« Hermès » : différence entre les versions

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Dans la [[religion grecque antique]], '''Hermès''' ({{grec ancien|Ἑρμῆς|Hermễs}} en [[grec ancien|grec]], {{grec ancien|Ἑρμᾶς|Hermãs}} en [[dorien]]) est une des [[divinités olympiennes|divinités de l'Olympe]]. Il est le messager des dieux, principalement de [[Zeus]], au même titre qu'[[Iris (mythologie)|Iris]], et leur intermédiaire auprès des hommes et il aime le sex.
 
Donneur de la chance, inventeur des poids et des mesures, gardien des routes et carrefours, il est le dieu des voyageurs, des bergers, des commerçants, des voleurs et des orateurs. Il conduit les âmes aux [[Enfers grecs|Enfers]]<ref>{{Harvnb|Lucien de Samosate|2015|id=Lucien de Samosate|p=201}}.</ref>.
 
Il tient une place importante dans la [[mythologie grecque]] en intervenant dans de nombreux mythes. Son équivalent latin est [[Mercure (mythologie)|Mercure]].
 
== Étymologie ==
Le nom d'Hermès ''Hermeíãs'' d'où ionien-attique ''Hermễs'' semble attesté dans les tablettes mycéennes. L'absence d'étymologie sûre a suggéré que le dieu pouvait être une divinité préhellénique ou empruntée, mais aucune de ces hypothèses n'a conduit quelque part<ref>[[Jean Haudry]], ''Le feu dans la tradition indo-européenne'', Archè, Milan, 2016 {{ISBN|978-8872523438}}, {{p.|460-461}}.</ref>.
 
Néanmoins, Felice Vinci et Arduino Maiuri rapprochent son nom du terme [[sanskrit]] ''gharmah'', « chaleur », dont la racine se retrouve dans l'adjectif grec ''[[wikt:θερμός#grc|θερμός]]'', « chaud », « ardent » (ainsi que dans l'[[arménien]] ''jerm''). Selon eux, il est raisonnable de supposer qu'un ancien dieu du feu se cache derrière ses traits<ref name="Vinci2022">{{en}} Felice Vinci et Arduino Maiuri, [https://www.athensjournals.gr/mediterranean/2022-8-2-2-Vinci.pdf A Proposal upon the Figure of Hermes as an Ancient God of Fire (According to the Homeric Hymn to Hermes)], ''Athens Journal of Mediterranean Studies'', Volume 8, Numéro 2, avril 2022, pages 107-116.</ref>
 
== Origine ==
Selon [[Jean Haudry]], son origine lunaire « largement estompée » est néanmoins révélée par le jour de sa naissance : le quatrième jour du mois qui commence après les trois jours de la nouvelle lune<ref name="Haudry_pages25à36">[[Jean Haudry]], ''Le mariage du dieu Lune'', Baltistica XXXVI, 2001, {{p.|25-36}}.</ref>. Pour Ernst Siecke, Hermès est un ancien dieu lune [[Indo-Européens|indo-européen]]<ref>{{de}} Ernst Siecke, ''Hermes der Mondgott. Studien zur Aufhellung der Gestalt dieses Gottes'', (Mythologische Bibliothek, II. Band, Heft 1), Leipzig, J. C. Hinrichs, 1908.</ref>. Son qualificatif d'{{grec ancien|Ἀργειφόντης|Argeiphóntês}} peut être interprété comme celui « qui gonfle dans la clarté », une désignation de la lune dans sa phase ascendante<ref name="Haudry_3pages">Jean Haudry, 2016, p.467-468 et p.478.</ref>. Il est lié à la déesse lunaire [[Hécate]].
 
Des éléments importants de sa légende suggèrent d'identifier Hermès à un ancien « Feu divin »<ref name="Haudry_pages467etsuivantes">Jean Haudry, 2016, p.467 et suiv.</ref>{{,}}<ref name="Vinci2022"/> : comme [[Héphaïstos]] et [[Prométhée]], il est présenté comme l'inventeur de l'allumage du feu par frottement<ref>« En regard du feu démiurgique d'Héphaistos, celui d'Hermès semble quelque feu follet. Sans doute est-ce aussi un feu qui cuit la viande et que le héraut a charge d'allumer. Mais ce feu alimentaire, la métis d'Hermès le fait jaillir du mouvement rapide de deux pièces de bois, elle l'invente dans la nuit, au retour d'une course entre brousse et cultures. Et à peine s'en est-elle servi qu'elle imagine d'en faire disparaître les traces. C'est un feu mobile, comme Hermès, un feu engendré sexuellement, comme le dieu de Cylène » in M. Detienne & J.P. Vernant, ''Les ruses de l'intelligence, la métis des Grecs'', Paris, 1974, p. 263-264.</ref>{{,}}<ref name="Vinci2022"/>. Son association avec [[Hestia]], la divinité du feu sacré et du foyer, est caractéristique du couple contrasté entre feu mobile et foyer fixe<ref name="Massetti2020">Laura Massetti, [https://www.academia.edu/51224477/_Hermes_and_Hestia_Revisited_Hermes_%E1%BC%80%CE%BA%CE%AC%CE%BA%CE%B7%CF%84%CE%B1_and_the_Funerary_Fire “Hermes and Hestia Revisited”: Hermes ἀκάκητα and the Funerary Fire], ''Proceedings of the 31st Annual Indo-European Conference''. 8 et 9 novembre 2019, Buske, 2020, p. 197-214.</ref>{{,}}<ref name="Vinci2022"/>. Hermès représente le feu ouvert, allumé dans les bivouacs par ceux qui voyagent, travaillent ou errent la nuit, tels les bergers, les marchands, les voyageurs et les voleurs, soit, tous ceux qui dans la Grèce antique le considéraient comme leur dieu tutélaire<ref name="Vinci2022"/>. Le feu des bûchers sur lesquels les corps des morts étaient brûlés explique également sa fonction de dieu psychopompe, qui conduit les âmes des morts vers l'au-delà (Od. XXIV, 1-10)<ref name="Vinci2022"/>. Son caractère phallique est étroitement lié à sa nature de « Feu divin »<ref>Samson Eitrem, Article Hermes, Wissowa, VIII-I, 1913, {{p.|778-779}}.</ref>.
 
Pour Felice Vinci et Arduino Maiuri, il est même possible d'identifier le pendant originel d'Hermès dans le monde romain : il ne s'agirait pas de [[Mercure (mythologie)|Mercure]], mais de l'ancien dieu [[Terminus (mythologie)|Terminus]], dont la dimension originelle liée au feu s'est progressivement estompée au fil des siècles, comme cela s'est produit aussi pour Hermès<ref name="Vinci2022"/>.
 
== Mythe antique ==
=== Jeunesse ===
Selon la légende, il est le fils de [[Zeus]] et de [[Maïa (Pléiade)|Maïa]], qui, fille du Titan [[Atlas (mythologie)|Atlas]], est une immortelle mais n'est pas une déesse<ref>{{Harvnb|Lucien de Samosate|2015|id=Lucien de Samosate|p=278}}.</ref>{{,}}<ref>{{HomOdy}}, XIV, 435 ; {{HésThé}}, p. 938-939 ; {{Hymnes homériques}} : ''à Hermès I'', 1-5 et II, 1-6.</ref>. Il naît un matin dans une caverne du [[mont Cyllène]] en [[Arcadie]]<ref>{{Harvnb|Lucien de Samosate|2015|id=Lucien de Samosate|p=302}}.</ref> « pour être le tourment des hommes mortels et des dieux immortels<ref>''Hymne à Hermès I'', p. 160-161. Extrait de la traduction de Jean Humbert pour les Belles Lettres, 1936.</ref> ». Selon le premier ''[[Hymnes homériques|Hymne homérique]]'' qui lui est consacré, il bondit de son berceau quelques instants seulement après sa naissance et se met en quête du troupeau d'[[Apollon]]<ref>''Hymne à Hermès I'', 20-23.</ref>. Sur son chemin, il rencontre une [[testudines|tortue]] qu'il tue ; de la [[carapace de tortue|carapace]], il fabrique une [[lyre]] sur laquelle il célèbre sa propre naissance ainsi que la demeure de sa mère<ref>''Hymne à Hermès I'', 16 et 24-61.</ref>. Quelque temps plus tard, il invente la [[flûte de Pan]] ou syrinx<ref>''Hymne à Hermès I'', 511-512.</ref>. Il gagne le soir même la [[Nome de Piérie|Piérie]] où paissent les troupeaux divins<ref>''Hymne à Hermès I'', p. 68-70.</ref>. Il dérobe cinquante bœufs à son demi-frère [[Apollon]], soit la moitié d'une [[hécatombe]]<ref>''Hymne à Hermès I'', p. 73-74.</ref>. En cherchant à faire cuire deux des animaux, il découvre l'art de faire le feu en frottant des morceaux de bois l'un contre l'autre<ref>''Hymne à Hermès I'', 108-111.</ref>, puis consacre la viande aux douze dieux. Lui-même s'abstient de toucher au sacrifice. Après avoir dispersé les cendres, il retourne chez sa mère à laquelle il annonce avec assurance son intention d'embrasser le meilleur des métiers, c'est-à-dire celui de voleur<ref>''Hymne à Hermès I'', p. 162-181.</ref>.
 
Quand Apollon découvre son voleur, Hermès commence par prétendre être un nouveau-né sans malice, proposant même de jurer de son innocence sur la tête de Zeus<ref>''Hymne à Hermès I'', p. 261-277.</ref>. Le dieu archer n'est pas dupe et veut saisir son demi-frère par le bras quand Hermès l'arrête par un éternuement. L'affaire est finalement portée devant Zeus. De nouveau, Hermès proteste de son innocence. Amusé par la précocité de son fils, le roi des dieux ordonne la réconciliation ; Hermès devra lui révéler l'endroit où il a caché le troupeau<ref>''Hymne à Hermès I'', 389-396.</ref>. Il devra aussi charmer son frère en jouant de la [[lyre]], puis lui donner l'instrument ; Apollon lui accorde en échange une baguette d'or, le futur [[caducée]]<ref>''Hymne à Hermès I'', p. 528-532.</ref>, et le don de prophétie mineure par le biais de l'oracle des [[Thries]] (femmes-[[abeille]]s)<ref>''Hymne à Hermès I'', 550-566.</ref>.
 
Selon [[Pausanias le Périégète|Pausanias]], il est élevé par [[Acacos]], fils de [[Lycaon (Arcadie)|Lycaon]], par ailleurs fondateur d'[[Acacésion]] en [[Arcadie]], d'où son [[épiclèse (Antiquité)|épiclèse]] d'« Acacésien ».
 
=== Amours et descendance ===
Il apparaît souvent sous les traits d'un jeune homme « à sa première barbe, dans le charme de cet âge »<ref>''Odyssée'', X, 278. Extrait de la traduction de [[Philippe Jaccottet]].</ref>. Il se plaît en la compagnie des [[Charites]] et des [[Heures (mythologie grecque)|Heures]]. Devant le spectacle d'[[Arès]] et d'[[Aphrodite]] faits prisonniers par [[Héphaïstos]], il s'exclame que lui aussi aimerait dormir dans les bras de la déesse, fût-ce au prix de trois fois plus de chaînes.
 
Avec Aphrodite justement, Hermès engendre [[Hermaphrodite]], divinité bisexuée, mais aussi [[Éros]] dans les traditions plus tardives<ref>{{CicNat}}, III, p. 23.</ref>. Il est, selon les auteurs, le père de dieux rustiques à la sexualité débridée tels [[Pan (mythologie)|Pan]], son fils par « la fille de Dryops » (''[[Hymnes homériques|Hymne homérique à Pan]]'') ou par la nymphe [[Thymbris]] ou [[Hybris]] ([[pseudo-Apollodore]]), ou par la nymphe Pénélope (les ''[[Dionysiaques]]''), voire par [[Pénélope]], femme d'Ulysse (divers récits post-homériques) ; comme Pan ou comme le dieu phallique [[Priape]], parfois également donné pour son fils ([[Caius Julius Hyginus|Hygin]], ''Fables''), il est d'ailleurs souvent représenté sexe dressé (il aime la beauté humaine) et ses amours sont aussi bien féminines ([[nymphe]]s) que masculines ([[Dioscures|Pollux]], frère jumeau de Castor et archétype du guerrier valeureux, ou le bel Anthéos d'Assessos par exemple). La tradition hésiodique lui prête des amours avec la nymphe-déesse [[Calypso]], rencontrée par [[Ulysse]] dans l’''Odyssée'', qui le rend père du peuple des Céphalléniens ([[Hésiode]], ''[[Catalogue des femmes]]''{{Référence incomplète}}). On le range également volontiers parmi les prétendants de [[Perséphone]] et divers chants des ''Dionysiaques'' (notamment le chant VI) lui reconnaissent pour épouse [[Péitho]], la déesse de la Persuasion. [[Pindare]], enfin, lui attribue la paternité d'une fille, la déesse messagère ''[[Angélia]]'' ou ''La Renommée'', sans toutefois indiquer le nom de la mère de cette dernière<ref>Pindare, ''Olympiques'', Ode VIII, vers 106-107.</ref>.
 
Hermès est également le père d'amants mythologiques célèbres, comme [[Abdère (mythologie)|Abdère]] (amant d'[[Héraclès]]) ou [[Daphnis]] (de Pan ou Apollon).
 
[[Apémosyne]] a été violée par Hermès.
 
Parmi ses autres enfants, on compte notamment :
[[Fichier:Hermes Ingenui Pio-Clementino Inv544.jpg|vignette|Hermès ''Ingenui'', copie romaine d'un original grec du {{-s-|V}}, [[musée Pio-Clementino]], [[Vatican]].]]
* [[Autolycos (mythologie)|Autolycos]] avec [[Chioné fille de Dédalion|Chioné]] ;
* [[Céryx]] ;
* [[Échion fils d'Hermès|Échion]], son jumeau [[Eurytos fils d'Hermès|Eurytos]] et [[Éthalidès]], trois [[argonautes]] ;
* [[Eudore (Iliade)|Eudore]] ;
* les [[satyres]], avec la nymphe [[Apémosyne]] ;
* [[Palaestra (mythologie)|Palaestra]]<ref>[[Philostrate de Lemnos|Philostratus l'Ancien]], ''Images'', 2. 32 (transl. Arthur Fairbanks, 1931).</ref>.
 
== Fonctions ==
=== Messager des dieux ===
[[Fichier:Hermes Psykhopompos Staatliche Antikensammlungen 2797 n1.jpg|vignette|Hermès [[psychopompe]]. [[Lécythe]] du Peintre de la Phiale, vers 450 av. J.-C., [[Staatliche Antikensammlungen]] de [[Munich]].]]
 
Sa fonction de dieu messager et accompagnateur a été préfigurée par sa fonction pastorale dont est resté encore plus proche son fils [[Pan]]<ref>Jacqueline Duchemin, ''La houlette et la lyre I: Hermès et Apollon, recherche sur les origines pastorales de la poésie'', Paris, les Belles lettres , 1960, p. 226 et p. 233 et suiv.</ref>.
 
Lors de la [[guerre de Troie]], il prend parti pour les [[Achéens]] mais ne participe guère à la bataille. Cependant il se retrouve face à Léto mère d'Apollon et d'Artémis mais refuse de la combattre. Il se contente d'être le messager et l'interprète (on rapproche son nom du mot {{grec ancien|ἑρμηνεύς|hermêneús}}, « interprète ») de Zeus. Ainsi, il guide au [[Mont Ida (Troade)|mont Ida]] Aphrodite, [[Athéna]] et [[Héra]] qui concourent pour la pomme d'or, afin de les soumettre au jugement de [[Pâris]]. Il escorte [[Priam]], venu chercher le corps d'[[Hector]], dans le camp grec ; il avertit (sans succès) [[Égisthe]] de ne pas tuer [[Agamemnon]] ; il transmet à [[Calypso]] l'ordre de libérer [[Ulysse]]. Après la guerre, c'est lui qui amène [[Hélène (mythologie)|Hélène]] en [[Égypte]].
 
De même, c'est lui qui, d'après le [[pseudo-Apollodore]], devant enlever [[Io (mythologie)|Io]] sur demande de Zeus, tue [[Argos (Panoptès)|Argos]] aux cent yeux, placé en surveillance par Héra, d'où son épiclèse d'« Argiphonte » ({{grec ancien|Ἀργειφόντης|Argeiphóntês}}, « tueur d'Argos ») — l'interprétation de cette épithète est pourtant sujette à caution : la légende d'Argos est probablement postérieure à [[Homère]], qui emploie déjà cette épiclèse ; une autre interprétation traduit par « à la lumière blanche, éblouissant ». Guide des héros tout comme [[Athéna]], il conduit [[Persée]] dans sa quête de [[Méduse (mythologie)|Méduse]] et guide [[Héraclès]] dans les [[Enfers grecs|Enfers]].
 
Conducteur des âmes vers [[Hadès]], d'où son épithète de {{grec ancien|Πομπαῖος|Pompaĩos}}, puis plus tard « [[Psychopompe]] » (en [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|Ψυχοπομπός|Psukhopompós}}). À la fin de ''l'Odyssée'', on le voit ainsi conduisant les âmes des prétendants dans le [[pré de l'Asphodèle]]. L'hymne orphique consacré à l'Hermès souterrain, chthonien ou infernal, le dit fils de [[Dionysos]] et d'[[Aphrodite]]<ref>''Hymnes orphiques'', 57.</ref>. Il le qualifie également de « maître des morts »<ref name="Haudry_page470">Jean Haudry, 2016, {{p.|470}}.</ref>.
 
Cette fonction de messager, de convoyeur et de héraut ne doit rien à ses origines pastorales, mais est typique des Feux divins : c'est celle du feu sacrificiel qui relie les dieux et les hommes. Cette fonction est également une des fonctions principales d'[[Agni (dieu)|Agni]], la divinité védique, seigneur du feu sacrificiel et du foyer<ref name="Haudry_page468">Jean Haudry, 2016, {{p.|468}}.</ref>.
 
=== Statut social ===
Il est qualifié de ''(w)ánax'' « roi », de ''despótēs'' « maître de maison ». Comme [[Janus (mythologie)|Janus]] et d'autres Feux divins, il partage le statut et les prestiges du maître du foyer où il brûle<ref name="Haudry_page469">Jean Haudry, 2016, {{p.|469}}.</ref>.
 
Mais, extension inverse, il est le dieu des serviteurs. Dans ''[[Prométhée enchaîné]]'', [[Prométhée]] le qualifié de « valet », de « serviteur », qualifications qui sont en accord avec la fête des ''[[Hermaia]]'' au cours de laquelle les maîtres servent leurs serviteurs. C'est un dieu populaire qui sert les petites gens et dont le pilier se trouve sur les lieux de leur travail et de leurs divertissements<ref>Gérard Siebert, « Hermes », ''Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae'', vol. IV I, Zurich and Munich, 1990, p. 285-387.</ref>.
 
=== Inventeur ===
Il est l'inventeur de la production du feu par frottement. Ce faisant, il donne le feu aux hommes, fonction comparable à celle de Prométhée<ref>{{en}} William D. Furley, ''Studies in the Use of Fire in Ancient Greek Religion'', Ayer Co Pub, 1981, p. 39.</ref>.
 
Il est aussi l'inventeur de la [[cithare]] qu'il donne à Apollon. Ensuite, il invente la [[flûte de Pan]] qui reflète ses origines pastorales<ref name="Haudry_page472">Jean Haudry, 2016, {{p.|472}}.</ref>.
 
== Nature ==
Il est, parmi les dieux grecs, le plus proche des hommes et le plus bienveillant à leur égard : il leur donne l'[[écriture]], la [[danse]], les poids et mesures, la flûte et la lyre, le moyen de produire une étincelle lorsque le feu s'est éteint. [[Aristophane]] dit de lui que « c'est le plus humain et le plus libéral des dieux »<ref>Aristophane, ''Paix'', 393, trad. Van Daele, CUF.</ref>. C'est Hermès qui a fait don de parole à [[Pandore]] la première femme et qui a présenté Pandore aux hommes. Il réunit en lui la triade de la pensée de la parole et de l'action. Dieu de la parole, de la voix qui est liée à sa fonction de héraut et qui justifie l'usage de lui réserver la langue des victimes sacrificielles, il est celui qui donne la connaissance : « nous demandons la connaissance, don d'Hermès »<ref>Callimaque, frag. 82 a.</ref>. On lui attribue l'invention des mathématiques et de l'astronomie.
 
Néanmoins, contrairement à [[Dionysos]] « philanthrope », il est dit ''philandros'' : les hommes (''ándres'') qu'il favorise sont ses compagnons ou plutôt ses complices, ceux qui réussissent par chance, habileté ou malhonnêteté<ref name="Haudry_page465">Jean Haudry, 2016, p.465.</ref>. Le vol des vaches d'Apollon lui a valu le titre de « Prince des voleurs » et il existe un culte d'Hermès ''kléptēs'' « voleur » à [[Chios]] comme à [[Samos]]. Cette activité se concilie avec son caractère nocturne et son premier hymne homérique le décrit comme un « brigand » et comme un « Ravisseur de bœufs ». Autant de qualités qui s'accordent aux origines pastorales d'Hermès à travers la pratique traditionnelle de la razzia et autant de points communs avec le dieu védique [[Rudra]] dont il partage les mêmes liens avec le feu. Dans les deux cas, elles sont liées au paradoxe traditionnel du feu qui se voit mieux dans l'obscurité<ref>Jean Haudry, 2016, p. 475-476.</ref>.
 
Il est avant tout la personnification de l'ingéniosité, de la [[mètis (Grèce antique)|mètis]] (intelligence rusée) et de la chance. Le mot « coup de chance », lorsqu'un bienfait arrive inopinément, se dit en [[grec ancien]] {{grec ancien|Ἑρμαιον|hermaíon}}) et évoque le dieu également. Dans ses ''[[Les Caractères (Théophraste)|Caractères]]'', le philosophe [[Théophraste]] rapporte ce proverbe antique : {{grec ancien|Ἑρμῆς κοινός}}<ref>''[[Les Caractères (Théophraste)|Les Caractères]]'' ({{XXX}} ''Le Cupide'').</ref>, « Hermès est à tout le monde », qui signifie que le dieu est loué pour avoir apporté la bonne fortune, le bon hasard<ref>{{Harvsp|Pellegrin|2014|p=2709}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvnb|2015|id=Lucien de Samosate|Lucien de Samosate|p=1036}}.</ref>. Il est qualifié de ''kunánkhēs'' et de ''kandaúlēs'' « étrangleur du chien », « qui triomphe de la malchance »<ref>Jean Haudry, 2016, p. 473.</ref>.
 
=== Épithètes et attributs ===
[[Fichier:Achilles embassy Louvre G264 n3.jpg|vignette|Hermès portant un [[pétase]]. Coupe attique [[Céramique à figures rouges|à figures rouges]], c. 480–470 {{av JC}} [[Vulci]].]]
 
* Ses attributs : le [[pétase]] (chapeau rond) ailé, le [[caducée]], les [[Talaria|sandales ailées]] ([[Grec ancien|grec]] {{grec ancien|πέδιλα}} / {{Lang|grc-Latn|''pedila''}}, [[latin]] ''talaria'') et la bourse d'argent.
* Ses animaux favoris : le coq<ref>{{Harvnb|Lucien de Samosate|2015|id=Lucien de Samosate|p=271}}.</ref>, le [[bélier]], la [[tortue]].
* [[Épiclèse (Antiquité)|Épiclèse]]s :
** Son qualificatif principal Argiphonte ({{grec ancien|Ἀργειφόντης}} / {{Lang|grc-Latn|''Argeiphóntês''}}) se laisse interpréter comme celui « qui brille de blancheur »<ref>{{en}} Laura Massetti, [https://www.universiteitleiden.nl/binaries/content/assets/geesteswetenschappen/lucl/ciel_laura_massetti.pdf Ἀργεϊφόντης: Etymology, Meaning and Myth], Harvard Center for Hellenic Studies / University of Oxford</ref> ou encore celui « qui gonfle dans la clarté », une dénomination de l'astre lunaire dans sa phase ascendante<ref>Jean Haudry, 2016, p.467-468.</ref> ;
** ''κρατύς'' est une épithète d'Hermès communément attestée dans la formule ''κρατὺς Ἀργεϊφόντης''. ''κρατύς'' signifie « puissant, supérieur » : ce sens se marie bien avec ''Ἀργεϊφόντης'' « brillant avec éclat »<ref>{{en}} Laura Massetti, [https://www.cambridge.org/core/journals/classical-quarterly/article/comparative-lens-on-meaning-etymology-and-phraseology/8BC1D4868E468BCD5BEAF8A12A3E466D A Comparative Lens on Κρατυσ Αργεϊφοντησ: Meaning, Etymology and Phraseology], ''The Classical Quarterly'', Volume 72 , Numéro 2 , 5 décembre 2022, pp. 459 - 468, doi.org/10.1017/S0009838822000568</ref>.
** Acacésien ({{grec ancien|Ἀκακήσιος}} / {{Lang|grc-Latn|''Akakếsios''}}), dont la glose varie entre « bienveillant » et « intelligent », un qualificatif qu'il partage avec [[Prométhée]]<ref>Jean Haudry, 2016, {{p.|463}}.</ref>. Laura Massetti explique toutefois l'épithète {{grec ancien|ἀκάκητα}} par la racine indo-européenne ''*kenk-'' « sécher/brûler (?) », qui sous-tend plusieurs termes pour « faim, avoir faim », ainsi que certains mots signifiant « sec/brûlant », par ex. , {{grec ancien|κάγκανος}} 'sec'. {{grec ancien|ἀκάκητα}} aurait signifié à l'origine « tout sécher/brûler »* ou, peut-être, « très affamé », puisque la faim est traditionnellement associée à la brûlure, par exemple, {{grec ancien|αἶθοψ λιµός}} « faim brûlante ». Une épithète de ce genre convient parfaitement, selon elle, à la fois à Hermès et à Prométhée, qui partagent une association avec le feu, le vol et le sacrifice, trois composantes des divinités du feu<ref>{{en}} Laura Massetti, [https://www.ertegun.ox.ac.uk/sites/default/files/ertegun/documents/media/massetti.pdf Young and Hungry: ἀκάκητα and the Gk. avatars of the IE Fire-god], Harvard Center for Hellenic Studies, Washington D.C. / University of Copenhagen.</ref>.
** Chtonien ({{grec ancien|Χθόνιος}} / {{Lang|grc-Latn|''Chthónios''}}) ;
** [[Psychopompe]] ({{grec ancien|Ψυχοπομπός}} / ''Psukhopompós'') ;
** ''phutálmios'' « qui fait pousser » atteste sa fonction fécondante illustrée par les épis figurant sur les monnaies le représentant. Il fait croître le bétail.
* [[Épithète homérique|Épithètes]] :
** « à la houlette d'or » ({{grec ancien|Χρυσόρραπις}} / {{Lang|grc-Latn|''Khrusórrapis''}}).
 
== Culte ==
[[Fichier:NAMA Stèle hermaïque Onasos.jpg|vignette|upright 0.6|Stèle hermaïque en pierre, 129-138, [[Musée national archéologique d'Athènes]].]]
 
=== Les hermès ===
{{Article détaillé|Hermès (sculpture)}}
La forme la plus ancienne de son culte s'adressait à ses représentations dites ''hermai'', en [[Arcadie]] ou en [[Attique]], sous la forme de colonnes de pierre quadrangulaires surmontées d'une tête barbue, pourvue éventuellement d'un [[phallus]] et souvent accompagnées d'une inscription. Ces [[Hermès (sculpture)|hermès]] se trouvaient au bord des routes, sur les frontières, aux croisements, aux portes des villes et des maisons, mais également sur les places, dans les gymnases, les bibliothèques, les sanctuaires. Ils constituent la base de son culte<ref name="Haudry_pages465à466">Jean Haudry, 2016, p. 465-466.</ref>.
 
Il était de coutume de placer des empilements de pierres en son honneur aux carrefours : chaque voyageur ajoutait une pierre à l'édifice. Ces tas de pierres ont été peu à peu supplantés par des bornes en pierre de forme phallique placées le long des routes, pour aboutir à la forme équarrie et quadrangulaire des ''[[Hermès (sculpture)|hermès]]'', surmontés de la tête du dieu et portant, en leur centre et en relief, ses attributs virils (voir le scandale de la mutilation des Hermès, [[Hermocopides]], auquel fut mêlé [[Alcibiade]]).
 
Les ''hermai'' recevaient des couronnes, des onctions, différents dons comme de la monnaie, des fruits, des épis, des gâteaux, des victimes animales. Quelques-uns de ces ''hermai'' sont janiformes, présentent une tête féminine et une tête masculine. D'autres associent deux têtes masculines, l'une imberbe et l'autre barbue. Certaines sont tricéphales, d'autres quadricéphales<ref name="Haudry_pages465à466" />.
 
Toute rencontre, tout événement, tout accident imprévu sur une route est appelé « don d'Hermès » (en grec {{grec ancien|ἕρμαιον|hermaion}} qui désigne aussi notre coup de chance).
 
=== Culte public ===
[[Fichier:Hermes crioforo.jpg|vignette|[[Kriophoros]] Hermes qui porte le bélier, copie romaine tardive d'un original grec du {{-s-|V}} [[Musée Barracco]], Rome.]]
En dehors de ces hermès, le dieu n'a pas d'autres sanctuaires : « pas un seul grand temple, pas une ville où le dieu règne en maître incontesté dans une demeure centrale »<ref>Jeanine J. Orgogozo, [http://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1949_num_136_2_5683 L'Hermès des Achéens (deuxième et dernier article)], Revue de l'histoire des religions, Année 1949, 136-2-3, p. 139-179.</ref>.
 
Ainsi, bien qu'il soit un dieu très populaire, son culte public est peu développé. Plusieurs régions de la Grèce, au premier chef l'[[Argolide]], intègrent dans leur calendrier un mois qui lui est dédié, {{grec ancien|Ἕρμαιος}} / {{Lang|grc-Latn|''Hermaios''}} (mi-octobre à mi-novembre). Il semble avoir été associé à une fête des morts. Dans une symbolique similaire, un sacrifice lui est offert, toujours à [[Argos (ville)|Argos]], le trentième jour suivant des funérailles. À [[Athènes]], au troisième jour des [[Anthestéries]], une offrande de gruau de graines est consacrée à Hermès [[chthonien]]. Ce rapport à la mort est lié au cycle du sommeil sur lequel il exerce une influence, notamment sur les rêves. Alors que pour la plupart la mort est un sommeil, Hermès éveille les siens pour une survie consciente. Cet éveil ouvre aux initiés la « voie » ''hodós'' des dieux. Ce rôle sera probablement l'origine du lien entre Hermès et la littérature ésotérique dite « hermétique »<ref>Jean Haudry, 2016, p. 476-477.</ref>.
 
Il est célébré sous le nom de Kadmilos au [[sanctuaire des Grands Dieux de Samothrace]] comme le compagnon d'Axieros-[[Déméter]], la Grande Mère{{refnec}}.
 
Hermès, messager des dieux était le patron protecteur des [[Céryces]], hérauts officiels qui portaient le [[caducée]] comme lui<ref>''[[Encyclopædia Britannica]]'', 2012 {{lire en ligne|lien=http://www.britannica.com/EBchecked/topic/315587/keryx|langue=en}}.</ref>. Hermès est, avec [[Héraclès]], le patron des [[gymnase (Grèce antique)|gymnases]] et [[palestre]]s, où son buste est toujours présent. Il protège donc les sportifs et est le fondateur des concours de [[lutte]] (sa fille [[Palaestra (mythologie)|Palaestra]] est d'ailleurs tout à la fois l'inventrice de ce sport et sa déesse). C'est donc le dieu du commerce, des voyageurs et des voleurs, des pasteurs et de leurs troupeaux, ainsi que des orateurs ou des prostituées<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les Dieux de l'Olympe: Hermès|url=http://www.greceantique.net/hermes.php|site=www.greceantique.net|consulté le=2018-06-12}}.</ref>.
 
Sa victime préférée est le [[bélier]] et il est souvent représenté en portant un, c'est l'Hermès ''criophore'', figure typique de ses origines pastorales. Comme offrande, il apprécie beaucoup la pâtisserie, affinité commune qu'il partage avec [[Vesta]]<ref>Samson Eitrem, Article Hermes, Wissowa, VIII-I, 1913, p. 763.</ref>. Comme dieu des orateurs, ses offrandes préférées sont le lait mêlé de miel et les langues d'animaux.
 
== Correspondances et postérité ==
Dans la [[Rome antique]], Hermès est assimilé au dieu romain [[Mercure (mythologie)|Mercure]].
 
Il correspond à ''Sarmis'' ou ''Armis'' chez les [[Daces]]<ref>{{Lien brisé |url= http://www.istoria-romanilor.com/sarmis-si-hermes-un-rege-legendar-dac-intemeietor-al-sarmisegetuzei/2016/07/16|titre=SARMIS ȘI HERMES. UN REGE LEGENDAR DAC INTEMEIETOR AL SARMI(SE)GETUZEI|site=www.gk.ro|auteur=|date=16/07/2016|consulté le=22/08/2016}}.</ref>, ''Armes'' chez les [[Scythes]] et ''[[Sarruma]]'' en Anatolie
<ref>{{Lien web|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1955_num_148_1_7039?_Prescripts_Search_tabs1=standard&|titre=Divinité lunaire d'Anatolie|site=[[persee.fr]]|auteur=Emmanuel Laroche|date=|consulté le=6 mai 2011}}.</ref>.
 
=== Les trois Hermès ===
Vers la fin de l'Antiquité, notamment dans l'Égypte hellénisée, Hermès est assimilé à [[Thot]] (nom grec — le nom égyptien était ''Djehuty''), le dieu des savoirs cachés. Il devient ainsi l'auteur mythique, sous le nom d'Hermès trois fois le plus grand, ou trismégistos, ou [[Hermès Trismégiste]], d'une véritable bibliothèque [[ésotérisme|ésotérique]] qui nourrit par la suite, notamment, les travaux des [[Alchimie|alchimistes]] du [[Moyen Âge]].
 
{{citation|La généalogie la plus classique d'Hermès à l'époque hellénistique fut élaborée au IIIe ou IIe siècle avant Jésus-Christ. Elle fait commencer la série des Hermès par [[Thot]], qui grava sa science sur des stèles et la cacha. Son fils fut Agathodémon… Le fils d'Agathodémon est le deuxième Hermès, c'est lui que plus tard, au {{s-|II}}, on appelle souvent [[Hermès Trismégiste|Trismégiste]]… Et le fils du Trismégiste est Tat}} ([[Antoine Faivre]])<ref>Antoine Faivre, ''D'Hermès-Mercure à Hermès Trismégiste'', in ''Présence d'Hermès Trismégiste'', Albin Michel, coll. ''Cahiers de l'hermétisme'', 1988, {{p.}}28. {{refinc}}.</ref>.
 
Pour [[André-Jean Festugière]], la tradition « hermétique » n'a utilisé le nom d'Hermès que comme un prête-nom pour contenter le besoin de révélation propre à l'époque hellénistique<ref>André-Jean Festugière, ''La Révélation d’Hermès Trismégiste'', Paris, Les Belles Lettres, 3. vol. p. 355.</ref>.
 
== Dans les arts et la culture populaire ==
[[Fichier:Mercure_by_Corneille_van_Clève.jpg|vignette|upright|Statue d'Hermès dans les jardins de [[Château de Versailles|Versailles]].]]
 
=== Littérature ===
 
==== Bande dessinée ====
* Hermès fait partie des [[Liste des dieux cités dans Astérix|nombreux dieux cités]] dans la série ''[[Astérix]]''.
* Hermès apparait dans plusieurs album de ''[[La Sagesse des mythes]]''.
* ''Hermès Conditionné'' est un album paru en 2021 dans ''[[Les Petits Mythos]]''.
 
==== Roman ====
Dans l'antiquité, Hermès apparait avec humour et dérision dans les ''[[Dialogues des morts (Lucien de Samosate)|Dialogues des morts]]'' de [[Lucien de Samosate]], où le dieu renâcle à faire ses tâches de messager dans le [[monde souterrain]].
 
Au [[XIIe siècle|<abbr>xii<sup>e</sup></abbr> siècle]], [[Robert de Chester]] affirme :
: {{citation|Nous lisons dans les anciennes histoires des dieux qu'il y eut trois Philosophes dont chacun s'appelait Hermès. Le premier fut [[Hénoch]]… Le deuxième fut Noé… Le troisième fut l'Hermès qui, après le Déluge, régna en Égypte.}} (préface au ''Liber de compositione alchemiae'', 1144).
 
Plus tard, Hermès apparaît notamment dans les travaux des alchimistes et des [[hermétisme|hermétistes]] (qui lui doivent leur nom) sous le nom d'« [[Hermès Trismégiste]] ». L'adjectif référant à Hermès est ''[[:wikt:hermaïque|hermaïque]]''.
 
Dans l'[[islam]], [[Idris (prophète)|Idris]]-Hermès est associé à [[Hénoch]], fils de [[Yared (Bible)|Yared]], arrière-grand-père de [[Noé (patriarche)|Noé]]<ref>http://www.relianceuniverselle.com/article-26854610.html.</ref>. Il est mentionné dans le [[Coran]] (XIX, 57 ; XXI, 85).
 
À partir du {{s-|XX}}, dans les [[littératures de l'imaginaire]], notamment la ''[[fantasy]]'', Hermès apparaît régulièrement parmi les autres grandes divinités grecques dans les romans qui les mettent en scène. Il apparaît ainsi dans la série romanesque ''[[Percy Jackson]]'' de l'auteur américain [[Rick Riordan]], publiée entre 2005 et 2010.
 
En 2017 ,[[Hélène Montardre]] écrit ''Hermès le dieu aux mille dons''.
 
==== Ouvrage ====
En 1616, Hermès est mentionner au début de la sixième journée dans ''[[Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz]]''. La présence symbolique d’Hermès-Mercure dans ce texte couvre deux significations, d'une part le dieu lié à l’alchimie, d'autre part le dieu qui guide le voyageur sur la voie de son devenir, le ''Mercurius'' étant également la substance transformante<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Annie|nom1=Zdenek|titre=Les Noces Chymiques de Johann Valentin Andreae dans Die Geheimnisse et Das Märchen de Goethe|périodique=Recherches germaniques|numéro=HS 13|date=2018-07-24|issn=0399-1989|doi=10.4000/rg.723|lire en ligne=https://journals.openedition.org/rg/723?lang=fr#bodyftn24|consulté le=2023-08-19|pages=125–150}}</ref>.
 
==== Poésie ====
Au {{s-|XIX}}, certains poètes français, appartenant au courant du [[Parnasse (poésie)|Parnasse]], aiment à traiter des sujets antiques empruntés notamment à la [[mythologie grecque]]. [[André Chénier]] écrit notamment trois poèmes sur Hermès l'un publié en 1819<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Œuvres complètes de André Chénier, 1819/Poésies diverses/Hermés - Wikisource |url=https://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_de_Andr%C3%A9_Ch%C3%A9nier,_1819/Po%C3%A9sies_diverses/Herm%C3%A9s |site=fr.wikisource.org |consulté le=2023-06-28}}</ref>, un autre en 1889<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Hermès - Wikisource |url=https://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvres_po%C3%A9tiques_de_Ch%C3%A9nier_(Moland,_1889)/Herm%C3%A8s |site=fr.wikisource.org |consulté le=2023-06-28}}</ref> et 1907<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Poésies choisies de André Chénier/Derocquigny, 1907/Hermès - Wikisource |url=https://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A9sies_choisies_de_Andr%C3%A9_Ch%C3%A9nier/Derocquigny,_1907/Herm%C3%A8s |site=fr.wikisource.org |consulté le=2023-06-28}}</ref>. [[José-Maria de Heredia]] inclut une [[épigramme]] « À Hermès Criophore » (porteur de bélier) dans son recueil ''[[Les Trophées]]'' publié en 1893.
 
=== Filmographie ===
 
==== Cinéma ====
 
* 1963 : [[Michael Gwynn]] l'interprète dans [[Jason et les Argonautes (film, 1963)|''Jason et les Argonautes'']].
* 1997 : [[Paul Shaffer]] l'interprète dans ''[[Hercule (film, 1997)|Hercule]]''.
* 2010 :
** [[Alexander Siddig]] l'interprète dans [[Le Choc des Titans (film, 2010)|''Le Choc des Titans'']].
** [[Dylan Neal]] l'interprète dans ''[[Percy Jackson : Le Voleur de foudre]]''.
* 2012 : Paul Warren l'interprète dans ''[[La Colère des Titans]]''.
* 2013 : [[Nathan Fillion]] l'interprète dans ''[[Percy Jackson : La Mer des monstres]]''.
 
==== Télévision ====
 
* 1998 : [[Patrice Dozier]] l'interprète dans ''[[Hercule (série télévisée d'animation)|Hercule]]''.
* 2016 : épisode 9 ''Hermès, le messager indéchiffrable'' de ''[[Les Grands Mythes]]''.
* 2018 : [[Félix Moati]] l'interprète dans ''[[50 nuances de Grecs (série d'animation)|50 nuances de Grecs]].''
* 2023 : [[Lin Manuel Miranda]] l’interprète dans ''[[Percy Jackson et les Olympiens]].''
 
=== Théâtre ===
Hermès ou Mercure apparait dans plusieurs pièces tel qu'''[[Amphitryon (Plaute)|Amphitryon]]'' de [[Plaute]] ou ''[[Amphitryon (Molière)|Amphitryon]]'' de [[Molière]], où le dieu assume son rôle de messager<ref>{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Ariane|nom1=Ferry|titre chapitre=4. La métamorphose des dieux et sa représentation|titre ouvrage=Amphitryon, un mythe théâtral : Plaute, Rotrou, Molière, Dryden, Kleist|éditeur=UGA Éditions|collection=Ateliers de l’imaginaire|date=2019-03-29|isbn=978-2-37747-122-5|lire en ligne=http://books.openedition.org/ugaeditions/6375|consulté le=2023-06-28|passage=109–151}}</ref>. En 2019, Arnaud Beaujeu crèe ''Hermès le dieu espiègle'' sur une mise en scène de Sylvie Osman. En 2021, ''L'Epopée d'Hermès'' est librement inspiré de ''Le Feuilleton d'Hermès'' de [[Murielle Szac]].
 
== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=25}}
 
== Bibliographie ==
=== Sources primaires ===
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=grc|auteur1=Émile Chambry|auteur2=Alain Billault|auteur3=Émeline Marquis|auteur4=Dominique Goust|traducteur=Émile Chambry|préface=Alain Billault|titre=[[Lucien de Samosate]]|sous-titre=Œuvres complètes|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|collection=[[Éditions Robert Laffont#Bouquins|Bouquins]]|année=2015|pages totales=1248|isbn=978-2-221-10902-1|id=Lucien de Samosate|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=grc|auteur1=[[Pierre Pellegrin]]|directeur1=oui|titre=Aristote|sous-titre=Œuvres complètes|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Éditions Flammarion]]|année=2014|pages totales=2923|isbn=978-2-08-127316-0}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=grc|traducteur=Nicolas Waquet|préface=[[Nicolas Waquet]]|titre=[[Les Caractères (Théophraste)|Les Caractères]]|lieu=Paris|éditeur=[[Payot & Rivages]]|collection=La Petite Bibliothèque|année=2010|pages totales=112|isbn=978-2-7436-2138-4}}
 
=== Sources secondaires ===
* {{BurRel}}, {{p.|156-159}}.
* {{Gantz EGM}}, {{p.|105-112}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Haudry|lien auteur1=Jean Haudry|titre=Le feu dans la tradition indo-européenne|lieu=Milan|éditeur=[[Éditions Archè|Archè]]|année=2016|pages totales=535|isbn=978-88-7252-343-8|plume=oui}}
* Dominique Jaillard, ''Configurations d'Hermès : une "théologie hermaïque"'', Liège, Centre international d'étude de la religion grecque antique, ''Kernos'' supplément {{n°|17}}, 2007.
* {{Ouvrage |auteur1=Laurence Kahn |titre=Hermès passe ou les Ambiguïtés de la communication |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Maspero]] |année=1978 |isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre Lévêque (helléniste)|Pierre Lévêque]]|auteur2=[[Louis Séchan]]|titre=Les grandes divinités de la Grèce|éditeur=Éditions E. de Boccard|année=1966|pages totales=448|isbn=978-2-200-37211-8}}
* {{Ouvrage |langue=de |auteur1=Henning Wrede |titre=Die Antike Herme |lieu=Mainz am Rhein |éditeur=Ph. von Zabern, cop. |année=1986 |isbn=}}.
* {{en}} Paul-Louis van Berg, « Hermes and Agni : a fire-god in Greece ? », ''Proceedings of the Twelth Annual UCLA Indo-European Conference'', 2001, p. 189-204.
 
== Annexes ==
{{Autres projets
|commons=Category:Hermes
|wikiquote=Hermès
}}
 
=== Sources radiophoniques ===
 
* Pierre Judet de La Combe''''',''' [https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre-du-samedi-01-octobre-2022-1768162 Hermès, le dieu fourbe et farceur, qui conduisait les âmes des morts dans l’Invisible]'', 54 min, 1 octobre 2022, France-Inter.
* {{Lien web|url=https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/chroniques-mythomane-saison-5-episode-56-hermes-et-la-lyre?id=6713378|auteur=Paul Schubert|titre=Hermès et la lyre|périodique=''Mythomane''|éditeur= [[Radio télévision suisse]]|date=3 mai 2015|consulté le=27 avril 2020}}
 
=== Articles connexes ===
* [[Divinités olympiennes]]
* ''[[Hermès (sculpture)|Hermès]]'' et [[Hermocopides]]
* [[Hermétisme]]
* [[Liste des divinités de la mythologie grecque]]
* [[Mercure (mythologie)|Mercure]]
* [[Pétase]], [[Caducée]] et [[Talaria]]
* [[Serpent (héraldique)]]
 
=== Liens externes ===
{{liens}}
 
{{Palette|Divinités olympiennes|Personnages de l'Iliade|Personnages de l'Odyssée}}
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