« Complexe militaro-industriel des États-Unis » : différence entre les versions

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[[Fichier:Normandy Invasion, June 1944.jpg|vignette|droite|325px|Débarquement des troupes et matériels par échouage des bateaux sur les [[Bataille de Normandie|plages normandes]] (juin 1944). Organiser un tel déploiement a requis un développement industriel sans précédent dans l'Histoire.]]
Le terme de '''[[complexe militaro-industriel]]''' ('''CMI'''), dans son acception '''[[États-Unis|américaine]]'''<ref name=":0">Parfois même appelé dans le contexte national nord-américain "Complexe militaro-industriel congressiste", ''Military–industrial-congressional complex'' {{lien web|langue=en|nom=Higgs|lien auteur=Robert Higgs|prénom=Robert|titre=World War II and the Military-Industrial-Congressional Complex |année=1995|mois=mai|url=http://www.fff.org/freedom/0595d.asp}}.</ref>, renvoie à un concept général désignant les procédés et les relations financières liant les [[loi|législateurs]], les [[forces armées des États-Unis|forces armées]] et le [[économie des États-Unis|secteur industriel]] qui les soutient. Les relations en jeu comprennent le [[Financement des partis politiques et campagnes électorales|financement des campagnes]], les votes au Congrès en faveur des [[Budget de la Défense|dépenses militaires]], le [[lobby]]ing en faveur des bureaucraties, ainsi qu'une législation favorable au développement économique du secteur. Ces relations correspondent au fonctionnement schématique dit ''{{Lien|langue=en|trad=Iron triangle (US politics)|fr=Iron triangle (US politics)|texte=Iron triangle}}'', relatif à la politique américaine.
 
Le terme de CMI est également employé dans un sens plus large, incluant le réseau entier de contrats, flux financiers et ressources brassé par les individus comme les institutions émanant des {{Lien|langue=en|trad=defense contractor|fr=contractants dans le secteur de la Défense|texte=contractants dans le secteur de la Défense}}, du [[Pentagone (États-Unis)|Pentagone]], du [[Congrès des États-Unis|pouvoir législatif]], et du [[Administration aux États-Unis|pouvoir exécutif]]. Les intrications de ce réseau le rendent sensibles au [[problème principal-agent]], à l'[[aléa moral]] et à [[recherche de rente]]. Également, des cas de [[corruption|corruption politique]] sont régulièrement mis en lumière. <!-- INTERWIKI WP:EN = This sector is intrinsically prone to [[principal-agent problem]], [[moral hazard]], and [[rent seeking]]. Cases of [[political corruption]] have also surfaced with regularity. --> L'article mettant essentiellement en valeur l'aspect industriel et administratif de l'industrie de la défense.
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== Première Guerre mondiale ==
[[Fichier:Camden Shipyard 1919.jpg|vignette|gauche|8 des 111 destroyers de la [[classe Wickes]] au ''[[New York Shipbuilding Corporation]]'', [[Camden (New Jersey)|Camden]] ([[New Jersey]]), mai [[1919]].]]
L'industrie des États-Unis fournit sans difficultés à partir de 1914, grâce aux établissements existants tel le [[Springfield Armory]], toutes les [[munition]]s, fournitures, armes légères et véhicules nécessaires aux belligérants (En 1914, {{nombre|485000|voitures}} dont {{nombre|250000|[[Ford T]]}} sont produites aux États-Unis contre {{formatnum:45000}} en France, {{formatnum:34000}} en Grande-Bretagne et {{formatnum:23000}} en Allemagne). En revanche, la grande majorité de l'armement collectif et du matériel lourd, dont les tout premiers [[char de combat|chars de combat]] furent livrés par la [[France]]. Seuls {{nombre|500|pièces}} d'artillerie lourdes (sur les {{formatnum:3500}} utilisé au front) et {{nombre|64|chars}} légers de {{unité|6|tonnes}} M1917, la version locale du [[Char Renault FT-17|FT]] furent produits à la fin de la guerre (un total de 952 de ces engins furent finalement produits)<ref name=":1">[http://ww2armor.jexiste.fr/USArmor/Files/1-Tanks/1-LightTanks/M1917.htm Renault FT Light Tank & M1917/M1917A1]</ref>.
 
[[Fichier:Liberty V12.jpg|vignette|Le major [[Henry Harley Arnold|Henry H. Arnold]] à côté du premier moteur [[Liberty L-12|Liberty V12]] terminé.]]
 
Entre 1916 et 1921, la réorganisation de la production d'armement militaire est chapeautée par le ''{{Lien|langue=en|trad=Council of National Defense|fr=Council of National Defense|texte=Council of National Defense}}'' instauré par le président Woodrow Wilson. Celui-ci chapeaute entre autres le {{Lien|langue=en|trad=Aircraft Board|fr=Aircraft Board|texte=Aircraft Board}} qui fut à l'origine du [[Propulsion des aéronefs#Le moteur|moteur d'avion]] [[Liberty L-12]] construit à {{unité|20478|exemplaires}} entre le {{date|4|juillet|1917}} et 1919<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John David|nom1=Anderson|titre=The Airplane|sous-titre=A History of Its Technology|éditeur=AIAA|lieu=Reston|année=2002|pages totales=369|passage=157|isbn=978-1-56347-525-2|lccn=2002153182}}</ref>.
 
Lorsque le {{date|6|avril|1917}}, le Congrès américain déclare la guerre à l'[[Empire allemand]] et à ses alliés et entre dans la [[Première Guerre mondiale]], l'[[United States Army|US Army]] était indigente et ses stocks inexistants.
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Les dépenses journalières de l'état qui étaient, avant 1917, de 3 millions de dollars, augmentèrent jusqu'à 60 millions en août 1918.
 
Selon l'économiste John Maurice Clark, dans ''The Costs of the World War to American People'' paru en 1931<ref name=":3">{{en}} [https://www.questia.com/library/book/the-costs-of-the-world-war-to-the-american-people-by-john-maurice-clark.jsp The Costs of the World War to the American People by John Maurice Clark], Questian</ref>, les dépenses de guerre de ce pays sont estimées, du 6 avril 1917 au 30 juin 1920, à {{nombre|31.5|milliards}} de dollars dont {{nombre|9.5|milliards}} de dollars de prêts aux gouvernements alliés (22 milliards de [[Franc français|francs-or]] pour la France).
 
Tirant les leçons du démarrage laborieux de l'économie de guerre et de la dépendance matérielle quasi totale envers ses alliés (la France pour l'armement, le [[Royaume-Uni]] pour le [[transport maritime]]), le {{date|4 juin 1920}} un ''National Defence Act'' est voté.
 
Cette loi tranche avec les principes intangibles des libéraux américains et, pour la première fois dans l'histoire de ce pays, elle reconnaît la nécessité pour le [[gouvernement fédéral des États-Unis]] d'orienter l'économie au service de l'[[effort de guerre]] en cas de [[Guerre|conflit]] ; le secteur de la défense sert une armée permanente, le temps des [[minutemen]] est terminé<ref name=":4">Y.H. Nouailhat, ''Les États-Unis 1898-1933 : L'avènement d'une puissance mondiale'', Éditions Richelieu, 1973</ref>.
 
== L'entre-deux-guerres ==
[[Fichier:M1 Combat Car.jpg|vignette|Le [[M1 Combat Car]] ; Ce char léger a été construit à seulement {{nombre|113|exemplaires}} entre 1937 et 1940 ; il était armé d'un mitrailleuse de {{unité|12.7|mm}} et d'une autre de {{nombre|7.62|mm}} et fut le premier char construit aux États-Unis depuis la [[Première Guerre mondiale]]<ref name=":5">{{Lien web|langue=en |url=http://afvdb.50megs.com/usa/combatcarm1.html |titre=Combat Car M1}}.</ref>.]]
 
La fin du conflit en novembre [[1918]] coupe net l'immense majorité des programmes de production d'armements en cours, hormis les navires qui étaient en construction à la fin des hostilités.
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En 1937 alors que les risques de guerre montent en Europe, l'armée des États-Unis présente un effectif de {{nombre|400000|hommes}}. De plus, le président [[Franklin Delano Roosevelt]] doit composer avec l'influence d'un [[isolationnisme américain|camp isolationniste]] activiste, pour ne pas ruiner ses chances de réélection auprès de l'[[opinion publique]].
 
Les commandes massives françaises ({{nombre|4426|avions}} dont {{formatnum:1173}} effectivement pris en compte par l'aviation et l'aéronavale de ce pays avant mai 1940) et britanniques permettent à l'industrie américaine de s'organiser pour le futur effort de guerre<ref name=":6">{{Article|langue= fr|prénom1= |nom1= |lien auteur1= |titre=L'Armée de l'Air en 1939-1940, l'honneur des vaincus |périodique=Le Fana de l'aviation |lien périodique= Le Fana de l'aviation |volume= |numéro= 7H |jour= |mois=décembre |année=1997 |pages= |issn= |url texte= |consulté le=}}</ref>.
 
== Seconde Guerre mondiale ==
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Le président Roosevelt instaure la ''[[National Defense Advisory Commission]]'' pour organiser la conversion industrielle vers le gigantesque [[effort de guerre]] qui s'annonce. Il y introduit [[William S. Knudsen|William Knudsen]], PDG de General Motors. Les rangs de cette commission sont garnis des hommes clés qui l'avaient aidé pour concrétiser la politique du ''[[New Deal]]'', dont l'influent économiste [[John Kenneth Galbraith]].
 
Au niveau scientifique, la mise en place à partir de 1940 du ''[[National Defense Research Committee]]'' puis du ''[[Office of Scientific Research and Development]]'' permit de mettre en place des programmes consacrés à la mise au point de bombes nouvelles et plus précises, à des détonateurs plus fiables, aux fusées de proximité, aux radars et systèmes d'alerte avancée, à des armes d'infanterie plus légères et plus précises, à des traitements médicaux plus efficaces, à des véhicules plus universels ; ainsi que, au sommet du secret, le ''Comité consultatif pour l'uranium'', devenu la section S-1 de la NDRC puis de l'OSRD et qui deviendra le projet Manhattan, et mettra au point les premières bombes atomiques. À l'automne 1941, le [[Secrétaire à la Guerre des États-Unis|secrétaire à la guerre]] [[Henry Lewis Stimson|H. L. Stimson]] écrit une lettre<ref name=":7">Covert, Norman M. (2000), [http://www.detrick.army.mil/cutting_edge/index.cfm?chapter=contents ''A History of Fort Detrick, Maryland'', {{4e|édition}}, 2000.]</ref> au physicien {{Lien|langue=en|trad=Frank B. Jewett|fr=Frank B. Jewett|texte=Frank B. Jewett}} dirigeant l'[[Académie américaine des sciences|Académie nationale des sciences]]. Ces échanges instaurent un ''{{Lien|langue=en|trad=United States biological weapons program|fr=programme de développement d'armes biologiques|texte=programme de développement d'armes biologiques}}'' secret, qui vise à répliquer en cas d'usage par l'ennemi d'armes de [[guerre biologique]]. Ce programme tenu secret et sera arrêté pour sa partie offensive en 1969 sous Nixon.
 
La dégradation de la situation européenne doublée de la rivalité latente avec l'[[empire du Japon]] accélèrent la prise de conscience pour le [[Gouvernement fédéral des États-Unis|pouvoir fédéral]] de l'inéluctabilité d'un engagement américain sous une forme ou une autre<ref name=":8">alors que l'opinion publique américaine était pour l'[[isolationnisme]], ce que révélait l'influence du [[comité America First]] de [[Charles Lindbergh]].</ref>. La loi [[Lend-Lease]], signée le 11 mars 1941, permet de fournir les pays amis en matériel de guerre sans intervenir directement dans le conflit ; Le {{Date|27 mai 1941}}, le président [[Franklin Delano Roosevelt]] annonce que le [[peuple américain]] doit désormais répondre à un « état d'urgence nationale illimitée ».
 
Le 25 juin 1941, l'[[Executive Order 8802|ordre exécutif 8802]] interdit la [[discrimination à l'embauche]] raciale et religieuse dans l'industrie de la défense. Il s'agit de la première action fédérale dans ce domaine<ref name=":9">{{Ouvrage|nom1=John W. Jeffries|titre=Wartime America: The World War II Home Front|passage=97|année=2018|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=c-NVDwAAQBAJ&pg=PA97}}</ref>.
 
L'[[attaque de Pearl Harbor]] eut pour réponse de mettre en branle une gigantesque mobilisation industrielle dépassant toutes les prévisions. Les conséquences de la [[Catastrophe#Militaires|catastrophe militaire]] du [[Seconde Guerre mondiale : décembre 1941|7 décembre 1941]] ont profondément changé la perception stratégique globale de l'amirauté des États-Unis. Cette défaite par surprise a engendré un élan que d'aucuns identifient rétrospectivement comme une [[victoire à la Pyrrhus]], voire comme la plus grande défaite japonaise face à son opposant compte tenu de sa réaction.
 
De 1940 à 1945, avec un coup d'accélération considérable courant 1942 par le vote de crédits mirifiques par le Sénat américain et la levée de bons de souscriptions (''War bonds'') dans le cadre ''[[Victory Program]]''<ref name=":10">[http://programmes.france2.fr/apocalypse-seconde-guerre-mondiale/L-EFFORT-DE-GUERRE-ALLIE L'effort de guerre allié] sur le site de [[France 2]] {{vid}}</ref>, les sites [[industrie]]ls d'Amérique du Nord étaient devenus capables de pourvoir à l'[[effort de guerre]] de chaque nation belligérante contre l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo]] dans le cadre de la loi [[Lend-Lease]], tout en préparant deux fronts d'invasion simultanés sur le théâtre européen (cinq débarquements : Afrique du Nord, Sicile, Italie, Normandie, Provence) et la [[guerre du Pacifique]]. Des administrations telles que le [[War Production Board]] sont créées pour gérer la transformation d'une industrie de biens et de services à celle d'une industrie de guerre :
{{Victory Program}}
 
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Depuis les [[années 1960]], et après la crise suscitée par la [[guerre du Viêt Nam]] et les [[Pentagon Papers]], la filière de la Défense a évolué en intégrant la partie [[Recherche et développement]] afin de coordonner les efforts scientifiques et techniques correspondant aux enjeux : l'agence [[Defense Advanced Research Projects Agency|DARPA]] peut être citée à ce titre ; des transferts vers la société civile ont pu être observée, au premier titre desquels [[Internet]], conçu dès l'origine afin de répondre à un besoin de bâtir un réseau d'interconnexions qui survive à l'anéantissement atomique des centres urbains qu'il relie (dans les logiques de guerre telles que perçues lors des phases dures de la guerre froide). La course aux armements semble s'atténuer un peu, jusqu'à l'arrivée au pouvoir de [[Ronald Reagan|Reagan]], en [[1981]], qui lance l'initiative [[Initiative de défense stratégique|IDS]] (« guerre des étoiles »). De façon ironique, son programme [[néolibéralisme|néolibéral]] s'accompagne d'une relance [[keynésianisme|keynésienne]] de l'économie américaine qui trouve son fondement dans les contrats et subventions accordées aux firmes du complexe militaro-industriel, dont le budget explose pendant les [[années 1980]].
== Le déclin et la restructuration des années 1990 ==
La guerre froide étant achevée, les dépenses militaires élevées ne sont plus justifiées. Si la [[Guerre du Golfe|guerre du golfe]] maintient temporairement le besoin d'une armée imposante et bien équipée, l'esprit du [https://fr.wiktionary.org/wiki/dividendes_de_la_paix#:~:text=Expression%20de%20Laurent%20Fabius%2C%20pr%C3%A9sident,militaires%20pour%20d'autres%20d%C3%A9penses. dividende de la paix] (expression de [[Laurent Fabius|Laurent Fabiu]]s en [[1990]]) amène le gouvernement américain à diminuer son budget de la défense. Pour les industriels, cette nouvelle signifie une baisse des commandes et menace donc l'écosystème de l'armement américain, soutenu par le gouvernement jusqu'alors. Lors d'une réunion, organisée par le [[Secrétaire adjoint de la Défense des États-Unis|secrétaire adjoint de la défense]], [[William Perry]] et le [[Secrétaire à la Défense des États-Unis|secrétaire à la défense]] [[Les Aspin]], appelée "Le dernier diner" (en anglais, ''The Last Supper'', qui est le nom donné à [[Cène|la Cène]]), les industriels de l'armement sont réunis pour discuter de cette fin de l'abondance dans les programmes d'armement.<ref name=":10" /> Les termes sont assez durs, William Perry fait comprendre aux différentes entreprises qu'il n'y a que la disparition ou la fusion qui permettra de survivre, le gouvernement souhaitant évidemment la fusion, afin de conserver des compétences en cas de nouveau conflit.<ref name=":0" /><ref name=":1" />
 
La part du budget passant pour la première fois depuis [[1940]] sous les 5% du PIB américain, les effets se font ressentir sur les entreprises, qui comme convenu, fusionnent. [[Lockheed]] ouvre le bal, en fusionnant en [[1995]] avec [[Martin Marietta]]<ref name=":2" />, pour devenir [[Lockheed Martin|Lockheed-Martin]], et absorbe [[Loral Corporation]] en [[1996]]<ref name=":3" />. [[Hughes Aircraft|Hugues Electronic Corporation]] est racheté en 1997 par [[Raytheon]]<ref name=":4" />, qui récupère aussi les divisions défense de [[Texas Instruments|Texas Instrument]] ([[1997]])<ref name=":5" /> et [[Chrysler]] (1997)<ref name=":6" />. [[Boeing]] fait de même en achetant les divisions Défense et Aérospatiale de [[Rockwell International]]<ref name=":7" /> en 1996 et reprend [[McDonnell Douglas]]<ref name=":8" /> dans son intégralité en 1997.
 
Ces fusions acquisitions ont plusieurs conséquences négatives. Directement, des milliers d'employés sont licenciés, et très vite, la concurrence disparaît peu à peu, pour laisser place à un [[oligopole]]. Mais surtout, le maintien des savoir faire n'est pas garanti, le PDG de Lockheed-Martin expliquant que dans ce domaine, le marché libre ''ne garantit pas automatiquement le maintien d'une capacité de défense viable''.<ref name=":9" />
 
Quand au programme IDS, il est abandonné en [[1993]] par le président [[Bill Clinton]], il trouvera un successeur pendant les années 2000, dans le programme [[National missile defense]] (ou bouclier anti-missile) lancé par [[George W. Bush]] alors que les États-Unis s'engagent en [[guerre d'Irak|Irak]] et en [[Guerre d'Afghanistan (depuis 2001)|Afghanistan]]. Le coût des programmes depuis l'annonce de l'IDS en 1983 à 1999 est estimé à {{unité|68.7|milliards}} de dollars (valeur 2000) et le financement de l'ensemble des programmes antimissiles de 1957 à 1999 à {{unité|122|milliards}} de dollars<ref>Source : Atomic Audit, S. Schwartz - [[Brookings Institution]] Press (1998), mis à jour par L. Heeter, [[Center for Strategic and Budgetary Assessments]], mars 2000</ref>.