« Tlemcen » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Monsieur Patillo (discuter | contributions)
correction ref
Malik2Mars (discuter | contributions)
m retouche de la modification précédente
Ligne 142 :
Selon [[Ibn Khaldoun]]<ref name="Khaldoun1">{{référence incomplète|Ibn Khaldoun, ''Histoire des Berbères''}}.</ref>, la région est avant l'arrivée des [[Omeyyades]] le royaume des [[Zénètes]], dont les [[Banou Ifren]] et les [[Maghraouas]], des tribus qui mènent une vie pastorale et rurale. Le même auteur signale que les Maghraouas ont été les premiers [[Berbères]] à discuter avec le [[calife]] [[Othmân ibn Affân]] lors de l'avènement de l'islam ; [[Ouezmar Ibn Saclab]] fut leur premier ambassadeur auprès du calife qui le désigne pour gouverner les Zenètes. Toujours selon Ibn Khaldoun, à la suite d'Ibn al Raqiq, Tlemcen est conquise par Abou el Mohajir Dinar, successeur de [[Oqba Ibn Nafi Al Fihri|Oqba]]. En souvenir de ce passage, une source porte encore le nom d'Aïn el Modjir à l'époque d'Ibn Khaldoun qui vécut un temps à la cour des souverains de Tlemcen au {{XIVe siècle}}.
 
En 765, dans la mouvances d'autres tribus berbères sur l'ensemble du [[Maghreb]], les [[Banou Ifren]] s'insurgent en 765 et somment d'autres tribus de se convertir au [[kharidjisme]]. Ils proclament calife leur chef [[Abou Qurra]] qui constitue un [[Royaume sufrite de Tlemcen|royaume kharéjite sufrite à Tlemcen]]. Abou Qurra prend la tête d'une armé de {{nombre|40000|hommes}} et assiège [[Tobna]] où le général abbasside Omar Ibn Hafs est retranché avant de se mettre en campagne sur Kairouan. Il cerne cette ville mais échoue à la prendre. Abou Qurra et ses Beni Ifren regagnent Tlemcen<ref name="Kaddache178">{{refinc|{{harvsp|Kaddache|2009|p=178}}|date={{subst :aujourd'hui}}}}. {{Citation|A la tête de 40 000 sofrites, Abou Corra assiègea Tobna en y bloquant les armées de Omar Ibn Hafs (entre 767 et 776). Ce dernier dut payer une forte rançon pour faire lever le siège. Abou Corra cerna ensuite Kairouan avec une armée de coalisés berbères de 350 000 cavaliers ; mais l'expédition échoua. Abou Corra et les Beni Ifren regagnèrent Tlemcen.}}</ref>. Il ne reste comme vestige de cette période que le nom d'une porte occidentale de la ville, appelée Bab Abu Qorra (aujourd'hui Qorrane) mais c'est à l'occasion de cet épisode historique que la cité entre dans l'histoire du Maghreb<ref>Georges Marçais, ''Tlemcen'', Éditions du Tell, Blida, 2003 réédition d'un ouvrage paru en 1950, Librairie Renouard, H. Laurens, Paris.</ref>. Elle passa ensuite sous le pouvoir de la dynastie des [[Banou Khazar]]<ref name="Abed"/>.
 
[[Ibn Rustom|Abd al-Rahmân Ibn Rustom]], [[kharidjite]] crée un État [[ibadite]] englobant l'[[Ifriqiya]]<ref name="Jolly">{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Jolly|titre=L'Afrique et son environnement européen et asiatique|passage=39|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|collection=History|année=2008|pages totales=167|isbn=978-2-296-05773-9|isbn2=2-296-05773-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZXAYyzO_TLYC&printsec=frontcover}}</ref>. En [[760]], il est attaqué et vaincu par le gouverneur d'[[Égypte]]. Il abandonne l'Ifriqiya aux armées [[arabes]] et se réfugie dans l'Ouest [[Algérie|algérien]] où il fonde [[Tahert]] en [[761]] qui devient la capitale du royaume [[Rostémides|rostémide]]<ref name="Jolly" />{{,}}<ref>{{Article|auteur1=|titre=Rustamid kingdom|périodique=[[Encyclopædia Britannica]]|date=14-01-2020|lire en ligne=https://www.britannica.com/place/Rustamid-kingdom|consulté le=16-08-2020}}.</ref>.
Ligne 151 :
La ville joue un rôle important lors de la [[Conquête musulmane de la péninsule Ibérique|conquête de la péninsule Ibérique]] puisque c'est dans cette ville que [[Tariq ibn Ziyad]] retient en otage les enfants du [[comte Julien]]<ref name="khelifa" />.
 
À l'est, le nouveau pouvoir des chérif idrissides menace le domaine des Rostémides. Après avoir soumis le nord du Maghreb extrême, {{souverain-|Idriss Ier}} franchit la [[Moulouya]] et pénètre au Maghreb central jusqu'à Tlemcen. Son intention est alors de conquérir la région orano-tlémcenienne jusqu'alors dans l'obédience kharidjite du Maghreb central<ref name="Kaddache185">{{refinc|{{harvsp|Kaddache|20122009|p=185}}}}.</ref>. En 790, [[Idris Ier|Idrîss {{Ier}}]] obtient de Mohammed Ibn Khazar, émir des Zénata, la possession de la cité et, après un séjour de quelques mois pendant lequel il pose les fondements de la mosquée-cathédrale, reprend la route du Maghreb el-Aksa (actuel Maroc). Sous les Idrissides, la ville se dote d'une enceinte défensive qui s'ouvre par cinq portes. [[Al-Bakri]] la décrit comme {{citation|une grande ville qui possède des bazars, des mosquées, des moulins et même une église fréquentée par les chrétiens. Elle est un point de réunion pour les marchands de tous les pays et n'a jamais cessé d'être la demeure des hommes savants dans la loi et la tradition…}}<ref name="khelifa" />.
 
Dans la marche orano-tlemcenienne le retour au [[kharidjisme]] est important et encouragé par les Rostémides, la conquête d'Idriss est éphémère. {{souverain-|Idriss II}} lance une autre expédition vers 805 pour reprendre Tlemcen mais n'ose pas affronter les Rostémides et Tahert directement. Il conclut un accord avec les [[Aghlabides]] de Kairouan pour prendre l’État kharidjite en tenaille<ref name="Kaddache185" />. Les Aghlabides lui reconnaissent en échange le droit moral d'occuper Tlemcen. La région est encore perdue par les Idrissides. À la mort d'{{souverain-|Idriss II}}, son fils aine Mohamed concède à son frère Souleiman la charge de reprendre et de gouverner la région : cette entente est à la base de la création d'un royaume [[Sulaymanides|Soleïmanides]] compris entre Tlemcen et le [[Chelif|Chélif]] et dont le but est de miner l'autorité morale des kharidjite au Maghreb central. Cependant cette politique centrée sur les chérif échoue : ces derniers au Maghreb central ou au [[Maghreb extrême]] se replient entourés de notables arabes dans les villes, et laissent graviter autour des centres de pouvoir des tribus berbères de facto indépendantes<ref name="Kaddache186">{{refinc|{{harvsp|Kaddache|20122009|p=186}}}}.</ref>. Le pays [[oranie|orano-tlemcénien]] était contrôlé par les tribus zénatiennes, Maghrawa et Banu Ifran<ref name="persee_2004">{{Article|prénom1=Abderrahmane|nom1=Khelifa|titre=L'urbanisation dans l'Algérie médiévale|périodique=Antiquités africaines|volume=40|numéro=1|pages=269–287|date=2004|doi=10.3406/antaf.2004.1392|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/antaf_0066-4871_2004_num_40_1_1392|consulté le=2023-11-28}}</ref>.
 
[[Image:Fulus_tlemcen_abd_el_wahab.png|325x325px|vignette|''Fulus'' (pièce de monnaie en bronze) rostémide frappée au nom du souverain [[Abd al-Wahhab ibn Abd al-Rahman|Abd el Wahab]] à Tlemcen (168 à 208 du calendrier hégirien soit [[784]] à [[824]])<ref name="Liétard">{{Article|prénom1=Ludovic|nom1=Liétard|titre=Two Rustamid Fulus struck in Tiharat and Tilimsin|périodique=Journal of the Oriental Numismatic Society, n°220, pp. 20-22, Summer 2014|date=2014|lire en ligne=|consulté le=2021-12-15}}</ref>.]]
Ligne 636 :
* Abderrahmane Khelifa, ''Tlemcen, capitale du Maghreb central'', Alger, Colorset, 2011.
* TAHAR, Abdelkader. [https://books.openedition.org/pup/46285 Médina de Tlemcen, du temps des Anciens à nos jours], In : ''Entre deux rives : Villes en Méditerranée au Moyen Âge et à l’époque moderne''. Aix-en-Provence : Presses universitaires de Provence, 2018.
* {{Ouvrage|auteur=[[Mahfoud Kaddache]]|titre=L'Algérie des Algériens|lieu=Alger|éditeur=[[Société nationale d'édition et de diffusion|EDIF2000]]|année=2009|année première édition=1982|pages totales=786|isbn=978-9-961-96621-1|plume=oui}}
 
=== Articles connexes ===
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Tlemcen ».