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'''Hannibal Barca'''
'''Hannibal Barca''' (en [[phénicien]] ''Hanni-baal'' est un [[nom théophore]] signifiant « qui a la faveur de [[Baal]] »<ref>{{en}} [http://www.worldinvisible.com/library/chesterton/everlasting/part1c7.htm Gilbert Keith Chesterton, « The War of The Gods and Demons », ''The Everlasting Man'', 1925].</ref> et ''Barca'', « foudre »<ref>{{en}} [http://www.hannibalofcarthage.org/hannibal.php Biographie d'Hannibal (''Forged By Lightning: A Novel of Hannibal and Scipio'')].</ref>), généralement appelé '''Annibal''' ou '''Hannibal''', né en [[247 av. J.-C.]] à [[Carthage]] (au nord-est de l'actuelle [[Tunis]] en [[Tunisie]]) et mort entre [[183 av. J.-C.]] et [[181 av. J.-C.]]<ref name="Cornelius">[[:s:Vies des grands capitaines/Hannibal|Cornélius Népos, « Hannibal », ''Les Vies des grands capitaines'']].</ref>{{,}}<ref>[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/XXXIX.html#50 Tite-Live, ''Histoire romaine'', Livre XXXIX, 50-51].</ref>{{,}}<ref>Alfred John Church et Arthur Gilman, ''The Story of Carthage'', éd. Biblo & Tannen, 1998, {{p.|269}}.</ref> en [[Bithynie]] (près de l'actuelle [[Bursa]] en [[Turquie]]), est un [[général]] et [[Personnalité politique|homme politique]] [[Civilisation carthaginoise|carthaginois]], généralement considéré comme l'un des plus grands tacticiens militaires de l'histoire.
 
Il grandit durant une période de tension dans le [[bassin méditerranéen]], alors que [[République romaine|Rome]] commence à imposer sa puissance en [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] occidentale : après la prise de la [[Sicile]] et de la [[Sardaigne]], conséquence de la [[première guerre punique]], les [[Rome antique|Romains]] envoient des troupes en [[Illyrie]] et poursuivent la colonisation de l'[[Italie du Nord]]. Élevé, selon la tradition historiographique latine, dans la haine de Rome, il est, selon ses ennemis, à l'origine de la [[deuxième guerre punique]] que les Anciens appelaient d'ailleurs « guerre d'Hannibal ».
 
À la fin de l'année [[218 av. J.-C.]], il quitte l'[[Hispanie|Espagne]] avec son armée et traverse les [[Pyrénées]], puis les [[Alpes]] pour gagner le Nord de l'[[Péninsule italienne|Italie]]. Pourtant, il ne parvient pas à prendre [[Rome]]. Selon certains historiens, Hannibal ne possède alors pas le matériel nécessaire à l'attaque et au siège de la ville<ref>{{en}} [https://books.google.com/books?vid=ISBN0521809185&id=6rLDy6qqi0UC&pg=PA68&lpg=PA68&ots=v4ZLkF5etg&dq=siege+equipment,+hannibal,+rome&sig=z1NtgjjtEWYjL5lt4D3qpMq3TKg#PPA68,M1 Christopher S. Mackay, ''Ancient Rome. A Military and Political History'', éd. Cambridge University Press, Cambridge, 2004, {{p.|68}}].</ref>.
 
Pour John Francis Lazenby, ce ne serait pas le manque d'équipements, mais celui de ravitaillement et son ambition politique qui empêchent Hannibal d'attaquer la cité<ref>John Francis Lazenby, ''Hannibal's war: a military history of the Second Punic War'', éd. University of Oklahoma Press, Norman, 1998.</ref>. Néanmoins, il réussit à maintenir une armée en Italie durant plus d'une décennie sans toutefois parvenir à imposer ses conditions aux Romains. Une contre-attaque de ces derniers le force à retourner à Carthage où il est finalement défait à la [[bataille de Zama]], en [[202 av. J.-C.]]
 
L'historien militaire {{Lien|trad=Theodore Ayrault Dodge}} lui donne le surnom de « père de la stratégie »<ref name="Dodge">Theodore Ayrault Dodge, ''Hannibal. A History of the Art of War Among the Carthaginians and Romans Down to the Battle of Pydna. 168 BC'', éd. Da Capo Press, New York, 1995.</ref> du fait que son plus grand ennemi, Rome, adopte par la suite des éléments de sa tactique militaire dans son propre arsenal stratégique. Cet héritage lui confère une réputation forte dans le monde contemporain où il est considéré comme un grand stratège par des militaires, tels que [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]], le [[Arthur Wellesley de Wellington|duc de Wellington]] et [[Henri de La Tour d'Auvergne (1611-1675)|Turenne]]. Sa vie sert plus tard de trame à de nombreux films et documentaires.
 
== Contexte historique ==
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{{Article détaillé|Première guerre punique}}
 
Au milieu du {{-s|III}}, la ville de [[Carthage]], où naît Hannibal<ref name="Cornelius">[[s:Vies des grands capitaines/Hannibal|Cornélius Népos, « Hannibal », ''Les Vies des grands capitaines'']].</ref>, est fortement imprégnée de la [[Époque hellénistique|culture hellénistique]] issue des vestiges de l'[[empire]] d'[[Alexandre le Grand]]<ref name="Insecula">[http://www.insecula.com/contact/A008004.html Biographie d'Hannibal (Insecula)].</ref>. Carthage occupe alors une place prépondérante dans les échanges commerciaux du [[bassin méditerranéen]] et possède notamment des [[comptoir]]s en [[Sicile]], en [[Sardaigne]], sur les côtes de l'[[Hispanie]] et en [[Afrique du Nord]]. Elle dispose également d'une importante flotte de guerre qui assure la sécurité des routes maritimes empruntées par ses marchands : vers [[Alexandrie]] au sud de la Méditerranée, vers l'Espagne à l'ouest, où se trouvent les mines d'argent propres à régler le tribut exigé par Rome après la première guerre punique.
 
L'autre puissance méditerranéenne de cette époque est [[Rome antique|Rome]], avec laquelle Carthage entre en conflit pendant une vingtaine d'années lors de la première guerre punique (« punique »<ref>En latin ''punicus''.</ref> est un adjectif dérivé de « phénicien »<ref>En latin ''Poeni''.</ref> utilisé pour désigner les Carthaginois<ref>''Encyclopédie 360'', éd. Rombaldi / Paris Match, 1970, vol. 3, {{p.|21}}.</ref>), première guerre d'envergure dont Rome sort victorieuse. Cet affrontement entre la République romaine et Carthage est provoqué par un conflit secondaire à [[Syracuse]]. Il est marqué par trois phases sur des terrains d'opérations terrestres et maritimes : en Sicile ([[264 av. J.-C.]]-[[256 av. J.-C.]]), en Afrique ([[256 av. J.-C.]]-[[250 av. J.-C.]]) et à nouveau en Sicile ([[250 av. J.-C.]]-[[241 av. J.-C.]]). C'est lors de cette dernière phase, puis surtout après la guerre, que [[Hamilcar Barca]], père d'Hannibal, qui dirige la guerre contre Rome depuis [[247 av. J.-C.]], se fait connaître. Après une défaite navale aux [[îles Égades]] au nord-ouest de la Sicile, il doit, au printemps 241 av. J.-C., signer un traité avec le [[Consul (Rome antique)|consul]] romain [[Caius Lutatius Catulus (consul en -242)|Caius Lutatius Catulus]]<ref name="Hamilcar">[[:s:Vies des grands capitaines/Hamilcar|Cornélius Népos, « Hamilcar », ''Les Vies des grands capitaines'']].</ref>. Cet accord impose à Carthage de quitter la Sicile<ref name="Insecula"/> mais lui permet de conserver sa flotte.
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Publius Cornelius Scipio, consul dirigeant les forces romaines destinées à intercepter Hannibal<ref name="Mary Macgregor, p. 183"/>, ne s'attend pas à ce qu'Hannibal tente de traverser les Alpes, les Romains s'étant préparés à l'affronter dans la [[péninsule Ibérique]]. Disposant d'un faible détachement positionné en Gaule, Scipio tente d'intercepter Hannibal. De promptes décisions et des mouvements rapides lui permettent, en transportant son armée par la mer, d'arriver à temps pour rattraper Hannibal<ref>[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/XXI.html#39 Tite-Live, ''Histoire romaine'', Livre XXI, 39].</ref>.
 
Les forces d'Hannibal traversent quant à elles la vallée du Pô et se trouvent engagées dans une confrontation secondaire : la [[bataille du Tessin]]<ref name="TL,21,46">[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/XXI.html#46 Tite-Live, ''Histoire romaine'', Livre XXI, 46].</ref>. À ce moment, Hannibal oblige les Romains à évacuer la plaine de [[Lombardie]] du fait de la supériorité de sa cavalerie<ref name="Dodge">Theodore Ayrault Dodge, ''Hannibal. A History of the Art of War Among the Carthaginians and Romans Down to the Battle of Pydna. 168 BC'', éd. Da Capo Press, New York, 1995.</ref>{{,}}<ref name="TL,21,46"/>. Bien que cela constitue une victoire mineure, elle incite les Gaulois et les [[Ligures]] à se joindre aux Carthaginois<ref>[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/XXI.html#48 Tite-Live, ''Histoire romaine'', Livre XXI, 48].</ref>, ce qui augmente la taille de l'armée de {{nombre|40000|hommes}} dont {{nombre|14000|Gaulois}}<ref name="livius.org"/>. [[Publius Cornelius Scipio]] se trouve gravement blessé et se retire au-delà de la rivière Trébie pour établir un camp à [[Plaisance (Italie)|Plaisance]], en [[Émilie-Romagne]], sauvegardant ainsi son armée<ref>[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/XXI.html#47 Tite-Live, ''Histoire romaine'', Livre XXI, 47].</ref>. L'autre armée consulaire est envoyée en urgence dans la vallée du Pô.
 
=== Bataille de la Trébie ===
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