« Tristan Tzara » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
→‎Bibliographie : Ordre chrono puis alpha
suppression d'une référence dont l'URL est blacklistée ; remplacement quand nécessaire par des sources issues de en #moisdusourçage
Ligne 30 :
Fils de Filip Rosenstock (1867-1936) originaire de [[Târgu Ocna|Tîrgu Ocna]] et Emilia née Zibalis (1874-1948)<ref>{{lien archive |titre=Tristan Tzara |auteur=Victor Macarie |langue=ro |url= http://convorbiri-literare.dntis.ro/MACARIEnov4.html|horodatage archive=20090309001230}}</ref>, originaire de [[Siret (Suceava)|Siret]] et figure dominante de la famille, Samuel, surnommé « Samicǎ » est élevé dans une certaine aisance matérielle grâce à son père, comptable et travailleur acharné dans une société d'exploitation forestière{{sfn|Hentea|2014|p=10}}. Sa famille n'est pas observante ; son père indique « [[athéisme|athée]] » à la rubrique « religion » de son passeport{{sfn|Hentea|2014|p=7}}. Sa sœur Lucie-Marie appelée « Lucicǎ » naît en juin 1902{{sfn|Hentea|2014|p=13}}.
 
Si ses parents parlaient [[yiddish]] dans leur jeunesse, c'est le [[roumain]] qui est employé à la maison de Moinești, ville composée pour moitié de Juifs, dans la région historique de [[Moldavie]]{{sfn|Hentea|2014|p=7}}{{,}}<ref name=":3">{{lien web |langue=en |titre= Tristan Tzara |site=Alchetron, The Free social Encyclopedia }}{{commentaire biblio SRL| {{Citation|Nationality Romanian, French}} ; {{Citation|Parents Emilia Rosenstock, Filip}}.}}</ref>.
 
Samuel connaît une enfance et une adolescence sans histoire, recevant des cours de piano dans sa maison bourgeoise, bien qu'outre sa petite taille et sa [[myopie]], sa santé soit toujours fragile et le tienne souvent alité{{sfn|Hentea|2014|p=14}}.
Ligne 36 :
À onze ans, il quitte Moinești, pour être envoyé au [[pensionnat]] Schevitz-Thierrin à [[Bucarest]], enseignant les [[langues étrangères]], les [[science]]s et les arts{{sfn|Hentea|2014|p=7}}. Il suit un cours sur la [[culture française]] dans un institut privé, s'éveille à la [[littérature]] au lycée Saint-Sava et s'inscrit en section scientifique pour le certificat de fin d'études au lycée Mihai-Viteazul. C'est un bon élève et ses professeurs notent son [[ouverture d'esprit]] et sa [[curiosité (faculté)|curiosité intellectuelle]] infatigable<ref>{{harvsp|id=Buot|texte=François Buot, ''Tristan Tzara'', Grasset, Paris, 2002|p=15, 16, 17, 18}}.</ref>.
 
La [[littérature roumaine]] du début du {{s-|XX|e}} est fortement influencée par le [[Symbolisme (art)|symbolisme]] français. La revue ''Literatorul'' d'[[Alexandru Macedonski]], tout en proposant des poèmes de [[Charles Baudelaire]], [[René Ghil]], [[Maurice Maeterlinck]] ou [[Stéphane Mallarmé]], n'en combat pas moins la tradition [[romantisme|romantique]]. Avec son camarade de lycée [[Marcel Janco]], Samuel crée à {{nobr|16 ans}}, en 1912, sa première revue, ''Simbolul'', qui transpose en [[roumain]] les acquis du symbolisme, notamment de [[Maurice Maeterlinck|Maeterlinck]], [[Jules Laforgue|Laforgue]] et [[Émile Verhaeren|Verhaeren]]<ref>{{harvsp|id=Béhar 2|texte=Henri Béhar, Introduction au recueil ''Dada est tatou. Tout est Dada''', Flammarion, Paris, 1997|p=6}}.</ref>. Il s'imagine en {{citation|ange noir du symbolisme triomphant}}. Il y publie l'un de ses premiers poèmes, ''Sur la rivière de la vie''.
[[Fichier:Tzara, Maxy, Vinea, Costin (1915).jpg|vignette|gauche|Le cercle ''Chemarea'' en 1915. De gauche à droite : Tristan Tzara, M. H. Maxy, [[Ion Vinea]] et Jacques G. Costin.]]
 
En 1915, il adopte le pseudonyme de « Tristan Tzara »: « Tristan » en référence au héros de l'[[opéra]] de [[Richard Wagner]] ''[[Tristan und Isolde|Tristan et Isolde]]'' et « Tzara » parce que cela se prononce comme le mot roumain ''ţara'' (<small>prononciation roumaine :  </small>[ˈt͡sara]) qui signifie « terre » ou « pays »<ref>{{harvsp|id=Buot|texte=Buot, ''op. cit.''|p=20 à 22}}.</ref>. Le nom entier se lit comme le roumain ''trist în țară'', « triste dans le pays [natal] ». Il a également comme autres pseudonymes : S. Samyro (années 1910), [[anagramme]] partielle de « Samy Rosenstock », Tristan Ruia (dès 1913), Tr. Tzara (1913-1914), Tristan (été 1915)<ref name=":1">{{Lien web |titre=Tristan Tzara - Galerie d'art paris premier Expert galerie Art Africain Tribal galeries Primitif masque expertise statue dogon galerie d'art Paris African Art Gallery |url=http://www.african-paris.com/Tristan+Tzara-2.html |site=le site de l'African Art Gallery de Paris |consulté le=2023-07-03}}</ref>{{,}}<ref name=":3" />. Dix ans plus tard, {{citation|il adopte légalement son nouveau nom en 1925, après avoir déposé une demande auprès du ministère roumain de l'Intérieur. La prononciation française de son nom est devenue monnaie courante en Roumanie}}<ref name=":1" />.
 
Tristan Tzara ne déteste pas {{Citation|choquer le bourgeois}}. Il fait paraître dans diverses revues des poèmes comme ''Les Faubourgs'', où il évoque l'{{Citation|ouragan dévastateur de la folie}}, ou bien ''Doute'', qui insiste sur le rôle du hasard dans la création poétique : <blockquote>{{citation|J'ai sorti mon vieux rêve de sa boîte, comme tu prends un chapeau /
Ligne 98 :
Durant la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde guerre mondiale]], dénoncé par le journal [[antisémitisme|antisémite]] et [[collaboration (pays occupé)|collaborationniste]] ''[[Je suis partout]]'', il est poursuivi par le [[régime de Vichy]] et la [[Gestapo]]<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":5">{{Lien archive |titre=Tristan Tzara, radical, mondain et anticonformiste |horodatage archive=20080607172341 |url= http://www.marianne2.fr/Tristan-Tzara,-radical,-mondain-et-anticonformiste_a41229.html |site=Marianne 2 |date=13 January 2003 |consulté le=2023-06-22}}</ref>.
 
Il est « à [[Marseille]] fin 1940-début 1941, rejoignant le groupe d'[[Antifascisme|antifascistes]] et de réfugiés juifs qui, protégés par le diplomate américain [[Varian Fry]], cherchaient à fuir l'Europe occupée par les [[Nazisme|nazis]]. Parmi les personnes présentes figuraient le socialiste antitotalitaire [[Victor Serge]] , l'anthropologue [[Claude Lévi-Strauss]], le dramaturge [[Arthur Adamov]], le philosophe et poète [[René Daumal]], et plusieurs éminents [[Surréalisme|surréalistes]] : [[André Breton|Breton]], [[René Char|Char]] et [[Benjamin Péret]], ainsi que les artistes [[Max Ernst]], [[André Masson (artiste)|André Masson]], [[Wifredo Lam]], [[Jacques Hérold]], [[Victor Brauner]] et [[Óscar Domínguez|Oscar Domínguez]]. Au cours des mois passés ensemble, et avant que certains d'entre eux ne reçoivent l'autorisation de partir pour l'Amérique, ils inventent un nouveau [[jeu de cartes]] , sur lequel l'imagerie traditionnelle des cartes est remplacée par des symboles surréalistes »<ref name=":3dgmarse">{{Ouvrage |auteur1=Danièle Giraudy |titre=Le jeu de Marseille: autour d'André Breton et des surréalistes à Marseille en 1940–1941 |lieu=Marseille |éditeur=Alors Hors du Temps |passage=79}}.</ref>.
 
Les lois [[Shoah en Roumanie|antisémites roumaines]] le font déchoir de de ses droits de citoyen roumain, en 1942. Dans la Roumanie alliée de l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]] et antisémite (voir [[Histoire de la Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale]]), le régime d'[[Ion Antonescu]] ordonne aux librairies de ne pas vendre d'œuvres de Tzara et de 44 autres auteurs juifs roumains<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert Moses|nom1=Shapiro|titre=Why didn't the press shout ? American and international journalism during the Holocaust a collection of papers originally presented at an international conference sponsored by the Eli and Diana Zborowski Professorial chair in interdisciplinary Holocaust studies, Yeshiva University, october 1995|passage=404|éditeur=KTAV|date=2003|isbn=978-0-88125-775-5|consulté le=2023-06-22}}</ref>. Tzara trouve refuge dans différentes villes du [[Midi de la France]].
 
Il rejoint alors la Résistance dans le [[Maquis (résistance)|maquis]]<ref name=":34" />. Il collabore aux revues résistantes ''Confluences'', ''Les étoiles de Quercy'' et ''[[Les Lettres françaises|Les lettres françaises]]'' et devient délégué du Sud-Ouest du [[Comité national des écrivains]] »<ref name=":2">{{lien web |url= https://uoh.fr/document/07614c5d/d19f/4104/07614c5d-d19f-4104-bc72-bdb80053399d.pdf |titre=Tristan Tzara. D’une avant-garde à l’autre |page= 1 |format=pdf |consulté le=03/07/2023}}
</ref>. Il s'occupe également de l'émission culturelle de la radio clandestine des [[Forces françaises libres]]<ref name=":6">{{Lien web |langue=en |auteur=Susan Salas, Laura Wisner-Broyles |titre=Tristan Tzara Critical Essays (Poetry Criticism) |url=https://www.enotes.com/topics/tristan-tzara |site=eNotes |consulté le=2023-06-22}}</ref>. Il rejoint également la [[résistance (politique)|Résistance]] française. En [[Décembre 1944 (guerre mondiale)|décembre 1944]], cinq mois après la [[Libération de Paris]], il collabore à ''[[L'Éternelle Revue]]'', journal pro-communiste dirigé par le philosophe [[Jean-Paul Sartre]], à travers lequel Sartre diffuse l'image héroïque d'une France unie dans la résistance<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Susan Rubin|nom1=Suleiman|titre=Crises of memory and the second World War|passage=30-31|éditeur=Harvard University Press|date=2006|isbn=978-0-674-02206-5|consulté le=2023-06-22}}</ref>.
 
Tzara vit à [[Aix-en-Provence]] puis à [[Souillac]] (de décembre 1942 à août 1944) et finalement à [[Toulouse]]<ref name=":4" /> .  Son fils Christophe est alors résistant dans le nord de la France, ayant rejoint les ''[[Francs-tireurs et partisans|Francs-Tireurs et Partisans]]''<ref name=":5" />.
 
En 1945, sous le [[gouvernement provisoire de la République française]], il devient représentant de la région du Sud-Ouest à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] de Paris{{sfn|Livezeanu|p=246}}. Selon Irina Livezeanu, il {{citation|a aidé à récupérer dans le Sud des personnalités culturelles qui s'étaient associées à [[Régime de Vichy|Vichy]]}}{{sfn|Livezeanu|p=251}}.  En avril 1946, ses premiers poèmes, aux côtés de pièces similaires de [[André Breton|Breton]], [[Paul Éluard|Éluard]], [[Louis Aragon|Aragon]] et [[Salvador Dalí|Dalí]], font l'objet d'une émission de minuit sur [[Radio-Paris]]<ref>{{lien web |langue=en |url= https://content.time.com/time/subscriber/article/0,33009,852797,00.html |titre=Drop Everything, Drop Dado |site=[[Time (magazine)|Time]] |date= 8 April 1946 |consulté le=03/07/2023}}</ref>.
Ligne 111 :
Après la guerre, Tristan Tzara acquiert la [[nationalité française]] le {{date-|12 avril 1947}}<ref>{{Lien web |titre=Décret du 12 avril 1947 portant naturalisation |url={{Gallica |id=bpt6k1566539g/f37 |url seulement=oui}} |site=[[Gallica]] |périodique={{JORF}} |lieu=Paris |date=20 avril 1947 |consulté le=4 mars 2021 |page=3769 }}.</ref>.
 
Lors de la [[Insurrection de Budapest|Révolution hongroise de 1956]], quand les [[Armée rouge|troupes soviétiques]] marchent sur [[Budapest]], il prend ses distances avec le [[Parti communiste français]], dont il est alors membre depuis 1947. « En 1960, il fait partie des intellectuels qui protestent contre les actions françaises pendant la [[guerre d'Algérie]] »<ref name=":3laduras">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Laure Adler]] |titre=Marguerite Duras: A Life |lieu=Chicago |éditeur=[[University of Chicago Press]] |année=2000 |passage=233-234 |isbn=0-226-00758-8}}.</ref>.
 
Il se retire de la vie publique, se consacrant à la recherche de l'œuvre du poète du {{XVe siècle}} [[François Villon]]<ref>{{Lien web |langue=ro-RO |titre=ISTORIE LITERARA. François BUOT, Tristan Tzara. Omul care a pus la cale revolutia Dada |url= https://www.observatorcultural.ro/articol/istorie-literara-francois-buot-tristan-tzara-omul-care-a-pus-la-cale-revolutia-dada/ |site=Observator Cultural |consulté le=2023-06-22}}</ref>,  et, comme son confrère surréaliste [[Michel Leiris]], à la promotion de l'[[art premier|art primitif]] et [[Art africain traditionnel|africain]], qu'il collectionne depuis des années<ref name=":5" />.  
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_Tzara ».