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En [[480 av. J.-C.]], les [[Perses]] [[Guerres médiques|envahissent la Grèce]]. [[Thèbes (Grèce)|Thèbes]], gouvernée par une [[aristocratie]], pactise avec l'ennemi auprès duquel elle se bat ; le général perse [[Mardonios]] occupe la cité et Thèbes lui fournit l'appui de sa cavalerie à la [[bataille de Platées]] en 479 ; après la victoire de l'armée grecque, Thèbes est assiégée et les chefs du [[Médisme|parti mède]] mis à mort<ref>{{HérHis}}, IX, 87-88 ; {{harvsp|Alfred Croiset 1895|p=263.|id=C}}</ref>. Pindare approuva-t-il cette politique d'alliance avec les Perses, comme l'affirme l'[[historien]] [[Polybe de Mégalopolis]]<ref>{{PolHis}}, IV, 31.</ref> et à sa suite [[Tycho Mommsen]]<ref group="Note">[[Tycho Mommsen]] dans son ''Pindaros'', {{pp.}}51-52, estime que Pindare a été un partisan déclaré de l'alliance avec les Perses.</ref> ? Il a sans doute craint une guerre civile si une révolte violente éclatait contre le pouvoir des [[oligarchie|oligarque]]s thébains<ref>{{harvsp|Alfred Croiset 1895|p=268.|id=C}}</ref>. Il est certain en tout cas qu'il a dû souffrir par la suite de la trahison des Thébains et qu'il l'a regrettée<ref group="Note">Pindare a salué toutes les victoires qui ont sauvé l'hellénisme et {{citation|écarté de l'Hellade la lourde servitude » : « J'obtiendrai, en rappelant le nom de Salamine, la reconnaissance des Athéniens}}, dit-il dans la I{{re}} ''Pythique'' (vers 75-76).</ref> comme le montre le [[panégyrique]] qu'il fait de la bravoure des [[Égine|Éginètes]]<ref>Pindare, ''Isthmiques'', V, vers 49 à 59.</ref>, composé juste après la [[Bataille de Salamine|victoire de Salamine]] en 480 ainsi que les panégyriques composés pour Athènes : dans l'un d'eux, Pindare célèbre Athènes comme le rempart de la Grèce : {{Citation|Ô toi, illustre Athènes, brillante, couronnée de violettes et fameuse par ton chant, rempart de l'Hellade, cité divine<ref>{{Ve}} ''Dithyrambe'', fragment 64. Voir aussi le fragment 56, conservé par [[Denys d'Halicarnasse]] ; {{harvsp|Alfred Croiset 1895|p=13 et 266.|id=C}}</ref>}}. Athènes le récompense en lui attribuant la dignité de [[proxène]] et en le gratifiant de dix mille [[drachme antique grecque|drachmes]] pour le [[dithyrambe]] qu'il lui a consacré<ref>[[Isocrate]], ''Antidosis'', 166.</ref>. Mais c'est [[Simonide de Céos]], non Pindare, qui s'est fait le chantre des victoires remportées contre les Perses.
[[Image:Chariot terma Staatliche Antikensammlungen 1452.jpg|thumb|[[Course de chars]] et ''terma'', par le peintre d'Euphilétos. [[Amphore]] pseudo-panathénaïque attique à figures noires.<br /> Vers 500 av. J.-C.]]
Entre 480 et 460, Pindare voit sa renommée s'étendre dans l'ensemble du monde grec ; auréolé du plein éclat de sa gloire, il s'attache alors à différentes courscourses aristocratiques grecques, comme celle du [[tyran]] [[Hiéron de Syracuse]], en l'honneur duquel il compose la ''Première Olympique'' et les trois premières ''Pythiques'', ou celle du roi de [[Cyrène]], [[Arcésilas IV]], pour lequel il compose les {{IVe}} et {{Ve}} ''Pythiques''. Ces clients princiers, à la tête d'une importante fortune, étaient en effet seuls à pouvoir pratiquer l'élevage et posséder des attelages pour les deux épreuves de la [[sport hippique|course de chevaux]] et de la [[course de chars]]. Dans le domaine des [[épinicie]]s commandées par les [[tyran]]s grecs de [[Sicile]], il est concurrencé par le poète [[Bacchylide]], caractérisé par un style plus délicat. Cette concurrence se signale par quelques traits de jalousie chez l'un et l'autre de ces deux poètes<ref>{{harvsp|Humbert et Berguin 1966|p=96.|id=HB}}</ref>.
 
Comme Pindare assiste le plus souvent aux [[jeux panhelléniques]], puis dirige généralement lui-même l'exécution de ses odes triomphales, il est certain que durant ces vingt ans il dut parcourir presque toute la Grèce. Il est en relation avec le roi de [[Royaume de Macédoine|Macédoine]], [[Alexandre Ier de Macédoine|Alexandre {{Ier}}]], pour lequel il compose un éloge<ref group="Note">Il n'en reste que les deux fragments 97 et 98.</ref>. C'est en souvenir des relations d'Alexandre {{Ier}} de Macédoine avec Pindare, que, selon la légende, [[Alexandre le Grand]] épargna la maison du poète lyrique à Thèbes pendant le sac de cette ville par les [[Koinon des Macédoniens|Macédoniens]]<ref>{{ArrAna}}, I, 2.</ref>. En 476 vraisemblablement, Pindare se rend en Sicile, à la cour de [[Théron d'Acragas]] et à celle de Hiéron<ref>Pindare, ''Olympiques'', Éditions des Belles Lettres, 1970, Introduction par Aimé Puech, {{p.}}VII-VIII.</ref>. À cette occasion, il parcourt les principales villes de Sicile, dont [[Syracuse]]. Il semble traduire une impression personnelle lorsqu'il évoque, dans la Première ''Pythique'', l'[[Etna]] en éruption avec ses torrents de lave rouge roulant « des blocs de roche avec fracas »<ref>''Pythiques'', I, 19 et suiv. {{harvsp|Georges Vallet 1984|p=292-293.|id=GV}}</ref>. Un autre voyage le mène sans doute auprès d'[[Arcésilas IV]], roi de [[Cyrène]], cité qu'il semble avoir visitée et dont il décrit la longue route pavée de blocs solides que les ancêtres du roi avaient bâtie au milieu des sables en la conquérant sur le désert.
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