« Charles d'Éon de Beaumont » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Ajout de liens |
m Le dessin était fantaisiste. Le portrait que j'ai ajouté vient de l'inventaire du ministère de la culture : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/000DE025467. Celui de Mosnier est aussi légitime parmi d'autres, bien que D'éon était alors assez agé . |
||
(15 versions intermédiaires par 8 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 4 :
| nom = Charles de Beaumont<br>''Chevalier d'Éon''
| image = Portrait du Chevalier d'Eon par Saint-Aubin.jpg
| légende =
| nom de naissance =
| surnom = Chevalier d'Éon
Ligne 28 :
}}
'''Charles d'Éon de Beaumont''', ou '''Charlotte d’Éon de Beaumont''', dit le '''chevalier d'Éon''' ou '''chevalière d’Éon''', [[Diplomatie|diplomate]], [[espion]], officier, et [[homme de lettres|personnalité de lettres]] [[France|français]], est né le {{Date de naissance|5|octobre|1728}} à l’[[hôtel d'Uzès]] de [[Tonnerre (Yonne)|Tonnerre]], et mort le {{Date de décès|21|mai|1810}} à [[Londres]].
D’Éon a vécu habillé en homme pendant quarante-neuf ans et en femme pendant trente-deux ans, ce qui a amené ses contemporains à spéculer sur son sexe, et en a fait l’un des personnages les plus énigmatiques du [[XVIIIe siècle|XVIII<abbr><sup>e</sup></abbr>]] siècle.
▲Il a joué un rôle important dans la diplomatie officielle et surtout dans la diplomatie parallèle de [[Louis XV]]. Il a contribué à faire basculer la [[Empire russe|Russie]] dans le camp français au début de la [[guerre de Sept Ans]]. Puis, lors de son ambassade en [[Angleterre]], il a élaboré, entre autres, un plan d’invasion du pays par la mer.
== Biographie ==
Ligne 99 :
Aussitôt les rumeurs diverses sur son appartenance sexuelle courent dans Londres. Dans les gazettes britanniques, on voir fleurir des caricatures du chevalier qu'on baptise « [[Épicène]] d'Éon ». Dans la capitale, on lance des paris sur son sexe. Un procès entre deux parieurs se conclut – après audition de divers témoins, mais pas du chevalier – par le verdict suivant : c'est une femme<ref>{{harvsp|Simon Burrows|2006|p=43}}.</ref>.
En 1774, Louis XV exige que le chevalier d'Éon mette un terme aux rumeurs, qui discréditent l’ambassade de France, en indiquant son sexe véritable une fois pour toutes. Le chevalier répond par une déclaration dans laquelle il affirme solennellement être une femme<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Linda Rodriguez |nom=McRobbie |titre=The Incredible Chevalier d'Eon, Who Left France as a Male Spy and Returned as a Christian Woman |url=http://www.atlasobscura.com/articles/the-incredible-chevalier-deon-who-left-france-as-a-male-spy-and-returned-as-a-christian-woman |site=Atlas Obscura |date=2016-07-29 |consulté le=2024-06-02}}</ref>. Cette attestation est validée par plusieurs médecins. Le chevalier refusant de se dévêtir, ces médecins ont dû se contenter d’effectuer des palpations pour arrêter leur opinion<ref name="France2">[[#Vidéos|Secrets d’Histoire : Qui se cachait derrière le chevalier d'Éon ?]], [[France 2]], {{Date-|22|juin|2008|en France}}.</ref>. Cette révélation est embarrassante pour le Royaume. Diverses lectures ont été proposées, pour interpréter ce comportement : psychologique, voire psychiatrique (« délire narcissique »), ou encore politique : désir de se venger, de ridiculiser le pays qui l’a écarté, puis a attenté à ses jours.
Le chevalier d’Éon
À cette époque, d'Éon est en relation avec le libelliste français [[Charles Théveneau de Morande]], qui lui communique les ''Mémoires de [[Madame du Barry]]'', texte satirique, dont il est l'auteur. En 1775, le dramaturge, mais également membre du [[Secret du Roi]], [[Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais]], est envoyé à Londres par le nouveau roi de France, [[Louis XVI]], pour récupérer tous ces documents, lettres, plans, libelles, en possession du chevalier.
Ligne 112 :
=== Fin de vie ===
[[Fichier:The Burdett Coutts Memorial Sundial, St Pancras Gardens, London - geograph.org.uk - 1462101.jpg|vignette|<center>
[[Fichier:The south face of the Burdett Coutts memorial.jpg|vignette|Face sud du mémorial.]]
En 1783, le roi le laisse revenir à Paris ; en novembre 1785, il regagne la Grande-Bretagne ; arrivé à Londres, il découvre que le propriétaire de son appartement lui réclame ses loyers impayés<ref name="p.89-92">{{harvsp|Charles Moiset|1892|p=89-92}} {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k298695m/f94}}.</ref>. Ne bénéficiant plus de sa rente, il n’a pas les moyens de le payer, sauf à se séparer de sa bibliothèque de {{unité|8000|livres}}.
Ligne 138 :
Ce testament est précédé d'un préambule portant en tête {{citation|[[Soli Deo gloria|Soli Deo Gloria et honor]]}}. Il débute ainsi : {{citation|Mors mihi lucrum{{Note|[[Épître aux Philippiens#Introduction (1,1-26)|Épître aux Philippiens (1-21)]] : {{Citation|''Mihi enim vivere Christus est, et moris lucrum''}} ({{Citation|''Car pour moi, c'est vivre que d'être à Jésus-Christ, et c'est un gain pour moi que de mourir''<ref>{{Google Livres|N9A7AAAAcAAJ|Le Nouveau Testament, {{p.|242}}|couv=1|page=PA242|romain=1|page autre=|surligne=mori%20lucrum}}</ref>}})|group="Note"}}}} et se termine par ce quatrain lapidaire où, philosophiquement, et non sans quelque ironie, le chevalier dresse le bilan de ce qu'a été sa vie<ref>{{harvsp|Charles Moiset|1892|p=96}} {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k298695m/f101.item.r=nu%20du%20ciel%20je%20suis%20descendu}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Gabriel Letainturier-Fradin|1901|p=373}} {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8630031f/f403.item}}.</ref> : {{Citation bloc|Nu du ciel je suis descendu,<br>Et nu je suis sous cette pierre :<br>Donc pour avoir vécu sur cette terre,<br>Je n'ai ni gagné, ni perdu.|style=center}}
Fermé aux sépultures en 1850, le cimetière de [[St Pancras Old Church]], où de nombreux catholiques et émigrés français ont été enterrés, est désaffecté en 1865 en raison des travaux de la [[gare de Saint-Pancras]], terminus des [[Midland Railway]], puis rouvert comme parc public en {{Date-||juin|1877}}<ref name="Tombe">{{harvsp|Gabriel Letainturier-Fradin|1901|p=372}} {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8630031f/f402.item.r=Pancrace}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.tombes-sepultures.com/crbst_1369.html Cimetière paroissial de Saint-Pancras à Londres].</ref>. La baronne [[Angela Burdett-Coutts]] fait alors construire un [[mémorial]], inauguré en 1879, qui porte depuis
L'[[obélisque]] est érigé à la mémoire des personnes qui étaient enterrées près de l'église [[St Pancras Old Church]] et les noms de plus de soixante-dix d'entre elles y sont gravés, dont celui du chevalier d'Éon, sur la face sud.
|