« Le Sacre de Napoléon » : différence entre les versions

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[[Fichier:Jacques-Louis David The Coronation of Napoleon Halet Efendi detail.jpg|vignette|redresse|L'ambassadeur ottoman [[Halet Efendi]] représenté en turban par David sous les traits de son prédécesseur [[Morali Seyyed Ali Effendi]]<ref>{{harvsp|Laveissière|2004|p=199}}.</ref>.]]
 
# (1769-1821) est debout, en tenue de « grand habillement » du sacre (appelé aussi « grand costume », par opposition au « petit habillement », porté à d'autres moments de la journée.) composé d'une tunique de soie blanche ouverte devant et sa ceinture, d'un manteau impérial de velours pourpre brodé<ref>La broderie est composée de branches d’olivier, de chêne et de laurier entrelacées et encerclant le chiffre N de l'empereur.</ref> et semé d'abeilles d'or et doublé d'hermine, d'une cravate en dentelle, de souliers et de gants blancs brodés d'or, et d'une couronne<ref>Napoléon s'est déjà couronné lui-même pendant la cérémonie, geste non improvisé mais qui résulte d'une ultime série de négociations avec le pape [[Pie VII]] forcé de participer à ce qu'il appellera une mascarade. Cette couronne à l'antique de Napoléon est composée de 44 grandes feuilles de laurier, de 12 plus petites et de 42 graines montées sur un bandeau ovale garni de velours et s'ouvrant à l'arrière par une agrafe.</ref> de laurier en or fin<ref>{{ouvrage|auteur=Émilie Barthet, [[Thierry Lentz]]|titre=Le sacre de Napoléon, 2 décembre 1804|éditeur=Nouveau Monde|date=2003|passage=58|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.[[Joséphine de Beauharnais]] (1763-1814) : au pied de l'autel, en « grand habillement », agenouillée sur un coussin carré de velours violet semé d’abeilles, symbole mérovingien, les mains jointes comme l'exige le cérémonial. Elle reçoit la couronne des mains de son mari, et non du pape. Sa robe est décorée de soieries d'après des dessins de [[Jean-François Bony]]. Directement derrière elle sont placées ses dames d'honneur en blanc et en diadème et, à leur droite, les deux frères de Napoléon. Au moment du couronnement, deux des dames d'honneur sont au parterre pour soutenir cette lourde traîne : [[Adélaïde de La Rochefoucauld|{{Mme}} de La Rochefoucauld]], sa cousine et [[Émilie de Beauharnais|{{Mme}} de La Valette]], sa [[dame d'atours]]<ref>{{ouvrage|auteur=Robert Christophe|titre=Napoléon controversé|éditeur=Éditions France-Empire|date=1967|passage=104|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Derrière, le cardinal [[Jean-Baptiste de Belloy]] archevêque de Paris, avec sa calotte rouge, a pu s'asseoir en raison de la durée de la cérémonie, 3 à 5 heures selon les sources et de son grand âge, 95 ans. L'impératrice est le centre de cette composition, le tableau représente avant tout le couronnement de l'impératrice Joséphine et non celui de l'empereur, ce qui provoque des critiques de plusieurs dignitaires à l'égard de David<ref>{{harvsp|Laveissière|2004|p=179}}.</ref>.[[Maria Letizia Ramolino]] (1750-1836), mèrede Napoléon portant un diadème et un voile sur la tête, est placée trônant au centre de la loge principale, entourée de ses dames d'honneur et de ses chambellans. En réalité, elle n'a pas assisté à la cérémonie pour protester de la brouille de Napoléon avec son frère Lucien. Maria Letizia demanda au peintre de lui attribuer une place d’honneur. En 1808, quand Napoléon découvrit la toile achevée dans l’atelier de David, il fut transporté, et dit toute sa gratitude au peintre qui avait su rendre hommage pour la postérité à l’affection qu’il portait à une femme qui partageait avec lui le fardeau de sa fonction.[[Louis Bonaparte]], (1778-1846) ; au début de l'Empire, il reçut le titre de grand connétable. Roi de Hollande en 1806. Il épousa [[Hortense de Beauharnais]], la fille de Joséphine.[[Joseph Bonaparte]] (1768-1844) : après le couronnement, il reçut le titre de [[prince impérial]]. Puis il fut roi de Naples en 1806 et d'Espagne en 1808.Le jeune [[Napoléon Louis Charles Bonaparte|Napoléon-Charles]] (1802-1807), fils de Louis Bonaparte et d'Hortense de Beauharnais.Les sœurs de Napoléon, en partant de la gauche, ([[Élisa Bonaparte|Élisa]], [[Pauline Bonaparte|Pauline]] et [[Caroline Bonaparte|Caroline]]) précèdent Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon Louis Charles Bonaparte qui se trouve à sa gauche, près d'elle.[[Charles-François Lebrun]] (1739-1824) : troisième [[Consulat (histoire de France)|consul]] aux côtés de Napoléon Bonaparte et de [[Jean-Jacques-Régis de Cambacérès|Cambacérès]]. Sous le Premier Empire, il occupe la place de prince-architrésorier. Il tient le sceptre surmonté de l’[[Aigle (héraldique)|aigle]] impériale.[[Jean-Jacques-Régis de Cambacérès]] (1753-1824) : prince-archichancelier de l'empire. Il tient la [[main de justice]].[[Louis-Alexandre Berthier]] (1753-1815) : ministre de la guerre sous le Consulat puis maréchal d'Empire en 1805. Il tient sur un coussin le [[Orbe (insigne royal)|globe crucifère]].[[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]] (1754-1838) : [[grand chambellan]] depuis le {{date-|11 juillet 1804}}. Au-dessus de lui, le général [[Eugène de Beauharnais]] en hussard, s'appuyant sur son épée.[[Joachim Murat]] (1767-1815) : maréchal d'empire, roi de Naples après 1808, beau-frère de Napoléon et époux de [[Caroline Bonaparte]]. À gauche de l'impératrice, en habit brodé d’or et culotte de satin, il tient encore le coussin sur lequel reposait la couronne.Le pape [[Pie VII]] (1742-1823), se contente de bénir le couronnement. Il est entouré par les dignitaires ecclésiastiques, nommés par Napoléon depuis le Concordat. Afin de ne pas compromettre le nouvel équilibre entre l’Église et l'État, le pape accepta bon gré mal gré d'assister au couronnement, ce que David représente clairement dans le tableau : on reconnaît quelques évêques à leurs mitres, l'un tenant une croix dans la main<ref>{{harvsp|Laveissière|2004|p=52}}.</ref>. À gauche du pape, est représenté le cardinal [[Giovanni Battista Caprara|Caprara]] (en fait, malade ce jour-là, il n'assista pas à la cérémonie), légat pontifical qui a négocié avec Napoléon le protocole de la cérémonie, et à droite, la diacre grec [[Raphaël de Monachis]]. Pie VII est à peine visible, assis sur son faldistoire derrière Napoléon, sa main droite esquissant un geste de bénédiction. Il ne porte ni [[mitre]] ni [[tiare]], mais le [[pallium (christianisme)|pallium]] sur les épaules, cette bande de laine blanche brodée de six croix noires qui était l’un des attributs de la souveraineté des métropolites de l’Église romaine. C’est à cela qu’on l’identifie.
# {{Napoléon Ier}} (1769-1821) est debout, en tenue de « grand habillement » du sacre (appelé aussi « grand costume », par opposition au « petit habillement », porté à d'autres moments de la journée.) composé d'une tunique de soie blanche ouverte devant et sa ceinture, d'un manteau impérial de velours pourpre brodé<ref>La broderie est composée de branches d’olivier, de chêne et de laurier entrelacées et encerclant le chiffre N de l'empereur.</ref> et semé d'abeilles d'or et doublé d'hermine, d'une cravate en dentelle, de souliers et de gants blancs brodés d'or, et d'une couronne<ref>Napoléon s'est déjà couronné lui-même pendant la cérémonie, geste non improvisé mais qui résulte d'une ultime série de négociations avec le pape [[Pie VII]] forcé de participer à ce qu'il appellera une mascarade. Cette couronne à l'antique de Napoléon est composée de 44 grandes feuilles de laurier, de 12 plus petites et de 42 graines montées sur un bandeau ovale garni de velours et s'ouvrant à l'arrière par une agrafe.</ref> de laurier en or fin<ref>{{ouvrage|auteur=Émilie Barthet, [[Thierry Lentz]]|titre=Le sacre de Napoléon, 2 décembre 1804|éditeur=Nouveau Monde|date=2003|passage=58|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
# [[Joséphine de Beauharnais]] (1763-1814) : au pied de l'autel, en « grand habillement », agenouillée sur un coussin carré de velours violet semé d’abeilles, symbole mérovingien, les mains jointes comme l'exige le cérémonial. Elle reçoit la couronne des mains de son mari, et non du pape. Sa robe est décorée de soieries d'après des dessins de [[Jean-François Bony]]. Directement derrière elle sont placées ses dames d'honneur en blanc et en diadème et, à leur droite, les deux frères de Napoléon. Au moment du couronnement, deux des dames d'honneur sont au parterre pour soutenir cette lourde traîne : [[Adélaïde de La Rochefoucauld|{{Mme}} de La Rochefoucauld]], sa cousine et [[Émilie de Beauharnais|{{Mme}} de La Valette]], sa [[dame d'atours]]<ref>{{ouvrage|auteur=Robert Christophe|titre=Napoléon controversé|éditeur=Éditions France-Empire|date=1967|passage=104|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Derrière, le cardinal [[Jean-Baptiste de Belloy]] archevêque de Paris, avec sa calotte rouge, a pu s'asseoir en raison de la durée de la cérémonie, 3 à 5 heures selon les sources et de son grand âge, 95 ans. L'impératrice est le centre de cette composition, le tableau représente avant tout le couronnement de l'impératrice Joséphine et non celui de l'empereur, ce qui provoque des critiques de plusieurs dignitaires à l'égard de David<ref>{{harvsp|Laveissière|2004|p=179}}.</ref>.
# [[Maria Letizia Ramolino]] (1750-1836), mère de Napoléon portant un diadème et un voile sur la tête, est placée trônant au centre de la loge principale, entourée de ses dames d'honneur et de ses chambellans. En réalité, elle n'a pas assisté à la cérémonie pour protester de la brouille de Napoléon avec son frère Lucien. Maria Letizia demanda au peintre de lui attribuer une place d’honneur. En 1808, quand Napoléon découvrit la toile achevée dans l’atelier de David, il fut transporté, et dit toute sa gratitude au peintre qui avait su rendre hommage pour la postérité à l’affection qu’il portait à une femme qui partageait avec lui le fardeau de sa fonction.
# [[Louis Bonaparte]], (1778-1846) ; au début de l'Empire, il reçut le titre de grand connétable. Roi de Hollande en 1806. Il épousa [[Hortense de Beauharnais]], la fille de Joséphine.
# [[Joseph Bonaparte]] (1768-1844) : après le couronnement, il reçut le titre de [[prince impérial]]. Puis il fut roi de Naples en 1806 et d'Espagne en 1808.
# Le jeune [[Napoléon Louis Charles Bonaparte|Napoléon-Charles]] (1802-1807), fils de Louis Bonaparte et d'Hortense de Beauharnais.
# Les sœurs de Napoléon, en partant de la gauche, ([[Élisa Bonaparte|Élisa]], [[Pauline Bonaparte|Pauline]] et [[Caroline Bonaparte|Caroline]]) précèdent Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon Louis Charles Bonaparte qui se trouve à sa gauche, près d'elle.
# [[Charles-François Lebrun]] (1739-1824) : troisième [[Consulat (histoire de France)|consul]] aux côtés de Napoléon Bonaparte et de [[Jean-Jacques-Régis de Cambacérès|Cambacérès]]. Sous le Premier Empire, il occupe la place de prince-architrésorier. Il tient le sceptre surmonté de l’[[Aigle (héraldique)|aigle]] impériale.
# [[Jean-Jacques-Régis de Cambacérès]] (1753-1824) : prince-archichancelier de l'empire. Il tient la [[main de justice]].
# [[Louis-Alexandre Berthier]] (1753-1815) : ministre de la guerre sous le Consulat puis maréchal d'Empire en 1805. Il tient sur un coussin le [[Orbe (insigne royal)|globe crucifère]].
# [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]] (1754-1838) : [[grand chambellan]] depuis le {{date-|11 juillet 1804}}. Au-dessus de lui, le général [[Eugène de Beauharnais]] en hussard, s'appuyant sur son épée.
# [[Joachim Murat]] (1767-1815) : maréchal d'empire, roi de Naples après 1808, beau-frère de Napoléon et époux de [[Caroline Bonaparte]]. À gauche de l'impératrice, en habit brodé d’or et culotte de satin, il tient encore le coussin sur lequel reposait la couronne.
# Le pape [[Pie VII]] (1742-1823), se contente de bénir le couronnement. Il est entouré par les dignitaires ecclésiastiques, nommés par Napoléon depuis le Concordat. Afin de ne pas compromettre le nouvel équilibre entre l’Église et l'État, le pape accepta bon gré mal gré d'assister au couronnement, ce que David représente clairement dans le tableau : on reconnaît quelques évêques à leurs mitres, l'un tenant une croix dans la main<ref>{{harvsp|Laveissière|2004|p=52}}.</ref>. À gauche du pape, est représenté le cardinal [[Giovanni Battista Caprara|Caprara]] (en fait, malade ce jour-là, il n'assista pas à la cérémonie), légat pontifical qui a négocié avec Napoléon le protocole de la cérémonie, et à droite, la diacre grec [[Raphaël de Monachis]]. Pie VII est à peine visible, assis sur son faldistoire derrière Napoléon, sa main droite esquissant un geste de bénédiction. Il ne porte ni [[mitre]] ni [[tiare]], mais le [[pallium (christianisme)|pallium]] sur les épaules, cette bande de laine blanche brodée de six croix noires qui était l’un des attributs de la souveraineté des métropolites de l’Église romaine. C’est à cela qu’on l’identifie.
# Le peintre [[Jacques-Louis David]] s'est autoportraituré dans une tribune avec sa femme et ses deux filles jumelles devant lui<ref>Ses fils et ses gendres, militaires, sont par contre absents.</ref>, entouré [[Liste des élèves de Jacques-Louis David|de certains élèves]] ou collaborateurs (le peintre-décorateur [[Ignazio Degotti]] apparaît à la gauche de David<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jacques-Louis David, Portrait d'Ignace-Eugène-Marie Degotti |description=Vente 5509 (Paris, 10 avril 2008), Lot 131 (section "Lot Essay") |url=https://www.christies.com/lotfinder/lot_details.aspx?intObjectID=5060265 |site=Christie's |consulté le=2018-12-07}}</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |langue=en |auteur1=Mark Ledbury |titre chapitre=Musical Mutualism: David, Degotti and Operatic Painting |auteurs ouvrage=Sarah Hibberd and Richard Wrigley, éditeurs |titre ouvrage=Art, Theatre, and Opera in Paris, 1750-1850: Exchanges and Tensions |éditeur=Ashgate |année=2014 |isbn=140943947X |isbn2=9781409439479 |passage=57-58}}</ref>), son maître [[Joseph-Marie Vien]] (hommage dans ce que David considère comme la plus importante de ses œuvres) et ses amis, un carnet et un crayon à la main, en habit brodé et arborant fièrement sa légion d'honneur<ref>{{harvsp|Laveissière|2004|p=143}}.</ref>.