« Libération de Limoges » : différence entre les versions
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{{Infobox Conflit militaire
| conflit = Libération de Limoges
| guerre = [[Seconde Guerre mondiale]]
| image = Plaque Libération de Limoges.jpg
| upright =
| légende = Plaque commémorant la reddition allemande, boulevard de Fleurus.
| alt =
| image2 =
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| combattants4 =
| commandant1 = {{drapeau | France libre}} [[Georges Guingouin]]
| commandant2 = [[Fichier:Flag of Germany 1933.svg|border|20px]] Walter Gleiniger
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| batailles = {{Campagne de France (1944)|{{2e}} Campagne de France}}
| notes =
| latitude = 45.82636
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}}
La '''libération de [[Limoges]]''' est un événement historique de la [[Seconde Guerre mondiale]] en [[France]] qui correspond à la fin de la [[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|présence]] à Limoges de l'occupant allemand, le {{Date France|21|août|1944}} deux mois après [[Tulle]] et [[Guéret]].
La reddition des troupes allemandes est obtenue sans violence, après l'encerclement de la ville par les forces de la Résistance du [[maquis du Limousin]] coordonnées par [[Georges Guingouin]]. Cette décision est toutefois contraire aux préconisations du [[Parti communiste français|PCF]] dont Guingouin est membre<ref>{{Lien web |auteur=René Lemarquis |titre=GUINGOUIN Georges |url=https://maitron.fr/spip.php?article87199 |date=1 avril 2010 |site=[[Le Maitron]] |consulté le=9 décembre 2023}}.</ref>.
La négociation revient à Jean d'Albis, correspondant local du consulat de Suisse à [[Lyon]]. S'y implique également fortement le pasteur protestant Albert Chaudier<ref name="b">{{Chapitre |auteur1=[[Pascal Plas]] |titre chapitre=Limoges 1944, Jean d’Albis, Albert Chaudier, deux figures de l’intercession et de la médiation à la Libération |auteurs ouvrage=Pierre-Marc Lachaud |titre ouvrage=Présence protestante dans l’histoire de Limoges |lieu=Limoges |éditeur=Presses universitaires de Limoges |année= 2010 |isbn= 9782842875299 |lire en ligne=https://shs.hal.science/halshs-02457448/document |passage=207-224 }}.</ref>.
== Déroulement ==
=== Contexte ===
[[Georges Guingouin]], instituteur de métier, est à la tête du [[maquis du Limousin]], dont les spécificités principales tiennent à la nature essentiellement rurale (avec un recrutement massif parmi les paysans) et à un souci constant de protéger les populations civiles. Ses principales zones de refuge sont les massifs forestiers de l'ouest du Limousin, en particulier le secteur de [[Châteauneuf-la-Forêt]] et [[Eymoutiers]], que les Nazis ne peuvent contrôler, et surnommé la « Petite Russie » par ces derniers<ref name="a">{{Article |auteur1=Philippe Daumas |titre=Georges Guingouin, héros et hors-la-loi |périodique=[[Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique]] |numéro=133 |date=2016 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/chrhc/5611 |consulté le=2 avril 2024}}.</ref>.
Le mois de juin 1944 est marqué par le débarquement en Normandie, et plusieurs exactions sanglantes, comprenant le [[massacre de Tulle]], le 9, et [[massacre d'Oradour-sur-Glane|celui d'Oradour-sur-Glane]], le 10. Dès juin, [[Léon Mauvais]], responsable des [[Francs-tireurs et partisans]] en zone sud, exige que Limoges soit prise<ref name="a"/>.
En juillet 1944, sans l'emporter de façon nette, les maquisards tiennent tête à l'ennemi et freinent sa progression lors de la [[bataille du Mont Gargan]]. Les FFI se rapprochent ensuite progressivement de Limoges. Le {{Date|16 août}}, la Milice fuit précipitamment<ref name="c">{{Lien web |auteur=[[Laurent Bourdelas]] |titre=La fin de la Seconde guerre mondiale à Limoges (5) |url=https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/ici-c-est-limoges/2017/04/30/la-fin-de-la-seconde-guerre-mondiale-a-limoges-5.html |date=30 avril 2017 |site=france3-regions.blog.francetvinfo.fr |consulté le=8 avril 2024}}.</ref>.
=== L'encerclement de Limoges ===
Forte de {{formatnum:8000}} hommes, l'armée de Guingouin encercle Limoges. Dès le 19 août, des négociations sont entreprises en vue d'une capitulation sans combats de la part des occupants. Le 20 août, une première réunion échoue<ref name="c"/>.
L'action de l'abbé Remlinger, lui-même résistant, pousse en faveur du choix de Jean d'Albis, issu de la famille de porcelainiers [[Haviland]] (son père ayant épousé la fille de Théodore Haviland), pour incarner la négociation. Son ancienne fonction de correspondant pour le Limousin du consulat de Suisse à Bordeaux puis à Lyon lui vaut l'image d'une figure respectable voire « neutre »<ref name="b"/>, les Allemands refusant de traiter directement avec Georges Guingouin, qualifié de terroriste<ref>{{Lien web |auteur=ANACR Haute-Vienne |titre=AVANT LA PRISE DE LIMOGES - 19 AOÛT 1944|url=https://museedelaresistanceenligne.org/media4102-Avant-la-prise-de-Limoges-19-aot-1944 |site=[[Fondation de la Résistance|museedelaresistanceenligne.org]] |consulté le=18 avril 2024}}.</ref>. Parmi les autres figures de cette épisode se trouvent [[François Fonvieille-Alquier]], communiste, et Serge Gauthier<ref name="d">{{Lien web |titre=Le 21 août 1944, Limoges est libérée après de longues et difficiles négociations |url=https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/actualites/le-21-aout-1944-limoges-est-liberee-apres-de-longues-et-difficiles-negociations_14174569/ |date=21 août 2022 |périodique=Le Populaire du Centre |consulté le=18 avril 2024}}.</ref>.
=== La reddition ===
Dans les pourparlers, [[Philippe Liewer]], alias « major Staunton », responsable de la mission interalliée, conduit la délégation britannique. Les Américains sont représentés par le capitaine Brown. Vigier et Guéry représentent respectivement les FFC et FFI. Outre Gleiniger, la délégation allemande comprend le lieutenant-colonel von Libich et le capitaine Stoll<ref name="d"/>. La réunion de négociation, qui se tient dans la villa Jouxtens, chemin de Saint-Lazare, en rive gauche de la Vienne, aboutit en fin d'après-midi à la rédaction d'un traité détaillant les « Conditions de reddition des troupes allemandes à une commission interalliée »<ref name="b"/>. Initialement confiés au musée de la Résistance de Peyrat-le-Château<ref name="d"/>, le mobilier et les coupes de vin mousseux servies à l'issue de la réunion sont conservés par le [[Musée de la Résistance et de la Déportation de Limoges|musée de la Résistance de Limoges]]<ref>{{Lien web|titre=Table |url=https://collections-resistance.limoges.fr/fr/notice/021-18-1-table-2c828024-ca08-4feb-9605-3f41dc05f84b |site=collections-resistance.limoges.fr |consulté le=18 avril 2024}}.</ref>.
La reddition du général Gleiniger, chef de la garnison allemande de Limoges, est obtenue le 21 août au soir{{sfn|Chaudier|1980|p=14}}, après que l'essentiel des troupes ennemies a déjà quitté la ville en fin d'après-midi<ref name="c"/>. Elle est signée au siège de l'état-major allemand, hôtel de la Paix, [[place Jourdan (Limoges)|place Jourdan]]. Le général Gleiniger disparaît dans des conditions obscures.
Le 22 août, la première réunion du [[Comité départemental de libération]] de la Haute-Vienne se tient à l'Hôtel du Commerce, situé en centre-ville de Limoges, en présence de deux représentants du [[Gouvernement provisoire de la République française]]{{sfn|Chaudier|1980|p=9}}. La composition précise du Comité qui avait été préalablement décidée lors d'une réunion dans la nuit du 21 août, dans la mairie de [[Bosmie-l'Aiguille]], diffère, ce qu'Albert Chaudier interprète comme prémices de tensions entre socialistes et communistes{{sfn|Chaudier|1980|p=10}}. C'est ce dernier qui est désigné à la tête du Comité, qui comprend entre autres François Fonvieille-Alquier, [[Luc Estang]], [[Gaston Hyllaire]] et [[Robert Schmidt (homme politique, 1909-1955)|Robert Schmidt]]<ref name="b"/>. La journée du 22 est à la fois marquée par la liesse populaire et le début de l'[[épuration à la Libération en France|épuration]]<ref name="c"/>.
Le 23 août, les premiers Comités locaux de Libération se forment dans le département{{sfn|Chaudier|1980|p=29}}.
=== Conséquences ===
Initialement sceptique, le clergé local se rallie à la cause du Comité de Libération dès les jours suivant la reddition ; [[Louis Paul Rastouil]], évêque de Limoges, après avoir été écarté par les [[Milice française|miliciens]], loue l'action des maquisards durant tout l'automne 1944<ref>{{Chapitre |auteur1=Frédéric Le Moigne |titre chapitre=Les prélats de la Libération |auteurs ouvrage=Frédéric Le Moigne |titre ouvrage=Les évêques français de Verdun à Vatican II : Une génération en mal d'héroïsme |lieu=Rennes |éditeur=Presses universitaires de Rennes |année=2005 |isbn=978-2-7535-2331-9 |lire en ligne=http://books.openedition.org/pur/42099 }}.</ref>.
Cet épisode contribue dans un premier temps à l'aura de [[Georges Guingouin]], qui se fait élire [[Liste des maires de Limoges|maire de Limoges]] en avril 1945, et le reste jusqu'en octobre 1947.
La libération de Limoges demeure un épisode marquant de l'[[histoire de Limoges|histoire de la ville]]. Son souvenir demeure dans plusieurs [[odonymie|odonymes]].
{{Article détaillé|Purges politiques des années 1950 à la direction du PCF}}
Il reste toutefois entaché d'un conflit mémoriel relatif au sort de Georges Guingouin après la guerre, au traitement réservé à ce dernier par la justice et par son parti, qui lui reproche son refus d'avoir obéi aux ordres de Léon Mauvais<ref>{{Lien web |auteur=René Lemarquis |titre=GUINGOUIN Georges |url=https://maitron.fr/spip.php?article87199 |date=9 avril 2022 |site=[[Le Maitron]] |consulté le=18 avril 2024}}.</ref>, et à la manière dont les acteurs politiques ont employé cette affaire pendant plusieurs décennies.
== Références dans la littérature ==
Le poète et écrivain [[Armand Gatti]], [[Maquis du Limousin|maquisard]] en Limousin aux côtés de Georges Guingouin, fait référence à cet épisode de l'action résistante, entre autres, dans l'hommage qu'il laisse à ce dernier, ''Les Cinq noms de Georges Guingouin'', en 2005<ref>{{Article |auteur1=[[Armand Gatti]] |titre=Les cinq noms de résistance de Georges Guingouin |périodique=Nouvelles FondationS |volume=2 |numéro=2 |date=2006 |pages=106-125 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-nouvelles-fondations-2006-2-page-106.htm |consulté le=2 avril 2024}}.</ref>.
== Notes et références ==
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* {{Ouvrage|auteur=Albert Chaudier|titre=Limoges 1944-1947, capitale du maquis|éditeur=Lavauzelle|pages=273|année=1980}}
* {{Ouvrage|auteur=[[Georges Guingouin]]|titre=Quatre ans de lutte sur le sol limousin|collection=La Libération de la France|éditeur=Le Puy Fraud|pages=287|année=1974}}
* {{Ouvrage|auteur=[[Michel Baury]]|titre=La fin du Mystère Gleiniger|sous-titre=Août 1944, la libération de Limoges|éditeur=Lavauzelle|pages=186|année=2014|ISBN=9782702515815}}.
=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
* [https://cdna.memoirefilmiquenouvelleaquitaine.fr/dossiers/la-liberation Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine, archives filmiques sur la Libération de Limoges.]
{{Palette|Seconde Guerre mondiale dans le Limousin|Résistance française|Libération de la France}}
{{Portail|Limoges|Résistance française|Seconde Guerre mondiale}}
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