« Abri antiatomique » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Jeanne Angerie (discuter | contributions)
ajout de texte et de références
Jeanne Angerie (discuter | contributions)
ajout de texte et de références
Balises : Révoqué Éditeur visuel
Ligne 48 :
* Énergie et si possible un moyen de la renouveler, par exemple un ou plusieurs [[Accumulateur électrique|accumulateurs électriques]] et un [[générateur électrique]].
* Moyen de télécommunication, un [[Émetteur d'ondes radioélectriques|émetteur radio]] par exemple.
Une radio alimentée par batterie peut être utile pour obtenir des rapports sur les modèles de retombées et le dégagement. Cependant, la radio et d’autres équipements électroniques peuvent être désactivés par impulsion électromagnétique. Par exemple, même au plus fort de la guerre froide, la protection EMP n’avait été achevée que pour 125 des quelque 2 771 stations de radio du système de radiodiffusion d’urgence des États-Unis. En outre, seuls 110 des 3 000 centres d’opérations d’urgence existants avaient été protégés contre les effets de l’EMP<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ch. 3: Psychological Preparations - Nuclear War Survival Skills |url=http://www.oism.org/nwss/s73p914.htm |site=oism.org |consulté le=2022-09-17}}</ref>. Le système de radiodiffusion d’urgence a depuis été supplanté aux États-Unis par l'[[Emergency Alert System]].
 
Le manuel ''{{Lien|langue=en|trad=Nuclear War Survival Skills|fr=Nuclear War Survival Skills}}'' propose une liste de fournitures intiltulée « Préparations minimales avant la crise ». Elle comprend :
* une ou plusieurs pelles ;
* un pic ;
* une scie à arc avec une lame supplémentaire ;
* un marteau ;
* un film de polyéthylène de 0,1 mm ;
* du matériel de bricolage de base (clous, fils, etc.) ;
* une pompe de ventilation d’abri faite maison (un KAP) ;
* de grands récipients pour l’eau ;
* une bouteille d’[[eau de Javel]] ;
* un ou deux KBM (compteurs de retombées Kearny) ;
* un approvisionnement d’aliments compacts et non périssables pour 2 semaines (minimum) ;
* un poêle portatif efficace ;
* des allumettes en bois dans un récipient étanche ;
* les contenants et ustensiles essentiels pour l’entreposage, le transport et la cuisson des aliments ;
* un système de toilettes sèches ;
* des tampons ;
* des moustiquaires ;
* des appâts à mouches ;
* tout médicament spécial dont les membres de la famille ont besoin ;
* iodure de potassium pur ;
* un compte-gouttes pour les médicaments ;
* une trousse de premiers soins ;
* un tube de pommade antibiotique ;
* des bougies à longue combustion (avec de petites mèches) suffisantes pour au moins 14 nuits ;
* une lampe à huile ;
* une lampe de poche et des piles supplémentaires ;
* une radio à transistor avec des piles supplémentaires et une boîte en métal pour la protéger des impulsions électromagnétiques.
 
== Protection ==
Ligne 215 ⟶ 245 :
L’une des solutions de la Suisse est d’utiliser des tunnels routiers traversant les montagnes, certains de ces abris pouvant protéger des dizaines de milliers de personnes<ref>{{lien web |langue=en-GB |titre=Swiss still braced for nuclear war |lire en ligne=http://news.bbc.co.uk/2/hi/programmes/from_our_own_correspondent/6347519.stm |date=2007-02-10 |consulté le=2022-09-17}}</ref>.
== Historique ==
 
=== Guerre Froide ===
Inhérent à la guerre froide et au développement de l'[[arme nucléaire]], l'abri antiatomique est une des composantes de la défense passive des deux [[superpuissance]]s devant permettre à la fois la [[continuité du gouvernement]] et la préservation d'une partie de la population.
 
==== Bosnie ====
L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] aurait construit des abris antiatomiques dès le début des années {{Date-|1950}}{{Sfn|Leon Goure|mars 1962|p=15}}. Ces structures s'inscrivaient dans une politique de [[Sécurité civile|défense civile]], considérée comme faisant intégralement partie des capacités de défense soviétiques au sens large et qui comprend par exemple des projets d'évacuation des villes, la formation de groupes chargés de la protection civile ou contre les attaques bactériologiques et chimiques{{Sfn|Leon Goure|mars 1962|p=15}}{{,}}<ref name="sympo">{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=Disaster Research Group|titre=Symposium on Human Problems in the Utilization of Fallout Shelters|passage=101 à 111|éditeur=[[Académie nationale des sciences|National Academy of Sciences]]|date=février 1960|pages totales=234|lire en ligne=https://ia601406.us.archive.org/22/items/symposiumonhuman00symprich/symposiumonhuman00symprich.pdf|format électronique=pdf|consulté le=29 avril 2018|titre chapitre=Soviet Civil Defense}}.</ref>. En {{date-|1977}}, dans un document alors classé « top secret », la {{abréviation|CIA|Central Intelligence Agency}} décrit les capacités de défense passive de l'Union soviétique<ref name="cia">{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=[[Central Intelligence Agency|CIA]]|titre=Soviet civil defense: objectives, pace, and effectiveness|date=décembre 1977|pages totales=142|lire en ligne=http://insidethecoldwar.org/sites/default/files/documents/NI%20IIM%2077-029%20Soviet%20Civil%20Defense%20Objectives%2C%20Pace%20and%20Effectiveness%2C%20December%201977.pdf|format électronique=pdf|consulté le=14 avril 2018}}.</ref> et notamment ses abris antiatomiques « durcis » destinés aux dirigeants y compris au niveau local, avec postes de commandement alternatifs en dehors des villes. Le document fait aussi état des réseaux de métro des grandes villes conçu pour servir d'abri antiatomique et où sont construits des abris adjacents aux quais, restreints à « des groupes spécifiques » ({{p.|82}})<ref name="cia" />. Les structures industrielles importantes pour la vie ou la reprise de l'économie sont également incluses dans les plans soviétiques ; par exemple, la centrale électrique de Kharkov pouvait être opérée à distance à partir des abris destinés au personnel ({{p.|73}})<ref name="cia" />.
Entre {{Date-|1953}} et {{Date-|1979}}, le gouvernement de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie]] a fait construire près de [[Konjic (Bosnie-Herzégovine)|Konjic]], un abri militaire nommé ARK. Cet abri occupe un espace de {{Nb|6500|m²}} et se compose de 12 blocs reliés. Il dispose de zones résidentielles, de salles de conférence, de bureaux, de salles de planification stratégique. La construction et l’existence de ce bunker ont été gardées secrètes jusque dans les années 1990<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=D-0 ARK Biennial (Bosnia and Herzegovina) |url=https://biennialfoundation.org/biennials/d-0-ark-biennial-bosnia-and-herzegovina/ |site=Biennial Foundation |consulté le=2023-03-07}}</ref>.
 
==== Canada ====
La documentation soviétique en {{date-|1959}} définit l'abri antiatomique de la façon suivante : le toit doit être résistant au feu et à l'onde de choc thermique d'une explosion nucléaire, il doit être sous la surface du sol et assurer une protection contre les radiations et l'écroulement des bâtiments de surface, au-dessus de lui. L'abri est pourvu d'une sortie de secours ne pouvant pas être encombrée par des débris et enfin, si construit dans une zone présumée comme étant une cible directe, être étanche et équipé afin de permettre une occupation sur le long terme<ref name="sympo" />. Les manuels décrivent cinq types d'abris antiatomiques<ref name="sympo" /> :
Dans les années {{Date-|1950}} et {{Date-|1960}}, le gouvernement canadien a fait construire une [[Siège central du gouvernement d'urgence|série d'abris antiatomique]] destinées à assurer la [[Continuité du gouvernement|continuité gouvernementale]]. Les plus grands de ces refuges sont communément appelés {{Langue|anglais|''Diefenbunkers''}}, un surnom venant du nom du [[Premier ministre du Canada|premier ministre]] de l'époque, [[John Diefenbaker]], qui a autorisé leur construction<ref>{{Ouvrage|prénom1=Dylan|nom1=Thuras|prénom2=Ella|nom2=Morton|titre=Atlas Obscura|date=2016|isbn=978-0-7611-6908-6|isbn2=0-7611-6908-3|oclc=959200507|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/959200507|consulté le=2022-09-06}}</ref>. Démilitarisé à la fin de la Guerre froide, le {{Langue|anglais|''Diefenbunkers''}} a rouvert sous la forme d'un musée en {{Date-|1998}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Au Canada, le conflit ukrainien ravive les fantômes de la Guerre froide |url=https://information.tv5monde.com/info/au-canada-le-conflit-ukrainien-ravive-les-fantomes-de-la-guerre-froide-489519 |site=TV5MONDE |date=2023-02-22 |consulté le=2023-02-25}}</ref>.
; Abri lourd:enterré profondément sous terre, murs en béton armé et équipé de systèmes de communication, d'une réserve d'oxygène et d'autres moyens techniques sophistiqués. Il était estimé que certains de ces abris pouvaient résister à une onde de choc de 200 à {{unité|300|psi}} (14 à 21 bars).
; Abri dit « à couches »:partiellement ou totalement souterrain, le toit est en béton recouvert d'une épaisse couche de terre et pouvant résister à une pression d'au moins {{unité|100|psi}} (7 bars). Lui aussi équipé d'un système de filtration d'air, il est destiné à abriter plusieurs milliers de personnes.
; Métro: les quais et tunnels du métro de Kiev, [[Saint-Pétersbourg|Leningrad]] et Moscou devaient abriter une grande partie de la population (20 à 40 % de la population pour Moscou).
; Abri en sous-sol:sous les bâtiments publics ou immeubles résidentiels ; pouvant abriter {{nombre|100|à=150|personnes}}, il doit répondre aux spécifications énumérées plus haut. Capable de résister à une pression d'au moins {{unité|10|psi}} (0,7 bar) ou, selon les manuels de l'époque, à une explosion située à « une certaine distance ».
; Abri de campagne ou d'urgence: de type « '''abri anti-retombées''' », il est construit par la population lorsqu'une alerte de « menace imminente » est déclenchée. Creusé rapidement à flanc de montagne ou dans le sol, il protège temporairement {{nombre|25|à=60|personnes}}.
 
==== États-Unis ====
Les conditions dans les abris soviétiques sont spartiates. La surface par occupant est au minimum de 0,5 à {{unité|0,8|m|2}} et seuls les abris destinés à une longue occupation sont équipés de lits superposés de {{unité|46|cm}} de largeur<ref name="sympo" />.
[[Fichier:Fallout shelter photo.png|gauche|vignette|Vue idéalisée de l'intérieur d'un abri antiatomique (1957).]]
Aux États-Unis durant les années {{Date-|1950}}, les pouvoirs publics n'ont pas trouvé l'intérêt d'une défense civile structurée et organisée au niveau de l'État et concentrent leurs efforts par des campagnes éducatives sur les gestes à tenir en cas d'attaque et à la promotion de l'abri (privé) anti-retombées<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Fallout Shelters |url=http://www.u-s-history.com/pages/h3706.html |site=United States History |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=David Greenberg |titre=Fallout Can Be Fun |sous-titre=How the Cold War civil-defense programs became farce |url=http://www.slate.com/articles/news_and_politics/history_lesson/2003/02/fallout_can_be_fun.html |site=[[Slate (magazine)|Slate]] |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>. Des abris sont construits pour assurer la continuité gouvernementale. C'est par exemple le cas du projet [[Cheyenne Mountain]]. C'est à cette époque que les organismes gouvernementaux consacrés à la protection civile publient un grand nombre d'affiches de sensibilisation<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Civil Defense Art Gallery |sous-titre=Civil Defense Posters |url=http://www.civildefensemuseum.com/artgal/artgallery.html |consulté le=14 avril 2018}}.</ref> et même des films comme le notoire [[Duck and Cover (film)|Duck and Cover]] destiné aux écoles. À la fin de la décennie, l'{{lien|langue=en|trad=Office of Civil and Defense Mobilization|fr=Office of Civil and Defense Mobilization|texte=Office of Civil and Defense Mobilization}} distribue à plusieurs millions d'exemplaires un livret intitulé {{Traduction|langue=en|The familly fallout shelter|L'abri familial anti-retombées}}. L'ouvrage est destiné à inciter les familles à construire des abris en brique dans leur sous-sol ou en terre dans leurs jardins. Il contient aussi des plans détaillés d'abris à réaliser soi-même ainsi que des conseils allant du contenu de la trousse de premiers secours aux choses à faire pour éviter l'ennui et s'occuper l'esprit<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The familly fallout shelter|lieu=États-Unis|éditeur={{lien|langue=en|trad=Office of Civil and Defense Mobilization|fr=Office of Civil and Defense Mobilization|texte=Office of Civil and Defense Mobilization}}|date=juin 1959|pages totales=31|lire en ligne=https://ia601406.us.archive.org/33/items/familyfalloutshe00unitrich/familyfalloutshe00unitrich.pdf|format électronique=pdf|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>.
 
[[Fichier:P.S. 58 - Carroll & Smith Sts. Bklyn. hold a take cover drill 01489v.jpg|vignette|alt=Écoliers accroupis sous leurs bureaux durant un exercice de protection civile en 1962|Enfants d'une école de New York pratiquant l'exercice ''{{Langue|en|texte=Duck and Cover}}'' (1962).]][[Fichier:(Office of Civil and Defense Mobilization exhibit at a local civil defense fair.) - NARA - 542102.tif|vignette|alt=démonstration d'un abri antiatomique lors d'une foire|Tente de la ''{{langue|en|Office of Civil and Defense Mobilization}}'' présentant un abri anti-retombée lors d'une foire (1960).]]
Ligne 237 ⟶ 266 :
 
Par ailleurs, en {{date-|1957}}, le « rapport Gaither » conclut que les Soviétiques avaient pris de l'avance en matière d'armement, mais aussi de protection contre les attaques nucléaires<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=Office Defense Mobilization|titre=Deterrence and Survival in the Nuclear Age|date=1957|pages totales=34|lire en ligne=https://nsarchive2.gwu.edu//NSAEBB/NSAEBB139/nitze02.pdf|format électronique=pdf|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>, ce qui incite le président Kennedy à créer en {{date-|1961}} le {{Traduction|langue=en|Community Shelter Program|Programme d'abri communautaire}} dont le but est de trouver les moyens d'abriter {{nombre|180|millions}} d'Américains. Steuart Pittman, qui fut conseiller en chef du [[plan Marshall]], est chargé de réaliser l'inventaire de tous les bâtiments publics des États-Unis qui pourraient être convertis en abri et d'en assurer l'approvisionnement (en eau et nourriture) mais il démissionne en {{date-|1964}} face à l'indifférence ou l'hostilité parfois farouche du public et le refus du Congrès d'allouer un budget supplémentaire au projet<ref name="NYT">{{Lien web |langue=en |auteur1=Paul Vitello |titre=Steuart Pittman, Head of Fallout Shelter Program, Dies at 93 |url=https://www.nytimes.com/2013/02/19/us/steuart-pittman-head-of-fallout-shelter-program-dies-at-93.html |site=[[The New York Times]] |date=18 février 2013 |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>. L'abri civil sera donc individuel et anti-retombées, tel que l'avait déclaré en {{date-|1958}} Dwight D. Eisenhower qui ne croyait pas qu'il soit possible de protéger la population des effets directs des explosions atomiques<ref name="giz" /> :
 
{{Citation bilingue bloc|lang=en|The National fallout shelter policy is based firmly on the philosophy of the obligation of each property-owner to provide protection on his own premises.|La politique nationale de l'abri anti-retombée est fermement fondée sur le principe d'obligation de chaque propriétaire d'assurer la protection de ses propres bâtiments.}}
 
Ligne 242 ⟶ 272 :
{{citation bloc|Je déteste entendre les gens dire qu'ils préféreraient mourir dans une attaque nucléaire plutôt que d'affronter les horreurs de la survie.}}
[[Fichier:Mels - Civil Defense Bunker (48764618877).jpg|gauche|vignette|Poste médical, salle de soins. RZSO Pizol, Mels. Suisse, 6 septembre 2019.]]
Ainsi, dans l'esprit du public, le concept de l'abri antiatomique en tant qu'élément protecteur contre la guerre nucléaire s'est érodé globalement à partir des années {{date-|1960}}.
Ainsi, dans l'esprit du public, le concept de l'abri antiatomique en tant qu'élément protecteur contre la guerre nucléaire s'est érodé globalement à partir des années {{date-|1960}} mais connaît parfois un regain d'intérêt - pas uniquement en Amérique - au gré des tensions entre les pays détenteurs de l'arme nucléaire, comme dans les [[années 2010]] entre les États-Unis et la Corée du Nord ou lors de l'[[invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022]]<ref>{{Lien web |auteur1=Miriane Demers-Lemay |titre=De plus en plus d’Américains s’achètent des bunkers antinucléaires |url=https://www.ledevoir.com/societe/consommation/511632/visite-dans-un-site-de-bunkers-antinucleaires-au-dakota-du-sud |site=[[Le Devoir]] |date=30 octobre 2017 |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1=Rafaële Brillaud |titre=Les abris antinucléaires japonais en plein boom grâce à Pyongyang |url=http://www.liberation.fr/planete/2018/01/01/les-abris-antinucleaires-japonais-en-plein-boom-grace-a-pyongyang_1619853 |site=[[Libération (journal)]] |date=01-01-2018 |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="challenges2022">{{lien web|auteur=Alix Coutures|titre=Guerre Ukraine-Russie : les abris anti-atomiques cartonnent|url=https://www.challenges.fr/immobilier/guerre-ukraine-russie-les-abris-anti-atomiques-cartonnent_804856|site=[[Challenges]]|date=16 mars 2022|consulté le=22 décembre 2022}}.</ref>.
 
==== Suède ====
Au temps de la [[guerre froide]], le gouvernement suédois craint une attaque nucléaire contre le pays et a, du reste, pour ambition la construction de [[Programme nucléaire militaire de la Suède|sa propre bombe atomique]]. Or, il n'y a que peu d'abris antiatomiques à Stockholm. Dans le même temps, la capitale manque de places de stationnement pour accueillir un nombre toujours croissant de véhicules à moteur.
 
C'est ainsi que, dans les années {{date-|1950}} et {{date-|1960}}, voient le jour à Stockholm plusieurs grands abris antiatomiques destinés à la population civile, qui sont utilisés en temps de paix comme parkings souterrains. Il s'agit, par exemple, de l'[[abri de Klara]] (superficie {{unité|6650|m|2}}) et de l'{{lien|langue=sv|trad=Skyddsrummet Johannes|fr=abri de Johannes|texte=abri de Johannes}} (superficie {{unité|7400|m|2}}). Avec ses {{unité|15900|m|2}}, l'[[abri de Katarinaberget]] inauguré en 1957 et toujours en activité en {{date-|2017}} est toutefois le plus grand de tous<ref>{{sv}} [http://insynsverige.se/insynEx.aspx?nodeid=171214 ''Sammanställning av Stockholms Brandförsvars bergrum'']. Insyn Sverige.</ref>.
 
Des installations de taille plus modeste sont également créées, et ce sont en tout {{unité|14500|abris}} qui voient le jour avant le début des [[années 1990]], pour une capacité d'accueil totale d'environ {{unité|1.7|million}} de places<ref>{{Lien web |langue=sv |titre=Brist på skyddsrum i Stockholms län |url=http://sverigesradio.se/sida/artikel.aspx?programid=103&artikel=1857515 |site=[[Sveriges Radio]] |date=28 janvier 2008 |consulté le=31 mai 2017}}.</ref>. Chaque projet de construction ou de rénovation d'un immeuble s'accompagne d'une étude de la commune qui décide du nombre de places d'abri à y créer. Au centre-ville, où la pénurie est la plus forte, dix-huit stations de [[Métro de Stockholm|métro]] sont également aménagées pour pouvoir être rapidement transformées en centres d'accueil d'urgence.
 
À partir de {{date-|2002}} et durant une quinzaine d'années, le pays ne fera pratiquement plus construire d'abris<ref name="msb">{{Lien web |langue=en |auteur1=Catherine Edwards |titre=Why Sweden is home to 65,000 fallout shelters |url=https://www.thelocal.se/20171101/why-sweden-is-home-to-65000-fallout-shelters |site=thelocal.se |date=1{{er}} novembre 2018 |consulté le=12 avril 2018}}.</ref>.
 
==== URSS ====
L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] aurait construit des abris antiatomiques dès le début des années {{Date-|1950}}{{Sfn|Leon Goure|mars 1962|p=15}}. Ces structures s'inscrivaient dans une politique de [[Sécurité civile|défense civile]], considérée comme faisant intégralement partie des capacités de défense soviétiques au sens large et qui comprend par exemple des projets d'évacuation des villes, la formation de groupes chargés de la protection civile ou contre les attaques bactériologiques et chimiques{{Sfn|Leon Goure|mars 1962|p=15}}{{,}}<ref name="sympo">{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=Disaster Research Group|titre=Symposium on Human Problems in the Utilization of Fallout Shelters|passage=101 à 111|éditeur=[[Académie nationale des sciences|National Academy of Sciences]]|date=février 1960|pages totales=234|lire en ligne=https://ia601406.us.archive.org/22/items/symposiumonhuman00symprich/symposiumonhuman00symprich.pdf|format électronique=pdf|consulté le=29 avril 2018|titre chapitre=Soviet Civil Defense}}.</ref>. En {{date-|1977}}, dans un document alors classé « top secret », la {{abréviation|CIA|Central Intelligence Agency}} décrit les capacités de défense passive de l'Union soviétique<ref name="cia">{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=[[Central Intelligence Agency|CIA]]|titre=Soviet civil defense: objectives, pace, and effectiveness|date=décembre 1977|pages totales=142|lire en ligne=http://insidethecoldwar.org/sites/default/files/documents/NI%20IIM%2077-029%20Soviet%20Civil%20Defense%20Objectives%2C%20Pace%20and%20Effectiveness%2C%20December%201977.pdf|format électronique=pdf|consulté le=14 avril 2018}}.</ref> et notamment ses abris antiatomiques « durcis » destinés aux dirigeants y compris au niveau local, avec postes de commandement alternatifs en dehors des villes. Le document fait aussi état des réseaux de métro des grandes villes conçu pour servir d'abri antiatomique et où sont construits des abris adjacents aux quais, restreints à « des groupes spécifiques » ({{p.|82}})<ref name="cia" />. Les structures industrielles importantes pour la vie ou la reprise de l'économie sont également incluses dans les plans soviétiques ; par exemple, la centrale électrique de Kharkov pouvait être opérée à distance à partir des abris destinés au personnel ({{p.|73}})<ref name="cia" />.
 
La documentation soviétique en {{date-|1959}} définit l'abri antiatomique de la façon suivante : le toit doit être résistant au feu et à l'onde de choc thermique d'une explosion nucléaire, il doit être sous la surface du sol et assurer une protection contre les radiations et l'écroulement des bâtiments de surface, au-dessus de lui. L'abri est pourvu d'une sortie de secours ne pouvant pas être encombrée par des débris et enfin, si construit dans une zone présumée comme étant une cible directe, être étanche et équipé afin de permettre une occupation sur le long terme<ref name="sympo" />. Les manuels décrivent cinq types d'abris antiatomiques<ref name="sympo" /> :
; Abri lourd:enterré profondément sous terre, murs en béton armé et équipé de systèmes de communication, d'une réserve d'oxygène et d'autres moyens techniques sophistiqués. Il était estimé que certains de ces abris pouvaient résister à une onde de choc de 200 à {{unité|300|psi}} (14 à 21 bars).
; Abri dit « à couches »:partiellement ou totalement souterrain, le toit est en béton recouvert d'une épaisse couche de terre et pouvant résister à une pression d'au moins {{unité|100|psi}} (7 bars). Lui aussi équipé d'un système de filtration d'air, il est destiné à abriter plusieurs milliers de personnes.
; Métro: les quais et tunnels du métro de Kiev, [[Saint-Pétersbourg|Leningrad]] et Moscou devaient abriter une grande partie de la population (20 à 40 % de la population pour Moscou).
; Abri en sous-sol:sous les bâtiments publics ou immeubles résidentiels ; pouvant abriter {{nombre|100|à=150|personnes}}, il doit répondre aux spécifications énumérées plus haut. Capable de résister à une pression d'au moins {{unité|10|psi}} (0,7 bar) ou, selon les manuels de l'époque, à une explosion située à « une certaine distance ».
; Abri de campagne ou d'urgence: de type « '''abri anti-retombées''' », il est construit par la population lorsqu'une alerte de « menace imminente » est déclenchée. Creusé rapidement à flanc de montagne ou dans le sol, il protège temporairement {{nombre|25|à=60|personnes}}.
 
Les conditions dans les abris soviétiques sont spartiates. La surface par occupant est au minimum de 0,5 à {{unité|0,8|m|2}} et seuls les abris destinés à une longue occupation sont équipés de lits superposés de {{unité|46|cm}} de largeur<ref name="sympo" />.
 
=== Crise des missiles nord-coréens ===
Depuis l'augmentation du nombre de tirs de missiles à longue portée nord-coréens, les pays dont les populations se sentent menacés connaissent un regain d'intérêt pour les abris antiatomiques. Il s'agit de la [[Corée du Sud]], du [[Japon]]<ref>{{Lien web |auteur1=Rafaële Brillaud |titre=Les abris antinucléaires japonais en plein boom grâce à Pyongyang |url=http://www.liberation.fr/planete/2018/01/01/les-abris-antinucleaires-japonais-en-plein-boom-grace-a-pyongyang_1619853 |site=[[Libération (journal)]] |date=01-01-2018 |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les ventes d'abris antiatomiques s'envolent au Japon |url=https://www.lepoint.fr/monde/les-ventes-d-abris-antiatomiques-s-envolent-au-japon-13-08-2017-2149809_24.php |site=Le Point |date=2017-08-13 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Japon adopte les abris antiatomiques à la Suisse - Le Temps|périodique=Le Temps|date=2017-09-21|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/economie/japon-adopte-abris-antiatomiques-suisse|consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Japon s'emballe pour les abris antiatomiques de salon |url=https://www.parismatch.com/Actu/Insolite/Le-Japon-s-emballe-pour-les-abris-antiatomiques-de-salon-1793808 |site=parismatch.com |date=2022-03-14 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par De notre correspondant Yuta Yagishita à Tokyo Le 7 novembre 2017 |nom=à 18h01 |titre=Japon : le boom des abris antiatomiques |url=https://www.leparisien.fr/international/japon-le-boom-des-abris-antiatomiques-07-11-2017-7377180.php |site=leparisien.fr |date=2017-11-07 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=LA PHOTO. Japon: face au danger nord-coréen, place à l'abri antiatomique |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/japon/la-photo-japon-face-au-danger-nord-coreen-place-a-l-abri-antiatomique_3058253.html |site=Franceinfo |date=2017-04-29 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Ouest-France |titre=À quoi ressemble un abri anti-atomique ? - Edition du soir Ouest-France - 28/04/2017 |url=https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2017-04-28/a-quoi-ressemble-un-abri-anti-atomique-94b3d90b-4483-4c76-be50-385c1d59b3d3 |site=Ouest-France.fr |date=2017-04-28 |consulté le=2024-03-03}}</ref>, des [[États-Unis]]<ref>{{Lien web |auteur1=Miriane Demers-Lemay |titre=De plus en plus d’Américains s’achètent des bunkers antinucléaires |url=https://www.ledevoir.com/societe/consommation/511632/visite-dans-un-site-de-bunkers-antinucleaires-au-dakota-du-sud |site=[[Le Devoir]] |date=30 octobre 2017 |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>. Dans le cas du Japon, un projet de loi avait été déposé : il s'agissait de fournir une subvention aux Japonais désireux de s'équiper d'un abri antiatomique<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Japon : pourquoi les autorités réfléchissent à subventionner la création d'abri antiatomique chez soi |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/bientot-chez-vous/japon-pourquoi-les-autorites-reflechissent-a-subventionner-la-creation-d-abri-antiatomique-chez-soi_5632022.html |site=Franceinfo |date=2023-02-14 |consulté le=2024-03-03}}</ref>.
 
=== Guerre en Ukraine ===
Depuis le début de l'[[invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022]], les pays dont les populations se sentent menacés connaissent un regain d'intérêt pour les abris antiatomiques<ref name="challenges2022">{{lien web|auteur=Alix Coutures|titre=Guerre Ukraine-Russie : les abris anti-atomiques cartonnent|url=https://www.challenges.fr/immobilier/guerre-ukraine-russie-les-abris-anti-atomiques-cartonnent_804856|site=[[Challenges]]|date=16 mars 2022|consulté le=22 décembre 2022}}.</ref>.
 
Il peut s'agir d'abris construits par les états dans le bit de protéger les populations directement menacées par la guerre. C'est le cas de l'Ukraine<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ukraine : le pays construit des écoles souterraines munies d'abris antiatomiques |url=https://fr.euronews.com/2024/02/21/ukraine-le-pays-construit-des-ecoles-souterraines-munies-dabris-antiatomiques |site=euronews |date=2024-02-21 |consulté le=2024-03-03}}</ref>, la Russie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Russie. L’élite moscovite aura bientôt son abri antiatomique |url=https://www.courrierinternational.com/article/russie-l-elite-moscovite-aura-bientot-son-abri-antiatomique |site=Courrier international |date=2023-06-04 |consulté le=2024-03-04}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Guerre en Ukraine : le Kremlin fait construire un abri antiatomique à Moscou |url=https://www.lepoint.fr/monde/guerre-en-ukraine-le-kremlin-fait-construire-un-abri-atiatomique-a-moscou-05-06-2023-2522993_24.php |site=Le Point |date=2023-06-05 |consulté le=2024-03-04}}</ref> et la Suède<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Suède : face à la menace russe, le pays rénove ses bunkers |url=https://www.rtl.fr/actu/international/suede-face-a-la-menace-russe-le-pays-renove-ses-bunkers-7900257505 |site=www.rtl.fr |consulté le=2023-04-26}}</ref>. Certains abris datent de l'époque soviétique et sont utilisés comme hôpitaux de fortune près du front<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=EXCLUSIF - Guerre en Ukraine : dans les coulisses d'un abri antiatomique d'un hôpital de Kiev |url=https://www.europe1.fr/international/reportage-ukraine-dans-les-coulisses-dun-abri-antiatomique-de-lhopital-de-kiev-4102131 |site=Europe 1 |date=2022-03-28 |consulté le=2024-03-03}}</ref>.
 
Il peut aussi s'agir dans d'autres l'initiative de particuliers<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les Belges s’intéressent aux abris anti-atomiques: «30 demandes en quelques jours» |url=https://www.sudinfo.be/art/916207/article/2022-03-03/jai-recu-30-demandes-dabris-anti-atomiques-assure-un-entrepreneur-de-mettet |site=sudinfo.be |consulté le=2023-04-26}}</ref>.
 
== Défense passive par pays ==
Ligne 258 ⟶ 319 :
=== Belgique ===
{{Article détaillé|Sécurité civile en Belgique}}
En [[Belgique]], le taux de protection nucléaire est proche de 0 %. En {{Date|2022}}, les abris antiatomiques fédéraux sont tous hors d’usage<ref>[https://www.lalibre.be/belgique/societe/2022/10/26/les-abris-antiatomiques-federaux-sont-tous-hors-dusage-2HKQ4NHYNNC2VKJ7GKRXKK5DTI/ Les abris antiatomiques fédéraux sont tous hors d’usage], 26 octobre 2022, lalibre.be.</ref>. Depuis le début de la [[Invasion de l'Ukraine par la Russie depuis 2022|guerre en Ukraine]], certains Belges désirent faire l'acquisition d'un abri antiatomique<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Antoine |nom=Clevers |titre=Les Belges s’intéressent aux abris anti-atomiques:antiatomiques «30fédéraux demandessont entous quelqueshors jours»d’usage |url=https://www.sudinfolalibre.be/artbelgique/916207/articlesociete/2022-03-03/jai10/26/les-recuabris-30antiatomiques-demandesfederaux-dabrissont-antitous-atomiqueshors-assuredusage-un-entrepreneur-de-mettet2HKQ4NHYNNC2VKJ7GKRXKK5DTI/ |site=sudinfoLa Libre.be |date=2024-03-04 |consulté le=20232024-0403-2604}}</ref>.
 
=== Bosnie ===
Entre {{Date-|1953}} et {{Date-|1979}}, le gouvernement de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie]] a fait construire près de [[Konjic (Bosnie-Herzégovine)|Konjic]], un abri militaire nommé ARK. Cet abri occupe un espace de {{Nb|6500|m²}} et se compose de 12 blocs reliés. Il dispose de zones résidentielles, de salles de conférence, de bureaux, de salles de planification stratégique. La construction et l’existence de ce bunker ont été gardées secrètes jusque dans les années 1990<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=D-0 ARK Biennial (Bosnia and Herzegovina) |url=https://biennialfoundation.org/biennials/d-0-ark-biennial-bosnia-and-herzegovina/ |site=Biennial Foundation |consulté le=2023-03-07}}</ref>.
 
=== Canada ===
Dans les années {{Date-|1950}} et {{Date-|1960}}, le gouvernement canadien a fait construire une [[Siège central du gouvernement d'urgence|série d'abris antiatomique]] destinées à assurer la [[Continuité du gouvernement|continuité gouvernementale]]. Les plus grands de ces refuges sont communément appelés {{Langue|anglais|''Diefenbunkers''}}, un surnom venant du nom du [[Premier ministre du Canada|premier ministre]] de l'époque, [[John Diefenbaker]], qui a autorisé leur construction<ref>{{Ouvrage|prénom1=Dylan|nom1=Thuras|prénom2=Ella|nom2=Morton|titre=Atlas Obscura|date=2016|isbn=978-0-7611-6908-6|isbn2=0-7611-6908-3|oclc=959200507|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/959200507|consulté le=2022-09-06}}</ref>. Démilitarisé à la fin de la Guerre froide, le {{Langue|anglais|''Diefenbunkers''}} a rouvert sous la forme d'un musée en {{Date-|1998}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Au Canada, le conflit ukrainien ravive les fantômes de la Guerre froide |url=https://information.tv5monde.com/info/au-canada-le-conflit-ukrainien-ravive-les-fantomes-de-la-guerre-froide-489519 |site=TV5MONDE |date=2023-02-22 |consulté le=2023-02-25}}</ref>.
 
=== Chine ===
Ligne 270 ⟶ 325 :
 
=== Corée du Sud ===
En {{date-|mai 2017}}, la Corée du Sud dispose de {{unité|17501|abris}} dont {{unité|3321|installations}} d'évacuation de la sécurité civile tels que stations de métro et abris dans les immeubles de bureaux et bâtiments officiels ayant une superficie totale de {{unité|23.69|km|2}} pour la seule ville de [[Séoul]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1= Simon Scarr|auteur2= Weiyi Cai|auteur3= Wen Foo|auteur4= Jin Wu|titre=North Korea’s other threat|url=http://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/rngs/NORTHKOREA-MISSILES/010041BR2VH/index.html|date= 26 mai 2017|site=[[Reuters]] |consulté le= 29 mai 2017}}.</ref>.
La [[Corée du Sud]] a un important réseau d'abris antiaériens pour faire face à la menace conventionnelle et, depuis les [[années 2000]], nucléaire que fait peser la [[Corée du Nord]] depuis la [[guerre de Corée|guerre entre ces deux pays]] entre 1950 et 1953.
 
En {{date-|mai 2017}}, elle dispose de {{unité|17501|abris}} dont {{unité|3321|installations}} d'évacuation de la sécurité civile tels que stations de métro et abris dans les immeubles de bureaux et bâtiments officiels ayant une superficie totale de {{unité|23.69|km|2}} pour la seule ville de [[Séoul]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1= Simon Scarr|auteur2= Weiyi Cai|auteur3= Wen Foo|auteur4= Jin Wu|titre=North Korea’s other threat|url=http://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/rngs/NORTHKOREA-MISSILES/010041BR2VH/index.html|date= 26 mai 2017|site=[[Reuters]] |consulté le= 29 mai 2017}}.</ref>.
 
=== États-Unis ===
Durant la [[guerre froide]], les États-Unis ont construit de nombreux abris destinés à protéger des installations militaires cruciales et à assurer la continuité du gouvernement. Par exemple, le projet [[Cheyenne Mountain]].
 
Un ingénieur du nom de Jay Swayze a présenté, lors de la [[foire internationale de New York 1964-1965]], une maison appelée l’Underground World Home<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Anna Maria|nom1=Bounds|titre=Bracing for the apocalypse : an ethnographic study of New York's 'prepper' subculture|date=2021|isbn=978-1-315-22525-8|isbn2=1-315-22525-5|isbn3=978-1-351-84632-5|oclc=1145906128}}</ref>, une maison souterraine conçue comme un grand bunker souterrain.
 
Une radio alimentée par batterie peut être utile pour obtenir des rapports sur les modèles de retombées et le dégagement. Cependant, la radio et d’autres équipements électroniques peuvent être désactivés par impulsion électromagnétique. Par exemple, même au plus fort de la guerre froide, la protection EMP n’avait été achevée que pour 125 des quelque 2 771 stations de radio du système de radiodiffusion d’urgence des États-Unis. En outre, seuls 110 des 3 000 centres d’opérations d’urgence existants avaient été protégés contre les effets de l’EMP<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Ch. 3: Psychological Preparations - Nuclear War Survival Skills |url=http://www.oism.org/nwss/s73p914.htm |site=oism.org |consulté le=2022-09-17}}</ref>. Le système de radiodiffusion d’urgence a depuis été supplanté aux États-Unis par l'[[Emergency Alert System]].
 
Le manuel ''Nuclear War Survival Skills'' propose une liste de fournitures intiltulée « Préparations minimales avant la crise ». Elle comprend :
* une ou plusieurs pelles ;
* un pic ;
* une scie à arc avec une lame supplémentaire ;
* un marteau ;
* un film de polyéthylène de 0,1 mm ;
* du matériel de bricolage de base (clous, fils, etc.) ;
* une pompe de ventilation d’abri faite maison (un KAP) ;
* de grands récipients pour l’eau ;
* une bouteille d’[[eau de Javel]] ;
* un ou deux KBM (compteurs de retombées Kearny) ;
* un approvisionnement d’aliments compacts et non périssables pour 2 semaines (minimum) ;
* un poêle portatif efficace ;
* des allumettes en bois dans un récipient étanche ;
* les contenants et ustensiles essentiels pour l’entreposage, le transport et la cuisson des aliments ;
* un système de toilettes sèches ;
* des tampons ;
* des moustiquaires ;
* des appâts à mouches ;
* tout médicament spécial dont les membres de la famille ont besoin ;
* iodure de potassium pur ;
* un compte-gouttes pour les médicaments ;
* une trousse de premiers soins ;
* un tube de pommade antibiotique ;
* des bougies à longue combustion (avec de petites mèches) suffisantes pour au moins 14 nuits ;
* une lampe à huile ;
* une lampe de poche et des piles supplémentaires ;
* une radio à transistor avec des piles supplémentaires et une boîte en métal pour la protéger des impulsions électromagnétiques.
 
=== Finlande ===
Ligne 327 ⟶ 347 :
=== Israël ===
En [[Israël]], les deux tiers de la population peuvent trouver refuge dans les abris du pays. Mais ces abris ne sont, pour l'essentiel, pas étanches et n'ont pas vocation à être des abris antiatomique<ref name="SWI" />.
 
=== Japon ===
Depuis les essais nord-coréens et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'intérêt de la population japonaise pour des abris antiatomiques augmentent. Le gouvernement étant allé jusqu'à envisager de subventionner les habitants désireux d'installer un abri chez eux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les ventes d'abris antiatomiques s'envolent au Japon |url=https://www.lepoint.fr/monde/les-ventes-d-abris-antiatomiques-s-envolent-au-japon-13-08-2017-2149809_24.php |site=Le Point |date=2017-08-13 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Japon : pourquoi les autorités réfléchissent à subventionner la création d'abri antiatomique chez soi |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/bientot-chez-vous/japon-pourquoi-les-autorites-reflechissent-a-subventionner-la-creation-d-abri-antiatomique-chez-soi_5632022.html |site=Franceinfo |date=2023-02-14 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=LA PHOTO. Japon: face au danger nord-coréen, place à l'abri antiatomique |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/japon/la-photo-japon-face-au-danger-nord-coreen-place-a-l-abri-antiatomique_3058253.html |site=Franceinfo |date=2017-04-29 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par De notre correspondant Yuta Yagishita à Tokyo Le 7 novembre 2017 |nom=à 18h01 |titre=Japon : le boom des abris antiatomiques |url=https://www.leparisien.fr/international/japon-le-boom-des-abris-antiatomiques-07-11-2017-7377180.php |site=leparisien.fr |date=2017-11-07 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Japon s'emballe pour les abris antiatomiques de salon |url=https://www.parismatch.com/Actu/Insolite/Le-Japon-s-emballe-pour-les-abris-antiatomiques-de-salon-1793808 |site=parismatch.com |date=2022-03-14 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Ouest-France |titre=À quoi ressemble un abri anti-atomique ? - Edition du soir Ouest-France - 28/04/2017 |url=https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2017-04-28/a-quoi-ressemble-un-abri-anti-atomique-94b3d90b-4483-4c76-be50-385c1d59b3d3 |site=Ouest-France.fr |date=2017-04-28 |consulté le=2024-03-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Japon adopte les abris antiatomiques à la Suisse - Le Temps|périodique=Le Temps|date=2017-09-21|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/economie/japon-adopte-abris-antiatomiques-suisse|consulté le=2024-03-03}}</ref>.
 
=== Norvège ===
Ligne 337 ⟶ 354 :
{{…}}
=== Suède ===
En {{date-|2017}}, alors que la Suède dénombrait {{formatnum:65000}} abris pouvant recueillir sept millions de personnes, l'{{lien|langue=sv|trad=Myndigheten för samhällsskydd och beredskap|fr=Agence suédoise de protection civile|texte=Agence suédoise de protection civile (MSB)}}, dans un rapport au gouvernement, recommande la mise à niveau des anciens abris ainsi que la construction de nouveaux afin de protéger {{nombre|50000|personnes}} supplémentaires contre « toutes les armes qui pourraient être utilisées ». Le projet doit débuter en {{date-|2019}} et s'étaler sur dix ans pour un coût estimé de {{nombre|238|millions}} de dollars<ref name="msb" />.
Au temps de la [[guerre froide]], le gouvernement suédois craint une attaque nucléaire contre le pays et a, du reste, pour ambition la construction de [[Programme nucléaire militaire de la Suède|sa propre bombe atomique]]. Or, il n'y a que peu d'abris antiatomiques à Stockholm. Dans le même temps, la capitale manque de places de stationnement pour accueillir un nombre toujours croissant de véhicules à moteur.
 
C'est ainsi que, dans les années {{date-|1950}} et {{date-|1960}}, voient le jour à Stockholm plusieurs grands abris antiatomiques destinés à la population civile, qui sont utilisés en temps de paix comme parkings souterrains. Il s'agit, par exemple, de l'[[abri de Klara]] (superficie {{unité|6650|m|2}}) et de l'{{lien|langue=sv|trad=Skyddsrummet Johannes|fr=abri de Johannes|texte=abri de Johannes}} (superficie {{unité|7400|m|2}}). Avec ses {{unité|15900|m|2}}, l'[[abri de Katarinaberget]] inauguré en 1957 et toujours en activité en {{date-|2017}} est toutefois le plus grand de tous<ref>{{sv}} [http://insynsverige.se/insynEx.aspx?nodeid=171214 ''Sammanställning av Stockholms Brandförsvars bergrum'']. Insyn Sverige.</ref>.
 
Des installations de taille plus modeste sont également créées, et ce sont en tout {{unité|14500|abris}} qui voient le jour avant le début des [[années 1990]], pour une capacité d'accueil totale d'environ {{unité|1.7|million}} de places<ref>{{Lien web|langue=sv|titre=Brist på skyddsrum i Stockholms län|url=http://sverigesradio.se/sida/artikel.aspx?programid=103&artikel=1857515|date=28 janvier 2008 |site=[[Sveriges Radio]] |consulté le=31 mai 2017 }}.</ref>. Chaque projet de construction ou de rénovation d'un immeuble s'accompagne d'une étude de la commune qui décide du nombre de places d'abri à y créer. Au centre-ville, où la pénurie est la plus forte, dix-huit stations de [[Métro de Stockholm|métro]] sont également aménagées pour pouvoir être rapidement transformées en centres d'accueil d'urgence.
 
À partir de {{date-|2002}} et durant une quinzaine d'années, le pays ne fera pratiquement plus construire d'abris<ref name="msb">{{Lien web|langue=en|auteur1=Catherine Edwards|titre=Why Sweden is home to 65,000 fallout shelters|url=https://www.thelocal.se/20171101/why-sweden-is-home-to-65000-fallout-shelters|site=thelocal.se|date=1{{er}} novembre 2018|consulté le=12 avril 2018}}.</ref>.
 
En {{date-|2017}}, alors que la Suède dénombrait {{formatnum:65000}} abris pouvant recueillir sept millions de personnes, l'{{lien|langue=sv|trad=Myndigheten för samhällsskydd och beredskap|fr=Agence suédoise de protection civile|texte=Agence suédoise de protection civile (MSB)}}, dans un rapport au gouvernement, recommande la mise à niveau des anciens abris ainsi que la construction de nouveaux afin de protéger {{nombre|50000|personnes}} supplémentaires contre « toutes les armes qui pourraient être utilisées ». Le projet doit débuter en {{date-|2019}} et s'étaler sur dix ans pour un coût estimé de {{nombre|238|millions}} de dollars<ref name="msb" />. Les efforts de rénovations ont été accélérés après l'invasion de l'Ukraine par la Russie<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Suède : face à la menace russe, le pays rénove ses bunkers |url=https://www.rtl.fr/actu/international/suede-face-a-la-menace-russe-le-pays-renove-ses-bunkers-7900257505 |site=www.rtl.fr |consulté le=2023-04-26}}</ref>.
 
En {{date-|2023}}, la Suède disposait de {{nombre|7.2|millions}} de places protégée<ref name=":0" />, soit un taux de couverture de 81 %.
Ligne 374 ⟶ 383 :
Swiss Civil Defense Bunker (15896084361).jpg|Salle de la ventilation et des filtres
</gallery>
 
=== Ukraine ===
D'anciens abris antiatomiques de la Guerre Froide sont utilisés comme hôpitaux de fortune près du front<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=EXCLUSIF - Guerre en Ukraine : dans les coulisses d'un abri antiatomique d'un hôpital de Kiev |url=https://www.europe1.fr/international/reportage-ukraine-dans-les-coulisses-dun-abri-antiatomique-de-lhopital-de-kiev-4102131 |site=Europe 1 |date=2022-03-28 |consulté le=2024-03-03}}</ref>.
 
L'Ukraine finance l'installation d'abris antiatomique dans des écoles proches du front<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ukraine : le pays construit des écoles souterraines munies d'abris antiatomiques |url=https://fr.euronews.com/2024/02/21/ukraine-le-pays-construit-des-ecoles-souterraines-munies-dabris-antiatomiques |site=euronews |date=2024-02-21 |consulté le=2024-03-03}}</ref>.
 
== Limites et controverses ==
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Abri_antiatomique ».