« Château de Mez-le-Maréchal » : différence entre les versions
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{{Ébauche|château de France|Loiret}}
{{Infobox Château
| nom = Château de Mez-le-Maréchal
| nom local = Mez-le-Maréchal
| image =
| légende = Vue aérienne
| latitude = 48°9'0"N
| longitude = 2°47'32"E
| pays = France
| subdivision = [[Centre Val de Loire]]
| lien subdivision = Région française{{!}}Région
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| propriétaire actuel = Florian Renucci
| destination actuelle = Habitation privée et site de recherches archéologiques
| classement = {{inscrit MH|1940|2023}}
| site = https://www.chateau-mezlemarechal.com
| géolocalisation = France/Loiret
}}
Le château est inscrit à l'inventaire supplémentaire des [[Monument historique (France)|Monuments historiques]]<ref name="POP">{{Base POP Mérimée|PA00098766|Château de Metz-le-Maréchal et église de Mez}} consulté le 24 février 2024.</ref>, initialement en [[1940]] puis en [[2023]].
== Localisation ==
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|coin=1
|légende=Localisation du Mez dans le Loiret.
}}
Le château de Mez-le-Maréchal est un château médiéval situé sur la commune de [[Dordives]], dans la partie nord-est du département du [[Loiret (département)|Loiret]]. Il dépend administrativement de la région Centre-Val de Loire. Située à 100 km au sud de Paris, la ville de Dordives appartient néanmoins à la sphère économique du Bassin parisien.
== Un environnement favorable ==
Ce château bénéficie d’un environnement hydrologique qui a certainement favorisé son implantation géographique.
Deux vallées fluviales, celle du Betz<ref>{{Lien web |auteur=Office International de l'Eau |titre=Cours d'eau : le Betz |url=https://www.sandre.eaufrance.fr/geo/CoursEau_Carthage2017/F4298000 |accès url=libre |site=Sandre |consulté le=22 mars 2024}}</ref>, petite rivière du Gâtinais, affluent de la rive droite du Loing, et celle du ruisseau des Ardouses, lui-même affluent du Betz<ref>{{Chapitre|titre chapitre=Etat initial du Betz|auteurs ouvrage=EPAGE du Bassin du Loing|titre ouvrage=Travaux de restauration hydromorphologique du Betz à Bransles – Bassin du Betz|année=2022|pages totales=49|passage=8|lire en ligne=https://www.seine-et-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/54066/393103/file/DLE_Hyromorpho_Betz_Genouilly_Bransles.pdf}}</ref>, ont formé une large vallée est-ouest débouchant sur la vallée du Loing, à deux kilomètres. Cette vallée largement ouverte, avec un axe fluvial attesté depuis l’époque gallo-romaine, est traversée par la route romaine de Sens à Orléans, dite le "chemin de César" dont le tracé passe par les terres du Mez''<ref>{{Chapitre|auteur1=Michel Ed.|titre chapitre=Dordives, Plan du château de Mez-le Maréchal|titre ouvrage=Monuments religieux, civils et militaires du Gâtinais
(département du Loiret et de Seine-et-Marne) depuis le XIᵉ siècle au XVIIᵉ siècle|lieu=Orleans|éditeur=Herluison|année=1887|pages totales=402|passage=104-106|lire en ligne=https://archive.org/details/monumentsreligie01mich/page/106/mode/2up}}</ref>.''
Le Betz étant sujet à de fréquentes sorties de lit, le château a été construit à deux mètres au-dessus du niveau de la rivière, mais à un mètre au-dessous du niveau du ruisseau des Ardouses, ce qui fait que les douves du château sont alimentées de façon constante<ref>{{Chapitre|auteur1=Renucci F.|titre chapitre=Les vallées du Betz et des Ardouses|auteurs ouvrage=Piechaczyk M.|titre ouvrage=Château de Mez-Le-Maréchal Dordives (Loiret) : Rapport archéologique de prospection thématique 2019.|éditeur=Amis du Mez|année=2019|pages totales=222|passage=27|lire en ligne=https://www.amisdumez.org/pdf/ADM-rapport2019/pp_19-56.pdf}}</ref>. De plus, un talus de vingt mètres de large sur deux mètres de hauteur sert de contrescarpe du côté du Betz<ref>{{Chapitre|auteur1=Roesch G., Renucci F.|titre chapitre=Etude des microreliefs : Le modèle numérique de terrain|auteurs ouvrage=Piechaczyk|titre ouvrage=Château de Mez-le-Maréchal - Rapport de prospection thématique 2020|éditeur=Association des amis du mez|année=2020|pages totales=348|passage=317-326|lire en ligne=https://www.amisdumez.org/pdf/ADM-rapport2020/Mez_rapport_2020-light.pdf}}</ref>, dont les eaux coulent à quelques mètres, et met ainsi le château hors d’atteinte de crues centennales.
== Un riche contexte géologique ==
La commune de Dordives, limitrophe de la [[Seine-et-Marne]], au sud, présente toutes les caractéristiques géologiques du Bassin parisien.
Ainsi, les formations typiques des vallées fluviales laissent affleurer des vestiges bien visibles dans les paysages, et ont servi de tout temps de matériaux de construction.
Il s’agit d’abord de la craie campanienne, sous forme de poudingues contenant des galets de dimensions variables, liés par une argile maigre<ref>{{Ouvrage|auteur1=Foucault A., Raoult J-F.|titre=Dictionnaire de géologie, géophysique, préhistoire, paléontologie, pétrographie, minéralogie|éditeur=Dunod|année=2010|pages totales=388}}</ref>. Ce sont pour la région de Dordives des chailles jurassiques du Nivernais, galets parfaitement roulés semblables à ceux d’un rivage actuel, signe de dépôts fluviatiles.
Vient ensuite le calcaire de Château-Landon, calcaire lacustre qui couvre les parties sud-est et est du Bassin parisien'''.''' Calcaire siliceux, très dur, avec des marnes de différentes couleurs et généralement caverneux''',''' c’est une excellente pierre de construction <ref>{{Ouvrage|auteur1=Pomerol C. , Feugueur|titre=Bassin de Paris, Île-de-France|lieu=Paris|éditeur=Masson|année=1968|pages totales=174|passage=24-25}}</ref>encore exploitée industriellement à Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne)<ref>{{Lien web |titre=Carrières de Souppes |url=https://www.carrieresdesouppes.com/ |consulté le=24 mars 2024}}</ref>. Il affleure souvent à la surface en particulier aux environs immédiats du Betz et de Dordives.
Cette géologie locale a donc permis de trouver, à proximité immédiate ou aux alentours<ref>{{Article|auteur1=Piechaczyk M.|titre=Dordives – Château de Mez-le-Maréchal”|sous-titre=Prospection thématique (2019)|périodique=ADLFI. Archéologie de la France|date=2022|lire en ligne=http://journals.openedition.org/adlfi/132304|accès url=libre}}</ref>, de quoi construire un édifice important sans avoir recours à de lointaines carrières, à des trajets coûteux ou des acheminements aléatoires.
== L'architecture médiéviale ==
=== Aspect général ===
Ce château fort présente une enceinte continue du {{XIIIe siècle}}, formant un carré de 64 m de côté<ref>{{Ouvrage|auteur1=Mesqui Jean|titre=Châteaux-forts et fortifications en France|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|année=1997|passage=239}}</ref>, avec quatre tours rondes aux angles<ref>{{Chapitre|auteur1=Seydoux Philippe|titre chapitre=Mez-le-Maréchal à Dordives|titre ouvrage=Châteaux de la Puisaye et de l’Auxerrois|lieu=Paris|éditeur=Morande|année=1995|passage=56}}</ref>, et une porte d’entrée flanquée de deux tours''',''' rondes elles aussi. Cette porte possède encore son assommoir et des rainures dans l’embrasure témoignent du passage d’une herse maintenant disparue. Les courtines ont une hauteur moyenne de 7,50 m et une épaisseur de 1,95 m. Le niveau du chemin de ronde, arasé aujourd’hui, s’élève lui aussi à 7,50 m. Il reste des logis médiévaux du {{XIIIe siècle}}, accolés aux courtines à l’est et au sud<ref>{{Chapitre|auteur1=Mesqui|titre chapitre=Châteaux et chasses royales dans les forêts de l'Orléanais au Moyen Âge. Le nomadisme résidentiel et ses effets sur l'activité castrale |auteurs ouvrage=Faucherre Nicolas, Gautier Delphine, Mouillebouche Hervé|titre ouvrage=Le nomadisme châtelain. IXe – XVIIe siècle|sous-titre ouvrage=Actes du sixième colloque international au château de Bellecroix. 14-16 octobre 2016|lieu=Dijon|éditeur=Centre de castellologie de Bourgogne|année=2018|passage=311}}</ref>.
Excentrée dans le quart sud-ouest de la cour, s’élève sur quelque 16 mètres de hauteur <ref>{{Article|auteur1=Piechaczyk Michel|titre=Dordives (Loiret). Château de Mez-le-Maréchal”|périodique=Archéologie médiévale|numéro=50|pages=330-331|date=2020|lire en ligne=https://journals.openedition.org/archeomed/35103}}</ref>une imposante tour maîtresse rectangulaire, construite à la fin du {{XIIe siècle}}<ref>{{Chapitre|auteur1=Stein|titre chapitre=Le Mez-le-Maréchal|titre ouvrage=Congrès archéologique de France: Séances générales tenues par la Société française pour la conservation des monuments historiques|lieu=Paris|éditeur=Derache|année=1931|pages totales=756|passage=233-241|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35700q/f236.item.r=1930mar%C3%A9chal}}</ref>.
=== La tour-logis ===
Construite avant l’enceinte, dans la deuxième moitié du {{XIIe siècle}}, la tour-logis, rectangulaire, de 15 m sur 13,5 m, est complétée par quatre tourelles d’angle <ref>{{Ouvrage|auteur1=Civel Nicolas|titre=La fleur de France. Les seigneurs d'lle-de-France au XIIe siecle|éditeur=Brepols|année=2006|pages totales=602|passage=133}}</ref>semi-circulaires et semi-engagées. Le tout est construit soigneusement en petit appareil de moellons équarris, renforcé aux angles par des chainages de pierres de taille. Les trous de boulins des échafaudages sont encore très visibles.
L’accès à la tour-logis se fait de plain-pied avec la cour par une large porte d’entrée au sud.
Deux niveaux simplement planchéiés divisent l’espace intérieur. Au rez-de-chaussée, des jours aux fentes évasées vers l’extérieur donnent de la lumière, et de larges fenêtres éclairent le deuxième niveau sur les quatre faces.
Les tourelles forment des espaces annexes. Celle du nord-est est occupée par un escalier à vis <ref>{{Ouvrage|auteur1=Châtelain André|titre=Châteaux-forts et féodalité en Ile-de-France XIe – XIIIe siècle|éditeur=Créer|année=1983}}</ref>hélicoïdal qui donne accès au deuxième niveau. Celle du sud-est abrite, au rez-de-chaussée, un petit oratoire à voûtes d’arêtes.
=== Les tours de l’enceinte et le chemin de ronde ===
Ces tours, circulaires, s’élèvent sur deux niveaux, sauf deux d’entre elles au sud-est et au nord-est qui ont été surélevée d’un niveau.
On accède à la salle du rez-de-chaussée des tours par une porte à coussinets et linteaux, aménagés dans l’angle de la courtine; la salle de l’étage est couverte par une voûte d’ogives à quatre branches. Sur les six tours de l’enceinte, deux conservent encore des traces de cet aménagement<ref>{{Lien web |auteur=Piechaczyk Michel |responsabilité1=Révillion S. et Verjux C. |titre=Service Régional de l’Archéologie. Bilan scientifique 2019. |sous-titre=Epoque médéviale : DORDIVES Château de Mez-le-Maréchal (p172) |url=https://www.culture.gouv.fr/fr/Regions/DRAC-Centre-Val-de-Loire/Ressources/Publications/Bilan-scientifique-de-la-region-Centre-Val-de-Loire/Bilan-scientifique-2019 |site=Culture.gouv |date=22 avril 2022 |consulté le=23 mars 2024}}</ref>. Ces salles également circulaires sont équipées d’archères à simple ébrasement <ref>{{Chapitre|auteur1=Hayot Denis|titre chapitre=Fiche Mez-le-Maréchal|titre ouvrage=L'architecture fortifiée capétienne au XIIIe siècle. Thèse de doctorat en Histoire
de l'art et archéologie|année=2016}}</ref>: il y en a trois au rez-de-chaussée, quatre à l’étage. Leur répartition n’est pas laissée au hasard.
Au premier niveau, l’une des trois archères permet de viser en direction de l’axe de la porte d’entrée de l’enceinte, les deux autres en direction des courtines.
Au deuxième niveau, les quatre archères sont installées dans les angles morts de celles du niveau inférieur.
En outre, les murs des tours d’angle sont traversés à la hauteur du deuxième niveau par le chemin de ronde pour le passage d’une courtine à l’autre<ref>{{Article|auteur1=Piechaczyk M.|titre=Dordives (Loiret). Château de Mez-le-Maréchal|périodique=Archéologie médiévale|numéro=51|date=2021|lire en ligne=http://journals.openedition.org/archeomed/40898|accès url=libre}}</ref>. Ce chemin de ronde devient alors un couloir qui peut être fermé par une porte en cas d’attaque, renforçant ainsi la protection des tours<ref>{{Article|auteur1=Borel, E., Renucci, F.|titre=Château de Mez-le-Maréchal (Dordives, Loiret). Bilan de trois années de recherches sur les niveaux de circulation du chemin de ronde.|périodique=Journées archéologiques de la région Centre - Val de Loire (Orléans, 4-5 mars 2022).|date=2022}}</ref>.
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* 1888 : Thoison Eugène, ''Les séjours des rois de France dans le Gâtinais'', 481-1789, A. Picard, Paris, 1888
* 1891 : Poullain. (1891). ''Le Mez-le-Maréchal : Notice''. Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais.
* 1980 : Gaumont Robert, ''Châteaux et manoirs de l’Orléanais'', CLD, 1980
* 1988 : Mesqui Jean, ''Ile-de-France gothique''. T.2 : ''les demeures seigneuriales'', Paris, 1988, p.220-225
* 2017 : Baumgartner G, ''Le château de Mez-le-Maréchal à Dordives, de la noblesse à la roture,'' Bulletin de la société d'émulation de l'arrondissement de Montargis , t 171, 2017, p.18-37
* 2021 : Michel Piechaczyk, “Dordives (Loiret). Château de Mez-le-Maréchal”, ''Archéologie médiévale'', 51 | 2021, 272.
* 2023 : Hayot, Denis. ''L'architecture fortifiée capétienne au XIIᵉ siècle : un paradigme à l'échelle du royaume. Monographies Centre Val de Loire''. Centre de castellologie de Bourgogne, 2023.
=== Articles connexes ===
* [[Liste des monuments historiques du Loiret]]
* [[Liste des châteaux du Loiret]]
=== Liens externes ===
{{Liens externes|Site officiel=https://www.chateau-mezlemarechal.com/}}
{{Autres projets
| commons = Category:Château de Mez-le-Maréchal<!-- Commons -->
}}
== Notes et références ==
{{Références}}
{{portail|Châteaux de France|Loiret|MH}}
[[Catégorie:Château monument historique dans le Loiret]]
[[Catégorie:Monument historique inscrit en 1940]]
[[Catégorie:Monument historique inscrit en 2023]]
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