s'il sifflait (sans les doigts). L'inconvénient est qu'en mettant les lèvres dans cette position, le corniste perdra énormément de précision dans l'aigu et de contrôle sur l'arrivée du son.
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Certaines sourdines possèdent un dispositif d'accord interne.
 
La société [[Yamaha]] produit une sourdine amplifiée « silent brass »<ref>[http://fr.yamaha.com/fr/products/musical-instruments/winds/silentbrass/silentbrass-system/sb3-9_for_french_horn/?mode=model Sourdine Silent Brass pour cor Yamaha]</ref> destinée à étouffer complètement le son sortant du [[Pavillon (instrument)|pavillon]] et à le restituer électroniquement par un casque audio, permettant ainsi de jouersonner sans déranger le voisinage.{{clr}}
 
=== Sons multiphoniques ===
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