« SIC (revue) » : différence entre les versions

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{{Titre en italique}}
{{Infobox Presse écrite
 
|nom=SIC (Sons Idées Couleurs, Formes)
|fondateur = [[Pierre Albert-Birot]]
|pays={{France}}
|langue=[[Français]]
|périodicité= [[Mensuel]] (janvier 1916-juin 1918) ; [[Bimensuel]] (octobre 1918-décembre 1919)
|périodicité=
|genre=Littérature, art
|date de fondation=janvier [[1916 en littérature|1916]]
| date de fin = décembre [[1919 en littérature|1919]]
|ville=[[Paris]]
|image=Version stylisée du logotype de Sic.svg
|légende = Version stylisée du logotype de Sic, tel qu'il apparaît à partir du numéro 37, 38, 39 de la revue.
| prix au numéro = 0,20 franc (1916) ; 0,30 franc (1917) ; 0.50 franc (1918), 0,60 franc (1919)
|ISSN=2437-3443
}}
 
'''''SIC''''', sous-titrée '''Sons Idées Couleurs, Formes''', est une revue d'avant-garde parisienne qui fut publiée de janvier [[1916]] à décembre [[1919]] sous la direction du poète [[Pierre Albert-Birot]]. D'abord entièrement rédigée sans nom d'auteur par ce dernier et sa femme Germaine, elle a bénéficié dès le second numéro de l'impulsion du peintre [[futurisme|futuriste]] [[Gino Severini]]. Ouverte grâce à lui aux milieux de l'avant-garde, elle a compté pour collaborateurs réguliers, entre autres, [[Guillaume Apollinaire]], [[Pierre Reverdy]], [[Louis Aragon]] et [[Philippe Soupault]]. Elle fut aussi la seconde revue parisienne, après ''Nord-Sud'', à diffuser, sans s'affilier au mouvement, les textes des [[Dada|dadaïstes]] zurichois, savoir ceux de [[Tristan Tzara]]<ref>En septembre 1917. — [http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/21_22/index.htm ALBERT-BIROT (dir.), ''SIC'', {{n°|21-22}}, Paris, septembre-Octobre 1917] — BUOT François, ''Tristan Tzara, l'Homme qui inventa la révolution Dada''.</ref>.
'''''SIC''''', sous-titrée '''Sons Idées Couleurs, Formes''', est une revue d'avant-garde parisienne qui fut publiée de janvier [[1916]] à décembre [[1919]] sous la direction du poète [[Pierre Albert-Birot]]. D'abord entièrement rédigée sans nom d'auteur par ce dernier et sa femme Germaine, elle a bénéficié dès le second numéro de l'impulsion du peintre [[futurisme|futuriste]] [[Gino Severini]] puis du patronage de [[Guillaume Apollinaire]]. Ouverte grâce à lui aux milieux de l'avant-garde, elle a compté pour collaborateurs réguliers, [[Joan Pérez-Jorba]], [[Pierre Reverdy]], [[Louis Aragon]] et [[Philippe Soupault]]. Elle fut aussi la seconde revue parisienne, après ''Nord-Sud'', à diffuser, sans s'affilier au mouvement, les textes des [[Dada|dadaïstes]] zurichois, savoir ceux de [[Tristan Tzara]].
Au terme de sa publication, elle compte 53 numéros répartis en 41 livraisons.
Au terme de sa publication, elle compte 54 numéros répartis en 41 livraisons.
 
== Titre ==
 
{{citation bloc|Il fallait d'abord trouver un titre qui fût mieux qu'un millésime<ref name="nvs">« Naissance et vie de SIC », ''les Lettres nouvelles'', {{sfn|Albert-Birot|7}}, septembre 1953, |p. 843-959.</ref>=48}}.|auteur=Pierre Albert-Birot}}
 
[[Pierre Albert-Birot]] a hésité entre plusieurs idées de titre{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=79}} : ''La Barbe !'', ''la Page ennuyeuse'', ''le Champ'', ''l'Œuvrela idéalistePage musicale'', et ''l'Opinion d'un Pékin'' (qui deviendra le titre d'une rubrique). Il opte finalement pour « SIC »{{sfn|Lentengre|1993|p=79}}.
 
Une estampe figurant un « SIC » entouré de deux « F » symétriques, gravée par Albert-Birot, orne chacune des couvertures de la revue. Ce titre a un sens double. ''Sic'' est le oui absolu latin. Les trois lettres, ainsiet queprécède le double F qui les enserre, renvoient également au sous-titre : « Sons Idées Couleurs, Formes »{{sfn|Lentengre|1993|p=81}}.
 
Pour la biographe d'Albert-Birot Marie-Louise Lentengre, ce titre a un sens double, selon qu'on le lise ou non comme un acronyme. Le ''sic'' latin signifie d'abord la « volonté de s'opposer constructivement à la guerre négatrices des valeurs humaines » et plus généralement « de s'affirmer lui-même par un acquiescement intégral au monde{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=81}} »,. ceQuant qu'Albert-Birotau explique luisous-mêmetitre, enil ces termes : « [Jn']aiest prisdans immédiatementun positionpremier surtemps lequ'une planénumération positif,par constructif,métonymies jedes n'avaisdifférentes absolumentactivités pasartistiques l'intentionde que[[Pierre maAlbert-Birot|Pierre]] revueet fût[[Germaine uneAlbert-Birot]] entreprise deSons démolition,pour la guerre était là qui se chargeaitmusique de détruireGermaine, j'estimaiIdées qu'aupour contrairela lepoésie, tempsCouleurs exigeaitpour qu'onla nepeinture, penseet qu'àFormes construirepour etla d'autantsculpture, plusde quePierre du pointavant de vue dedevenir l'art quand on apporte du nouvelles tendances, les vieilleries disparaissentpoétique d'elles-mêmesune <ref« name="nvs"synthèse />des »arts Ces précisions sont cependant apportées rétrospectivement en [[1953 en dadaïsme et surréalismemodernistes{{sfn|Lentengre|1953]]1993|p=81}} et interviennent à un moment où l'ancien directeur de la revue cherche à se démarquer des dadaïstes».
 
Pour [[Georges Sebbag]], il ne faut pas réduire ''SIC'' à son sous-titre. Selon lui, certes, « Sons » peut référer à la musique de Germaine Albert-Birot et à la poésie sonore de Pierre, mais les autres termes de l'énumération semblent remplir moins remplir leur fonction. Dans son analyse ''a posteriori'', il rapproche le SIC entouré de deux F du ''(sic)'' entre parenthèses qu'on ajoute dans un texte après une expression dont on veut, malgré sa bizarrerie, garantir l'exactitude. « Sous cette acception », ajoute-t-il, « le titre ''SIC'' peut être rapproché d'une revue fameuse des années soixante et soixante-dix dont l'étiquette recèle un message identique. La revue ''[[Tel Quel (revue française)|Tel Quel]]'' [...] qui a eu tellement à cœur d'authentifier d'innombrables citations, thèses et auteurs, méritait légitiment de s'appeler ''SIC''{{sfn|Sebbag|1997|p=54}} ».
Quant au sous-titre, il n'est dans un premier temps qu'une énumération par métonymies des différentes activités artistiques de Pierre et Germaine Albert-Birot — Sons pour la musique de Germaine, Idées pour la poésie, Couleurs pour la peinture, et Formes pour la sculpture, de Pierre — avant de devenir l'art poétique d'une « synthèse des arts modernistes{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=81}}». Ainsi, « Sons » pourra à la fois renvoyer aux partitions de musique publiées par la revue, qu'aux « poèmes à crier et à danser » de Pierre Albert-Birot.
 
[[Georges Sebbag]], dans l'analyse ''a posteriori'' qu'il en fait, rapproche le SIC entouré de deux F du ''(sic)'' entre parenthèses qu'on ajoute dans un texte après une expression dont on veut, malgré sa bizarrerie, garantir l'exactitude. « Sous cette acception », ajoute-t-il, « le titre ''SIC'' peut être rapproché d'une revue fameuse des années soixante et soixante-dix dont l'étiquette recèle un message identique. La revue ''[[Tel Quel (revue française)|Tel Quel]]'' [...]<ref>Georges Sebbag, « SIC, Nord-SUd et Littérature », « Que signifie le titre ''SIC'' ? », dans {{harvsp|id=Renouard|Renouard|1997|p=54}}.</ref>».
 
== Histoire ==
=== Contexte ===
Le début de la [[Grande Guerre]] entraîne la disparition de nombreux périodiques, comme ''[[Les Soirées de Paris]]'', alors relais de l'avant-garde. La ''Nouvelle Revue française'' cesse ses activités après l'été 1914, alors même que l'activité artistique est alors en ébullition. Quant aux revues qui demeurent, elles sont souvent d'inspiration nationaliste. Par conséquent, se dégage un espace libre pour la création de nouvelles revues, même si celles-ci doivent composer avec la pénurie de papier, et des moyens limités<ref>{{harvsp|Suter|2017|id=Suter|ps=}} et {{harvsp|Chèvrefils Desbiolles|2012|p=252}}</ref>.
 
Dans un climat d'hostilité au cosmopolitisme, et dans un contexte où les artistes ne peuvent circuler comme en temps de paix, les revues qui se créent à partir de 1916 manifestent leur aspiration à un dépassement des frontières : ''SIC'' sera la première à ouvrir cette voie, suivie de ''[[DADA (revue)|Dada]]'' en 1917 et ''[[Nord-Sud (revue)|Nord-Sud]]'' en 1918{{Sfn|Suter|2017|id=Suter|ps=« Alors que le conflit mondial a remis en cause le cosmopolitisme qui s’est développé durant la troisième phase de la mondialisation, et que les artistes ne peuvent circuler librement, elles manifesteront une aspiration au dépassement des frontières dans l’aventure artistique. Le chemin de cette renaissance a été montré par SIC, que Pierre Albert-Birot fonde en janvier 1916. »}}. Un an après la création de ''SIC'', l'Europe entière connaît une floraison de petites revues d'avant-garde, qui entrent en réseau{{sfn|Chèvrefils Desbiolles|2012|p=252}}.
 
=== Genèse ===
[[Fichier:PaB.png|vignette|Pierre Albert-Birot]]
Le peintre et sculpteur [[Pierre Albert-Birot]] projette, entre 1904 et 1905, de fonder un mensuel littéraire, en collaboration avec l'écrivain Maurice Gignoux dit Saint-Chamarand{{Sfn|texte=Préface à SIC 1993|id=Sic93|p=III}}. Le projet n'aboutit pas, mais Albert-Birot se le rappelle quand, réformé pour cause d'insuffisance respiratoire{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=43}} pendant la [[Première Guerre mondiale|guerre]], désœuvré et insatisfait de lui-même, il cherche un moyen de s'accomplir, projette de lancer une revue d'art. « Pendant ces derniers mois de l'année 1914 », dira-t-il « je me suis dit “je veux fonder une revue” ; [...] j'ai fait des couvertures, et des titres, et des choses toute cette année comme ça, en bafouillant là-dedans sans arriver à un résultat. Il n'y a qu'en 1915 que je me suis trouvé{{note|Propos tenus lors l'émission radiophonique ''Au cours de ces instants'' de José Pivin, 30 avril 1967, retranscrits par Marie-Louise Lentengre{{Sfn|texte=Préface à SIC 1993|id=Sic93|p=VI}}}} ». Il imagine ''1915'', une revue d'art de luxe, traditionnelle et nationaliste{{Sfn|texte=Préface à SIC 1993|id=Sic93|p=VII}}. Le projet va profondément se métamorphoser, au fur et à mesure qu'Albert-Birot se renseigne sur les conditions de fabrication d'un tel projet et qu'il se convertit au modernisme.
Le fondateur de la revue, le peintre et sculpteur [[Pierre Albert-Birot|Albert Birot]], a mûri des projets de revue artistique plusieurs années avant la création de ''SIC''.
 
Dès 1904, il envisage de fonder un mensuel littéraire, en collaboration avec l'écrivain Maurice Gignoux dit Saint-Chamarand. Les deux hommes n'arrivent pas à s'entendre et Saint-Chamarand fonde seul ''la Poétique, revue de poésie universelle'' en juillet 1905{{Sfn|Lentengre|1993b|id=Lb|p=III-V}}.
=== La naissance de ''SIC'' et l'entrée en poésie de Pierre Albert-Birot ===
''SIC'' est créée en {{date-|janvier 1916}} et marque ainsi l'entrée en poésie de Pierre Albert-Birot. Il rédige entièrement le premier numéro, sans le signer. Venant d'un sculpteur formé par le traditionaliste [[Jean-Georges Achard|Georges Achard]], d'un « poète adamique »{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=135}}, autodidacte, et qui n'a encore jamais côtoyé les avant-gardes, la publication étonne par son modernisme. {{citation|Notre volonté : Agir. Prendre des initiatives. Ne pas attendre qu'elles nous viennent d'Outre-Rhin.}}<ref name="sic1">[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/1/index.htm Pierre Albert-Birot (dir.), ''SIC'', {{n°|1}}, Paris, janvier 1916.]</ref>, tel est le premier des {{citation|Premiers Mots}} affichés par ''SIC'' ; plus loin on lit cette affirmation de l'originalité comme condition de l'Art, {{citation|L'Art commence où finit l'imitation}}<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/1/pages/01.htm ''Sic'' {{n°|1}}, Page 1]</ref>.
On peut voir dans la publication de ce premier numéro l'appel, la main tendue d'un artiste isolé à des milieux avant-gardistes desquels il est à la fois totalement inconnu et ignorant. Lorsqu'il y moque [[Paul Claudel|Claudel]] en le qualifiant de « beau poète d'avant-hier », et poursuivant par {{citation|je voudrais bien faire la connaissance d'un poète d'aujourd'hui}}<ref name="sic1" />, on peut prendre à la lettre cette dernière affirmation{{Sfn|texte=Préface à SIC 1993|id=Sic93|p=VIII}}.
 
EN 1909, Albert Birot réalise deux maquettes de couverture pour un projet de revue consacrée à la philosophie, aux beaux arts, à la poésie et au roman. Puis l'année suivante, il fait brièvement partie du comité de rédaction de la revue ''Scœnia''{{Sfn|Lentengre|1993b|id=Lb|p=V-VI}}.
=== L'impulsion de Gino Severini et le patronage d'Apollinaire ===
Celui qui répond le premier à cet appel n'est pas un poète mais le peintre [[Gino Severini]], sous l'impulsion duquel ''SIC'' va devenir une véritable revue d'avant-garde, comme l'explique avec humour Albert-Birot :
 
Ses projets se multiplient quand la [[Première Guerre mondiale|guerre]] éclate. Réformé pour cause d'insuffisance respiratoire{{sfn|Lentengre|1993|p=43}}, privé de son emploi chez un antiquaire, désœuvré et insatisfait de lui-même, il cherche un moyen de s'accomplir. Il projette de lancer une revue d'art. « Pendant ces derniers mois de l'année 1914 », dira-t-il « je me suis dit “je veux fonder une revue” ; [...] j'ai fait des couvertures, et des titres, et des choses toute cette année comme ça, en bafouillant là-dedans sans arriver à un résultat. Il n'y a qu'en 1915 que je me suis trouvé{{note|Propos tenus lors l'émission radiophonique ''Au cours de ces instants'' de José Pivin, 30 avril 1967, retranscrits par Marie-Louise Lentengre dans {{harvsp|Lentengre|1993b|id=Lb|p=VI}}}} ». C'est à ce moment que le poète prend définitivement son nom de plume Pierre Albert-Birot, en accolant son prénom à son nom de famille{{sfn|Lentengre|1993|p=79}}.
{{citation bloc|Severini avait déjà derrière lui pas mal d'années de combat et de recherches d'art ultra moderne puisqu'il avait été longtemps aux côtés de [[Marinetti]], le créateur du [[futurisme]] ; naturellement pour lui le premier numéro de ma revue était bien timide, néanmoins après conversation avec moi il pressentit que j'étais prêt à devenir un vrai combattant pour le bon motif<ref name="nvs" />.
 
}}
Il imagine ''1915'', une revue d'art de luxe, traditionnelle et nationaliste. Le projet va profondément se métamorphoser, au fur et à mesure qu'Albert-Birot se renseigne sur les conditions de fabrication d'un tel projet et qu'il se convertit au modernisme<ref>{{harvsp|Lentengre|1993b|id=Lb|p=VII}} et {{harvsp|Albert-Birot|1988|p=50}}</ref>.
Le deuxième numéro, publié en février, est consacré à la découverte du futurisme. Il fait le compte-rendu de l'exposition de Severini ''Première exposition d'Art plastique de la Guerre et d'autres œuvres antérieures'', tenue à la galerie Boutet de Monvel, du {{date-|15 janvier}} au {{date-|1 février 1916}}. Albert-Birot y écrit : {{citation|Le tableau jusqu’alors fraction de l’étendue devient avec le futurisme fraction du temps<ref name="Sic2">[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/2/index.htm Pierre Albert-Birot, ''Sic'', n° 2, Paris, février 1916]</ref>.}}. Severini offre à ''SIC'' une reproduction de son ''Train arrivant à Paris''.
 
=== Première année (1916) ===
 
''SIC'' est créée en {{date-|janvier 1916}}. À ce moment Pierre Albert-Birot a quarante ans. Pourtant, à plusieurs reprises, Pierre Albert-Birot a présenté cette création comme une « seconde naissance »<ref group=alpha>Dans un entretien avec Fernand Pouey pour la revue ''Arts'' du 5-11 juin 1952, Pierre Albert-Birot, interrogé sur son âge répond : « Eh bien je suis majeur. Si vous voulez plus de précision, je vous dirai que je suis né en janvier 1916, en même temps que la revue ''SIC'', ma fille, et une fille pas ordinaire puisqu'elle a trouvé le moyen de me mettre au monde » {{harv|Lentengre|1993|p=14}}. Quand il rédige son autobiographie la même année, il réaffirme : « oui vraiment je suis né en janvier 1916, avant je n'étais que fœtus » {{harv|Albert-Birot|1988|p=41}}</ref>.
 
Il rédige intégralement le premier numéro sans le signer. S'y ébauche un refus du passéisme et du principe d'imitation{{sfn|Lentengre|1993|p=83}}. {{citation|L'Art commence où finit l'imitation}}, y lit-on, à côté de proclamations vaguement nationalistes, comme {{citation|Notre volonté : Agir. Prendre des initiatives, ne pas attendre qu'elle nous vienne d'outre-Rhin<ref group=grec name=S1>''SIC'', {{n°|1}}, janvier 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050416s?rk=21459}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=1}}</ref>}}. Mais la publication reste floue dans son contenu, et montre que son auteur n'avait alors « aucun contact avec l'univers moderniste{{sfn|Lentengre|1993b|id=Lb|p=VIII}}». Elle peut se voir comme la main tendue d'un artiste isolé à des milieux avant-gardistes desquels il est à la fois totalement inconnu et ignorant. Lorsqu'Albert-Birot y moque [[Paul Claudel|Claudel]] en le qualifiant de « beau poète d'avant-hier », et déclare {{citation|je voudrais bien faire la connaissance d'un poète d'aujourd'hui<ref group=grec name=S1/>}}, cette dernière affirmation peut être prise à la lettre, comme un « vibrant appel à autrui{{sfn|Lentengre|1993|p=83}} ».
 
[[Fichier:Gino Severini.jpg|vignette|[[Gino Severini]]]]
Celui qui répond le premier à cet appel est le peintre [[futurisme|futuriste]] [[Gino Severini]], que le couple Albert-Birot rencontre aux alentours du {{date-|15 janvier 1916}}{{note|groupe=alpha|texte=Albert-Birot et Severini donnent deux versions contradictoires de leur rencontre. Selon le premier, ils avaient leur atelier dans le même immeuble, et c'est par l'intermédiaire de leurs femmes que Severini put tenir le premier numéro de ''SIC'' dans ses mains{{Sfn|Albert-Birot|1953}}. Selon le peintre futuriste, en revanche, la rencontre eut lieu au vernissage de la ''Première exposition d'Art plastique de la Guerre et d'autres œuvres antérieures'' qu'il fit à la galerie Boutet de Monvel du {{date-|15 janvier}} au {{date-|1 février 1916}}<ref name="sev">{{Ouvrage|titre=La vita di un pittore|langue=it|auteur1=Gino Severini|éditeur=Abscondita|date=2008|année première édition=1965}}</ref>. Severini explique également qu'il avait effectivement installé son atelier chez celle qu'il appelle « Mémé », c'est-à-dire la grand-mère de sa compagne Jeanne Fort. Selon son témoignage, celui-ci avait un vis-à-vis avec l'appartement des Albert-Birot, ce qui leur permettait de se voir très souvent. {{harv|Lentengre|1993|p=91}}}}. Les deux artistes deviennent « très amis{{sfn|Albert-Birot|1953}} » et sous l'impulsion de Severini, ''SIC'' rejoint définitivement l'avant-garde, comme l'explique avec humour Albert-Birot :{{citation bloc|Severini avait déjà derrière lui pas mal d'années de combat et de recherches d'art ultra moderne puisqu'il avait été longtemps aux côtés de [[Marinetti]], le créateur du futurisme ; naturellement pour lui le premier numéro de ma revue était bien timide, néanmoins après conversation avec moi il pressentit que j'étais prêt à devenir un vrai combattant pour le bon motif{{Sfn|Albert-Birot|1953|p=51}}.}}
 
Le deuxième numéro, publié en février, est consacré à la découverte du futurisme. Severini offre à ''SIC'' une reproduction de son ''Train arrivant à Paris''<ref group=grec name="S2" />{{,}}{{note|groupe=alpha|Le tableau se trouve désormais à Londres dans la ''Tate Collection''<ref>{{Lien web |titre=Train arrivant à Paris |url=https://www.photo.rmn.fr/archive/13-537414-2C6NU0DV2GUE.html |site=Réunion des musées nationaux-Grans Palais |consulté le=2024-01-13}}</ref>}}. Et l'exposition du peintre ''Première exposition d'Art plastique de la Guerre et d'autres œuvres antérieures'', tenue à la galerie Boutet de Monvel, du {{date-|15 janvier}} au {{date-|1 février 1916}}; est chroniquée par Albert-Birot qui écrit : {{citation|Le tableau jusqu’alors fraction de l’étendue devient avec le futurisme fraction du temps<ref group=grec name="S2" />.}}. Le directeur de la revue se permet néanmoins de critiquer le travail de Severini en l'encourageant à poursuivre plus loin ses recherches. Severini répond à la publication de cet article par un poème-dessin qui suit les conseils de Pierre Albert-Birot, publié dans le numéro 4<ref group=grec name=S4 />{{,}}{{sfn|Dick|2013|p=296}}.
 
Dans le {{n°|3}}, influencé par le futurisme, Albert-Birot publie ce qu'il considère comme son premier poème « d'esprit nouveau », où il utilise la technique des mots collés<ref group=grec name=S3 />{{,}}<ref>{{harvsp|Albert-Birot|1953|p=52}} et {{harvsp|Lentengre|1993b|id=Lb|p=IX}}</ref>.
 
[[Image:Vue de ma fenêtre à l'hôpital du quai d'Orsay.svg|thumb|« À mon ami Albert-Birot, Guillaume Apollinaire, vue de ma fenêtre à l'hôpital du quai d'Orsay »]]
Grâce à Severini, Albert-Birot entre en contact avec [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]], alors au front. Dès février 1916, Albert-Birot a lu le poème d'Apollinaire « Rameau central de combat... » dans le {{n°|8}} de ''l'Élan'', et loue dans ''SIC'' {{n°|3}}, un poème qui évoque la guerre sans rien emprunter aux « pauvres mirlitonneries issues de la guerre de 70 » et à l'« art patriotard<ref group=grec name=S3 /> ». Depuis le Bois des Buttes, dans l'Aisne, Apollinaire écrit à Albert-Birot le {{date-|13 février 1916}}. Il le remercie pour l'envoi d'un exemplaire de ''SIC'', et lui adresse, la veille de sa blessure au combat, son poème « l'Avenir », publié dans ''SIC'' {{n°|4}}{{sfn|Lentengre|1993|p=96-97|ps=Marie-Louise Lentengre étudie également l'hypothèse selon laquelle, Apollinaire aurait donné son poème à Albert-Birot en mains propres, de retour des combats.}}{{,}}<ref group=grec name=S4 />. Les deux hommes se rencontrent pour la première fois en mars ou en avril, probablement quelques jours après le transfert d'Apollinaire à l'hôpital italien du quai d'Orsay, et sympathisent immédiatement{{sfn|Lentengre|1993|p=100|ps=La date exacte est difficile à établir. Albert-Birot situe cette première rencontre en mars, mais Marie-Louise Lentengre étudie différentes hypothèses et juge plus probable que celle-ci eut lieu courant avril.}}. Dans le même hôpital, au mois de juillet, Apollinaire accorde à ''SIC'' un entretien sur les « tendances nouvelles », publié dans la livraison des {{n°|8, 9 10}}<ref>{{Article|titre=Les tendances nouvelles|périodique=SIC|date=août 1916|auteur1=[[Guillaume Apollinaire]]|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10504302/f2.item|numéro=8-9-10}} et {{harvsp|Lentengre|1993|p=101}}</ref>.
 
La revue bénéficie désormais du « patronage » d'Apollinaire, selon le mot de Philippe Soupault<ref name="Collin">« Dada à Paris », épisode de l'émission ''Archives du xx<sup>e</sup> siècle'', Philippe Collin, ORTF, 1971. [http://www.ina.fr/playlist-audio-video/306415 Ina]</ref>. Autrement dit, elle peut tirer parti de son influence, de ses nombreux contacts à travers les milieux artistiques et littéaires, ainsi que des idées qu'il fait circuler{{sfn|Lentengre|1993|p=103}}. Le couple Albert-Birot avait invité dès janvier « tous les amis de ''SIC'' » à venir les rencontrer chez eux [[rue de la Tombe-Issoire]] chaque samedi soir. Dès sa sortie d'hôpital Apollinaire vient et amène ses amis : [[André Salmon]], [[Pierre Reverdy|Reverdy]], [[Serge Férat]], [[Hélène Oettingen|Roch Grey]], [[Max Jacob]], [[Modigliani]], [[Cendrars]]. Les samedis seront aussi fréquentés par les peintres d'origine russe [[Alexandre Orloff]], [[Léopold Survage]], [[Ossip Zadkine]], et les très jeunes [[Louis Aragon|Aragon]], [[Philippe Soupault|Soupault]], [[Raymond Radiguet]]. Ces rencontres permettent à la revue d'étoffer le nombre de ses contributeurs{{sfn|Lentengre|1993|p=104}}.
En outre, Severini convainc [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]] de rencontrer Albert-Birot. L'entrevue a lieu en {{date-|juillet 1916}}, à l'hôpital italien, et tout de suite, une amitié se noue entre les deux hommes. Apollinaire met Albert-Birot en contact avec ses nombreux amis, et apporte son « patronage », selon le mot de Philippe Soupault<ref name="Collin">« Dada à Paris », épisode de l'émission ''Archives du xx<sup>e</sup> siècle'', Philippe Collin, ORTF, 1971. [http://www.ina.fr/playlist-audio-video/306415 Ina]</ref>, à la revue.
Apollinaire a ses mardis au ''[[Café de Flore]]'', et ''SIC'' ses samedis, rue de la Tombe-Issoire, où dès sa sortie d'hôpital Apollinaire vient et amène ses amis : [[André Salmon]], [[Pierre Reverdy|Reverdy]], [[Serge Férat]], [[Hélène Oettingen|Roch Grey]], [[Max Jacob]], [[Modigliani]], [[Cendrars]]. Les samedis seront aussi fréquentés par les peintres d'origine russe [[Alexandre Orloff]], [[Léopold Survage]], [[Ossip Zadkine]], et les très jeunes [[Louis Aragon|Aragon]], [[Philippe Soupault|Soupault]], [[Raymond Radiguet]]. Presque autant de contributeurs aux cinquante-quatre numéros de ''SIC''{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=104}}.
 
=== Deuxième année (1917) ===
Contrairement à ''Nord/Sud'', l'autre revue patronnée par Apollinaire, ''SIC'' survivra à l'auteur des ''Mamelles de Tirésias''. Début 1919, la revue consacre l'un de ses numéros les plus importants<ref group=alpha>À savoir la livraison des numéros 37-38-39, seul triple numéro avec le n° 8-9-10.</ref> à la mémoire du poète défunt, et recueille les oraisons de vingt-six artistes de tous bords, parmi lesquels [[Roger Allard]], [[Louis Aragon]], [[André Billy]], [[Blaise Cendrars]], [[Jean Cocteau]], [[Paul Dermée]], [[Lucien Descaves]], [[Fernand Divoire]], Louis de Gonzague-Frick, [[Hélène Oettingen|Roch Grey]], [[Max Jacob]], [[Irène Lagut]], J. Perez-Jorba, [[Francis Picabia]], [[Hélène Oettingen|Léonard Pieux]], [[Pierre Reverdy]], [[Jules Romains]], [[Jean Royère]], [[André Salmon]] et [[Tristan Tzara]].
Au début de l'année 1917, [[Pierre Reverdy]] donne un premier poème à la revue, publié dans le {{n°|13}} où il occupe une double page<ref group=grec name=S13 />{{sfn|Albert-Birot|1953|p=55}}. Le poète devient l'un des collaborateurs les plus actifs de la revue, même s'il cesse d'y publier tout le temps où il dirige sa propre revue [[Nord-Sud (revue)|''Nord-Sud'']]{{sfn|Sebbag|1997|p=56|ps=Reverdy ne publie dans ''SIC'' dans la période de mars 1917 à octobre où «''SIC'' et ''Nord-Sud'' sont à la fois alliés et rivaux » à cette précision près que Reverdy intervient tout de même dans le numéro de ''SIC'' d'octobre 1918 « au moment où sa revue est sur le point de disparaître »}}.
 
[[Philippe Soupault]] fait son apparition en mars sous le pseudonyme de Philippe Verneuil dans le {{n°|15}}, avec un poème intitulé « Départ »<ref group=grec name=S15 />. Selon son propre témoignage, c'est son tout premier poème jamais écrit. Le jeune homme l'avait envoyé à Apollinaire pour recevoir un avis, et c'est ce dernier qui l'a transmis à Albert-Birot<ref name="Collin" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Marc Dachy]]|titre=Archives Dada : chronique|éditeur=Hazan|année=2005|isbn=2-7541-0009-1|passage=461}}</ref>.
=== La revue des avant-gardes ===
 
Le 25 février 1917, la revue organise une manifestation sous le titre « l'Esprit nouveau contre l'esprit ancien » à Academia<ref group=alpha>''Académia'' est un club d'éducation physique et sportive de la femme, de la jeune fille et de l'enfant fondé en 1915 par Gustave de Lafreté {{harv|Lentengre|1993|p=111}}</ref>, dans laquelle Pierre Albert-Birot tient une conférence sur le [[Pierre Albert-Birot#nunisme|nunisme]], Germaine Albert-Birot joue sa musique, et plusieurs comédiens dont [[Marcel Herrand]] récitent des poèmes d'auteurs publiés par la revue{{sfn|Lentengre|1993|p=111}}.
Volontairement éclectique, sans dogmatisme, ''SIC'' a ouvert ses pages à toutes les avant-gardes de son époque. Elle joue pendant les quatre années de sa parution un rôle de premier plan quant à la création artistique de l'époque. Forte des contributions d'Apollinaire qui lui offre plusieurs poèmes inédits dont « l'Avenir » dès le numéro 4<ref>Sic n°4, page 3.</ref>, elle s'enrichit des contributions des sympathisants du [[cubisme]] : poèmes de [[Pierre Reverdy|Reverdy]], estampes de [[Serge Férat]], et rend compte d'une exposition du [[Fauvisme|fauviste]] [[André Derain]]. Elle sert aussi largement de tribune parisienne aux [[Futurisme|futuristes]] italiens, et accueille les textes de Severini, Luciano Folgore et Gino Cantarelli, les estampes de [[Fortunato Depero|Depero]], [[Enrico_Prampolini|Prampolini]] et [[Giacomo Balla]], ainsi que les partitions de [[Francesco Balilla Pratella|Pratella]]. En outre, [[Philippe Soupault]] y publie ses premiers poèmes, dont son tout premier, qu'il avait envoyé à Apollinaire, ''Départ'', sous le pseudonyme de Philippe Verneuil dans le numéro 15<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/15/index.htm ALBERT-BIROT, ''SIC'', n° 15, Paris, mars 1917.]</ref>. [[Louis Aragon]] (en tant que critique), [[Pierre Drieu La Rochelle]] et [[Raymond Radiguet]] y font également leurs premiers pas<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/32/index.htm Pierre Albert-Birot (dir.), ''SIC'', {{n°|32}}, Paris, octobre 1918]</ref>{{,}}<ref name="Sic2122">[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/21_22/index.htm Pierre Albert-Birot (dir.), ''Sic'', {{n°|21-22}}, Paris, septembre-Octobre 1917]</ref>. Enfin, ''SIC'' n'a pas peur{{note|groupe=alpha|Tristan Tzara rapporte une anecdote qu'il nomme lui-même « scène comique » et qui peut donner à comprendre le climat de suspicion dont il faisait alors l'objet : « Guillaume Apollinaire, que j'avais connu avant la guerre, me demanda des poèmes pour une revue qu'il voulait fonder. Il les remit à Reverdy qui m'écrit pour avoir ma permission de les faire paraître dans ''Nord-Sud''. Ma réponse fut interceptée par la censure, et ce n'est que trois mois après que j'ai pu lui écrire. P. A.-Birot me demanda aussi de la part d'Apollinaire des poèmes pour ''Sic'' J'ai appris après l'armistice — Apollinaire était mort — qu'une scène assez comique eut lieu entre Reverdy et Apollinaire à propos de ces poèmes. Le bruit s’était répandu à Paris que j’étais sur la liste noire (vendu aux Allemands, espion que sais-je…) Apollinaire et Reverdy qui avaient peur s’accusèrent réciproquement et dans des termes violents de m’avoir demandé ma collaboration pour Nord-Sud<ref>Lettre de Tristan Tzara à [[Jacques Doucet (couturier)|Jacques Doucet]], datée du 30 octobre 1922, reproduite dans Michel Sanouillet, ''Dada à Paris'', Paris, CNRS Éditions, 2005, {{p.|566}}.</ref>.»}} de se rapprocher des [[Dada|dadaïstes]] zurichois, et [[Tristan Tzara|Tzara]] y trouve, comme dans ''Nord-Sud'', le terrain de ses premières publications en France.
 
Le printemps 1917 est désigné par Albert-Birot comme le « point culminant de ''SIC'' » sur la base de trois arguments : l'organisation récurrente de manifestations littéraires, l'élargissement de sa distribution « dans tout Paris et même dans toute la France », et surtout son engagement dans la création des ''[[les Mamelles de Tirésias|Mamelles de Tirésias]]''{{sfn|Albert-Birot|1953|p=55}}.
=== L'engagement dans la bataille des ''Mamelles de Tirésias'' ===
{{article connexe|Les Mamelles de Tirésias}}
''SIC'' a contribué à rendre possible la représentation des ''Mamelles de Tirésias'', la pièce écrite par [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]] et mise en scène par Albert-Birot, qui déclencha une véritable « bataille d'Hernani » lors de sa première, le {{date-|24 juin 1917}}<ref name="latour">[http://www.regietheatrale.com/index/index/thematiques/premieres/Pierre-Albert-Birot-Guillaume-Apollinaire.html Geneviève Latour, ''Pierre Albert-Birot et le théâtre de Guillaume Apollinaire''.]</ref>.
En effet, pour pouvoir créer la pièce, dans les conditions aventureuses du temps de guerre, Albert-Birot met à disposition la trésorerie de ''SIC''{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=109}}.
 
En effet, ''SIC'' a contribué à rendre possible la représentation des ''Mamelles de Tirésias'', la pièce écrite par [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]] et mise en scène par Albert-Birot, qui déclencha une véritable « [[bataille d'Hernani]] » lors de sa première, le {{date-|24 juin 1917}}<ref name="latour">{{Chapitre|prenom1=Geneviève|nom1=Latour|titre=Pierre Albert-Birot et le théâtre de Guillaume Apollinaire|titre ouvrage=Poésie vivante|auteurs ouvrage=Carole Aurouet et Marianne Simon-Oikawa (dir.)|année=2012|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|isbn=978-2-7453-2362-0|passage=101-110}}</ref>.
Annonçant la représentation comme une « Manifestation SIC », le programme réalisé par Albert-Birot rassemble un dessin de [[Pablo Picasso|Picasso]], un bois d'[[Henri Matisse]], un poème de [[Jean Cocteau]], un de [[Max Jacob]] et un de [[Pierre Reverdy]].
En effet, pour pouvoir créer la pièce, dans les conditions aventureuses du temps de guerre, Albert-Birot met à disposition la trésorerie de ''SIC''{{sfn|Lentengre|1993|p=109}}.
 
Annonçant la représentation comme une « Manifestation SIC », le programme réalisé par Albert-Birot rassemble un dessin de [[Pablo Picasso|Picasso]], un bois d'[[Henri Matisse]], et des poèmes de [[Jean Cocteau]], de [[Max Jacob]] et de [[Pierre Reverdy]]. C'est au moment d'imprimer ce programme qu'Albert-Birot et Apollinaire se mirent d'accord sur le sous-titre « drame surréaliste » plutôt que « drame surnaturaliste », raison pour laquelle Albert-Birot est parfois passé pour l'inventeur du terme{{note|groupe=alpha|nom=surréaliste|L'adjectif ''surréaliste'' apparait dans le sous-titre des ''Mamelles de Tirésias'', drame d'Apollinaire mis en scène par Pierre Albert-Birot. Ce dernier est parfois cité comme l'inventeur du terme. Marc Bloch, par exemple, écrit « Apollinaire avait proposé d'intituler sa pièce « drame surnaturaliste ». Albert-Birot suggère le terme « surréaliste »<ref name="bloch">{{Lien web|auteur=Marc Bloch |titre=Albert-Birot, Pierre (1876-1967) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/pierre-albert-birot/ |site=Encyclopædia Universalis |consulté le=2023-01-25}}</ref> ». Follain avance de la même manière l'idée que c'est Albert-Birot qui proposa à Apollinaire « drame surréaliste » {{harv|Follain|1967|p=14|id=Follain}}. Pourtant, les témoignages d'Albert-Birot lui-même ne permettent pas de conclure qu'il fut l'''inventeur'' du mot. Albert-Birot s'est exprimé à plusieurs reprises sur la genèse de ce nom. « Peut-être convient-il que je touche ici la question du mot surréaliste », écrit-il en 1953, « Apollinaire, depuis plusieurs mois hésitait entre « surnaturaliste » et « surréaliste », il employait tantôt l'un tantôt l'autre, mais avec une préférence pour « surnaturaliste ». Or Marcel Adéma dans son histoire d'Apollinaire cite une lettre du poète adressée en {{date-|mars 1917}} à [[Paul Dermée|Dermée]]<ref>Pierre-Marcel Adéma, ''Guillaume Apollinaire'', La Table ronde, 1968, p.304-307</ref> dans laquelle une fois de plus il dit : {{Citation|oui je crois qu'il vaut mieux employer « surréaliste ». Mais son hésitation n'a pas cessé puisqu'en mai, quand je prépare l'impression du programme pour la représentation et que je lui dis « que mettons-nous sous le titre ? », il me répond d'abord « drame », mais lui objectant que la pièce demanderait à être nettement caractérisée, il me dit « mettons drame surnaturaliste », et comme je lui fais remarquer que d'une part le mot est impropre car nous ne faisons aucunement appel au surnaturel, et d'autre part qu'il se rapproche un peu fâcheusement du « naturalisme » qui n'est pas si loin, « c'est vrai », me dit-il, « vous avez raison, alors imprimez ''drame surréaliste'' ». C'est donc bien au cours de cette conversation qu'il a définitivement choisi, le mot allait être imprimé sur le programme et ensuite sur le livre, il n'y avait plus à y revenir.}} {{harv|Albert-Birot|1953|p=58}} En 1946, il avait déjà livré un témoignage concordant : « Au moment de donner le texte à l'imprimeur j'ai dit à Apollinaire : « Donnez-moi le titre complet, ''les Mamelles de Tirésias'', oui, mais que mettons-nous dessous ? — Eh bien, drame. — Drame tout seul, ne pensez-vous pas qu'il vaudrait mieux que vous le caractérisiez vous-même, ce drame, sans quoi on va dire qu'il est cubiste. — C'est vrai, mettons ''drame surnaturaliste''. Je rechignais parce que je voyais là, soit un possible rattachement à l'école naturaliste, ce qui était fâcheux, soit une évocation du surnaturel, ce qui était faux. Apollinaire réfléchit deux secondes : Alors mettons ''surréaliste''. Cette fois, ''ça y était'' et nous étions d'accord et contents tous les deux<ref>« Les Mamelles de Tirésias », ''Rimes et Raisons'', 1946, p. 47.</ref>. »}}.
Après la représentation, ''SIC'' se fait l'organe de défense des ''Mamelles de Tirésias'' qui attire les foudres du reste de la presse. Le numéro 18 fait le compte-rendu de la représentation<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/18/pages/00cover2.htm ALBERT-BIROT (dir.), ''SIC'', {{n°|18}}, Paris, juin 1917.]</ref>. Le double-numéro 19-20 en fait la revue de presse<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/19_20/pages/00cover.htm ALBERT-BIROT (dir.), ''SIC'', {{n°|19-20}}, Paris, juillet-août 1917.]</ref>. Un peu plus tard, en réponse à la presse qui continue de se déchaîner<ref name="latour" />, [[Louis Aragon]] fait l'éloge de la pièce dans le {{n°|27}}<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/27/index.htm Pierre Albert-Birot (dir.), SIC, {{n°|27}}, Paris, mars 1918, {{p.|4}}.]</ref>.
 
Après la représentation, ''SIC'' se fait l'organe de défense des ''Mamelles de Tirésias'' qui attire les foudres du reste de la presse. Le numéro 18 fait le compte-rendu de la représentation<ref group=grec name=S18 />. Le double-numéro 19-20 en fait la revue de presse<ref group=grec name=S19-20 />. Un peu plus tard, en réponse à la presse qui continue de se déchaîner<ref name="latour" />, [[Louis Aragon]] fait l'éloge de la pièce dans le {{n°|27}}<ref group=grec name=S27 />.
7
Les [[#SIC au-delà de la revue|Éditions SIC]] publient le texte des ''Mamelles de Tirésias'', augmenté des illustrations de [[Serge Férat]], de la musique de scène de Germaine Albert-Birot, et d'une revue de presse<ref>Voir le bulletin de souscription aux ''Mamelles de Tirésias'' [http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/19_20/pages/insert.htm]</ref>.
 
=== Troisième année (1918) ===
=== Mort et tentatives de résurrection ===
Dans le numéro de mai 1918, [[André Breton]] fait sa première et unique apparition, en signant avec Aragon « Treize études », un texte se réduisant à deux colonnes où treize peintres et écrivains en activité sont qualifiés par un mot ou une brève formule énigmatique{{sfn|Sebbag|1997|p=58}}{{,}}<ref group=grec name=S29 />. Ce principe sera en partie repris par Louis Aragon dans sa rubrique « Les Œuvres littéraires françaises » à partir d'octobre de la même année{{sfn|Sebbag|1997|p=58}}{{,}}<ref group=grec name=S31 />.
 
[[Fichier:Poeme (Radiguet).svg|vignette|400 px|Poème de [[Raymond Radiguet]] publié sous le pseudonyme de Raimon Rajky dans le {{n°|30}}]]
Dès l'été 1919, Albert-Birot prend conscience des difficultés économiques que commence à rencontrer la revue. Il tente de la sauver en la confiant à un éditeur, Crès, sans succès{{Sfn|texte=Préface à SIC 1993|id=Sic93|p=XVIII}}. En décembre, il écrit à [[Joan Pérez-Jorba]] : « je voudrais cet hiver redoubler d'activité car nous sommes cernés par toutes les mauvaises bandes réunies et il va falloir en arriver certainement aux bousculades<ref>Lettre de Pierre Albert-Birot à Joan Pérez-Jorba, inédite, citée par Marie-Louise Lentengre, dans sa préface à {{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Albert-Birot|titre=SIC|éditeur=[[Éditions Jean-Michel Place|Jean-Michel Place]]|année=1993}}.</ref>». Les deux derniers numéros ne comptent plus comme contributeurs que leur directeur, [[Léopold Survage|Survage]] et [[Hélène Oettingen|Roch Grey]].
En juin, [[Raymond Radiguet]], âgé de quinze ans, commence à contribuer à la revue, d'abord sous le pseudonyme de Raymond Rajky{{sfn|Albert-Birot|1953|p=60}}{{,}}<ref group=grec name=S30 />. Cette première contribution suit de quelques mois les premiers textes de Radiguet publiés dans ''[[l'Intransigeant]]'', ''[[Le Rire]]''<ref>Marie-Christine Movilliat, Raymond Radiguet, ou la jeunesse contredite, éd. Daniel Bradford / Bibliophane, 2000.</ref> et ''[[le Canard enchaîné]]''<ref>{{Lien web |titre=Raymond Radiguet |url=https://républiquedeslettres.fr/radiguet.php |site=La République des lettres |consulté le=25 janvier 2024 |auteur=[[Bernard Noël]]|commentaire=« Un de ses poèmes paraît le 6 mai 1918 dans Le Canard enchaîné.»}}</ref>.
 
=== Quatrième année (1919), mort et tentatives de résurrection ===
L'histoire de la revue s'achève au mois de décembre. L'ultime livraison, les numéros 53 et 54, porte cette mention pudique : « Au cours de l'année 1920, la revue Sic ne paraîtra pas mensuellement <br /> Nous publierons quand cela nous paraîtra bon des numéros extra-ordinaires ».
La première livraison de l'année 1919 est un triple numéro « composé en mémoire de Guillaume Apollinaire<ref group=grec name=S37-38-39 /> », récemment disparu. Il réunit la « participation exceptionnelle », sous forme de poèmes ou de témoignages de vingt-sept artistes<ref group=alpha>Ces « vingt-sept artistes » ne sont en réalité que vingt-six personnalités, puisqu'[[Hélène d'Oettingen]] y publie deux hommages sous ses deux pseudonymes de Roch Grey et Léonard Pieux.</ref>, et demeure « le seul numéro d'hommage immédiat d'alors »{{sfn|Baudoin|1977|p=19}}.
Les « numéros extra-ordinaires » ne verront jamais le jour. Dans un entretien pour ''le Figaro littéraire'' en 1966, Albert-Birot prétend avoir volontairement fin à l'entreprise « parce que les revues d'avant-garde doivent mourir jeune<ref>Guy Le Clec'h, « Suffit-il d'avoir cinquante ans pour voir ses mérites reconnus ? On découvre aujourd'hui Pierre Albert-Birot, l'homme qui lança le surréalisme », ''le Figaro littéraire'', {{n°}} 1061, 18 août 1966.</ref>».
En réalité, cette mort est liée à des difficultés économiques et coïncide aussi avec la détérioration de l'esprit de front commun des avant-gardes. L'heure est à [[Dada]] et bientôt au [[surréalisme]], mouvements dont le dogmatisme va à l'encontre de la volonté portée par ''SIC'' de synthèse des modernismes{{note|groupe=alpha|« La revue aurait dû véritablement faire peau neuve pour répondre aux attentes du nouveau contexte de l'après-guerre. Si les raisons qui conduisirent à sa disparition semblent donc avoir été principalement d'ordre économique, c'est parce que l'économique en question dépendait étroitement de l'“idéologique” : telle qu'elle était, la revue ne pouvait ni subsister par ses propres moyens, ni passer à un éditeur de quelque importance. » « L'affirmation de dada, puis du surréalisme, mouvements fondés sur des principes idéologiques beaucoup plus articulés, et donc plus dogmatiques que ceux sur lesquels reposait l'avant-garde, allait rapidement provoquer une dispersion des artistes et des écrivains qui refusèrent de s'y reconnaître et d'y adhérer{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=129}}.»}}.
 
Dès l'été 1919, Albert-Birot prend conscience des difficultés économiques que commence à rencontrer la revue. Il imagine la sauver en la confiant à un éditeur, Crès, mais ne mène pas à bien le projet{{Sfn|Lentengre|1993b|id=Lb|p=XVIII|ps=« Conscient du fait que cette crise pouvait conduire la revue à sa fin, Albert-Birot tenta de la sauver en la confiant à un éditeur “véritable”, Crès, ainsi que l'atteste un brouillon de lettre du 29 juillet 1919. Mais ce projet n'eut pas de suite. »}}.
Albert-Birot lance alors le projet ''Phono'', « revue orale de littérature » pour pallier le problème des « prix croissants des imprimeurs et la mauvaise volonté des éditeurs et libraires{{note|nom=":0"|Albert-Birot, propos rapportés et cités par Marie-Louise Lentengre dans {{harvsp|texte=Préface à SIC 1993|id=Sic93|p=XIX}}}}». Il se serait agi d'organiser une fois par mois une audition de poésie dite. Le projet n'aboutit pas, faute de collaborateurs, se confrontant aux mêmes problèmes qui ont causé la mort de ''SIC''.
 
Au cours de cette année, la revue souffre d'une perte d'audience. Elle subit également un appauvrissement du nombre de collaborateurs. ''SIC'' se donnait le projet de réunir des avant-gardes diverses, or, depuis l'arrivée de [[Dada]] à Paris, le climat de front commun des avants-gardes s'est détérioré, et les artistes qui ne se retrouvent pas dans la ligne du mouvement se dispersent. En septembre, Albert-Birot écrit à [[Joan Pérez-Jorba]] : « J'espère pouvoir continuer à faire paraître ''SIC'', je voudrais cet hiver redoubler d'activité car nous sommes cernés par toutes les mauvaises bandes réunies et il va falloir en arriver certainement aux bousculades<ref>Lettre de Pierre Albert-Birot à Joan Pérez-Jorba, inédite, reproduite partiellement {{harvsp|Lentengre|1993b|id=Lb}}.</ref>». Les deux derniers numéros ne comptent plus comme contributeurs qu'Albert-Birot lui-même, [[Léopold Survage|Survage]] et [[Hélène Oettingen|Roch Grey]]. L'histoire de la revue s'achève au mois de décembre. L'ultime livraison, les numéros 53 et 54, porte cette mention pudique : « Au cours de l'année 1920, la revue Sic ne paraîtra pas mensuellement. Nous publierons quand cela nous paraîtra bon des numéros extra-ordinaires<ref group=grec name=S53-54 /> ». Les « numéros extra-ordinaires » ne verront jamais le jour{{Sfn|Lentengre|1993b|id=Lb|p=XVIII}}.
Albert-Birot imagine également de transformer la revue en revue trimestrielle internationale, et de mettre au point un modèle économique fondé sur le préfinancement par les abonnés<ref name=":0" />, sans plus de succès.
 
Dans un entretien pour ''le Figaro littéraire'' en 1966, Albert-Birot prétend avoir volontairement fin à l'entreprise « parce que les revues d'avant-garde doivent mourir jeune<ref>Guy Le Clec'h, « Suffit-il d'avoir cinquante ans pour voir ses mérites reconnus ? On découvre aujourd'hui Pierre Albert-Birot, l'homme qui lança le surréalisme », ''le Figaro littéraire'', {{n°}} 1061, 18 août 1966.</ref>». En réalité, il était devenu impossible à la revue de survivre, en raison des difficultés économiques qu'elle rencontrait, elles-mêmes liées au contexte idéologique. L'heure est à [[Dada]] et bientôt au [[surréalisme]], mouvements reposant sur des principes idéologiques nettement affirmés, à rebours de l'esprit d'ouverture de ''SIC''{{sfn|Lentengre|1993|p=129|ps=« La revue aurait dû véritablement faire peau neuve pour répondre aux attentes du nouveau contexte de l'après-guerre. Si les raisons qui conduisirent à sa disparition semblent donc avoir été principalement d'ordre économique, c'est parce que l'économique en question dépendait étroitement de l'“idéologique” : telle qu'elle était, la revue ne pouvait ni subsister par ses propres moyens, ni passer à un éditeur de quelque importance. [...] L'affirmation de dada, puis du surréalisme, mouvements fondés sur des principes idéologiques beaucoup plus articulés, et donc plus dogmatiques que ceux sur lesquels reposait l'avant-garde, allait rapidement provoquer une dispersion des artistes et des écrivains qui refusèrent de s'y reconnaître et d'y adhérer. »}}. À partir de 1919, les revues dadaïstes puis surréalistes, comme [[Littérature (revue)|''Littérature'']] puis ''[[la Révolution surréaliste]]'', se développent et concentrent désormais l'attention des jeunes écrivains{{sfn|Lentengre|1993b|id=Lb}}.
Son directeur explique lui-même la fin de ''SIC'' par le manque du temps que la démobilisation lui avait laissé pendant la Guerre, et son envie de se consacrer pleinement à sa propre écriture, comme on peut le lire dans les derniers mots de l'article « Naissance et vie de ''SIC'' » rédigé en 1953 pour les lecteurs des ''Lettres nouvelles'' : « La vie “normale” avait repris son cours, il fallait payer son loyer, on ne vivait plus de l'air du temps, j'avais repris des occupations bifteckières [un emploi de restaurateur d'art chez un antiquaire], or, bâtir une revue à la fois nerveuse et charnue telle que SIC était depuis longtemps, ça ne se fait pas sans y penser, et maintenant à côté de la “situation” il me restait peu de temps, et d'autre part au cours de ces quatre années de plein feu j'avais pris nettement conscience de moi-même, il était donc tout naturel que je veuille consacrer à mon œuvre les quelques heures qui étaient à moi chaque jour. C'est ce que j'ai fait, et je n'ai pas eu tort<ref name=nvs />.»
 
Après la mort de ''SIC'', en 1920, Albert-Birot tente d'en perpétuer l'esprit à travers deux projets. Il songe d'abord à transformer la revue en revue trimestrielle internationale, et de mettre au point un modèle économique fondé sur le préfinancement par les abonnés, sans succès{{sfn|Lentengre|1993b|id=Lb|p=XIX}}. Il lance également le projet ''Phono'', « revue orale de littérature » pour pallier le problème des « prix croissants des imprimeurs et la mauvaise volonté des éditeurs et libraires{{note|nom=":0"|Albert-Birot, propos rapportés et cités par Marie-Louise Lentengre dans {{harvsp|Lentengre|1993b|id=Lb|p=XIX}}}}». Il se serait agi d'organiser une fois par mois une audition de poésie dite. Le projet n'aboutit pas, faute de collaborateurs, et se confronte aux mêmes problèmes qui ont causé la mort de ''SIC'', d'autant plus qu'Albert-Birot et [[Hélène Oettingen|Roch Grey]] se sont définitivement aliénés le soutien des dadaïstes, après s'être vigoureusement opposés à la réalisation d'une soirée Dada au salon de la [[Groupe de Puteaux|Section d'or]]{{sfn|id=Lb|Lentengre|1993b|p=XIX}}.
 
Albert-Birot explique enfin la fin de ''SIC'' par des raisons personnnelles. Il évoque la nécessité de retrouver son emploi, et son envie de consacrer pleinement son temps libre à sa propre écriture :
{{citation bloc|La vie “normale” avait repris son cours, il fallait payer son loyer, on ne vivait plus de l'air du temps, j'avais repris des occupations bifteckières [un emploi de restaurateur d'art chez un antiquaire], or, bâtir une revue à la fois nerveuse et charnue telle que SIC était depuis longtemps, ça ne se fait pas sans y penser, et maintenant à côté de la “situation” il me restait peu de temps, et d'autre part au cours de ces quatre années de plein feu j'avais pris nettement conscience de moi-même, il était donc tout naturel que je veuille consacrer à mon œuvre les quelques heures qui étaient à moi chaque jour. C'est ce que j'ai fait, et je n'ai pas eu tort{{sfn|Albert-Birot|1953|p=62}}.}}
 
== Description technique ==
 
=== Périodicité ===
 
La revue est mensuelle jusqu'en juin 1918. Cette périodicité est respectée à deux exceptions près : un numéro triple ({{n°|8-9-10}} d'août-septembre-octobre 1916) et un numéro double ({{n°|21-22}} de septembre-octobre 1917).
Après une interruption de trois mois de juillet à septembre 1918, la revue devient bimensuelle jusqu'à la fin de l'année, paraissant le 1er et le 15 du mois.
En 1919, la périodicité devient irrégulière. Toujours annoncée comme bimensuelle, les livraisons sont toutes doubles ou triples, à l'exception du {{n°|44}} du 30 avril{{sfn|Baudoin|1977|p=21}}.
 
=== Format ===
 
In 4<sup>o</sup> (22 cm x 28 cm){{sfn|Baudoin|1977|p=21}}
 
=== Prix ===
 
* 1916 : 0,20 francs le numéro
* 1917 : 0,30 francs
* 1918 : 0,50 francs
* 1919 : 0,60 francs{{sfn|Baudoin|1977|p=23}}
 
=== Publicité ===
 
La publicité n'apparait qu'en 1919. Ce sont les mêmes annonces qui apparaissent au même endroit dans toutes les livraisons, pour la galerie Paul Guillaume et la Librairie Kunig à Genève{{sfn|Baudoin|1977|p=23}}.
 
=== Tirage ===
 
Édition courante : de 500{{sfn|Albert-Birot|1953|p=84}} à 1000 exemplaires{{sfn|Lentengre|1993|p=105}}
 
<!--- En vrai, ça varie entre 500 et 1100 (d'après les factures des imprimeurs que j'ai pu consulter, mais chut ! j'ai pas le droit de le dire ici, c'est du travail inédit. --->
 
Édition de luxe :
 
*1916 : tirage sur Japon, 10 exemplaires
*1917 : tirage sur vieux Japon à la forme, 6 exemplaires numérotés
*1918 : tirage sur Chine, 6 exemplaires numérotés
*1919 : tirage sur Chine, 4 exemplaire numérotés{{sfn|Baudoin|1977|p=22}}
 
== Poétiques, formes et contenus ==
 
Sans affiliation à un quelconque mouvement et sans ligne éditoriale précisément définie, mais avec un état d’esprit moderniste réellement offensif, la revue a publié, avec toujours un grand souci de la forme et du graphisme éditorial, œuvres de créations et textes critiques.
 
=== Ligne éditoriale et positionnements esthétiques ===
La revue n'a jamais eu de ligne éditoriale clairement définie. Les premiers numéros portent cette mention modeste, qui ne dit rien de l'ampleur qu'aura ''SIC'' en tant que revue des avant-gardes :
:{{citation|'''SIC''' publie des poèmes, de la musique, des dessins, des reproductions de tableaux, des croquis d'architecture, de meuble, etc...}}<ref group=alpha>Pierre Albert-Birot commet toujours l'erreur d'ajouter des points de suspensions à la mention "etc."</ref>{{,}}<ref group=grec name="sic1"S1 />
}}
 
Au long de ses cinquante-quatre numéros, la revue propose à la fois des œuvres de création contemporaine — poèmes, proses, théâtre, estampes, partitions de musiques<ref group=alpha>Il n'y aura pas de « croquis d'architecture [ou] de meubles ».</ref> — et des rubriques critiques. La première catégorie de publication est peu à peu préférée à la seconde, ainsi que l'écrit son directeur : « notre opinion inclinant de plus en plus à préférer les œuvres aux discours ».
 
Néanmoins, ''SIC'', à partir du troisième numéro, se remarque pour ses éditoriaux percutants, parfois très provocateurs pour le temps de guerre<ref group=alpha>Voir les éditoriaux ''Deutschland über Alles'' ou ''L'Esprit moderne'' des numéros [http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/12/pages/00cover2.htm 12] et [http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/13/pages/00cover2.htm 13].</ref>, à la typographie expressive, défendant le modernisme le plus radical. Le premier du genre peut tenir lieu de manifeste de la revue, conjuguant esprit d'avant-garde offensif et grand [[éclectisme]] :
 
:{{citation|VOUS, qui avez RI ou CRACHÉ sur Mallarmé, Manet, Sisley, Puvis, Rodin, Claudel, Marinetti, Picasso, Debussy, Dukas, Mussorgsky, Rimsky-Korsakov, <br />
Ligne 101 ⟶ 164 :
::Et voyez que d'autres peuples ont dit OUI,<br />
::Et qu'aux porteurs-de-nouveau, aux porteurs-d'autre-chose, aux tueurs-d'habitude, ils ont crié :<br />
:::::“'''ENTREZ'''”}}<ref group=grec name="sic3">[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/3/index.htmS13 Pierre Albert-Birot (dir), ''SIC'', n° 3, Mars 1916.]</ref>}}
 
Sans dogmatisme, ''SIC'' a ouvert ses pages à toutes les avant-gardes de son époque. Elle joue pendant les quatre années de sa parution un rôle de premier plan quant à la création artistique de l'époque. Forte des contributions d'Apollinaire qui lui offre plusieurs poèmes inédits dont « l'Avenir » dès le numéro 4, elle s'enrichit des contributions des sympathisants du [[cubisme]] : poèmes de [[Pierre Reverdy|Reverdy]], estampes de [[Serge Férat]], et rend compte d'une exposition du [[Fauvisme|fauviste]] [[André Derain]]. Elle sert aussi largement de tribune parisienne aux [[Futurisme|futuristes]] italiens, et accueille les textes de Severini, Luciano Folgore et Gino Cantarelli, les estampes de [[Fortunato Depero|Depero]], [[Enrico_Prampolini|Prampolini]] et [[Giacomo Balla]], ainsi que les partitions de [[Francesco Balilla Pratella|Pratella]]. Enfin, ''SIC'' n'a pas peur{{note|groupe=alpha|Tristan Tzara rapporte une anecdote qu'il nomme lui-même « scène comique » et qui peut donner à comprendre le climat de suspicion dont il faisait alors l'objet : « Guillaume Apollinaire, que j'avais connu avant la guerre, me demanda des poèmes pour une revue qu'il voulait fonder. Il les remit à Reverdy qui m'écrit pour avoir ma permission de les faire paraître dans ''Nord-Sud''. Ma réponse fut interceptée par la censure, et ce n'est que trois mois après que j'ai pu lui écrire. P. A.-Birot me demanda aussi de la part d'Apollinaire des poèmes pour ''Sic'' J'ai appris après l'armistice — Apollinaire était mort — qu'une scène assez comique eut lieu entre Reverdy et Apollinaire à propos de ces poèmes. Le bruit s’était répandu à Paris que j’étais sur la liste noire (vendu aux Allemands, espion que sais-je…) Apollinaire et Reverdy qui avaient peur s’accusèrent réciproquement et dans des termes violents de m’avoir demandé ma collaboration pour Nord-Sud<ref>Lettre de Tristan Tzara à [[Jacques Doucet (couturier)|Jacques Doucet]], datée du 30 octobre 1922, reproduite dans {{harvsp|Sanouillet|2005|p=566}}.</ref>.»}} de se rapprocher des [[Dada|dadaïstes]] zurichois, et [[Tristan Tzara|Tzara]] y trouve, comme dans ''Nord-Sud'', le terrain de ses premières publications en France{{note|groupe=alpha|Tzara publie un premier texte dans ''Nord-Sud'' à l'été 1917, puis il collabore au numéro 21-22 de ''SIC'' en septembre 1917<ref group=grec name=S21-22 />{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=François|nom1=Buot|titre=Tristan Tzara|lieu=Paris|éditeur=Grasset|année=2002|isbn=978-2-246-61001-4|p=65}}</ref>}}.
 
Du point de vue de la littérature, la poésie est le genre le plus représenté dans la revue, mais on trouve également aphorismes, manifestes, essais, dialogues, romans, drames{{sfn|Lugan|2017|p=19}}.
 
=== Le souci de la forme ===
[[Fichier:Ilpleut.png|vignette|upright=2|Guillaume Apollinaire, « Il pleut », ''SIC'' n° 12]]
 
La revue est marquée par l'importance qu'elle accorde aux recherches formelles. ''SIC'' développe une forte attention à la [[typographie]] et au graphisme éditorial qui la distingue de ses concurrentes{{sfn|Orlandi Cerenza|1997|p=31}}. Visuellement, elle se démarque de ''Nord-Sud'' ou ''Littérature'', plus austères, pour se rapprocher des revues Dada, composées comme des tracts. Pierre Albert-Birot écrira qu'
{{citation|au point de vue typographique [il a] tout de suite adopté des dispositions nettement “ visuelles ”, [que sa] première page, par exemple, a été conçue pendant longtemps comme une affiche{{sfn|Albert-Birot|1953|p=49}}.}}<ref namePour Luc Vigier, SIC est « la plus ancienne de la grande série des revues typographiques néoplasticiennes françaises » sous influence « du fututisme, du cubisme et du dadaïsme{{sfn|Vigier|2019|p="nvs"26}} />».
 
En effet, la revue a recours à de très nombreuses typographies différentes, en fait varier le corps jusqu'aux extrêmes, fait jouer ensemble le texte et l'image. Parfois la double-page est transformée en une seule qu'il faut retourner d'un quart pour lire. Les audaces typographiques deviennent partie intégrante des poèmes, qu'il s'agisse des vers ferrés à gauche et à droite de Pierre Albert-Birot, de l'utilisation des blancs chez Reverdy, des variations des fontes ou des insertions de [[Glyphe|glyphes]] rares chez [[Tristan Tzara|Tzara]]. En ce sens, par les libertés typographiques qu'elle permet, ''SIC'' aura joué un grand rôle dans la spatialisation et la typographisation de la poésie de son époque<ref>{{Article|auteur1=Anaël Pineau|titre=Pierre Albert-Birot, le poète qui avait tout expérimenté|périodique=T!nd La Revue|date=07/02/2013|url=http://tind.fr/2013/07/02/pierre-albert-birot-le-poete-qui-avait-tout-experimente/}}</ref>.
Ainsi, dans le douzième numéro, est publié le [[calligramme]] « Il pleut » de [[Guillaume Apollinaire]]. Ce dernier vaut une nuit blanche à l'imprimeur, Levé, qui le compose en personne, n'osant déléguer ce travail à ses ouvriers{{sfn|Lentengre|1993|p=107}}.
 
Quant à Pierre Albert-Birot, il crée de nouvelles formes de poésie visuelle qu'il dénomme sous la forme ''poème-x'' : poème idéographique, poème imagé<ref group=alpha>À titre d'exemple, on peut consulter le poème idéographique ''Les Éclats'' dans le {{n°|28}} ou le « poème imagé » du {{n°|24}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=Marianne Simon-Oikawa|titre=La Poésie idéographique de Pierre Albert-Birot|périodique=RiLUnE|numéro=8|année=2008|doi=10.1400/190906|lire en ligne=http://www.rilune.org/images/mono8/13_Simon-Oikawa.pdf|pages=145-164}}</ref>. Le poète approfondit également les recherches sur la [[Simultanéisme|simultanéité]] avec des poèmes polyphoniques. Dans l'un d'entre eux, par exemple, une des voix, figurée en petits caractères, se résume à « une pure matière phonétique et rythmique », et préfigure les inventions à venir de la [[poésie sonore]]{{sfn|Suter|2017|id=Suter|ps=« Dans le sillage des recherches sur la simultanéité, qui avaient donné lieu avant guerre à de vives controverses, Albert-Birot propose un « poème à deux voix », dans lequel l’une des deux voix, en petits caractères, énonce constamment le même mot, « balalaïka », qui devient dès lors pure matière phonétique et rythmique, ce poème constituant l’une des contributions du directeur de SIC à l’aventure de la poésie sonore qui commence à peine, qui se développera tout au long du xxe siècle : D’autres recherches formelles débouchent sur le poème imagé, les éléments dessinés et écrits tendant à se confondre, certaines lettres se confondant avec les dessins des flammes. »}}{{,}}<ref>{{article|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Bobillot|titre=Contributions de Pierre Albert-Birot à la préhistoire de la poésie sonore|périodique=Europe|numéro=1056|mois=avril|année=2017|passage=100-108}}</ref>.
En effet, la revue a recours à de très nombreuses typographies différentes, en fait varier le corps jusqu'aux extrêmes, fait jouer ensemble le texte et l'image. Parfois la double-page est transformée en une seule qu'il faut retourner d'un quart pour lire. Les audaces typographiques deviennent partie intégrante des poèmes, qu'il s'agisse des vers ferrés à gauche et à droite de Pierre Albert-Birot, de l'utilisation des blancs chez Reverdy, des variations des fontes ou des insertions de [[Glyphe|glyphes]] rares chez [[Tristan Tzara|Tzara]]. En ce sens, par les libertés typographiques qu'elle permet, ''SIC'' aura joué un grand rôle dans la spatialisation et la typographisation de la poésie de son époque. Ainsi, dans le douzième numéro, est publié le [[calligramme]] « Il pleut » de [[Guillaume Apollinaire]]. Ce dernier vaut une nuit blanche à l'imprimeur, Levé, qui le compose en personne, n'osant déléguer ce travail à ses ouvriers{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=107}}. Quant à Pierre Albert-Birot, il crée de nouvelles formes de poésie visuelle qu'il dénomme sous la forme ''poème-x'' : poème idéographique<ref>Voir le poème idéographique ''Les Éclats'' dans le {{28e}} numéro. [http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/28/pages/00cover.htm] </ref>, poème imagé<ref>Voir le « poème imagé » du {{numéro|24}}. [http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/24/pages/03.htm]</ref>, etc.
 
=== Rubriques ===
==== Opinion d'un pékin ====
 
Cette rubrique reprend l'un des noms que Pierre Albert-Birot avait d'abord imaginé pour sa revue avant de la créer. Elle n'existe que dans les premiers numéros et disparaît rapidement.. Il s'agit de chroniques en [[vers de mirliton]] quidans rappellentlesquelles lesle poète le droit à une parole clownesque sur des sujets sérieux. Ces vers deanticipent les chroniques rimées dans lesquelles Pierreplus Ursustard, pseudonymeà partir de 1917, d'Albert-Birot avantrapporte saavec conversionhumour aules événements artistiques et littéraires dont il est modernismetémoin{{sfn|id=Lentengre|Lentengre|1993|p=4082-83}}.
 
==== ETC... ====
 
La rubrique « ETC. », composée à tort « ETC... », est une recension de l'actualité artistique, de critiques de livres, de revues. Elle est subdivisée en sous-rubriques à géométrie variable telles que « Lettres », « Revues », « Théâtre », « Architecture », « Sculpture », « Peintures et décorations », « Mode », etc.
 
Elle rédigée la plupart du temps par Pierre Albert-Birot sans être signée, ou par [[Louis de Gonzague-Frick]] dans le N{{n° |24}}<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/24/index.htm Pierregroup=grec Albert-Birotname="S24" (dir), ''SIC'', n° 24, décembre 1917]</ref>.
 
==== Dialogues nuniques ====
 
À partir du cinquième numéro, paraissent régulièrement (huit fois) « les dialogues nuniques » rédigés par le directeur de la revue. {{citation|les dialogues nuniques entre Z et A sont des discussions esthétiques pour conduire à la compréhension de l'art moderne{{sfn|Albert-Birot|1953|p=54}}}}<ref name="nvs" /> nous dit son auteur. « A » tient le rôle d'un amateur d'art plutôt réfractaire à la modernité, que « Z » amène pas à pas à comprendre. {{citation|Patiemment, logiquement, Z veut prouver à A qu'il a toutes les bonnes raisons d'aimer l'art de son époque, et c'est à la compréhension de son interlocuteur qu'il en appelle, dans une sorte de dialogue socratique au cheminement paisible. A est cultivé, de bonne volonté, il a simplement besoin qu'on lui ouvre les yeux.}} résume [[Arlette Albert-Birot]]<ref>Arlette Albert-Birot, « Pour un Art poétique » dans ''F'', n° 2 et 3, 1973.</ref>.
 
Ces dialogues emprunte un ton familier, qui devient ensuite caractéristique du style de l'auteur{{sfn|Orlandi Cerenza|1997|p=32}}.
{{citation|Patiemment, logiquement, Z veut prouver à A qu'il a toutes les bonnes raisons d'aimer l'art de son époque, et c'est à la compréhension de son interlocuteur qu'il en appelle, dans une sorte de dialogue socratique au cheminement paisible. A est cultivé, de bonne volonté, il a simplement besoin qu'on lui ouvre les yeux.}} résume [[Arlette Albert-Birot]]<ref>Arlette Albert-Birot, « Pour un Art poétique » dans ''F'', n° 2 et 3, 1973.</ref>.
 
==== Critiques synthétiques de Louis AragonRéflexions ====
 
La rubrique « Réflexions », qui apparait dans neuf livraisons sur dix de l'année 1916, se composent d'[[aphorisme]]s, composés en très gros caractères. Ces aphorismes s'intéressent aux mutations récentes de l'habillement, de la décoration et de la technologie. Leur rhétorique oppose le moderne et l'ancien avec humour et dérision. Non signés, ils sont tous rédigés par Albert-Birot{{sfn|Orlandi Cerenza|1997|p=35}}.
En octobre [[1918 en dadaïsme et surréalisme|1918]], [[Louis Aragon]] entame une rubrique de critique littéraire dans le n<sup>o</sup> 31 qui sera reconduite dans trois autres livraisons et qui s’intitule « les œuvres littéraires françaises/critiques synthétiques ». Le principe qui anime cette critique littéraire originale est d'évoquer un ouvrage en quelques lignes imagées, suggestives et de conclure sur un mot ou une expression, volontairement imprimés en capitales. On peut lire par exemple : « Les Calligrammes sont des ROSES » ou « Le ''Pain dur'' c'est une ECHEANCE ».
 
Le principe est repris par Reverdy dans ''[[Littérature (revue) |Littérature]]''.
==== Les œuvres littéraires françaises / critiques synthétiques ====
[[Fichier:Louis Aragon en uniforme.jpg|110px|vignette|alt=Photographie en noir et blanc d'un jeune homme avec une petite moustache, portant képi et uniforme boutonné|[[Louis Aragon]] en uniforme (vers 1917-1919)]]
En octobre [[1918 en dadaïsme et surréalisme|1918]], [[Louis Aragon]] entame une rubrique de critique littéraire dans le {{n°|31}} qui sera reconduite dans trois autres livraisons et qui s’intitule « les œuvres littéraires françaises/critiques synthétiques ». Le principe qui anime cette critique littéraire originale est d'évoquer un ouvrage en quelques lignes imagées, suggestives et de conclure sur un mot ou une expression, volontairement imprimés en capitales. On peut lire par exemple : « Les Calligrammes sont des ROSES » ou « Le ''Pain dur'' c'est une ECHEANCE ». Le principe est repris par Reverdy dans ''[[Littérature (revue) |Littérature]]''. La paternité du titre « Critique synthétique » est débattue. Aragon rapporte qu'il lui fut imposé par Albert-Birot, mais l'expression a peut-être été proposée par Breton ou [[Jacques Vaché]]<ref group=alpha>Georges Sebbag a retrouvé l'expression « critique synthétique » dans une lettre de Vaché à Breton datée de mai 1918, où le premier donne son avis sur « Treize études ». Sebbag note néanmoins qu'en 1968, Aragon a confié à Dominique Arban que le titre « Critique Synthétique » lui avait été imposé par Pierre Albert-Birot. Toutefois, toujours selon Sebbag, l'hypothèse la plus probable est que l'expression ait été forgée par Breton. « Dans ce cas, Reverdy ferait mine d'honorer son cadet, en reprenant son concept et en l'introduisant dans les pages de ''Littérature'' de mai 19. En réalité il emploie cette arme critique contre Breton et instille des critiques venimeuses dans ''Littérature'' contre ''Littérature'' ; si en revanche la notion a été trouvée par Pierre Albert-Birot, c'est l'occasion pour Reverdy de se montrer loyal envers Pierre Albert-Birot dont il prolonge une rubrique en terrain adverse tout en dénonçant l'infidélité de breton. » {{harv|Sebbag|1997|p=58}}</ref>.
 
== Rapports de la revue avec ses consœurs ==
Ligne 137 ⟶ 210 :
Devenue l'une des revues d'avant-garde incontournables du temps de guerre, ''SIC'' n'en entretient pas moins de foisonnantes relations, bien que souvent ambiguës, avec ses consœurs, avec qui elle forme un réseau où s'expriment, s'échangent et se confrontent les différentes avant-gardes de son temps, dans un climat d'époque où « c'est dans les petites revues que s'élabore la poésie<ref>Robert Sabatier, ''Histoire de la poésie française'', XXe siècle, I, p. 191</ref>».
 
Elle jouit notamment d'une « étroite complicité » avec ''Nord-Sud'', ''391'' et ''Dada'' « au-delà des différences qui les caractérisent ». Leur connivence tient dans leur refus commun d'un art d'imitation. La spécificité de ''SIC'' réside dans son ouverture aux artistes les plus divers, et sa volonté d'encourager le dialogue entre les arts{{sfn|id=Suter|Suter|2017|p=61-73}}.
=== ''[[Nord-Sud (revue)|Nord-Sud]]'' ===
 
=== ''Nord-Sud'' ===
{{Article connexe|Nord-Sud (revue)}}
[[Fichier:Amedeo Modigliani, Pierre Riverdy, 1915.jpg|vignette|[[Pierre Reverdy]] par Modigliani]]
En premier lieu, avec l'autre revue patronnée par Apollinaire, ''Nord-Sud'', que dirige [[Pierre Reverdy]]. Albert-Birot salue dans sa rubrique « ETC... » la naissance de ''Nord-Sud'' par ce billet élogieux :
{{citation bloc|En France il y avait jusqu'ici 333.777 journaux pour faire dormir les gens et 1 pour les éveiller, vraiment c'était un travail surhumain — car ils dorment bien — et c'est avec plaisir que nous saluons le courageux qui vient nous aider : désormais contre 333.777 nous serons 2 : ''SIC'' et ''Nord-Sud'', s'il en vient encore un ou deux autres nous serons tout à fait en force<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/16/pages/back.htm Sic n°16, 4èmegroup=grec dename="S16" couverture.]</ref>.}}
 
Pendant toute la durée de la parution de ''Nord-Sud'', Reverdy ne publie plus dans la revue d'Albert-Birot. Mais contrairement à cette dernière, ''Nord-Sud'' ne survit pas à Apollinaire et Reverdy revient dans les pages de ''SIC'' jusqu'à la fin de l'aventure{{sfn|Sebbag|1997|p=56}}.
 
=== ''[[391 (magazine)|391]]'' ===
[[Fichier:Francis Picabia, photographFlamenca, published391, inn. Les3, PeintresMarch Cubistes1, 19131917.jpg|vignette|[[FrancisCouverture de ''391'', {{n°|3}}, mars Picabia]]1917]]
{{Article connexe|391 (magazine)}}
La naissance de ''391'', la revue de [[Francis Picabia]], est saluée par ''SIC'' dans son numéro de mars 1917 : « Nous avons reçu les deux premiers numéros de ''391'', journal de langue française qui nous vient de Barcelone. Il a l'intention de servir la bonne cause : qu'il soit le bienvenu, aimons-nous les uns les autres<ref>''SIC'', n°15, mars 1917, {{p.|8}}.</ref>.» Deux ans plus tard, ''391'', fait paraître dans son huitième numéro une critique moqueuse à l'égard de ''Nord-Sud'', ''SIC'' et ''L'Élan'' :
 
La naissance de ''391'', la revue de [[Francis Picabia]], est saluée par ''SIC'' dans son numéro de mars 1917 : « Nous avons reçu les deux premiers numéros de ''391'', journal de langue française qui nous vient de Barcelone. Il a l'intention de servir la bonne cause : qu'il soit le bienvenu, aimons-nous les uns les autres<ref group=grec name="S15" />.» Deux ans plus tard, ''391'', fait paraître dans son huitième numéro une critique moqueuse à l'égard de ''Nord-Sud'', ''SIC'' et ''L'Élan'' :
{{citation bloc|PARIS — ''Nord-Sud'' manque d'aération surtout lorsqu'on est en panne sous la Seine – ''SIC'' devrait changer ses pneumatiques et faire mettre l'échappement libre – ''L'Élan'' a perdu ses poils s'il en eut<ref>Francis Picabia (dir.), ''391'', n¨8, février 1919.</ref>.}}
Le directeur de ''SIC'' ne semble pas prendre mal la remarque. Dans le numéro 42-43 de ''SIC'' apparait en pleine page le « Thermomètre littéraire de SIC » où l'on voit un thermomètre gradué, et placés de part et d'autre de celui-ci, quarante revues et ouvrages. ''391'' y reçoit la meilleure note, placée tout en haut du thermomètre{{sfn|Sebbag|1997|p=59}}.

Plusieurs années après la disparition de ''SIC'', dans un contexte de brouille entre Picabia et Breton, [[Picabia]] prendra la défense de l'ancien directeur de ''SIC'' contre les attaques de [[Maurice Martin du Gard|Martin du Gard]]<ref>{{article|prénom1=Francis|nom1=Picabia|titre=Opinions et portraits|périodique=391|numéro=19|mois=octobre|année=1924|passage=2|lire en ligne=https://dada.lib.uiowa.edu/files/original/c1d82735243e3d00633f4529bebb3725.jpg|ps=« Monsieur Maurice Martin du Gard, vous tenez André Breton pour un homme d’une classe supérieure à celle de Dermée et Birot, si vous aimez le théâtre, évidemment, je n’insiste pas, mais il me faut bien vous dire, que Birot, par exemple, que je connais depuis longtemps, m’a souvent exprimé des idées nouvelles, et, qu’il a à son actif des inventions cinématographiques extrêmement curieuses. », Francis Picabia, "Opinions et portraits", ''391''n n° 19, octobre 1924, p.2-2 [https://dada.lib.uiowa.edu/files/original/c1d82735243e3d00633f4529bebb3725.jpg]}}</ref>.
 
=== ''DADA'' ===
[[Fichier:Dada 2 (1917).png|vignette|Couverture de ''DADA'' {{n°|2}}, 1917]]
{{article connexe|DADA (revue)}}
 
=== [[DADA (revue)|''Dada'']] ===
[[Fichier:Tristan Tzara.jpg|vignette|[[Tristan Tzara]]]]
La naissance de la revue ''Dada'' n'a pas échappée à Pierre Albert-Birot qui en informe ses lecteurs dans ''SIC'' n<sup>o</sup> 21-22. La sobriété de l'entrefilet ne laisse cependant pas penser que le directeur de ''SIC'' eût alors prédit l'ampleur qu'allait prendre le mouvement né à Zurich.
{{citation bloc|NAISSANCE, Dada : Cahiers d'art d'une tenue et d'une sobriété sympathiques, publiés à Zurich par le poète roumain Tristan Tzara et le peintre Janco. ''Dada 2'' va paraître incessamment<ref>''SIC'', 21group=grec name="S21-22, septembre-octobre 1917," {{p.|11}}</ref>.}}
Dans le vingt-cinquième numéro de ''SIC'', Pierre Albert-Birot rédige une critique nuancée du deuxième numéro de ''Dada'', lui reprochant une présentation trop « soignée » :
{{citation bloc|L'ennui naquit un jour de l'uniformité : la présentation des œuvres dans cette revue soignée m'a remis ce vers au bout des lèvres. Cette régularité toute mécanique dans la marche des poèmes, des notes, des bibliographies et avis d'administration me semble un peu un pas de parade. Un poème, comme le pense parfaitement le roumain directeur de cette revue est une construction, un monument, un tout, pourquoi par force le pousser dans le rang le faire partie. Chaque poème a sa physionomie pourquoi l'obliger à l'uniforme et puisqu'il est œuvre d'art pourquoi n'aurait-il pas un socle ou un cadre isolateur comme une statue ou un tableau ? <ref>Pierre Albert-Birot,group=grec name="Etc...S25" dans ''SIC'', n<sup>o</sup> 25, janvier 1918, p. 8</ref>}}
 
Cependant, le troisième numéro de Dada, qui coïncide avec une radicalisation de la revue<ref>{{Ouvrage|prénom1=Anne|nom1=Tomiche|titre=La naissance des avant-gardes occidentales, 1909-1922|éditeur=Armand Colin|collection=Collection U|date=2015|passage=125|isbn=978-2-200-27606-5|consulté le=2023-12-20}}</ref>, et publie un extrait inédit de ''La Joie des sept couleurs'' d'Albert-Birot, obtient la deuxième place sur le thermomètre littéraire de ''SIC''. Suter suggère que les critiques d'Albert-Birot, ont en partie contribué à encourager Tzara à profondément transformer la présentation de sa revue<ref>Patrick Suter, « Éditer en temps de guerre, inventer dans la pénurie. La revue Dada à Zurich (1917-1919) », paru dans Loxias-Colloques, {{n°}} 8, mis en ligne le 23 août 2017, [http://revel.unice.fr/symposia/actel/index.html?id=961]. « Les conditions de parution de Dada, mais aussi ces critiques, conduisirent Tzara à proposer, dès Dada 3, des versions radicalement neuves des revues littéraires et artistiques, et ce d’autant plus qu’il bénéficia de l’aide de Francis Picabia, qui séjournait alors en Suisse. »</ref>.
 
Dès lors, Tzara et Albert-Birot entretiennent une longue correspondance, échangent de nombreuses idées. Fin 1917, Tzara propose au directeur de ''SIC'' de se charger de la diffusion de ''Dada'' en France. Celui-ci refuse en invoquant le manque de temps, sans que ce refus n'altère les bonnes relations entre les deux hommes et les deux revues{{sfn|Sanouillet|2005|p=113-114}}.
L'« anthologie Dada », ''Dada'' n<sup>o</sup> 4-5, contient un calligramme sans titre de Pierre Albert-Birot figurant un pubis, mise en valeur sur une pleine page rouge aux côtés d'une estampe de [[Raoul Haussmann]]. Le numéro 47-48 de ''SIC'' propose alors une critique de l'« anthologie Dada » « rédigée dans le style spontané et incohérent des publications dadaïstes<ref>Michel Sanouillet, ''Dada à Paris'', CNRS Éditions, p. 55</ref>».
 
L'« anthologie Dada », ''Dada'' n<sup>os</sup> 4-5, contient un calligramme sans titre de Pierre Albert-Birot figurant un pubis, mise en valeur sur une pleine page rouge aux côtés d'une estampe de [[Raoul Haussmann]]. Le numéro 47-48 de ''SIC'' propose alors une critique de l'« anthologie Dada » « rédigée dans le style spontané et incohérent des publications dadaïstes{{sfn|Sanouillet|2005|p=55}}».
 
Dans ''Dada'' n<sup>o</sup> 6, Pierre Albert-Birot apparait parmi la liste des « présidents et présidentes de Dada »<ref>Tristan Tzara (dir.), ''Dada'', n<sup>o</sup> 6, « Bulletin Dada », mars 1920.</ref>.
 
=== ''[[Littérature (revue)|Littérature]]'' ===
{{article connexe|Littérature (revue)}}
 
La naissance de [[Littérature (Dada)|''Littérature'']], revue dirigée par [[Louis Aragon|Aragon]], [[André Breton|Breton]] et [[Philippe Soupault|Soupault]], et patronnée par [[Paul Valéry]] avant de devenir l'organe de Dada à Paris, coïncide avec la mort de ''SIC''{{sfn|Sebbag|1997|p=53|ps=« La soudaine émergence, en mars 1919, de ''Littérature'', qui aura une carrière longue et mouvementée, porte un coup fatal à ''SIC'' »}}. Bien que les trois directeurs de ''Littérature'' soient d'anciens collaborateurs de la revue — réguliers quant à Aragon et Soupault, à l'occasion d'une unique apparition pour Breton —, et bien que Reverdy ait pu, comme on l'a vu au sujet des critiques synthétiques, perpétuer l'esprit de ''SIC'' dans ''Littérature'', il semble ne pas y avoir de conciliation entre les deux revues. Albert-Birot, qu'Aragon et Breton détesent profondément, ne sera jamais invité à publier dans leur revue{{sfn|Sebbag|1997|p=53}}.
 
=== À l'international ===
 
Soucieuse malgré la guerre de dépasser les frontières{{sfn|Suter|2017|id=Suter}}, ''SIC'' entretient également des relations avec plusieurs petites revues à l'internationale, en particulier en Italie et en Catalogne, et même au Japon.
 
==== Catalogne ====
[[Fichier:Troços.jpg|vignette|Couverture du périodique catalan ''Troços'']]
 
En septembre 1917, six mois après le dernier numéro barcelonais de ''391'', la revue ''[[Troços]]'' vient en prendre le relais. Dans son premier numéro, elle publie un poème d'Albert-Birot et un compte-rendu des derniers numéros de ''SIC''{{sfn|Sanouillet|2005|p=37}}. ''SIC'' propose une recension de cette revue dirigée par [[Josep Maria Junoy i Muns|Josep Maria Junoy]] puis [[Josep Vicenç Foix]], en la qualifiant de futurocubiste{{sfn|Albert-Birot, A.|1975|id=AAB|p=103}}.
 
Le poète catalan [[Joan Pérez-Jorba]], directeur et correspondant à Paris de la revue barcelonaise ''l'Instant'', rencontre les Albert-Birot en 1917, et fréquente les samedis de ''SIC''{{sfn|Lentengre|1993|p=94}}. Sa revue se donne comme objectifs de faire connaître en Catalogne les nouvelles avant-gardes françaises, et de faire connaître en Europe de jeunes artistes catalans. Elle publie des articles de Soupault et d'Albert-Birot<ref>{{Article|auteur=Cristina Sollé Castells|titre=La revue franco-catalane ''l'Instant'', évolution d'un instrument de médiation culturelle|périodique=Çédille|numéro=16|date=octobre 2019|issn=1699-4949}}</ref>. Pérez-Jorba traduit les hommages des poètes catalans à Guillaume Apollinaire dans le numéro triple de janvier 1919{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=281-312}}.
 
==== Italie ====
 
Par l'intermédiaire du courriériste Pierre Lerat, qui joue le rôle d'un représentant de la revue à Rome, ''SIC'' noue de cordiales relations avec les revues des futuristes italiens. Les revues ''Noi'' et ''Procellaria'' publient des poèmes d'Albert-Birot, et sont régulièrement recensées dans ''SIC''{{sfn|Albert-Birot, A.|1975|id=AAB|p=105}}. ''SIC'' salue également la création à Rome de la revue ''Avanscoperta'' voyant en elle une revue capable de s'« opposer aux nombreuses revuettes faites d'interminables et ennuyeux bavardages », qu'elle sera « une publication ayant pour unique but de créer une atmosphère d'art plus électrique, plus vivante et plus libre<ref>{{harvsp|Albert-Birot, A.|1975|id=AAB|p=103}} et ''Sic'' {{n|°13}}, {{p.|8}}, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6558411f/f7.item}} — {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=104}}</ref>».
 
==== Japon ====
 
En octobre 1916, un correspondant de la revue japonaise ''Mita bungaku''<ref group=alpha>Avec quelques réserves, Marianne Simon Oikawa identifie ce correspondant avec Komaki Ômiya (1894-1878), futur cofondateur de la revue socialiste ''Tanemakuhito'' (1921-1923)</ref> vient s'entretenir avec Albert-Birot au sujet de ''SIC'' et du [[Pierre Albert-Birot#nunisme|nunisme]]. Un an plus tard, dans son {{n°|22}}, la revue manifeste son intérêt pour la poésie japonaise en publiant un article sur une anthologie de poésie japonaise, traduite en italien et établie par {{lien|Gherardo Marone}} et {{lien|Harukichi Shimoi}}. Albert-Birot y exprime son regret que « la poésie au Japon en [soit] encore à la période symboliste et impressionniste », mais trois poèmes d'[[Isamu Yoshii]] sont reproduits. L'article promet enfin la parution dans le numéro suivant de poésie japonaise d'avant-garde, dont l'existence aurait été signalée par un très jeune ami japonais (peut-être le correspondant de ''Mita bungaku''). Dans le {{n°|23}}, Albert-Birot fait part d'une certaine déception, tout en publiant, dans une traduction approximative, des poèmes de Kitahra et [[Rofū Miki]]<ref name="Japon" />.
La naissance de [[Littérature (Dada)|''Littérature'']], revue dirigée par [[Louis Aragon|Aragon]], [[André Breton|Breton]] et [[Philippe Soupault|Soupault]], et patronnée par [[Paul Valéry]] avant de devenir l'organe de Dada à Paris, coïncide avec la mort de ''SIC''. Bien que les trois directeurs de ''Littérature'' soient d'anciens collaborateurs de la revue — réguliers quant à Aragon et Soupault, à l'occasion d'une unique apparition pour Breton —, et bien que Reverdy ait pu, comme on l'a vu au sujet des critiques synthétiques, perpétuer l'esprit de ''SIC'' dans ''Littérature'', il semble ne pas y avoir de conciliation entre les deux revues. Albert-Birot ne sera jamais invité à publier dans la revue et Breton déclare même : « Il est une catégorie de gens que je ne puis voir : [[Paul Dermée|Dermée]], [[Pierre Albert-Birot| Birot]], [[Jean Cocteau|Cocteau]]<ref>Lettre d'André à Tristan Tzara datée du {{Date|4 avril 1919}}, reproduite dans {{Ouvrage|titre=Dada à Paris|auteur1=[[Michel Sanouillet]]|passage=405|lieu=Paris|éditeur=CNRS Éditions|date=2005|isbn=2-271-06337-X|année première édition=1965}}</ref> ».
 
== Les éditions SIC ==
 
En dehors des pages de la revue, Pierre Albert-Birot a utilisé SIC comme nom d'éditeur pour des livres. Un projet qu'il annonce dès le cinquième numéro de la revue, en {{date-|mai 1916}} : {{citation|SIC se propose de faire de l'édition : livres, brochures, albums, musique.}} peut-on y lire<ref>[http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/5/pages/back.htm Pierre Albert-Birot (dir.), ''SIC'', {{n°|5}}, Paris,group=grec mainame="S5" 1916.]</ref>.
 
Les premiers livres publiés sous ce nom d'éditeur sont, en [[1917 en dadaïsme et surréalisme|1917]], ''les Mamelles de Tirésias'' de Guillaume Apollinaire, ''Trente et un Poèmes de poche'' de Pierre Albert-Birot et un recueil de réflexions poétiques d'Arry Justman accompagnés de reproductions de sculptures de Chana Orloff.
 
Dans le 32<sup>e</sup> numéro de la revue, Albert-Birot fait publier une note intitulée « De l'édition », puis une deuxième le mois suivant, dans laquelle on peut lire : « J'écrivais dans ma première note sur l'édition, “Notre grand éditeur viendra”. Je me paraissais disposé à l'attendre patiemment. Bientôt je me suis repenti de cette tendance à l'inaction et je me suis dit qu'il appartient à ''SIC'' d'aller devant lui. » S'ensuit un appel aux dessinateurs à créer un nouveau caractère typographique. Cependant, l'idée de se muer en « grand éditeur » fait rapidement long feu, et le comptoir d'édition ''SIC'', loin de se développer, se transforme en le nom d'éditeur sous lequel Pierre Albert-Birot s'autoédite.
À l'exception d'un ''Guillaume Apollinaire '' par [[Hélène Oettingen|Roch Grey]], les éditions ''SIC'' ne publieront plus que les livres d'Albert-Birot : pour la poésie, ''Poèmes quotidiens'' et ''la Joie des sept couleurs'' en 1919, ''la Triloterie'' en 1920 ; pour le théâtre, ''Matoum et Tévibar'' et ''Larountala'' en 1919, ''l'Homme coupé en morceaux'', en 1921, ''le Bondieu'' en 1922 et ''les Femmes pliantes'' en 1923 ; pour la prose, ''Cinéma'' en 1920, ''le Premier Livre de Grabinoulor'' en 1921 et ''le Catalogue de l'antiquaire'' en 1923<ref>{{article|prénom1=Sophie|nom1=Lesiewicz|titre=Pierre Albert-Birot, éditeur de livres graphiques|périodique=Europe|numéro=1056|mois=avril|année=2017|p=77}}</ref>.
 
En 1922 Pierre Albert-Birot se procure un matériel d'imprimerie, déçu par son imprimeur Estival<ref, name="renouard">Madeleineet Renouard,« Pierreattrape le virus{{sfn|Albert-Birot,|1953}} Laboratoire» de modernité,la JMtypographie. Place,Il 1997.</ref>s'agit d'une petite presse à bras, etHeildeberg platine dite « attrapecrapaud le» virus<refou name=nvs« />manchot », detirant lafeuille typographieà feuille<ref>{{article|prénom1=Arlette|nom1=Albert-Birot|titre=Pierre Albert-Birot typographe|périodique=Silex|numéro=10|année=1978-1979}}</ref>. Il écrit, compose et imprime lui-même ''Quatre poèmes d'Amour'' en [[1922<ref enname=lune>Arlette littératureAlbert-Birot, présentation de ''La Lune ou le livre des poèmes'', Mortemart, Rougerie, 1992, {{p.|1922]]9-18}}</ref>.
 
Passé 1923, Albert-Birot met un terme aux activités des éditions SIC ayant trouvé en Jean Budry un éditeur lui permettant de couper à l'autoédition, bien qu'il imprimecompose toutefois lui-même tous les livres qu'il publie chez ce libraire-éditeur et en imprime même avec son propre matériel certains<ref name=lune />{{,}}{{sfn|Lesiewicz|2017|p=80}}.
 
Quatre ans après la mort de Pierre, en 1970, sa seconde femme, l'universitaire [[Arlette Albert-Birot]] ressuscite les Éditions SIC et publie un livre posthume de son mari, ''Aux trente-deux vents''. Suivent ''Fermeture hebdomadaire'' la même année, ''Six quatrains de Chantilly'' en 1973, et ''Les poètes du dimanche'' en 1977.
 
== Liste alphabétique exhaustive des artistes publiés ==
{| class="wikitable sortable mw-collapsible"
{{boîte déroulante début|titre=Liste alphabétique exhaustive des artistes publiés}}
|+ ''comme auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
(Tels qu'ils apparaissent dans la revue, l'orthographe fût-elle fautive)
|-
! Nom !! Pays !! Commentaire !! Nombre de contributions !! Commentaire sur les contributions
|-
| '''[[Pierre Albert-Birot]]'''|| {{FRA-d}} France || ||41 || Directeur de la revue.
Il est l'auteur de toutes les pages non signées<ref group=grec name="S8-9-10" />.
|-
| '''[[Roger Allard]]'''|| {{FRA-d}} France || Écrivain et aviateur, défenseur du cubisme.|| 2 || La revue ayant critiqué son opuscule ''Baudelaire et l'« Esprit nouveau »'', il fait publier un droit de réponse dans le {{n°|29}}, où il revendique l'honneur d'avoir le premier défendu le premier les recherches des peintres cubistes et pourfend la poésie qui se réclame de la même tendance<ref group=grec name=S29 />. Il participe au numéro d'hommage à Apollinaire<ref group=grec name=S37-38-39 />.
|-
| '''[[Guillaume Apollinaire]]''' || {{FRA-d}} France || Poète || 7 || La revue lui accorde un entretien sur les « tendances nouvelles » en juillet 1916<ref group=grec name="S8-9-10" />. Il publie douze poèmes dans la revue{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=29, 92, 133, 109, 52, 124 et 141-142}}.
 
* n° 4 : « L'Avenir »<ref group=grec name=S4 />
''comme auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
* n° 6 : « Poème »<ref group=grec name=S6 />
* [[Pierre Albert-Birot]]
* n 12 : « Il pleut »<ref group=grec name=S12 />
* [[Roger Allard]]
* n° 14 : « Un poème »<ref group=grec name=S14 />
* [[Guillaume Apollinaire]]
* {{n°|16}} : « Le pont » (poème)<ref group=grec name=S16 />
* [[Louis Aragon]]
* n° 17 : « Pablo Picasso »<ref group=grec name=S17 />
* [[André Billy]] (*)
* n° 18 : « Six poèmes » (Six poèmes de remerciement dédiés à chacun des comédiens des ''Mamelles de Tirésias'')<ref group=grec name=S18 />
* [[André Breton]]
* [[Gino Cantarelli]]
* [[Blaise Cendrars]] (*)
* Henry Cliquennois
* [[Jean Cocteau]] (*) (**)
* [[Paul Dermée]]
* [[Lucien Descaves]] (*)
* [[Jessica Dismorr|Jessee Dismoor]]
* [[Fernand Divoire]]
* [[Pierre Drieu la Rochelle]]
* Roger Dupret
* [[Louise Faure-Favier]] (*)
* [[Josep Vicenç Foix|J. V. Foix]] (*)
* [[Luciano Folgore]]
* [[Georges Gabory]]
* Charlotte Gardelle
* [[Ivan Goll]]
* [[Hélène Oettingen|Roch Grey]]
* [[Max Jacob]]
* [[Josep Maria Junoy i Muns|J.-M. Junoy]] (*)
* Ary Justman
* Kitahara
* Yves Krier
* Louis Latourette (*)
* Roger Henri Lefébure
* Lucien Margoton
* [[Joan Perez-Jorba]]
* [[Francis Picabia]] (*)
* Gaston Picard
* [[Léon Pierre-Quint]]
* [[Hélène Oettingen|Léonard Pieux]]
* [[Raymond Radiguet]]
* [[Raymond Radiguet|Raimon Rajky]] (pseudonyme de Raymond Radiguet)
* [[Pierre Reverdy]]
* [[Rofū Miki|Miki Rofoû]]
* [[Jules Romains]] (*)
* [[Jeanne Rij-Rousseau|J. Rij Rousseau]]
* [[Jean Royère (écrivain)|Jean Royère]] (*)
* [[André Salmon]] (*)
* [[Philippe Soupault]]
* [[Tristan Tzara]]
* [[Philippe Soupault|Philippe Verneuil]] (pseudonyme de Philippe Soupault)
* [[Fritz-René Vanderpyl|Fritz R. Vanderpyl]]
* [[Isamu Yoshii]]
* [[Ossip Zadkine]]
 
|-
''comme auteurs de partitions musicales''
| '''[[Louis Aragon]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain dadaïste|| 9 || Il ne publie que deux poèmes dans la revue{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=226}} mais intervient régulièrement comme critique, notamment dans la rubrique « Les Œuvres littéraires françaises / critique synthétique »<ref>{{harvsp|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=493}} et {{harvsp|Sebbag|1997}}</ref> ''→ courriéristes''
* [[Germaine Albert-Birot]]
|-
* H. Samson Barsamiantz
| '''[[André Billy]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain, cofondateur des ''[[Les Soirées de Paris|Soirées de Paris]].''|| 1 ||
* [[Francesco Balilla Pratella|Pratella]]
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* [[Igor Stravinski|Igor Strawinsky]]
|-
| '''[[André Breton]]''' || {{FRA-d}} France || Poète, chef de file du [[surréalisme]], mouvement dont la fondation est postérieure au temps de ''SIC.''|| 1 || Il n'intervient qu'une seule fois dans la revue, lorsqu'il cosigne avec Aragon l'article « Treize études ». L'article, très bref, associe treize noms d'écrivains et de peintres, à un mot ou une très brève expression<ref group=grec name="S29" />
|-
|'''[[Gino Cantarelli]]''' || {{ITA-d}} Italie || Artiste dadaïste et futuriste italien, directeur de la revue ''Procellaria.''|| 3 ||Trois poèmes publiés dans la revue :
* n° 21-22 : « Lumières de mercure »<ref group=grec name=S21-22 />
* n° 28 : « Dieux-Lumière »<ref group=grec name=S28 />
* n° 34 : « 14 heure -|- soir »<ref group=grec name=S34 />
|-
| '''[[Blaise Cendrars]]''' || {{FRA-d}} France ||Poète, romancier, essayiste et reporter.
| 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Hommage à Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''Henry Cliquennois''' || {{FRA-d}} France || Poète et critique français ayant contribué à la fondation de la revue ''Littérature''{{Sfn|Sanouillet|2005|p=85}} || 1 ||Participation unique dans l'ultime livraison :
* {{N°}}53-54 « Aujourd'hui matinée et soirée (poème) »<ref group=grec name=S53-54 />.
|-
| '''[[Jean Cocteau]]''' || {{FRA-d}} France || Poète || 2 || Deux interventions, le faux (de la main de Théodore Fraenkel) et publié sous son nom, n'étant pas compté.
 
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Apollinaire avait toujours une goutte d'encre qui... »<ref group=grec name=S37-38-39 />
''comme courriéristes''
* Programme des ''Mamelles de Tirésias :'' « Zèbre » (poème)
* [[Francesco Balilla Pratella|Pratella]]
|-
* [[Louis de Gonzague-Frick]]
| '''[[Paul Dermée]]''' || {{FRA-d}} France || Poète français proche des dadaïstes || 6 || Il publie plusieurs poèmes dans la revue et rend compte d'une audition-conférence organisée par la revue sur le [[Pierre Albert-Birot#nunisme|nunisme]].
* Pierre Lerat
* Luciani
* [[Maurice Raynal]]
* [[Emilio Settimelli|Settimelli]]
 
* n° 12 : « Jeu »<ref group=grec name=S12 />
''comme auteurs d'estampes, de dessins, de photographies, etc.''
* n° 14 : « Un poème »<ref group=grec name=S14 />
* [[Giacomo Balla]]
* n° 19-20 : « un poème »<ref group=grec name=S19-20 />
* Boussingault
* [[Fortunato Depero]]
* [[Serge Férat]]
* [[Irène Lagut]] (*)
* [[Henri Matisse]] (**)
* [[Chana Orloff]]
* [[Pablo Picasso]] (**)
* [[Enrico Prampolini]]
* Alice Rutty
* [[Gino Severini]]
* [[Léopold Survage]]
* [[Ossip Zadkine]]
 
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Court-circuit »<ref group=grec name=S37-38-39 />
''comme lecteurs, soldats mobilisés correspondant avec la revue''
*n° 42-43 : « Orientation » et « Jean Metzinger »<ref group=grec name=S42-43 />
* René Berthier
|-
* Gabriel Boissy
| '''[[Lucien Descaves]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain [[Naturalisme (littérature)|naturaliste]] et [[libertaire]]<ref>[[Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social]], « Le Maitron » : [https://maitron.fr/spip.php?article89697 notice biographique].</ref> || 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « La bonne grâce, la politesse, le dandysme... »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''[[Jessica Dismorr|Jessee Dismoor]]''' || {{UK-d}} Grande Bretagne || Peintre anglaise [[Vorticisme|vorticiste]] || 1 || Un unique poème en anglais non traduit.
* n° 27 : « Payment »<ref group=grec name=S27 />
|-
| '''[[Fernand Divoire]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain français d'origine belge || 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Pour Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''[[Pierre Drieu la Rochelle]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain proche des dadaïstes || 2 ||Deux poèmes :
* {{N°}}21-22 : « Dernière nouvelle »<ref group=grec name=S21-22 />
* {{N°}}8-9-10 : « Usine = Usine »<ref group=grec name=S8-9-10 />
|-
| '''Roger L. Dupret''' || ? || ? || 1 || Un poème dans le {{n°|25}}, qui semble le seul document public à son sujet.
|-
| '''[[Louise Faure-Favier]]''' || {{FRA-d}} France || Journaliste, aviatrice et écrivaine. || 1 ||
* « À Guillaume Apollinaire mon ami »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''[[Josep Vicenç Foix|J. V. Foix]]''' || {{ESP-d}} Espagne || Poète d'avant-garde catalan, directeur du quatrième numéro de la revue barcelonaise ''[[Troços]]'' || 1 ||Un poème en catalan, traduit par J. Pérez-Jorba.
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « De trant brunyr el cel... »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''[[Luciano Folgore]]''' (pseudonyme d'Omero Vecchi) || {{ITA-d}} Italie || poète futuriste || 5 || Il publie son manifeste « Le futurisme » dans le {{n°|17}} et quatre poèmes :
 
* n° 5 : « Le printemps en carousel »<ref group=grec name=S5 />
* n°8-9-10 : « Paysage dans une assiette »<ref group=grec name=S8-9-10 />
* n° 15 : « Saisons d'affiches » (poème)<ref group=grec name=S15 />
* n° 45-46 : « Douleur occidentale »<ref group=grec name=S45-46 />
|-
| [[Georges Gabory]] || {{FRA-d}} France || Poète, romancier et essayiste ||4 || Quatre poèmes{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p36, 67, 117, 130 et 374}}
 
* n° 24 : « Poème »<ref group=grec name=S24 />
(*) Apparaît uniquement dans le triple numéro d'hommages à Apollinaire <br/>
(**) Apparaît uniquement26 dans: le« programmeAu lendemain des ''Mamelles de Tirésias'' / poème suppliant »<ref group=grec name=S26 />
* n° 28 : « Nature presque morte »<ref group=grec name=S28 />
{{Boîte déroulante fin}}
* n° 35 : « Nuit »<ref group=grec name=S35 />
|-
| '''Charlotte Gardelle''' || {{FRA-d}} France || Artiste française née en Roumanie, membre du [[Salon d'Automne]]<ref>{{Ouvrage|titre=The cubist poets in Paris: an anthology|langue=en|auteur1=LeRoy C. Breunig|passage=xiv|lieu=Lincoln|éditeur=University of Nebraska Press|année=1995|isbn=978-0-803-21224-4}}</ref> || 3 || Contribue à trois livraisons avec quatre poèmes{{Sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=329, 362 et 398}}.
 
*n° 40-41 : « L'air »<ref group=grec name=S40-41 />
*n° 44 : « Pluie » et « Dimanche tranquille »<ref group=grec name=S44 />
* n° 47-48 : « Heure des morts - Cloche - Soir »<ref group=grec name=S47-48 />
|-
| '''[[Ivan Goll]]''' || {{FRA-d}} France <br/> {{SUI-d}} Suisse || Poète lorrain de langue française et allemande associé à l’[[expressionnisme]] || 1 ||Un poème
* {{n°|47-48}} : « La demoiselle aux myosotis »<ref group=grec name=S47-48 />
|-
|'''[[Louis de Gonzague-Frick]]'''
|{{FRA-d}} France
|→ ''courriéristes''
|1
|
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Ægenète ! » (294) (Ce poème particulièrement obscur a été analysé par Gérard Goutierre dans ''les Soirées de Paris''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Ainsi était SIC {{!}} Les Soirées de Paris |url=https://www.lessoireesdeparis.com/2019/11/26/ainsi-etait-sic/apollinaire/gerard-goutierre/25157/ |consulté le=2024-01-20}}</ref>)
|-
| '''[[Roch Grey]]'''|| {{RUS-d}} Russie || Nom utilisé par Hélène d'Oettingen, peintre et écrivaine russe de langue française, pour sa production de romancière<ref>{{article|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/nb/2012-n125-nb1829098/65722ac.pdf|auteur=Patrick Bergeron|titre=Hélène d’Œttingen|périodique=Nuit blanche, le magazine du livre|numéro=125|passage=38–41|date=2012}}</ref>|| 8 || Elle contribue régulièrement à la revue{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=294-297, 376-377, 389, 434, 437-442 et 447-448}}. Elle tient également l'éphémère chronique « Pour les générations futures » dans deux numéros de la revue{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=323-324 et 357-358}}.
 
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Sur la tombe du Poète »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* n° 45-46 : « Monologue d'Elisabeth »<ref group=grec name=S45-46 />
* n° 47-48 : « Promenade »<ref group=grec name=S47-48 />
|-
| '''[[Max Jacob]]''', poète français. || {{FRA-d}} France || Poète || 2 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « À la mémoire de Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* Programme des ''Mamelles de Tirésias''
|-
| '''[[Josep Maria Junoy i Muns|J.-M. Junoy]]''' || {{ESP-d}} Espagne || Poète catalan, directeur de la revue d'avant-garde ''[[Troços]]'' (à l'excetpion du {{n°|4}} || 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Guillaume Apollinaire ha mort... » (poème en catalan traduit par J. Pérez-Jorba)<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''Ary Justman''' || {{POL-d}} Pologne || Poète polonais<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Périphérie #15 // Dimanche 14 juin 2009 – Marché de la Poésie |url=https://www.marche-poesie.com/peripherie-15-dimanche-14-juin-2009/ |consulté le=2024-01-15}}</ref>, compagnon de Chana Orloff || 7 || Sept poèmes, initialement écrits en polonais mais traduits par ses soins avec l'aide d'Albert-Birot et publiés tels quels{{sfn|Lentengre|1993|p=84}}.
 
* n° 15 : « À Necherit »<ref group=grec name=S15 />
* n° 21-22 « Printemps »<ref group=grec name=S21-22 />
* n°26 : « Vision »<ref group=grec name=S26 />
* n° 28 : « Avril »<ref group=grec name=S28 />
* n° 36 : « Mère »<ref group=grec name=S36 />
* {{N°}}37-38-39 : « Fleur mystique »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* n° 42-43 : « Jeu d'enfant »<ref group=grec name=S42-43 />
|-
| [[Hakushū Kitahara|'''Kitahara''']] || {{JAP-d}} Japon || Poète japonais || 1 || Dans le {{n°|23}}, Albert-Birot présente son poème « Un coin d'hôpital » dans une traduction d'un certain Saye Mondo, qui n'a pas été identifié<ref name=Japon>{{Article|auteur1=Marianne Simon-Oikawa|titre=L’allumette et le pyrogène : le Japon de Pierre Albert-Birot|périodique=Revue de langue et littérature françaises|numéro=49|éditeur=Société de Langue et Littérature Françaises de l’Université de Tokyo|date=octobre 2016|page=678}}</ref>.
|-
| '''Yves Krier'''<!--Ne pas mettre de lien interne, cela redirige vers un homonyme--> || {{FRA-d}} France || Écrivain français, ami d'enfance de Raymond Radiguet<ref>{{Ouvrage|titre=Raymond Radiguet 1991|auteur1=Clément Borgal|passage=5-19|lieu=Paris|éditeur=Presses Universitaire de France|isbn=|lire en ligne=https://www-cairn-info.wikipedialibrary.idm.oclc.org/raymond-radiguet--9782130438670-page-5.htm}}</ref>|| 1 || Un poème publié en compagnie de son ami Raymond Radiguet
 
* {{n°|40-41}} : « Un poème »<ref group=grec name=S40-41 />
|-
| '''Louis Latourette''' || {{FRA-d}} France || Journaliste et poète français, adepte de l'éphémère mouvement « druidiste »<ref>{{article|auteur1=Patricia Sustrac|auteur2=Alexander Dickow|titre=La Côte: états et enjeux d’une farce très sérieuse de Max Jacob.|périodique=Les Cahiers Max Jacob|année=2021|numéro=21-22|page=144|lire en ligne=https://hal.science/hal-03467005/document}}</ref> || 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Un aspect de Guillaume Apollinaire » (299)
|-
| '''Roger Henri Lefébure''' || ? ||Les signatures R. H. L. et Roger Lefébure sont identifiés comme étant du même auteur dans SIC 1993. || 6 ||Six poèmes
* n° 30 : « Poème »<ref group=grec name=S30 />
* n° 31 : « Enterrement »<ref group=grec name=S31 />
* n° 44 : « Villégiature »<ref group=grec name=S44 />
* n° 45-46 : « Mexique »<ref group=grec name=S45-46 />
* n° 47-48 : « Route »<ref group=grec name=S47-48 />
|-
| '''Lucien Margoton''' || ? || ?|| 1 || Signe un poème qui fut traduit en catalan par [[Joaquim Folguera i Poal]]{{note|groupe=alpha|Cet auteur semble parfaitement inconnu de la littérature scientifique. Le poète catalan [[Joaquim_Folguera_i_Poal]], qui avait traduit le poème publié de ''SIC'', s'est vu répondre par Reverdy qu'il ne savait rien de lui<ref>{{Article|titre=L'obra di Pierre Reverdy a Catalunya|périodique=Els Marges|langue=ca|auteur1=Enric Serra i Casals|numéro=47|passage=31-62|année=1992}}</ref> Enric Sullà avoue avoir mené des recherches qui n'ont rien données sur ce poète<ref>{{Chapitre|auteur1=Enric Sullà|langue=ca|titre chapitre=Les valors comparatistes de Joaquim Folguera|titre ouvrage=El comparatisme en els escriptos catalans|auteurs ouvrage=Antoni Martí Monterde et Teresa Rosell Nicolás (dir.)|passage=25-56|lieu=Barcelone|éditeur=Edicions de la Universitat de Barcelona|isbn=978-84-9168-323-0}}</ref>}}.
 
* {{n°|17}} : « Enterrement »<ref group=grec name=S17 />
|-
| '''[[Joan Perez-Jorba]]''' || {{ESP-d}} Espagne|| Poète catalan, directeur de la revue ''L'Instant.'' Il s'est attaché à faire connaître les avant-gardes françaises en catalogne<ref>{{Article|prénom1=Cristina|nom1=Solé Castells|titre=La revue franco-catalane L’Instant : évolution d’un instrument de médiation culturelle|périodique=Çédille|numéro=16|passage=59–68|date=2019|issn=1699-4949|doi=10.25145/j.cedille.2019.17.16.07|lire en ligne=https://doi.org/10.25145/j.cedille.2019.17.16.07|consulté le=2024-01-17}}</ref>. || 12 || Très nombreuses contributions à ''SIC''{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=198, 212, 259, 268, 300-301, 320, 321, 326, 336, 359, 362 et 395}}.
 
* n° 26 : « L'amie le cheval mort » (poème)<ref group=grec name=S26 />
* n° 28 : « Par pneumatique à Pierre Albert-Birot, poème »<ref group=grec name=S28 />
* n° 31 : « Comme un chien »<ref group=grec name=S31 />
* n° 34 : « Migraine »<ref group=grec name=S34 />
* n° 44 : « VIeil air » et « Cliquetis »<ref group=grec name=S44 />
* n° 47-48 : « Poème »<ref group=grec name=S47-48 />
|-
| '''[[Francis Picabia]]''' || {{FRA-d}} France ||Artiste Dada, directeur de la revue ''391.''
| 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Poème »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''[[Gaston Picard]]''' || {{FRA-d}} France || Courriériste, journaliste, poète et romancier français, fondateur de la revue ''L'Heure qui sonne''<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Goldenstein|titre=Gaston Picard, Le Prince des Enquêteurs|périodique=Études littéraires|volume=5|numéro=2|passage=311–318|date=1972|issn=0014-214X|issn2=1708-9069|doi=10.7202/500241ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1972-v5-n2-etudlitt2191/500241ar/|consulté le=2024-01-16}}</ref>|| 3|| Trois poèmes{{sfn|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=305-306, 203, 227}}.
 
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Les canons ont tonné... »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* n° 27 : « Épître familière à Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S27 />
* n° 30 : « Idylle »<ref group=grec name=S30 />
|-
|'''[[Léon Pierre-Quint]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain et critique || 1 ||Un poème
* {{n°|42-43}} : « Histoire du Désir, de l'Impatience et de l'Erreur »<ref group=grec name=S42-43 />
|-
|'''[[Léonard Pieux]]''' || {{RUS-d}} Russie || (→ Roch Grey) Pseudonyme sous lequel Hélène Oettingen publie ses poèmes || 3 ||Trois poèmes
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « À Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* n° 42-43 : « 8 septembre 1917 »<ref group=grec name=S42-43 />
* n° 47-48 : « Soliloques gaillards »<ref group=grec name=S47-48 />
|-
|'''[[Raymond Radiguet]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain || 6 || Publie dans ''SIC'' six poèmes alors qu'il est âgé de quinze ans, à partir de décembre 1918, quelques mois après avoir publié quelques textes dans ''[[le Canard enchaîné]]'' et ''[[l'Intransigeant]]''.
 
* n° 33 : « Poème »<ref group=grec name=S33 />
* n° 42-43 : « Allusions »<ref group=grec name=S42-43 />
|-
|'''[[Raymond Radiguet|Raimon Rajky]]''' || {{FRA-d}} France || Pseudonyme de Raymond Radiguet || 1 ||
* n° 30 : « Poème »<ref group=grec name=S30 />
|-
|'''[[Pierre Reverdy]]''' [[Fichier:Amedeo Modigliani, Pierre Riverdy, 1915.jpg|gauche|sans_cadre|127x127px]]|| {{FRA-d}} France || Poète || 12 || Collaborateur régulier de ''SIC'', exception faite de la période où il dirige sa propre revue ''Nord-Sud'' (mars 1917-octobre 1918).
 
* {{N°}}13 : « Quai aux fleurs » (poème)<ref group=grec name=S13 />
* n° 31 : « Vociférations dans la clarté »<ref group=grec name=S31 />
* n° 32 : « Certains avantages d'être seul »<ref group=grec name=S32 />
* n° 33 : « Siècle » (poème)<ref group=grec name=S33 />
* n° 34 : « Espace au fond du couloir » et « Avant l'horloge »<ref group=grec name=S34 />
* n° 37-38-39 : « À la mémoire de Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* n° 40 à 48 : « L'imperméable » (roman)
* n° 45-46 : « Trop près du fil de fer de garde »<ref group=grec name=S45-46 />
* n°47-48 : « Au champ », « Num-bok », « Tout se tient », « Compagnon », « Portrait » (poèmes)<ref group=grec name=S47-48 />
* Programme des ''Mamelles de Tirésias'' : « Mao-Tcha » (poème)
|-
|'''[[Rofū Miki|Miki Rofoû]]''' || {{JAP-d}} Japon || Poète || 1 || Dans le {{n°|23}}, Albert-Birot présente son poème « Le Sommeil-Cauchemar » dans une traduction d'un certain Saye Mondo, qui n'a pas été identifié<ref name="Japon" />
|-
|'''[[Jules Romains]]''' || {{FRA-d}} France || Écrivain || 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Cher Apollinaire... »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
|'''[[Jean Royère (écrivain)|Jean Royère]]'''|| {{FRA-d}} France || Poète || 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Lendemain »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
| '''[[André Salmon]]'''|| {{FRA-d}} France || Écrivain et critique d'art français || 1 ||
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « Treize novembres »<ref group=grec name=S37-38-39 />
|-
|'''[[Philippe Soupault]]''' || {{FRA-d}} France || Poète français dadaïste puis surréaliste || 10 || Il publie son tout premier poème dans le {{n°|15}}, puis collabore régulièrement à la revue.
 
* n° 19-20 : « Déception » (poème à trois voix)<ref group=grec name=S19-20 />
* n° 23 : « Deux poèmes »<ref group=grec name=S23 />
* n° 25 : « Note 1 sur le cinéma » et « Indifférence, poème cinématographique »<ref group=grec name=S24 />
* n° 27 : « Café » (poème)<ref group=grec name=S27 />
* n° 29 : « Escalade » (poème)<ref group=grec name=S29 />
* n° 33 : « Photographies animées »<ref group=grec name=S33 />
|-
|'''[[Tristan Tzara]]'''
[[Fichier:Tristan Tzara 1920.jpg|gauche|70px]]
|| {{ROM-d}} Roumanie || Poète roumain de langue française, directeur de la revue ''DADA'' et promoteur du mouvement du même nom. || 10 ||Collaboration régulière, sous la forme de poèmes ou de « notes sur l'art nègre »
* n° 21-22 : « Note 6 sur l'art nègre » et « Retraite » (poème)<ref group=grec name=S21-22 />
* n° 28 : « Bois parlant » (poème)<ref group=grec name=S28 />
* n° 31 : « Arc »<ref group=grec name=S31 />
 
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire : « La mort de Guillaume Apollinaire »<ref group=grec name=S37-38-39 />
* n° 34 : « Note 12 sur la poésie nègre »<ref group=grec name=S34 />
* n° 42-43 : « Boxe »<ref group=grec name=S42-43 />
* n° 44 : « Calendrier » (poème)<ref group=grec name=S44 />
* n° 45-46 : « Calendrier 8 & 9 »<ref group=grec name=S45-46 />
* n° 47-48 : « Calendrier 10 & 11 »<ref group=grec name=S47-48 />
* n° 49-50 : « Bilan » (poème)<ref group=grec name=S49-50 />
|-
|'''[[Philippe Soupault|Philippe Verneuil]]'''|| {{FRA-d}} France || (Pseudonyme de Philippe Soupault) || 1 ||
* {{N°}}15 : « Départ » (poème)<ref group=grec name=S15 />
|-
| '''[[Fritz-René Vanderpyl|Fritz R. Vanderpyl]]'''|| {{FRA-d}} France || Écrivain, journaliste, poète, critique d'art et critique culinaire. Il s'est installé à Paris en 1900<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Fritz-René Vanderpyl (1876-1965) |url=https://data.bnf.fr/13006951/fritz-rene_vanderpyl/ |site=data.bnf.fr |consulté le=2023-01-29}}</ref>, et fut chroniqueur au ''Petit Parisien''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Cassou|et al.=oui|titre=Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants|éditeur=Denoël|date=1984}}</ref> || 1 ||Un poème
* {{n°|13}} : « Nature-morte »<ref group=grec name=S13 />
|-
|'''[[Isamu Yoshii]]''' || {{JAP-d}} Japon || Poète japonais || 1 || Dans la rubrique « ETC. », la revue reproduit trois poèmes tirés de l'anthologie ''Poésie japonaise'', de {{lien|Harukichi Shimoi}} et Gherardo Marone (1917)<ref>{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Harukichi Shimoi|auteur2=Gherardo Marone|titre=Poesi Giapponesi di Akiko Yosano - Suikei Maeta - Tekkan Yosano - Nobutsuna Sasaki - Isamu Yoshii|lieu=Naples|éditeur=Riccardo Ricciardi Editore|année=1917}}</ref>
* {{n°|21-22}} : « Jeune nonne », « Pluie de Tokyo » et « Jeux d'enfants »''SIC'', <ref group=grec name=S21-22 />.
|-
|'''[[Ossip Zadkine]]''' || {{RUS-d}} Russie || Artiste russe proche du cubisme. || 4 ||Quelques textes littéraires de la part d'un artiste. « Texte rare car je ne crois pas qu'il ait beaucoup écrit », commente Albert-Birot (Albert-Birot, 1953)
*{{n°|40-41}} : « L'HOMME GRAS au BAR »<ref group=grec name=S40-41 />
*{{n°|45-46}}« Une exposition d'art nègre » et « La Fête pendant la Peste ou la Servante assassinée » (roman)<ref group=grec name=S45-46 />
*{{n°|47-48}} « Métro »<ref group=grec name=S47-48 />
*{{n°|405}} « Caserne »
|}
{| class="wikitable sortable mw-collapsible"
|+''comme auteurs de partitions musicales''
!Nom
!Pays
!Commentaire
!Nombre de contributions
!Commentaire sur les contributions
|-
|[[Germaine Albert-Birot]]
|{{FRA-d}} France
|Compositrice d'avant-garde.
|9
|
* {{n°|2}}: « Expression musicale n° 7 »
* {{n°|6}} : « Expression musicale n° 5 »<ref group=grec name=S6 />
* {{n°|14}} : « Une niche »
* {{n°|21-22}} : « ''Les Mamelles de Tirésias.'' Chœur de l'acte II »
* {{n°|25}} : « Réflexions sur la danse I »
* {{n°|26}} : « Réflexions sur la danse II »
* {{n°|33}} : « Le Ier chant de ''Matoum et Tévibar'' »
* {{n°|40-41}} : « Dada n° 3 » (recension de la revue de Tzara sous la forme d'une partition musicale)
* {{n°|42-43}} « ''Matoum et Tévibar.'' Cris, Rythmes, Bruits »
|-
|Samson
|
|
|1
|
* {{N°}}49-50 : « Ombres » / « Paysages fermés »
|-
|[[Francesco Balilla Pratella|Pratella]]
|{{ITA-d}} Italie
|Compositeur et [[Musicologie|musicologue]] futuriste.
|1
|
* {{N°}}8-9-10 : ''Deformasione lirica'' (courte pièce pour piano)
|-
|[[Igor Stravinski|Igor Strawinsky]]
|{{RUS-d}} Russie
|Compositeur, chef d'orchestre et pianiste russe de [[musique moderne]].
|1
|
* {{N°}}19-20 : « Une œuvre nouvelle (reproduction d'un manuscrit) »<ref group=grec name=S19-20 />
|}
{| class="wikitable sortable mw-collapsible"
|+''comme courriéristes''
!Nom
!Pays
!Commentaire
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|-
|Louis Aragon
|{{FRA-d}} France
|Poète français, fondateur avec Philippe Soupault, et André Breton de la revue ''Littérature''
|2
|Tient la rubrique « Critique synthétique »
* {{n°|27}} : « Le 24 juin 1917 »
* {{n°|29}} : Recension des ''Ardoises du toit'' de Reverdy
|-
|Paul Dermée
|{{FRA-d}} France
|→ ''auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
|1
|
* {{n°|15}} : « Sic ambulant à la matinée d'Académie »
|-
|[[Louis de Gonzague-Frick]]
|{{FRA-d}} France
|Poète et courriériste français, directeur de revues.
↗ ''auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
|4
|Il tient (ou contribue) à quatre reprises la rubrique « [[#Poétiques, formes et contenus#Rubriques#ETC...|ETC...]] » (178-180 199 227 361)
 
* {{n°|30}} :Recension de ''Proses en Poëme'' de Louis Latourrette
|-
|'''Pierre Lerat'''
|{{FRA-d}} France
|Courriériste français. Il joue le rôle d'un représentant de la revue à Rome{{sfn|Albert-Birot, A.|1975|id=AAB|p=105}}.
|3
|
* {{N°}}14 : Contribution à la rubrique [[#Poétiques, formes et contenus#Rubriques#ETC...|ETC...]](104)
 
* {{n°|15}} : « Les Ballets russes à Paris » (119)
* {{n°|17}} : « Les Recherches futuristes » (131)
|-
|J. Pérez-Jorba
|{{ESP-d}} Espagne
|→ ''auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
|2
|
* {{n°|42-43}} : « Colonnes en pensée » (critique de ''Girandes'' de Louis de Gonzague-Frick et de ''Beautés de 1918'' de Paul Dermée.)
* {{n°|44}} : « Sur le rideau, des scènes derrière des Tumultes »
|-
|[[Maurice Raynal]]
|{{FRA-d}} France
|Critique d'art, promoteur du cubisme.
|1
|
* {{N°}}45-46 : « Gino Severini » (368)
|-
|[[Emilio Settimelli|Settimelli]]
|{{ITA-d}} Italie
|Critique, dramaturge et journaliste [[Futurisme|futuriste]].
|1
|
* {{N°}}34 : « Les ballets plastiques au ''Teatro dei Piccoli'' » (texte traduit de l'italien par Pierre Lerat) (258)
|}
 
{| class="wikitable sortable mw-collapsible"
|+''comme auteurs d'estampes, de dessins, de photographies, etc.''
!Nom
!Pays
!Commentaire
!Nombre de contributions
!Commentaire sur les contributions
|-
|[[Pierre Albert-Birot]]
|{{FRA-d}} France
|→ ''auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
|
|
|-
|[[Giacomo Balla]]
|{{ITA-d}} Italie
|Peintre et sculpteur futuriste
|1
|
* {{n°|17}} : « le Feu d'artifice » (dessin)
|-
|[[Jean-Louis Boussingault|Boussingault]]
|{{FRA-d}} France
|Dessinateur
|1
|
* {{n°|5}} : « Un dessin »<ref group=grec name=S5 />
|-
|[[Fortunato Depero]]
|{{ITA-d}} Italie
|Peintre futuriste
|2
|
* {{n°|17}} : « le Chant du rossignol » (dessin)
* {{n°|34}} : « Deux marionnettes »
|-
|[[Serge Férat]]
|{{RUS-d}} Russie
|Artiste d'origine russe, frère ou cousin de Roch Grey
|2
|
* {{n°|26}} : Trois dessins pour les ''Mamelles de Tirésias''
|-
|[[Irène Lagut]]
|{{FRA-d}} France
|Peintre cubiste
|1
|
* {{N°}}37-38-39 Numéro composé en mémoire de Guillaume Apollinaire
|-
|[[Henri Matisse]]
|{{FRA-d}} France
|Peintre fauviste
|1
|
* Programme des ''Mamelles de Tirésias''
|-
|[[Chana Orloff]][[Fichier:Portrait of Chana Orloff by Avraham Soskin.jpg|gauche|sans_cadre|70x70px]]
|{{FRA-d}} France
|Sculptriste et artiste d'origine russe.
|6
|
* {{n°|11}} : « l'Amazone » (dessin pour une sculpture sur bois)<ref group=grec name=S11 />
* {{n°|14}} : « la Dame enceinte » (bois)<ref group=grec name=S14 />
* {{n°|19-20}} : « Judith » (bois)<ref group=grec name=S19-20 />
* {{n°|23}} : bois gravé<ref group=grec name=S23 />
* {{n°|31}} (couverture) : gravure sur bois<ref group=grec name=S31 />
* {{n°|49-50}} : « Ary Justman » (bois)<ref group=grec name=S49-50 />
|-
|[[Pablo Picasso]]
|{{ESP-d}} Espagne
|Peintre cubiste
|1
|
* ''Programme des Mamelles de Tirésias''
|-
|[[Enrico Prampolini]]
|{{ITA-d}} Italie
|Artiste futuriste. Met en scène ''Matoum et Tévibar'' ce qui l'amène à correspondre avec ''SIC''.
|4
|
* {{n°|17}} : « le Dieu plastique » (bois)
* {{n°|21-22}} : bois
|-
|'''[[Jeanne Rij-Rousseau|J. Rij Rousseau]]''',
|{{FRA-d}} France
|Peintre française cubiste, fondatrice selon Albert-Birot d'« une nouvelle école : le « vibrisme » {{sfn|Albert-Birot|1953|p=55}}».
|1
|
* {{n°|13}} : « Vibrisme » (dessin)<ref group=grec name="S13" />
|-
|Alice Rutty
|{{FRA-d}} France
|Dessinatrice
|1
|
* {{n°|7}} : Pochade en couleur représentant un tapis« dessiné par Alice Rutty et exécuté par MM. Midavaine et Brault, soldats blessés de l'atelier du Grand Palais<ref group=grec name=S7 /> »
|-
|[[Gino Severini]]
|{{ITA-d}} Italie
|→ ''auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
|3
|
* {{n°|2}} : « Train arrivant à Paris »<ref group=grec name=S2 />
* {{n°|4}} : « Dans le Nord-Sud, CoMpÉnÉtRaTiOn SiMuLtAnÉiTé D'IDÉES-IMAGES »<ref group=grec name=S4 />
* {{n°|8-9-10}} : « La modiste » (bois) et « Boccioni » (dessin illustrant un article critique)<ref group=grec name="S8-9-10" />
|-
|[[Léopold Survage]]
|{{RUS-d}} Russie
|Artiste d'origine russe, conjoint de Roch Grey.
|3
|
* {{n°|25}} : « Un dessin »<ref group=grec name=S25 />
* {{n°|51-52}} Gravure sur bois<ref group=grec name=S51-52 />
 
 
|-
|F. Torowai
|{{FRA-d}} France
|(Pseudonyme de → Pierre Albert-Birot<ref>{{Chapitre|auteur=Arlette Albert-Birot|titre=Bibliographie de l'oeuvre poétique de Pierre Albert-Birot|titre ouvrage=Poésie 1952-1966|auteur ouvrage=Pierre Albert-Birot|éditeur=Rougerie|lieu=Mortemart|année=1981|page=59|commentaire = La notice de ''la Triloterie'' identifie formellement F. T[orowai] à Pierre Albert-Birot)}}</ref>)
|2
|
* {{n°|29}} : « Jeune femme » (bois)
* {{n°|32}} : « Jeune femme vue de face »
|-
|[[Ossip Zadkine]]
|{{RUS-d}} Russie
|→ ''auteurs de poèmes, de manifestes, de textes littéraires''
|1
|Sculpture p. 327
|}
''comme lecteurs, soldats mobilisés correspondant avec la revue''
* René Berthier<ref group=grec name="S8-9-10" />
* Gabriel Boissy<ref group=grec name="S4" />
 
== Notes et références ==
Ligne 281 ⟶ 782 :
 
=== Références ===
{{==== Références}} aux livraisons de la revue ====
<references group=grec>
<ref name=S1>''SIC'', {{n°|1}}, janvier 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050416s?rk=21459}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=1}}</ref>
<ref name=S2> ''SIC'', {{n°|2}}, février 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6558432m}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=9}}</ref>
<ref name=S3> ''SIC'', {{n°|3}}, mars 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050420p}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=17}}</ref>
<ref name=S4> ''SIC'', {{n°|4}}, avril 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050422h}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=25}}</ref>
<ref name=S5> ''SIC'', {{n°|5}}, mai 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050424b}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=33}}</ref>
<ref name=S6> ''SIC'', {{n°|6}}, juin 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65594303}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=41}}</ref>
<ref name=S7> ''SIC'', {{n°|7}}, juillet 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6558426w}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=49}}</ref>
<ref name=S8-9-10> ''SIC'', {{n°|8-9-10}}, août-septembre-octobre 1916, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6558434f}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=57}}</ref>
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<ref name=S30>''SIC'', {{n°|30}}, juin 1918, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65573193}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=225}}</ref>
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<ref name=S32>''SIC'', {{n°|32}}, 15 octobre 1918, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050470k}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=241}}</ref>
<ref name=S33>''SIC'', {{n°|33}}, {{1er}} novembre 1918, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050472d}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=249}}</ref>
<ref name=S34>''SIC'', {{n°|34}}, 15 novembre 1918, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10504747}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=257}}</ref>
<ref name=S35>''SIC'', {{n°|35}}, {{1er}} décembre 1918, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10504762}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=265}}</ref>
<ref name=S36>''SIC'', {{n°|36}}, 15 novembre 1918, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050478w}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=273}}</ref>
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<ref name=S40-41>''SIC'', {{n°|40-41}}, 28 février 1919, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050482s}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=313}}</ref>
<ref name=S42-43>''SIC'', {{n°|42-43}}, 30 mars 1919, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050484m}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=333}}</ref>
<ref name=S44>''SIC'', {{n°|44}}, 30 avril 1919, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050486f}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=353}}</ref>
<ref name=S45-46>''SIC'', {{n°|45-46}}, 15 mai 1919, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10504888}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=365}}</ref>
<ref name=S47-48>''SIC'', {{n°|47-48}}, 15 juin 1919, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050490b}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=385}}</ref>
<ref name=S49-50>''SIC'', {{n°|49-50}}, 15 octobre, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10504925}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=405}}</ref>
<ref name=S51-52>''SIC'', {{n°|51-52}}, 15 novembre, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10504940}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=425}}</ref>
<ref name=S53-54>''SIC'', {{n°|53-54}}, 15 décembre, {{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050496t}} {{harv|texte=SIC 1993|id=Sic93|p=445}}</ref>
</references>
 
==== Sources secondaires ====
{{Références nombreuses}}
 
== Bibliographie ==
 
=== Sources primaires ===
*Pierre Albert-Birot (dir.), ''SIC (Sons Idées Couleurs, Formes)'', Paris, Sic, cinquante-quatre numéros, 1916-1919 [Disponible en ligne sur [http{{Gallica|https://sdrcgallica.libbnf.uiowa.edufr/dadaark:/Sic12148/index.htmcb32868115h/date}}, la{{BNF|32868115 Digital Dada Library de l'Université de l'Iowa].]}}
**{{Ancre d'ouvrage|Sic73|{{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Albert-Birot|titre=SIC [Réédition des cinquante-quatre numéros de la revue]|éditeur=Éditions de la Chronique des Lettres Françaises|année=1973|isbn=|libellé=''SIC'' 1973}}}}
 
**{{Ancre d'ouvrage|Sic93|{{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Albert-Birot|titre=SIC [Nouvelle réédition des cinquante-quatre numéros de la revue]|éditeur=[[Éditions Jean-Michel Place|Jean-Michel Place]]|année=1993|isbn=2-85893-035-X|libellé=''SIC'' 1993}}}}
*Pierre Albert-Birot, « Naissance et vie de ''Sic'' », dans ''les Lettres nouvelles'', {{n°|7}}, sld de Maurice Nadeau, 1953.
*{{Article|prénom1=Pierre| nom1=Albert-Birot|titre=Naissance et vie de ''Sic''|périodique=les Lettres nouvelles|numéro=7|année=1953|libellé=Albert-Birot 1953|issn= 0024-1407}}{{Commentaire biblio|L'article est repris dans {{harvsp|Albert-Birot|1988}} et c'est de cette publication que nous donnons les pages}}
*{{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Albert-Birot|titre=SIC [Réédition des cinquante-quatre numéros de la revue]|éditeur=Éditions de la Chronique des Lettres Françaises|année=1973|isbn=|id=Sic73|libellé=''SIC'' 1973|plume=oui}}
*{{Ouvrage|prénom1=Pierre| nom1=Albert-Birot|titre=SICAutobiographie [Nouvelle& rééditionMoi deset cinquante-quatre numéros de la revue]Moi|lieu=Troyes|éditeur=[[ÉditionsLibrairie Jean-MichelBleue|année=1988|pages Placetotales=120|Jeanlibellé=Albert-MichelBirot Place]]|année=19931988|isbn=2-8589386352-035052-X|id=Sic93|libellé=''SIC'' 1993|plume=oui0}}
 
=== Bibliographie critique ===
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==== Préfaces ====
 
*<small>[Albert-Birot, A. 1973]</small> {{Citeref|A73|Arlette Albert-Birot, « Avant-dire », dans}} {{harvsp|id=Sic73|texte=SIC 1973|p=I-XIII}}
*<small>[Lentengre 1993b]</small> {{Citeref|Lb|Marie-Louise Lentengre, « PréfaceUn Univers dans une revue » préface à}} {{harvsp|id=Sic93|texte=SIC 1993|p=I-XX}}.
 
==== Articles ====
 
*Germana Orlandi Cerenza, « ''SIC'', bilans et perspectives » et Georges Sebbag, « ''Sic'', ''Nord-Sud'' et ''Littérature'' » dans {{Ouvrage|prénom1=Madeleine|nom1=Renouard|titre=Pierre Albert-Birot, Laboratoire de modernité|éditeur=JM Place|année=1997|isbn=285-893-299-9|id=Renouard|plume=oui}}
*{{ancre d'ouvrage|AAB| {{Article|auteur1=Arlette Albert-Birot|titre=Pierre Albert-Birot, ''SIC'' et le futurisme|périodique=Europe|numéro=551|année=1975|issn=0014-2751|passage=98-104|libellé=Albert-Birot, A. 1975}}}}
*Debra Kelly, « Pierre Albert-Birot et SIC: la revue comme lieu de combat et lieu de mémoire», ''Les Oubliés des avant-gardes'', sous la direction de Barbara Meazzi et Jean-Pol Madou, Chambéry, Presses de l’Université de Savoie, 2006
*{{Chapitre|titre ouvrage=Bibliographie des revues et journaux littéraires du XIXe et du XXe siècle|auteurs ouvrage=Jean-Michel Place & André Vasseur|titre chapitre=''SIC''|volume=III|prénom1=Dominique|nom1=Baudoin|année=1977|passage=11-34|isbn=978-2-85893-015-9|libellé=Baudoin 1977}}
*{{Chapitre|titre ouvrage=Catalogue de l'exposition « 1917 »|titre chapitre=Revues / Une recomposition des avant-gardes|prénom1=Yves| nom1=Chèvrefils Desbiolles|lieu=Metz|éditeur=Centre Pompidou-Metz|année=2012|isbn=978-2-35983-019-4|libellé=Chèvrefils Desbiolles 2012|passage=252-253}}
*{{Chapitre|titre ouvrage=Poétiques scientifiques dans les revues européennes de la modernité (1900-1940)|titre chapitre=La revue de Pierre Albert-Birot. SIC prend l’extrême pointe de l’avant-garde pendant la première guerre mondiale|langue=fr|auteurs ouvrage=Tania Collanie et Noëlle Cuny|année=2013|isbn=978-2-8124-1098-7|passage=287-303|prénom1=Jennifer K.|nom1=Dick|doi=10.15122/isbn.978-2-8124-1098-7.p.0287|libellé=Dick 2013}}
*{{Article|prénom1=Mikaël|nom1=Lugan|titre=En équilibre sur la rampe du grand escalier des avant-gardes, Pierre Albert-Birot meneur de revue|périodique=Europe|numéro=1056|mois=avril|année=2017|libellé=Lugan 2017}}
*{{Chapitre|titre ouvrage=Pierre Albert-Birot, Laboratoire de modernité|titre chapitre=''SIC'', ''Nord-Sud'' et ''Littérature''|prénom1=Georges |nom1=Sebbag|auteurs ouvrage=Madeleine Renouard|lieu=Paris|éditeur=Jean-Michel Place|année=1997|isbn=285 893 299-9|passage=53-63|libellé=Sebbag 1997}}
*{{Chapitre|titre ouvrage=op. cit.|titre chapitre=''SIC'', bilans et perspectives|prénom1=Germana| nom1=Orlandi Cerenza|auteurs ouvrage=Madeleine Renouard|passage=31-40|libellé=Orlandi Cerenza 1997|année=1997}}
*{{Chapitre|libellé=Orlandi Cerenza 2019|préno1=Germana|nom1=Orlandi Cerenza|titre ouvrage=Poésie vivante|titre chapitre=L'Esprit nouveau dans ''SIC, et ses correspondants italiens|année=2019|passage=15-28|auteurs ouvrage=Carole Aurouet et Marianne Simon-Oikawa (dir.)|année=2012|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|isbn=978-2-7453-2362-0}}
*{{Chapitre|titre ouvrage=Les Oubliés des avant-gardes|titre chapitre=Pierre Albert-Birot et ''SIC'': la revue comme lieu de combat et lieu de mémoire|auteur1=Debra Kelly|auteurs ouvrage=Barbara Meazzi et Jean-Pol Madou|lieu=Chambéry|éditeur=Presses de l’Université de Savoie|année=2006|id=Kelly|libellé=Kelly 2006}}
*{{Chapitre|libellé=Rousseau 2019|titre ouvrage=Poésie vivante, op. cit.|année=2019|prénom1=Pascal|nom1=Rousseau|titre=Pierre Albert-Birot, ''SIC'' et les catalans : la réception critique du nunisme à Barcelone (1917-1920)|passage=29-41}}
*{{ancre d'ouvrage|Suter| {{article|auteur1=Patrick Suter|titre=Les revues littéraires en 1917|périodique=Littérature|date=2017/4|numéro=188|passage=61-73|DOI=10.3917/litt.188.0061|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-litterature-2017-4-page-61.htm|libellé=Suter 2017}}}}
*{{Chapitre|libellé=Vigier 2019|prénom1=Luc|nom1=Vigier|titre=''SIC'' ou le ''design'' musical de la pensée|titre ouvrage=Pierre Albert-Birot, pyrogène des avant-gardes|auteurs ouvrage=Carole Aurouet et Marianne Simon-Oikawa (dir.)|éditeur=PUR|lieu=Rennes|année=2019|isbn=978-2-7535-7688-9|passage=25-37}}
 
==== Ouvrages ====
 
*{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Follain|titre=Pierre Albert-Birot|éditeur=Seghers|collection=Poètes d'Aujourd'hui|année=1964|id=Follain|libellé=Follain 1964|plume=oui}}
*{{Ouvrage|prénom1=Marie-Louise|nom1=Lentengre|titre=Pierre Albert-Birot, l'Invention de soi|éditeur=Jean-Michel Place|année=1993|isbn=2-85893-160-7|id=Lentengre|libellé=Lentengre 1993|plume=oui}}
*{{Ouvrage|titre=Dada à Paris|auteur1=[[Michel Sanouillet]]|passage=50-55|lieu=Paris|éditeur=CNRS Éditions|date=2005|isbn=2-271-06337-X|année première édition=1965|libellé=Sanouillet 2005|plume=oui}}
 
== Liens externes ==
 
{{Liens}}
 
{{Portail|presse écrite|arts|dadaïsme et surréalisme|années 1910}}
 
[[Catégorie:Revue française]]
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