« Nabopolassar » : différence entre les versions

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{{en travaux|Zunkir|date=2 janvier 2024}}
{{Infobox Biographie2
| enfant = {{noble|Nabuchodonosor II}}<br>{{lien|langue=en|trad=Nabu-shum-lishir}}
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== Origines ==
[[Fichier:Babylonie chaldeens.svg|thumb|left|La Babylonie des premiers siècles du {{-m|I|er}}]]
 
Une fois parvenu au pouvoir, Nabopolossar ne donne jamais le nom de son père ou ses origines familiales : il se présente sans détours dans une de ses inscriptions comme un « fils de personne » (''mār lā mammanama''), donc un homme sans ascendance royale{{sfn|Brinkman|1998|p=13}}{{,}}{{sfn|Da Riva|2008|p=3-4}}. Un auteur plus tardif de langue grecque, le prêtre babylonien [[Bérose]], le présente comme un « général » (''strategos'') au service du roi assyrien SînSin-shar-ishkun, tandis qu'un texte cunéiforme d'époque hellénistique, la ''Prophétie d'Uruk'', en fait le roi du [[Pays de la Mer]], une région située à l'extrême sud de la Babylonie et d'une manière générale la documentation cunéiforme pointe pour des origines méridionales, dans la région d'[[Uruk]]{{sfn|Da Riva|2008|p=4}}{{,}}{{sfn|Beaulieu|2018|p=223}}.
 
M. Jursa a repris la question en 2007 à partir d'archives cunéiformes provenant d'[[Uruk]] et déterminé que Nabopolassar était originaire de cette cité. Il serait le membre d'une famille éminente de la cité, qui s'était mise au service des Assyriens. Son grand père serait un certain Nabû-nasir, gouverneur d'Uruk puis administrateur en chef de son temple principal, l'Eanna de la déesse [[Ishtar]]. Son père est Nabû-kudurri-usur, dont le nom est souvent abrégé en Kudurru dans les textes, également gouverneur d'Uruk. Cette identification semble confirmer par le fait que le fils aîné de Nabopolassar, Nabû-kudurri-usur/Nabuchodonosor, porte le même nom que son grand-père et exerce aussi à un moment la fonction de grand administrateur de l'Eanna, ce qui s'inscrit dans les habitudes des familles de l'élite babylonienne de l'époque, qui donnent souvent à des premiers-nés le nom de leur grand père et occupent souvent les mêmes postes dans l'administration des temples de père en fils. Suivant cette logique, Nabopolassar aurait pu exercer une fonction de direction dans l'administration de la province d'Uruk et/ou de son temple, avant de se révolter contre ses maîtres assyriens. Le fait qu'il soit issu d'une lignée de « collaborateurs » au service de l'Assyrie expliquerait lepourquoi fait qu'il ne mentionnefait jamais mentionner ses aïeux dans desses textesinscriptions officielsofficielles une fois parvenu au pouvoir<ref>{{Article|langue=de}}|auteur= M. Jursa, «|titre= Die Söhne Kudurrus und die Herkunft der neubabylonischen Dynastie », dans ''|périodique=Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale''|volume= 101,|année= 2007, p.|passage= 125-136| lire en ligne= https://www.cairn.info/revue-d-assyriologie-2007-1-page-125.htm}}.</ref>. Il n'y a aucun argument définitif pour confirmer cela, mais cette proposition est en l'état actuel des choses la plus plausible{{sfn|Da Riva|2008|p=4-5}}{{,}}{{sfn|Joannès|2017|p=782}}{{,}}{{sfn|Beaulieu|2018|p=223}}.
 
Quant à la question de savoir quelles sont ses origines « ethniques », elle reste en suspens : lui-même se présente comme un natif de la Babylonie{{sfn|Da Riva|2008|p=4}} et il a pu être proposé qu'il soit un [[Chaldéens (Antiquité)|chaldéen]], membre de la tribu de Dakkuri, ce qui est contesté. Mais il est au moins assuré qu'il a pu compter sur le soutien des tribus chaldéennes (et araméennes) pour prendre le pouvoir et vaincre l'Assyrie{{sfn|Da Riva|2013|p=7}}{{,}}{{sfn|Beaulieu|2018|p=224-225}}{{,}}{{sfn|Jursa|2023|p=99}}.
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== Révolte et prise de pouvoir ==
{{Article connexe|Babylonie sous domination assyrienne}}
[[Fichier:Assyrie Sargonides.svg|thumb|left|Extension de l'empire assyrien sous les Sargonides. Les territoires en orange correspondent aux provinces à l'époque d'[[Assarhaddon]] (680-669). Les territoires inclus dans les espaces en pointillés sont ceux qui ont eu un statut de vassal de l'Assyrie sous les Sargonides.]]
 
L'[[empire néo-assyrien]] connaît un affaiblissement depuis la mort d'Assurbanipal dans les environs de 630, et probablement avant, puisqu'on peut faire remonter le début des troubles au conflit qui a opposé ce roi à son frère [[Shamash-shum-ukin]] et a embrasé la Babylonie entre 653 et 648. Il confie après cela la Babylonie à un souverain fantoche du nom de [[Kandalanu]], alors que les cités locales dont Uruk restent partagées entre pro-assyriens et indépendantistes. La succession d'Assurbanipal a dégénéré en guerre civile en Assyrie : le successeur désigné Assur-etil-ilani est contesté par son frère [[Sin-shar-ishkun]], ainsi que par un de ses généraux, un eunuque nommé [[Sin-shumu-lishir]]. Kandalanu et Assur-etil-ilani meurent en 627, ce qui aggrave la situation. Le conflit entre Sin-shar-ishkun et Sin-shumu-lishir se porte en Babylonie. C'est en 626 que Nabopolassar profite des troubles pour prendre la direction de la résistance babylonienne contre la domination assyrienne{{sfn|Joannès|2017|p=782}}{{,}}{{sfn|Beaulieu|2018|p=223}}{{,}}{{sfn|Jursa|2023|p=97-98}}.
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[[Fichier:Fall of Nineveh Chronicle BM 21901.jpg|thumb|Tablette de la chronique babylonienne rapportant la chute de l'empire néo-assyrien (années 616/615 à 608/607). [[British Museum]].]]
 
Le déroulement de ce conflit sans doute marqué par de nombreuses péripéties est documenté par des chroniques historiques compilées après les faits, et quelques documents d'archive de l'époque. Les trois premières années du règne de Nabopolassar (626-623) sont couvertes par une chronique fragmentaire rapportant divers affrontements et une situation globalement indécise : le premier acte de Nabopolassar en tant que roi est de renvoyer d'Uruk à [[Suse (Iran)|Suse]] en [[Élam]] les statues de divinités prises quelques années plus tôt quand la ville avait été pillée par les troupes d'Assurbanipal. Les premières batailles que se livrent les troupes de Nabopolassar et de Sin-shar-ishkun ont une issue indécise. Le roi assyrien parvient en 623 à implanter à [[Nippur]] une importante garnison qui lui sert de tête de pont pour les années suivantes{{sfn|Glassner|1993|p=191-193}}.
 
Nabopolassar semble reconnu comme roi à Uruk après son soulèvement, puis dans les trois années suivantes (623-620) c'est l'autorité de Sin-shar-ishkun qui y est reconnue{{sfn|Beaulieu|2018|p=223}}. Une lettre provenant d'Uruk écrite par un certain Nabû-apla-usur, qui semble être le frère de Nabopolassar, raconte comment la tombe de Kudurru, le père du rebelle, a été profanée par ses adversaires et son cadavre traîné dans les rues, alors que ses deux fils résidant dans la ville, un certain Nabû-shum-ukin et probablement Nabû-apla-usur, sont chasséchassés d'[[Uruk]]{{sfn|Da Riva|2008|p=5}}. Nabopolassar s'est néanmoins solidement implanté dans la région de Babylone, où il domine les principales villes des alentours ([[Borsippa]], [[Dilbat]], [[Kish (Mésopotamie)|Kish]], [[Kutha]]) et Sin-shar-ishkun n'est pas en mesure de l'en déloger. Au contraire il se retrouve sur la défensive puis perd ses bases principales, d'abord Uruk puis Nippur, après un siège sans doute âpre. En 620, il a perdu pied en Babylonie et se retire en Assyrie. Les années suivantes ne sont quasiment pas documentées, jusqu'en 616, quand le conflit est sorti de Babylonie, ce qui indique qu'à cette date Nabopolassar a consolidé sa domination sur la cette région{{sfn|Joannès|2017|p=783-784}}{{,}}{{sfn|Beaulieu|2018|p=223}}.
 
Une chronique babylonienne (surnommée ''Chronique de la chute de Ninive''){{sfn|Glassner|1993|p=193-197}} relate les événements qui voient la chute de l'empire assyrien entre les années 616 et 609. Les premières années voient les Assyriens perdre peu à peu du terrain jusqu'à devoir combattre dans leur propre pays. En 616 les troupes babyloniennes sont sur le Moyen Euphrate, où elle battent leurs adversaires près de Balihu. Le roi assyrien a alors reçu un appui des [[Mannéens]] et des Égyptiens, mais cela ne suffit manifestement pas à faire pencher la balance de son côté. Puis le conflit se déplace le long du Tigre, qui ouvre sur l'Assyrie. En 615 le dernier verrou, la ville d'[[Arrapha]], saute et dans la foulée la ville d'[[Assur (ville)|Assur]], la plus méridionale des capitales assyriennes, est assiégée. Mais une contre-attaque assyrienne parvient à chasser les Babyloniens vers le sud jusqu'à [[Tikrit]]. C'est à ce moment qu'intervient un nouveau belligérant : le roi mède [[Cyaxare]], qui profite de l'opportunité pour diriger un raid contre l'Assyrie depuis l'est, d'abord à Arrapha, puis ensuite à [[Tarbisu]] (près de [[Ninive]]) et fait ensuite chemin vers Assur qui est prise et pillée en 614. Cette perte hautement symbolique, car la ville comprend le sanctuaire du dieu national Assur, marque la fin des espoirs assyriens, qui ne peuvent placer leurs espoirs que dans l'appui égyptien. Nabopolassar n'a pas eu le temps de se joindre à la prise d'Assur, mais rejoint Cyaxare avec qui il s'allie dans le but d'abattre l'Assyrie. Il est retenu en 613 par une révolte sur le Moyen Euphrate, dans le pays de Suhu, puis en 612 il rejoint l'armée mède pour l'assaut final contre Ninive, la principale capitale assyrienne, où Sin-shar-ishkun s'est réfugié. Un siège de trois mois vient à bout de la résistance assyrienne : la ville est prise, pillée, ravagée et incendiée, le roi assyrien est tué. Un prétendant au trône assyrien nommé Assur-uballit prend pied plus à l'ouest, à [[Harran]], avec le soutien de troupes égyptiennes. Il en est chassé en 610 puis est définitivement vaincu et tué en 609. L'empire assyrien qui dominait le Moyen-Orient depuis près de trois siècles a sombré en quelques années et l'ampleur des destructions le prive de toute perspective de reprise{{sfn|Beaulieu|2018|p=225-226}}.
 
{{Citation bloc|La [{{14e}} année (''612'')], le roi d'Akkad (''Babylone'') rassembla ses troupes [et marcha sur l'Assyrie]. Le rois des Umman-manda (''Mèdes'') [se rendit] en présence du roi d'Akkad [et le roi d'Akkad et Cyaxare] se rencontrèrent à [...]u. Le roi d'Akkad et son armée [traversèrent le Tigre, Cy]axare fit traverser le [Rad]anu et ils firent mouvement le long de la rive du Tigre ; au [mois de Siwan, le ...{{e}} jour, ils dressèrent le camp] devant Ninive. Du mois de Siwan au mois d'Ab, pendant 3 mois, [ils (?) ... (et)] ils livrèrent une rude bataille à la ville. Au mois d'Ab, [le ...{{e}} jour], ils infligèrent une écrasante [défaite] à un [gr]rand [peuple]. À ce moment mourut Sin-shar-ishkun, le roi d'Assy[rie .. (?)..]. Ils prirent un important butin dans la ville et dans le temple et [réduisirent] la ville en un monceau de dé[combres].|Extraits de la chronique babylonienne rapportant la chute de Ninive{{sfn|Glassner|1993|p=195}}.}}
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{{citation bloc|Marduk, Enlil des dieux (''dieu suprême''), organisateur des contrées, regarde joyeusement mes bonnes œuvres et à ton ordre auguste donne-moi comme présent de royauté un sceptre juste, un trône solidement fondé, un règne aux jours lointains et de m'avancer solennellement la tête haute dans les quatre contrées !<ref>{{Ouvrage| langue=fr| prénom1=M.-J.| nom1=Seux| titre=Hymnes et prières aux dieux de Babylonie et d'Assyrie| lieu=Paris| éditeur=[[Éditions du Cerf|Le Cerf]]| collection=Littératures anciennes du Proche-Orient| année=1976|passage=505}}</ref>.}}
 
Un autre aspect de l'idéologie royale qui s'affirme sous Nabopolassar est l'ancrage dans le passé prestigieux de Babylone. Ses inscriptions sont faites dans deux écritures cunéiformes : des signes reprenant les formes contemporaines à l'époque néo-babylonienne d'un côté, et des signes archaïsants, reprenant les formes de la période de la [[première dynastie de Babylone]] (v. 1810-1595 ; la dynastie de [[Hammurabi]]). La titulature royale également reprend des titres très anciens et vénérables. Les scribes de Nabopolassar se servent aussi de modèles plus anciens encore, datant de l'époque de l'[[empire d'Akkad]] (v. 2300-2150). Cette révérence du passé est un moyen de conforter la légitimité de la nouvelle dynastie{{sfn|Beaulieu|2018|p=227}}{{,}}<ref>{{Article| langue=en|auteur= P.-A. Beaulieu |titre= Nabopolassar and the Antiquity of Babylon |périodique=Eretz-Israel|volume= 27|année= 2003|passage= 1–9|jstor= 23629847}}.</ref>.
 
Si Nabopolassar est la plupart du temps le seul sujet de ses inscriptions, une d'entre elles tranche en intégrant ses fils Nabuchodonosor et Nabû-shum-lishir. Elle relate un rituel de construction de la ziggurat de Babylone, [[Etemenanki]]{{sfn|Da Riva|2008|p=7}}{{,}}{{sfn|Da Riva|2013|p=9-11}}.
 
{{citation bloc|J'inclinai le cou devant mon seigneur Marduk. J'enroulai mon vêtement, ma robe royale, et je portai sur ma tête des briques et de la terre (''c'est-à-dire des briques d'argile''). Je fis faire des paniers-''tupšikku'' en or et en argent et je fis porter par Nabuchodonosor, mon fils aîné, bien-aimé de mon cœur, à côté de mes ouvriers, de la terre mélangée à du vin, de l'huile et des boutures (de résine aromatique). Je demandai à Nabû-shum-lishir, son frère proche, l'enfant, ma mienne progéniture, le frère cadet, mon chéri, de saisir la pioche et la bêche. Je lui fis porter un panier -''tupšikku'' d'or et d'argent et je le dédiai à mon seigneur Marduk. Je construisis le bâtiment, la réplique d'Esharra, dans la joie et la jubilation et j'ai élevéélevai son sommet aussi haut qu'une montagne. Pour mon seigneur Marduk, je la rendis digne d'admiration, tout comme ilelle l'était autrefois{{sfn|Da Riva|2013|p=89}}.}}
 
== Constructions ==
 
Les inscriptions et l'archéologie documentent des activités de construction entreprises par Nabopolassar à [[Babylone]] et à [[Sippar]]. Dans la première, il reconstruit les murailles intérieure et extérieure (Imgur-Enlil et Nemitti-Enlil), le palais royal, la ziggurat [[Etemenanki]], dédiée au dieu [[Marduk]], le temple Ehursagtila du dieu [[Ninurta]], ainsi que diverses restaurations, notamment de canaux et de quais et murs bordant l'Euphrate. À Sippar également les travaux concernent les rives du fleuve, ainsi que le sanctuaire E-edinna dédié à la « Dame de Sippar », la déesse Aya. Une inscription à son nom a été retrouvée à [[Larsa]], mais elle est trop fragmentaire pour savoir quel édifice est concerné{{sfn|Brinkman|1998|p=15}}{{,}}{{sfn|Da Riva|2013|p=2-3}}.
 
[[Fichier:Cylinder of Nabopolassar from Babylon, Mesopotamia..JPG|thumb|center|upright=2.0|Cylindre en argile comportant une inscription de Nabopolassar commémorant la reconstruction des murailles de Babylone. [[British Museum]]. <br>Traduction : {{citation|Je suis Nabopolassar, roi de Babylone, choisi par Nabû et Marduk. (Concernant) Imgur-Enlil, la grande muraille de Babylone, qui était devenue délabrée et effondrée avant mon époque, j'établis fermement ses fondations sur la base originale. Je la rebâtis avec des ouvriers conscrits de mon pays, et j'entourai Babylone (avec elle) dans la direction des quatre vents. J'en élevai le sommet comme autrefois. Ô mur, dis de bonnes paroles (à mon sujet) à mon seigneur Marduk !{{sfn|Da Riva|2013|p=50}}}}]]
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[[Fichier:The so-called "Chronicle of Nabopolassar". The cuneiform inscriptions on this clay tablet narrate the chronicle of the years 608-605 BCE. 550-400 BCE. From Iraq.jpg|thumb|Copie de la chronique sur les dernières années de règne de Nabopolassar. [[British Museum]].]]
 
Après la défaite de l'Assyrie, la situation n'est pas pour autant pacifiée en Haute Mésopotamie et en Syrie, notamment parce que l’Égypte se pose en rival à Babylone pour lui disputer l'héritage assyrien (les Mèdes s'étant apparemment retirés). Une chronique historique (surnommée ''Chronique de Nabopolassar''){{sfn|Glassner|1993|p=197-198}} indique que Nabopolassar mène à nouveau des campagnes entre 608 et 607 en Syrie du nord dans la région de [[Harran]] et de [[Karkemish]], et plus au nord dans un district du pays d'[[Urartu]]. Les Mèdes semblent s'être retirés de la région, laissant face-à-face les Babyloniens et les Égyptiens pour se disputer la domination du Levant et plus largement l'héritage assyrien. Les Babyloniens essuient dans un premier temps des revers, contre les troupes égyptiennes, qui prenantprennent [[Samosate]] puis les chassent de Karkemish, et d'où les Babyloniensils ne parviennent pas à les déloger. Nabopolassar se retire alorsà ce moment des affaires militaires, qui sont confiées à son fils héritier Nabuchodonosor, qui le secondait déjà son père auparavant. La suite des événements est rapportée par une autre chronique, consacrée au règne de Nabuchodonosor{{sfn|Glassner|1993|p=198-199}}. En 605 il inflige de lourdes défaites à ses adversaires, près de Karkemish puis de [[Hamath]], qui coupent court aux espoirs de victoire égyptiens. C'est à ce moment que Nabopolassar meurt à Babylone. Son fils n'a pas le temps de consolider son succès et doit rentrer dans son pays pour monter sur le trône{{sfn|Joannès|2017|p=786-787}}{{,}}{{sfn|Beaulieu|2018|p=227-228}}{{,}}{{sfn|Jursa|2023|p=99-100}}.
 
== Postérité littéraire ==
[[Fichier:Cuneiform tablet- letter of Sin-sharra-ishkun to Nabopolassar MET DP360670.jpg|thumb|left|Fragments de la lettre apocryphe de [[Sin-shar-ishkun]] à Nabopolassar. [[Metropolitan Museum]].]]
 
Nabopolassar est devenu après sa mort le sujet de divers textes historico-littéraires connus par des copies d'époque achéménide (539-331) et séleucide (311-140), qui sans surprise mettent en exergue son rôle de libérateur puis vengeur de la Babylonie face aux Assyriens, exercé grâce aux faveurs du dieu [[Marduk]]. Il s'agit sans doute pour la plupart de textes produits à un moment indéterminé par les lettrés du grand temple de Marduk à Babylone, l'[[Esagil]]. Le texte surnommé par les historiens ''Épopée de Nabopolassar'' rapporte sa victoire contre l'Assyrie, qui culmine en la mort du roi ennemi, et le couronnement du roi qui marque la fondation du nouvel empire babylonien. Un autre texte similaire (les deux font peut -être partie d'un même cycle voire d'une même composition), ''Affrontements nocturnes à Kutha'', est connu par des fragments qui rendent sa compréhension difficile : comme son nom l'indique il a lieu à Kutha, la ville du dieu Nergal/Erra, où Nabopolassar défait les Assyriens. Deux lettres apocryphes (quoi que certains spécialistes y voient des documents authentiques) ont trait à la déclaration de guerre à l'Assyrie : une lettre de Nabopolassar adressée au roi assyrien (non nommé) qui détaille les exactions commises par les Assyriens en Babylonie et le chaos qu'ils y font régner, promettant un retour à l'ordre et la vengeance babylonienne ; une lettre du roi assyrien Sin-shar-ishkun adressée à Nabopolassar, peut-être pensée comme une réponse à la précédente, dans laquelle il cherche une issue diplomatique pour éviter le conflit. Divers autres textes font référence à la figure de Nabopolassar, parmi les autres rois babyloniens, à commencer par les listes de rois babyloniens. Deux textes ont l'apparence d'une prophétie, mais annonçant des faits qui ont déjà eu lieu à son époque de rédaction (''[[vaticinium ex eventu]]'') : la ''Prophétie d'Uruk'' (dans laquelle les rois ne sont pas nommés mais peuvent être identifiés) et la ''Prophétie dynastique''. Comme évoqué plus haut Nabopolassar figure aussi dans les ''Babyloniaka'' de [[Bérose]], prêtre babylonien qui écrit une histoire de son pays en langue grecque, mais n'est plus connue que par des fragments de témoignages indirects{{sfn|Brinkman|1998|p=15-16}}{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur= R. Da Riva|titre= The Figure of Nabopolassar in Late Achaemenid and Hellenistic Historiographic Tradition|périodique= Journal of Near Eastern Studies|volume=76|numéro= 1 |année= 2017|passage= 75-92|jstor=26557692 }}.</ref>.
 
== Notes et références ==
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* {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Paul-Alain| nom1=Beaulieu| titre=A History of Babylon, 2200 BC - AD 75| éditeur=Wiley-Blackwell| lieu=Hoboken et Oxford| année=2018| isbn=978-1-405-18899-9|passage= 219-245|titre chapitre=Imperial Heyday}}
* {{Chapitre| langue=en|prénom1= Michael| nom1= Jursa| titre=The Neo-Babylonian Empire|auteurs ouvrage=Karen Radner, Nadine Moeller et Daniel T. Potts (dir.)| titre ouvrage=The Oxford History of the Ancient Near East, Volume V: The Age of Persia| lieu= New York| éditeur=Oxford University Press|année=2023|passage=291-173}}
 
== Lien externe ==
 
* Bastian Still, 'Nabopolassar (625-605 BC)', RIBo, Babylon 7: The Inscriptions of the Neo-Babylonian Dynasty, The RIBo Project, a sub-project of MOCCI, 2016 [http://oracc.museum.upenn.edu/ribo/babylon7/rulers/nabopolassar/]
 
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