« Ordre du Fer d'or et du Fer d'argent » : différence entre les versions

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L’'''ordre du Fer d'or et du Fer d'argent''' est l'un des trois [[ordre de chevalerie|ordres de chevalerie]]<ref group="n.note">{{harvsp|Hablot|2001|texte=Laurent Hablot ''(Op. cit. infra'')}} précise : {{citation|Il faut se garder de donner au mot ordre la valeur formelle que nous lui connaissons aujourd’hui. La devise permettant de réunir sous un même signe un certain nombre de fidèles est fréquemment qualifié d’ordre dès la fin du {{s-|XIV}}, quand bien même cet ordre ne comporte ni statuts ni ''numerus clausus''.}} </ref> du [[duché de Bourbon]]. Institué enle {{date-|1er janvier 1415}}, à [[Paris]], par [[Jean Ier de Bourbon|Jean {{Ier}}]], [[Liste des seigneurs puis ducs de Bourbon|duc de Bourbon]] et [[Liste des comtes de Forez|comte de Forez]]<ref name="douet">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Louis Douët-d'Arcq |titre=Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI : publiées par la Société de l'histoire de France |lieu=Paris |éditeur=Veuve de J. Renouard |année=1863-1864 |volume=1 |pages totales=462 |page=370 |lire en ligne={{Gallica |id=bpt6k95366s}}.}}</ref>, il n'eut qu'une existence éphémère.
 
Sa fondation est parfois attribuée – à tort – à [[Jean sans Peur|Jean {{Ier}} de Bourgogne]] qui l'aurait établi en rivalité à l'[[ordre du Porc-Épic]] créé par son cousin [[Louis Ier d'Orléans|Louis de France]], [[duc d'Orléans]]<ref name="priest">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Ange de Saint-Priest]] |titre=Encyclopédie du dix-neuvième siècle |sous-titre=répertoire universel des sciences, des lettres et des arts avec la biographie de tous les hommes célèbres |lieu=Paris |éditeur=Bureau de l'Encyclopédie du {{s-|XIX}} |année=1838 -1859 |tome=18 |passage=Art. : Ordre, p. 11 |lire en ligne=IMG00000019 }}.</ref>.
 
Certains auteurs le nomment aussi ''ordre de l'anneau d'or et d'argent''<ref name="steen">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=François Frédéric Steenackers |titre=Histoire des ordres de chevalerie et des distinctions honorifiques en France |lieu=Paris |éditeur=Librairie internationale |collection= |année=1867 |pages totales=375 |passage=pp. 178-180 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=RTZVAAAAcAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false }}.</ref>.
 
== Fondation et butsHistoire ==
=== Fondation et objectifs ===
« Mélange extravagant de dévotion et de galanterie, d'actes de piété et de fureur romanesque »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Étienne Dambreville |titre=Abrégé chronologique de l'histoire des ordres de chevalerie, depuis l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte, en 1113, jusqu'à l'ordre royal de Hollande, en 1807 |lieu=Paris |éditeur=Hacquart |collection= |année=1807 |pages totales=588 |passage=pp. 173-175 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=s9RcAAAAcAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&dq=%22ordre+du+fer+d%27or%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s }}.</ref>, cet ordre fut institué par le duc [[Jean Ier de Bourbon|Jean {{Ier}}]] pour donnerprocurer à ses vassaux et à ses partisans lesd'« moyenshonnestes passetemps »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Olivier de la Marche |titre=Mémoires |sous-titre=Publiés pour la Société de l'Histoire de France par Henri Beaune et Jean d'éviterArbaumont le|lieu=Paris désoeuvrement|année=1883-1888}}.</ref> après la [[paix d'Arras]], trêve dans la [[guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons]], conclue entre le roi de France [[Charles VI (roi de France)|Charles VI]] et le duc de Bourgogne [[Jean sans Peur]]<ref name="touchard">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Georges Touchard-Lafosse |titre=La Loire historique |lieu=CresséParis |éditeur=Éditions des régionalismes |collection=Delahays |année=20201858 |année première édition=1851 |tome=3{{Ier}} : AllierLoire supérieure |pages totales=362706 |passage=pp. 63664-64 |isbn1=2824053852 |isbn2=9782824053851665 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=OWTMDwAAQBAJ-c8HOB4Nf9YC&printsecnewbks=frontcover1&newbks_redir=0&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=falsegbs_navlinks_s }}.</ref>. Le dessein du duc de Bourbon était d'aller combattre en Angleterre dans un délai de deux ans, accompagné de ses chevaliers<ref name="gourdon">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Henri Gourdon de Genouillac]] |titre=Dictionnaire historique des ordres de chevalerie créés chez les différents peuples : depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours |lieu=Paris |éditeur=E. Dentu |année=1860 |volume= |tome= |pages totales=228 |passage=pp. 68-69 |lire en ligne={{Gallica |id=bpt6k1228572}} }}.</ref>.
 
=== Contexte ===
Dans l'acte de fondation, tel qu'il est retranscrit par [[Louis Douët d'Arcq|Douët d'Arcq]], « Jehan duc de Bourbonnais, comte de Clermont, de Forez et de l'Isle, seigneur de Beaujeu, pair et chambrier de France » et ses compagnons font montre d'un haut idéal, « désirant [[wikt:eschiver|eschiver]] oisiveté et [[wikt:explectatio|explecter]] [leur] personne en avançant [leur] honneur par le métier des armes, pensant y acquérir bonne renommée et la grâce de la très-belle de qui [ils sont] serviteurs<ref name="douet"/> » ; mais, en réalité, il semble que cette [[chevalerie]] ne consistait qu'en un prétexte à des combats dans lesquels des [[duel|duellistes]] exposaient leur vie et leur honneur pour des femmes et sans doute des concubines<ref name="hélyot">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Hélyot |titre=Histoire complète et costumes des ordres monastiques, religieux et militaires et des congrégations séculières des deux sexes |lieu=Gingamp |éditeur=Jollivet |année=1842 |volume=VIII |pages totales=425 |passage=pp. 181.183 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CEM9cbrjfb0C&newbks=1&newbks_redir=0&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false }}.</ref>.
[[Fichier:Jousting Buckingham+Bretagne.jpg|vignette|gauche|Combat à pied (début du {{s-|XV}}).]]
Dans l'acte de fondation, tel qu'il est retranscrit par [[Louis Douët d'Arcq|Douët d'Arcq]], « Jehan duc de Bourbonnais, comte de Clermont, de Forez et de l'Isle, seigneur de Beaujeu, pair et chambrier de France » et ses compagnons font montre d'un haut idéal, « désirant [[wikt:eschiver|eschiver]] oisiveté et [[wikt:explectatio|explecter]] [leur] personne en avançant [leur] honneur par le métier des armes, pensant y acquérir bonne renommée et la grâce de la très-belle de qui [ils sont] serviteurs<ref name="douet"/> » ; mais, en réalité, il semble que cette [[chevalerie]] ne consistait qu'en un prétexte à des combats dans lesquels des [[duel|duellistes]] exposaient leur vie et leur honneur pour des femmes et sans doute des concubines<ref name="hélyot">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Hélyot |titre=Histoire complète et costumes des ordres monastiques, religieux et militaires et des congrégations séculières des deux sexes |lieu=Gingamp |éditeur=Jollivet |année=1842 |volume=VIII |pages totales=425 |passage=pp. 181.183 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CEM9cbrjfb0C&newbks=1&newbks_redir=0&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false }}.</ref>.
 
En effet, chevaliers et écuyers s'engageaient à porter pendant deux ans à la jambe, en l'honneur de leurs belles, un fer de prisonnier, à moins qu'il ne se présentât un nombre égal de chevaliers et d'écuyers pour les combattre et leur enlever cesce fersfer votifs[[wikt:votif|votif]] par la victoire. C'est ce qu'on appelait alors une ''[[wikt:emprise|emprise]]''<ref group="note">Voir aussi la définition de de mot sur le [https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9E1213 ''Dictionnaire de l’Académie française'', {{9e}} édition (actuelle)] : {{s-|XII}}, au sens d’« entreprise », surtout « prouesse de chevalier ». Forme féminine substantivée du participe passé de l’ancien verbe emprendre, « entreprendre quelque chose », du latin populaire *imprendere, « saisir ».</ref> (ou ''[[wikt:entreprise|entreprise]]'') ''d'armes''<ref name="hoefer">{{Gallica ouvrage|id=bpt6k6439237hauteur |t='' Ferdinand Hoefer'',|titre= Nouvelle biographie universelle,|année= 1852-1854, ''t.|tome= VIII,|passage= col. 27-28'' |lire en ligne = {{Gallica |id=bpt6k6439237h}}}}</ref>, dans laquelle le chevalier ou l'écuyer décidait de porter son défi auprès de différentes [[Cour (palais)|cours]] :; il n’attendait pas que se présentent ses adversairescompétiteurs, mais cherchait à aller à leur rencontre, en portant sur lui un objet symbolique affichantqui affichait aux yeux de tous sa quête de combatd'affrontement<ref name="forster">{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Loïs Forster |titre chapitre=Les pas d’armes et emprises d’armes dans la formation chevaleresque au xve siècle{{s-|XV}} : L’exemple de Jacques de Lalaing |auteurs ouvrage=Benjamin Deruelle et Arnaud Guinier |titre ouvrage=La construction du militaire |volume=2 |titre volume=Cultures et identités combattantes en Europe de la guerre de Cent Ans à l’entre-deux guerres |lieu=Paris |éditeur=Éditions de la Sorbonne |année=2017 |isbn=9791035107116 |lire en ligne=https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.107796 |passage=pp. 93-116 }}.</ref>. Ces combats codifiés, commeà l'étaientinstar lesdes [[Joute équestre|joutes]] et les [[Tournoi (Moyen Âge)|tournois]], qui contribuaient comme ceux-ci à la formation des [[Homme d'armes|hommes d’armes]]. Cependant, révèlentbien aussique précédés et suivis de multiples prières et gestes pieux<ref name="raynaud">{{Article |langue=fr |auteur1=Christiane Raynaud |titre=Fetes d'armes et devotions au {{s-|XV}} |périodique=The Medieval Chronicle, |volume=4 |date=2006 |pages= 127-147 |pages totales=21 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/45375841 |consulté le=9 mars 2024 }}.</ref>– ils révèlent, selon Loïs Forster, une certaine culture de la violence qui prévalait alors<ref name="forster" />.
 
=== ExtinctionMembres ===
Jean {{Ier}} se rendit effectivement en Angleterre dans le temps fixé par les lettres de fondation, mais ce ne fut pas en sa qualité de chevalier du Fer d'or. Combattant à [[bataille d'Azincourt|Azincourt]], le {{Date|25 octobre 1415}}, il y fut fait prisonnier. Conduit à Londres, sa rançon fut fixée à {{Unité|300000}} livres mais il n'obtint pas sa liberté du roi d'Angleterre. Finalement, en 1430, ne supportant plus la captivité, il offrit de payer une quatrième rançon de {{Unité|100000}} livres et conclut un traité par lequel il livrait aux Anglais les principales places du Bourbonnais, de l'Auvergne et du Forez et reconnaissait [[Henri VI (roi d'Angleterre)|Henri VI]] comme souverain<ref name="touchard" />. Mais son fils [[Charles Ier de Bourbon|Charles]], [[Liste des comtes de Clermont-en-Beauvaisis|comte de Clermont]], refusa de ratifier ce traité et le duc de Bourbon mourut « dans les fers »<ref name="hoefer" />, le {{Date de décès|5|février|1434}} ; l'ordre s'éteignit avec lui. D'abord inhumés à Londres, dans l'église des Carmes<ref name="touchard" />, les restes mortels de Jean de Bourbon furent rapatriés entre 1452 et 1460 et ensevelis dans la chapelle Vieille de l'[[Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny#Église priorale|église priorale de Souvigny]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les sépultures des Bourbons |url=https://www.tombes-sepultures.com/crbst_783.html |site=www.tombes-sepultures.com |consulté le=7 mars 2024}}.</ref>.
 
== Insigne ==
[[Fichier:Okowy 0314 Aa (ubt).jpeg|vignette|Fer de prisonnier.]]
Sous peine d'une amende de 4 [[Livre parisis|sols parisis]] donnée « pour Dieu » (pour les pauvres), les membres de cette compagnie devaient porter à la jambe gauche, chaque dimanche pendant deux ans à compter du dimanche suivant la fondation, un fer de prisonnier pendant à une chaîne : celui des chevaliers était d'or, et celui des écuyers d'argent<ref name="douet"/>.
 
== Obligations des membres ==
Les chevaliers firent serment de s'aimer comme des frères, de défendre leur honneur à tout prix, de s'entraider et de se battre pour l'amour et l'honneur « des dames et de toutes gentilz femmes », contre « gens nobles » provoqués à cet effet, et même de se battre entre eux s'ils n'avaient pas d'autres adversaires.
 
Ils s'engagèrent à « combattre à pied<ref group="n.">À pied pourrait en l'occurrence signifier jusqu'à la fuite de l'un des adversaires. Voir à ce sujet l'expression [https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A1P0232 ''Gagner au pied'' dans la {{1ere}} édition du dictionnaire de l'Académie française (1694).]</ref> jusques à outrance<ref group="n.">[[wikt:outrance|Combat à outrance]] : Duel qui ne devait se terminer que lorsque l’un des deux adversaires était mis par sa blessure hors de combat ou demandait grâce.</ref> armés chacun de tels [[harnois]] qu'il lui plaira, portant lance, hache, épée et dague ou au moins de bâtons de telle longueur que chacun voudra avoir. » En cas de défaite, ils demeureraient prisonniers de leur adversaire mais il pourraient racheter leur liberté en payant une rançon : soit un fer d'or ou d'argent, semblable à celui qu'ils portaient selon leur état, ou, s'ils s'en acquittaient par un autre présent, ils devraient offrir au vainqueur un bracelet d'or ou d'argent.
 
Chevaliers et écuyers contractèrent également des obligations religieuses. Ils promirent de faire peindre une image de Notre-Dame de Paris et les armoiries de chacun d'eux dans une chapelle de [[Cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame]] appelée « de Grâce Notre-Dame »<ref name="douet"/>, autrement dit : Notre-Dâme de Grâce<ref name="hélyot"/>. Devant cette image, un cierge devrait brûler jour et nuit pendant deux ans, placé sur un chandelier en forme de fer de prisonnier. Ils s'obligèrent aussi à faire célébrer, à neuf heures, pendant deux ans chaque dimanche<ref name="steen" />, une « haute messe de Nostre Dame » et, chaque jour « une messe basse » pour laquelle il fourniraient « les calice, chasuble et autres ornements d'autel nécessaires pour ladicte chapelle<ref name="douet"/> ». Chaque chevalier ou écuyer vainqueur devrait par ailleurs [[Charte de fondation|fonder]] à perpétuité une messe et un cierge<ref name="steen" />. Si l'un d'eux était tué, les autres devraient lui faire célébrer un service funèbre et 17 messes auxquel ils assisteraient en habit de deuil<ref name="steen" />.
 
== Membres ==
L'acte de fondation nomme les seize « [[Chevalier (chevalerie)|chevaliers]] et [[Écuyer (gentilhomme)|écuyers]] de nom et d'arme » qui accompagnaient le duc de Bourbonnais<ref name="douet"/> :
 
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** le seigneur de Montsures : peut-être Thibaud de Monsures, qui semble avoir combattu au tournoi organisé par le duc de Bourbon à Paris le {{date|01/01/1414}}, en compagnie du sire de Saint-Remy<ref name="pattou" /> ;
** messire Guillaume Bataille ;
** messire Drouet d'Asnières : chambellan du [[duc d'Orléans]]<ref name="steenackers">{{Article |langue=fr |auteur1=Arthur Piaget |titre=Jean de Garencières |périodique=Romania |volume=tome 22 |numéro=87 |date=1893 |pages=422-481 |doi=10.3406/roma.1893.5786 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1893_num_22_87_5786 |consulté le=6 mars 2024 |id= }}.</ref> ;
** le seigneur de La Fayette : [[Gilbert Motier de La Fayette]], compagnon d’armes de [[Jeanne d'Arc]] et conseiller de [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]]<ref name=AVB>{{Lien web |titre=Le 15ème et La Fayette | url= https://www.boutheon.com/?page_id=44 |site=Les amis du vieux Boutheon |consulté le=6 mars 2024}}.</ref>{{,}}<ref name=armpoit>{{Lien web |titre=Motier de La Fayette |auteur=José Dailly |url=https://armorial.cc-parthenay-gatine.fr/motier-de-la-fayette |site=Armorial du Poitou |consulté le=6 mars 2024 }}.</ref> maître d’hôtel du duc Jean {{Ier}}, maréchal et [[sénéchal]] de [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]], [[maréchal de France]] en 1421 ;
** le seigneur de Poulargues.
 
Ligne 69 ⟶ 58 :
** Loys Cochet ;
** Jehan du Pont.
 
=== Extinction ===
Jean {{Ier}} se rendit effectivement en Angleterre dans le temps fixé par les lettres de fondation, mais ce ne fut pas en sa qualité de chevalier du Fer d'or. Combattant à [[bataille d'Azincourt|Azincourt]], le {{Date|25 octobre 1415}}, il y fut fait prisonnier. Conduit à Londres, sa rançon fut fixée à {{Unité|300000}} livres qu'il paya trois fois<ref name="touchard" />, mais il n'obtint pas sa liberté du roi« d'Angleterredéloyal monarque anglais<ref name="hoefer" /> ». Finalement, en 1430, ne supportant plus la captivité, il offrit de payer une quatrième rançon de {{Unité|100000}} livres et conclut un traité par lequel il livrait aux Anglais les principales places du Bourbonnais, de l'Auvergne et du Forez et reconnaissait [[Henri VI (roi d'Angleterre)|Henri VI]] comme souverain<ref name="touchard" />. Mais son fils [[Charles Ier de Bourbon|Charles]], [[Liste des comtes de Clermont-en-Beauvaisis|comte de Clermont]], refusa de ratifier ce traité et le duc de Bourbon mourut « dans les fers »<ref name="hoefer" />, le {{Date de décès|5|février|1434}} ; l'ordre s'éteignit avec lui. D'abord inhumés à Londres, dans l'église des Carmes<ref name="touchard" />, les restes mortels de Jean de Bourbon furent rapatriés entre 1452 et 1460 et ensevelis dans la chapelle Vieille de l'[[Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny#Église priorale|église priorale de Souvigny]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les sépultures des Bourbons |url=https://www.tombes-sepultures.com/crbst_783.html |site=www.tombes-sepultures.com |consulté le=7 mars 2024}}.</ref>.
 
== Insigne ==
[[Fichier:Okowy 0314 Aa (ubt).jpeg|vignette|Fer de prisonnier.]]
Sous peine d'une amende de 4 [[Livre parisis|sols parisis]] donnée « pour Dieu » (pour les pauvres), les membres de cette compagnie devaient porter à la jambe gauche, chaque dimanche pendant deux ans à compter du dimanche suivant la fondation, un fer de prisonnier pendant à une chaîne : celui des chevaliers était d'or, et celui des écuyers d'argent<ref name="douet"/>.
 
== Obligations des membres ==
Les chevaliers firent serment de s'aimer comme des frères, de défendre leur honneur à tout prix, de s'entraider et de se battre pour l'amour et l'honneur « des dames et de toutes gentilz femmes », contre « gens nobles » provoqués à cet effet, et même de se battre entre eux s'ils n'avaient pas d'autres adversaires.
 
Ils s'engagèrent à « combattre à pied<ref group="n.">À pied pourrait en l'occurrence signifier jusqu'à la fuite de l'un des adversaires. Voir à ce sujet l'expression [https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A1P0232 ''Gagner au pied'' dans la {{1ere}} édition du dictionnaire de l'Académie française (1694).]</ref> jusques à outrance<ref group="n.note">[[wikt:outrance|Combat à outrance]] : Duel qui ne devait se terminer que lorsque l’un des deux adversaires était mis par sa blessure hors de combat ou demandait grâce.</ref> armés chacun de tels [[harnois]] qu'il lui plaira, portant lance, hache, épée et dague ou au moins de bâtons de telle longueur que chacun voudra avoir. » En cas de défaite, ils demeureraient prisonniers de leur adversaire mais il pourraient racheter leur liberté en payant une rançon : soit un fer d'or ou d'argent, semblable à celui qu'ils portaient selon leur état, ou, s'ils s'en acquittaient par un autre présent, ils devraient offrir au vainqueur un bracelet d'or ou d'argent.
 
Chevaliers et écuyers contractèrent également des obligations religieuses. Ils promirent de faire peindre une image de Notre-Dame de Paris et les armoiries de chacun d'eux dans une chapelle de [[Cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame]] appelée « de Grâce Notre-Dame »<ref name="douet"/>, autrement dit : Notre-Dâme de Grâce<ref name="hélyot"/>. Devant cette image, un cierge devrait brûler jour et nuit pendant deux ans, placé sur un chandelier en forme de fer de prisonnier. Ils s'obligèrent aussi à faire célébrer, à neuf heures, pendant deux ans chaque dimanche<ref name="steen" />, une « haute messe de Nostre Dame » et, chaque jour « une messe basse » pour laquelle il fourniraient « les calice, chasuble et autres ornements d'autel nécessaires pour ladicte chapelle<ref name="douet"/> ». Chaque chevalier ou écuyer vainqueur devrait par ailleurs [[Charte de fondation|fonder]] à perpétuité une messe et un cierge<ref name="steen" />. Si l'un d'eux était tué, les autres devraient lui faire célébrer un service funèbre et 17 messes auxquel ils assisteraient en habit de deuil<ref name="steen" />.
 
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Notes}}
{{Références|colonnes=1|groupe=n.}}
=== Références ===
{{références}}
<references />
 
== Voir aussiBibliographie ==
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Étienne Dambreville |titre=Abrégé chronologique de l'histoire des ordres de chevalerie, depuis l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte, en 1113, jusqu'à l'ordre royal de Hollande, en 1807 |lieu=Paris |éditeur=Hacquart |collection= |année=1807 |pages totales=588 |passage=pp. 173-175 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=s9RcAAAAcAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&dq=%22ordre+du+fer+d%27or%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s }}.
 
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jacques Basnage de Beauval|Jacques Basnage]] |titre=Histoire des ordres militaires ou des chevaliers |sous-titre=Des milices séculieres & régulières de l'un & de l'autre sexe, qui ont été établies jusques à présent |lieu=Amsterdam |éditeur=Pierre Brunel |collection= |année=1721 |volume=4 |tome=IV |pages totales=439 |passage=pp. 27-30 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ASNoAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false }}.
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Étienne Dambreville |titre=Abrégé chronologique de l'histoire des ordres de chevalerie, depuis l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte, en 1113, jusqu'à l'ordre royal de Hollande, en 1807 |lieu=Paris |éditeur=Hacquart |collection= |année=1807 |pages totales=588 |passage=pp. 173-175 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=s9RcAAAAcAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&dq=%22ordre+du+fer+d%27or%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jacques Basnage de Beauval|Jacques Basnage]] |titre=Histoire des ordres militaires ou des chevaliers |sous-titre=Des milices séculieres & régulières de l'un & de l'autre sexe, qui ont été établies jusques à présent |lieu=Amsterdam |éditeur=Pierre Brunel |collection= |année=1721 |volume=4 |tome=IV |pages totales=439 |passage=pp. 27-30 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ASNoAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Louis Douët d'Arcq]] |titre=Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI : publiées par la Société de l'histoire de France |lieu=Paris |éditeur=Veuve de J. Renouard |année=1863-1864 |volume=1 |pages totales=462 |page=370 |lire en ligne={{Gallica |id=bpt6k95366s}} }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Henri Gourdon de Genouillac]] |titre=Dictionnaire historique des ordres de chevalerie créés chez les différents peuples : depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours |lieu=Paris |éditeur=E. Dentu |année=1860 |volume= |tome= |pages totales=228 |passage=pp. 68-69 |lire en ligne={{Gallica |id=bpt6k1228572}} }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Ange de Saint-Priest]] |titre=Encyclopédie du dix-neuvième siècle |sous-titre=répertoire universel des sciences, des lettres et des arts avec la biographie de tous les hommes célèbres |lieu=Paris |éditeur=Bureau de l'Encyclopédie du {{s-|XIX}} |année=1838 -1859 |tome=18 |passage=Art. : Ordre, p. 11 |lire en ligne=IMG00000019 }}.
* {{Article |langue=en |auteur1=David S. Hoornstra |titre=Organized Mayhem: « Votive Orders of Chivalry » in Early 15c France |périodique=35th International Congress on Medieval Studies | auteur institutionnel=The Heraldry Society |titre volume=Session No. 203, Knighthood and Chivalry |date=May 5, 2000 |lire en ligne=https://davidclassicdesign.com/Organized%20Mayhem.pdf |consulté le=9 mars 2024 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Laurent Hablot]] |directeur2=Fr. Perrot |responsabilité2=Éditeur scientifique |titre=La ceinture Espérance et les devises des ducs de Bourbon, in Espérance : le mécénat religieux des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Âge |éditeur=Musée municipal de Souvigny |nature ouvrage=Catalogue de l'exposition du 15 juin-11 novembre 2001. |année=2001 |pages totales=12 |lire en ligne=https://www.academia.edu/3276322/L_HABLOT_La_ceinture_ESPERANCE_et_les_devises_des_ducs_de_Bourbon_ESPERANCE_le_m%C3%A9c%C3%A9nat_religieux_des_ducs_de_Bourbon_au_XVe_si%C3%A8cle_dir_F_Perrot_Souvigny_2001_p_91_103 |accès urlhal=https://hal.science/hal-00280613 |consulté le=23 février 2024}}.
 
=== Sur les emprises d'armes ===
* {{Article |langue=fr |auteur1=Christiane Raynaud |titre=Fetes d'armes et devotions au {{s-|XV}} |périodique=The Medieval Chronicle |volume=4 |date=2006 |pages= 127-147 |pages totales=21 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/45375841 |consulté le=9 mars 2024 }}.
 
== Voir aussi ==
 
=== Articles connexes ===
Ligne 93 ⟶ 100 :
* [[Liste des seigneurs puis ducs de Bourbon]]
* [[Jean Ier de Bourbon]]
* [[Ordre de chevalerie]]
* [[Liste des ordres, décorations et médailles de la France]]
 
=== Liens externes ===
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{{Portail|christianisme|catholicisme|Allier|récompenses et distinctions|Moyen Âge tardif}}
 
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