« Pierre Albert-Birot » : différence entre les versions

Albert-Birot a attiré l'attention de ceux qui s'intéressent à l'histoire de [[Dada]] et du [[surréalisme]] et reconnaissent le rôle essentiel que [[SIC (revue)|''SIC'']] a joué dans la découverte des dadaïstes et la mise en circulation de leurs textes{{sfn|id=Sanouillet|Sanouillet|2005|p=50|ps=« Ce fut néanmoins grâce à ''SIC'' que la plupart des futurs dadaïstes français se firent connaître au public : Drieu La Rochelle tout d'abord, puis Dermée, Soupault, Tzara, Aragon, Radiguet et Picabia. Ainsi, lieu de rencontre de tous les peintres et écrivains qui se voulaient ou se croyaient rebelles, dépourvu de programme bien déterminé, mais en revanche libre de préjugés, ''SIC'' représente assez bien le prototype dont allaient s'inspirer les revues dadaïstes parisiennes »}}, sans tenir compte ni des efforts du poète pour se distinguer de ces deux mouvements, ni des développements de la carrière de l'artiste après la Grande Guerre. En 1965, Sanouillet moque « les pauvretés » et « la puérilité touchante{{sfn|id=Sanouillet|Sanouillet|2005|p=50}}» de la revue d'Albert-Birot, dans un récit s'appuyant essentiellement sur le témoignage des surréalistes<ref group=alpha>Marie-Louise Lentengre fait remarquer qu'Aragon présente ''SIC'' avec le même vocabulaire que Sanouillet {{harv|Lentengre|1993|p=89|}} : « On put lire dans [SIC] bien des pauvretés, il s'y commit bien des erreurs. Mais [...] il sera désormais impossible de parler de l'époque de la guerre, au point de vue littéraire, sans tenir compte de ''SIC'', revue absurde, puérile, qui parvint à tenir une place entre ''les Soirées de Paris'' et ''Nord-Sud''. » {{harv|Aragon|19901994|p=20}}</ref>.

En effet, Pierre Albert-Birot a été l'objet du mépris et des moqueries de la plupart des surréalistes. [[Louis Aragon]] écrit ainsi dans ses ''Carnets''carnets : « C'est ainsi que Monsieur Perrichon, s'étant mis en tête de devenir poète, devint un homme important dans la République et prit le nom de Pierre Albert-Birot{{sfn|id=Sanouillet|Sanouillet|2005|p=53}}{{,}}{{sfn|Aragon|1994|p=23}}. » [[Philippe Soupault]] le décrit en 1971, comme « un singulier personnage » persuadé à tort d'être un grand poète{{Note|groupe=alpha|nom="soup"|Philippe Soupault décrit Albert-Birot comme « un singulier personnage [...] qui était [...] sous patronage de Guillaume Apollinaire ; il avait une grande admiration pour Apollinaire mais lui-même se croyait un petit peu à part, il se croyait aussi un très grand poète, ce qu’il n’était [...] pas<ref name="Collin">« Dada à Paris », épisode de l'émission ''Archives du xx^e siècle'', Philippe Collin, ORTF, 1971. [http://www.ina.fr/playlist-audio-video/306415 Ina]</ref> ».}}. Le mépris confine à la haine chez [[André Breton]] qui écrit à Tzara : « Il est une catégorie de gens que je ne puis voir : ce sont ceux qu'en souvenir de Jarry, j'appelle dans l'intimité des « palotins ». Tels sont Cocteau, Birot, Dermée<ref>Lettre d'André à Tristan Tzara datée du {{Date|4 avril 1919}}, reproduite dans {{harvsp|id=Sanouillet|Sanouillet|2005|p=405}}</ref>. »

}}{{Commentaire biblio|Prépublication. Extrait d’un manuscrit inédit d’Aragon, préfacé et annoté par Marc Dachy, repris dans {{Ouvrage|prénom1=Louis|nom1=Aragon|champ libre=édition établie, annotée et préfacée par Marc Dachy|titre=Projet d'histoire littéraire contemporaine|éditeur=Gallimard|collection=Digraphe|date=1994|isbn=2-07-073556-7|passage=17-23}}}}