« Magdala (Israël) » : différence entre les versions

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== Histoire ==
La ville connait trois périodes principales d’occupation : une période hellénistique ({{-sp|II|e|/|I|er}}), une période romaine ({{sp|I|er|/|III|e}}) et une période byzantine ({{-sp|VI|e|/|VII|er}}). Elle est fondée vers la fin du {{-s|II|e}} par les souverains [[Hasmonéens]]. C'est la plus grande agglomération urbaine autour du lac avant la fondation de [[Tibériade]] au {{s-|I<sup>er</sup> siècle}} de notre ère<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard A.|nom1=Horsley|titre=Galilee: History, Politics, People|passage=116|lieu=Valley Forge, PA|éditeur=Trinity Press International|année=1995|date=|isbn=978-1-56338-133-1|lire en ligne=https://archive.org/details/galileehistorypo00hors/page/352/mode/2up|consulté le=2023-11-25}}</ref>{{,}}<ref>Tsafrir, Di Segni, Green, ''Tabula in Imperii Romani. Iuadea-Palaestina: Eretz-Israel in the Hellenistic Roman Byzantine Periods: Maps and Gazetteer'', {{p.|173}}.</ref>. Elle occupe une position stratégique le long de la route qui longe le lac de Tibériade, au pied du [[mont Arbel]]. L'activité principale de la ville semble liée à la pêche et au conditionnement du poisson{{sfn|Bauckham|2018|p=5}}. Des bassins découverts au nord, au sud et à l’est du site témoignent des activités liées à l’exploitation du poisson. Cette activité s’accompagne d’un travail du bois pour fabriquer des bateaux. La culture de l’[[acacia]] pour fournir du bois de construction est évoquée dans la littérature rabbinique des {{sp|III|e|/|IV|e}}<ref>[[Bereshit Rabba]] 94.3; [[Talmud de Jérusalem|TJ]] [[Pessahim]] 4, 30d;</ref>. La position de Magdala le long des routes commerciales lui permettait sans doute d’exporter sa production vers la [[Décapole]] à l’est et vers les villes de la cote syrienne à l’ouest.
 
La première mention d'évènements historiques liés à la ville se trouve chez [[Flavius Josèphe]] lorsqu'il décrit des épisodes de la [[Guerres romano-parthes|guerre]] entre les [[Empire parthe|Parthes]] et les [[Empire romain|Romain]]s en Palestine. Selon Josèphe, [[Caius Cassius Longinus (tribun de la plèbe)|Cassius]] s’empare de Tarichée lors de sa première administration de la Syrie ([[52 av. J.-C.|52]]-[[51 av. J.-C.]]) à son retour après la [[bataille de Carrhes]]<ref>[[Antiquités juives]] XIV §63</ref>. Le nombre élevé, même s'il est sans doute exagéré, de prisonniers juifs capturés à Tarichée indique qu'il s'agit d'une importante ville juive. Cassius y retourne en [[43 av. J.-C.]] d'où il adresse une lettre à [[Cicéron]] depuis son ''camp de Tarichée''<ref>Cicéron, ''[[Epistulae ad familiares]]'' XII 11 (''ex castris taricheis'')</ref>. En [[54|54 ap. J.-C.]], Tarichée devient la capitale d'une toparchie, un district régional, rattachée au royaume d'[[Agrippa II]]<ref>[[Antiquités juives]] XX 8.4 §159</ref>. Son importance décroit à mesure que Tibériade devient la capitale régionale{{sfn|De Luca|Lena|2014|p=121}}. En [[66|66 ap. J.-C.]], lors de la [[première guerre judéo-romaine]], Josèphe s'y établit et fait fortifier la ville. Il mentionne la présence d'un hippodrome qu'il faut plutôt envisager comme un champ de course dénué de construction monumentale. Il rapporte une bataille navale en 67 près de la cité à laquelle 230 bateaux de Tarichée prennent part. [[Vespasien]] s'en empare entre août et septembre 67. Les Romains profitent sans doute de la baisse du niveau du lac en été pour rentrer dans la ville depuis le lac <ref>[[Guerre des Juifs]] III §462-497</ref>{{,}}{{sfn|De Luca|Lena|2014|p=122}}. Les habitants s'enfuient à Tibériade. Une partie des réfugiés est massacrée par les Romains. D'autres sont déportés dans le reste de l'empire, notamment à Corinthe, ou sont vendus comme esclaves <ref>[[Guerre des Juifs]] 3.10.10 §539–540</ref>{{,}}{{sfn|Strange|1992}}. La ville survit à la défaite des Juifs lors de la guerre. Elle continue à être mentionnée dans le [[Talmud]] qui indique la présence d'une synagogue aux {{sp|IV|e|-|V|e}} et mentionne les [[Hazal|Sages]] vivant dans la ville<ref>[[Talmud de Jérusalem|TJ]] [[Berakhot]] 9.3, [[Meguila (traité)|Meguila]] 3.1, [[Talmud de Babylone|TB]] [[Yoma (traité)|Yoma]] 1.2</ref>{{,}}{{sfn|De Luca|Leibner|2019|p=391}}. Elle est sérieusement endommagée lors du tremblement de terre du {{date|19|mai|363}}.
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L’ensemble urbain représente une surface de 9 à 10 ha<ref>{{Article | prénom1 = Uzi | nom1 = Leibner | titre = Settlement and History in Hellenistic, Roman, and Byzantine Galilee : an Archaeological Survey of the Eastern Galilee | périodique = Text and Studies in Ancient Judaism | numéro = 127 | pages = 214 | lieu = Tübingen | éditeur=Mohr Siebeck | date = 2009 | isbn = 9783161498718}}</ref>. La ville est fondée à la fin du {{-s|II|e}} par [[Aristobule Ier]] ou [[Alexandre Jannée]]. Elle est construite sur une occupation plus ancienne, du {{-sp|III|e|ou|II|e}}. Elle est habitée de manière continue de la fin de la période hellénistique à la fin de la période romaine{{sfn|De Luca|Lena|2015}}.
 
L’urbanisme de la ville se caractérise par un plan régulier avec des rues qui se croisent à angle droit. Elle dispose d'un système de distribution d'eau. L'urbanisme indique qu'il s'agit d’une construction planifiée dans le cadre d'une fondation royale, snas doute pour développer les territoires nouvellement acquis par les Hasmonéens en Galilée. La ville est traversée par une voie pavée de 10 m de large orientée nord-sud et parallèle au littoral du lac. Elle croise une rue est-ouest de 5 m de large qui mène au port. La voie principale dessert des bâtiments publics, tel qu’un [[Portique (architecture)|quadriportique]]. Dans l'angle sud-est du croisement de ces deux voies, un petit bâtiment a été mis au jour dans les années 1970 à proximité d'une source. Son sol est situé à 1 m sous le niveau des rues adjacentes. Il est entouré de [[Colonne (architecture)|colonne]]s avec des [[Ordre dorique|chapiteaux doriques]] sur 3 côtés et une série de marches côté nord. Ce petit bâtiment de 9 x 7 m possède deux stades de construction : le premier pavement en basalte du sol date du {{-s|I|er}}; le niveau est ensuite surélevé au cours du {{s|I|er}}. Les marches ont été interprétées comme des bancs ou des escaliers. Le premier stade de la construction a initialement été identifié à une petite [[synagogue]] mais il s’agit plus vraisemblablement d’une fontaine. Le bâtiment est abandonné au {{s|IV|e}}{{sfn|Aviam|1997}}{{,}}<ref>{{Article|langue=en|titre = Building D1 at Magdala Revisited in the Light of Public Fountain Architecture in the Late-Hellenistic East | prénom1=Rick | nom1 = Bonnie |prénom2 = Julian |nom2 = Richard |périodique = Israel Exploration Journal |volume = 62 |numéro = 1 |année = 2012 | pages =71-88 |jstor = 23214254}}</ref>.
 
Un réseau d’eau sophistiqué alimente les fontaines publiques et les bains, dont la fontaine monumentale au centre du quatriportique et la fontaine du petit bâtiment à colonnes. Le réseau est alimenté par une source située sous un château d’eau. Il dessert aussi un grand complexe de bains publics au nord du quadriportique{{sfn|De Luca|Lena|2015|p=305}}.
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