« Panthéon (Rome) » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Panthéon (homonymie)}}
{{Confusion|Panthéon romain}}
{{Infobox Monument Rome Antique
| nom = Panthéon de Rome
| nom image = Pantheon (Rome) - Right side and front.jpg
| image-taille =
| légende1 = Vue d'ensemble du Panthéon.
| regio = 09
| lieu = ''Piazza della Rotonda'', [[Rome]]
| date = <small>1. </small>[[-27|27 {{av JC}}]]<br><small>2. </small>[[125|125 {{ap JC}}]]
| constructeur = <small>1. </small>[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]]<br><small>2. </small>[[Hadrien]]
| type = [[Temple romain]]
| amph_dim1 =
| amph_dim2 =
| amph_capacité =
| nomplan = Planrome3.png
| légende2 = Localisation du Panthéon dans la Rome antique (en rouge)
| latitude = 41.898604
| longitude = 12.476816
| géolocalisation= Rome/Italie
}}
 
== Le Panthéon d’Agrippa Deez nuts\ ==
Le '''Panthéon''' de [[Rome]] est un édifice religieux antique situé sur la [[piazza della Rotonda]] (Rome), bâti sur l'ordre d'[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]] au {{-s-|I}} Endommagé par plusieurs incendies, il fut entièrement reconstruit sous [[Hadrien]] (début du {{s-|II}}) et restauré sous [[Septime Sévère]] (début du {{s-|III}}). À l’origine, le Panthéon est un [[temple]] dédié à toutes les divinités de la [[religion de la Rome antique|religion antique]]. Il est converti en [[église (édifice)|église]] au {{s-|VII}} par le [[pape]] [[Boniface IV]] et devient la [[Basilique (christianisme)|basilique]] [[Santa Maria ad Martyres (titre cardinalice)|de la Sainte Vierge aux Martyrs]]. C’est le plus grand monument de la [[Rome antique]] qui soit parvenu en l'état après presque deux millénaires, malgré le pillage de sa décoration de marbre et de bronze et les additions décoratives des architectes des {{s2-|XVII|XVIII}} qui ont fragilisé sa coupole. Les travaux de restauration réalisés à la fin du {{s-|XIX}} et au cours du {{s-|XX}} ont dégagé le monument de ses constructions parasites, réparé et consolidé ses structures et permis l'étude archéologique des bâtiments antiques.
*
 
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Le Panthéon supporte la plus grande [[coupole]] de toute l’[[Antiquité]] avec {{unité|150|[[Unités de mesure romaines#Mesures de longueur|pieds romains]]}} soit {{unité|43.30|m}} de diamètre à l'intérieur, qui reste la plus grande du monde en [[béton de ciment]] non armé.
 
== Le Panthéon d’Agrippa ==
=== Construction ===
Selon les textes antiques, Le Panthéon fut construit sous [[Auguste]], puis reconstruit par [[Hadrien]].
[[Fichier:Marcus agrippa louvre portrait.jpg|gauche|vignette|200x200px|alt=buste masculin en pierre blanche[[Marcus Vipsanius Agrippa|Marcus Agrippa]], [[Musée du Louvre|Louvre]]]]
Le Panthéon original fut construit en {{date|-27}}, au début du règne d’[[Auguste]], par [[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]], compagnon d’Auguste<ref group=N>Agrippa ne devint le gendre d’Auguste que plus tard, en {{date|-21}}</ref>, qui participait ainsi à la politique d’embellissement de la Ville, encouragée par l'empereur<ref>[[Suétone]], ''Vie des douze Césars, Auguste'', XXIX</ref>. Il édifia le Panthéon et les [[thermes d'Agrippa|thermes d’Agrippa]] en marge de la partie urbanisée de [[Rome]], près du [[Champ de Mars (Rome)|Champ de Mars]], région propice aux grands aménagements urbains{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=122}}.
 
La date de cette construction correspond au troisième mandat de [[Consul (Rome antique)|consul]] d’Agrippa, dont le nom est gravé sur le portique d’entrée. Sur cette inscription, on peut lire :
 
<center>M.AGRIPPA L.F.COS.TERTIVM FECIT<ref>{{CIL|06|896|R=}}</ref></center>
 
ce qui signifie {{latin|M(arcus) Agrippa L(ucii) f(ilius) co(n)s(ul) tertium fecit}} ({{Citation|Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit construire}}). Ce troisième consulat date de {{date|-27}}{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=122}} Toutefois, une date légèrement différente est parfois avancée, {{date|-25}}{{sfn|Simpson|1997|p=169}}, à laquelle [[Dion Cassius]] dresse la liste des ouvrages achevés par [[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]] sur le [[Champ de Mars (Rome)|Champ de Mars]]<ref name=DC53/>.
 
[[Pline l'Ancien]] évoque sa riche décoration :
* {{citation|C’est également en [[airain]] de [[Syracuse]] que sont les [[Chapiteau (architecture)|chapiteaux]] des [[Colonne (architecture)|colonnes]] du Panthéon placés par M. Agrippa''<ref>[[Pline l'Ancien]], ''Histoires Naturelles'', XXXIV, 7, 13.</ref>}}.
* {{citation|Le Panthéon d’Agrippa a été décoré par Diogène d’Athènes, et les [[Cariatide]]s qui sont aux colonnes de ce temple passent pour des chefs-d’œuvre, ainsi que les statues posées sur le faîte''<ref>[[Pline l'Ancien]], ''Histoires Naturelles'', XXXVI, 4, 25.</ref>}}.
 
Les travaux de dégagement du Panthéon en 1892-1893 permettent de recueillir des briques estampilées dans la rotonde et la coupole. L'étude de ces marques par [[Georges Chedanne]] établit que la partie visible du Panthéon n'est pas celui d'Agrippa, mais date d'Hadrien<ref>{{article|auteur1=Auguste Geffroy |titre= Lettre du directeur de l'École française de Rome |périodique= Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 36ᵉ année |numéro=2 |année= 1892 |passage=124-127 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1892_num_36_2_70110}}.</ref>{{,}}{{sfn|La Rocca|2015|p=II}}. Des sondages archéologiques ponctuels sont effectués sur les côtés du ''[[pronaos]]'' d'Hadrien (l'entrée moderne) et dans la rotonde. Les [[Relevé de mesures|relevés de ces sondages]] sont documentés par les dessins de l'architecte Pier Olinto Armanini et publiés par [[Luca Beltrami]] en 1898{{sfn|Simpson|1997|p=169 et note 2}}. Un bâtiment antérieur à celui d'Hadrien est repéré à {{unité|2.15|mètres}} au-dessous du niveau du pronaos, construit en {{latin|opus quadratum}} de gros blocs de travertin, avec des placages latéraux en marbre{{sfn|La Rocca|2015|p=7-8}}. À l'intérieur de la rotonde, deux tranchées de {{unité|35|mètres}} et {{unité|32|mètres}} de longueur sont disposées en croix. Elles permettent de détecter à {{unité|2.15|mètres}} au-dessous du niveau actuel quelques fragments de dallage en marbre coloré{{sfn|La Rocca|2015|p=11}}. Plus bas, à {{unité|3.15|mètres}} au-dessous du niveau actuel, les fouilleurs atteignent un soubassement massif en béton de [[tuf volcanique|tuf]] d'environ {{unité|1.20|mètre}} d'épaisseur, reposant sur le sol primitif, un banc d'[[argile]] alluvial{{sfn|Terenzio|1932|p=52}}. Ce massif est interprété comme un dispositif de stabilisation et d'isolation des infiltrations d'eau{{sfn|La Rocca|2015|p=12-13}}.
 
Interprétant les résultats des sondages, l'architecte [[Luca Beltrami]] propose le plan du panthéon d'Agrippa suivant : un [[podium (architecture)|podium]] de {{unité|2.45|mètres}} de haut construit en blocs de [[travertin]] et revêtu de plaques de [[marbre]], supportant une {{latin|[[Cella (temple romain)|cella]]}} (partie intérieure et fermée du temple) transversale, rectangulaire de {{dunité|43.76|19.82|mètres}}, soit une surface plus large que le pronaos actuel. Luca Beltrami place le ''pronaos'' (entrée du temple) vers le sud, ouvert sur un espace découvert, qui sera celui de la rotonde d'Hadrien{{sfn|La Rocca|2015|p=14}}. [[Rodolfo Lanciani]] complète ce plan en supposant l'existence d'un mur ceinturant la rotonde{{sfn|La Rocca|2015|p=13}}. Compte-tenu de la faible épaisseur de ce mur ({{unité|61|centimètres}}), insuffisante pour soutenir une structure lourde, cet espace devait être découvert, constituant un temple [[hypèthre]]{{sfn|La Rocca|2015|p=27}}{{,}}{{sfn|Gros|2011|p=487}}.
<gallery caption="Plan du panthéon d'Agrippa (en rouge), superposé au plan du panthéon d'Hadrien (en noir)." mode = "packed">
File:Pantheon Agrippa - Beltrami.png|alt=rectangle rouge sur tracé circulaire noir|Plan de [[Luca Beltrami]] en 1898. Nord à gauche.{{sfn|La Rocca|2015|p=7}}.
File:Plan Pantheon.gif|alt=plan en noir circulaire entre deux rectangles, noir à gauche, et noir et rouge à droite|Plan de [[Rodolfo Lanciani]] en 1897. Nord à droite.
</gallery>
Mais l'orientation du temple d'Agrippa vers le sud pose question, car la reconstruction ultérieure d'Hadrien s'ouvre au nord. Ce retournement d'un axe sacré est sans exemple dans la construction romaine. Pour Christopher Simpson, il est incompatible avec l'importance rituelle des orientations sacrées et le conservatisme religieux romain{{sfn|Simpson|1997|p=171-172}}.
Les conclusions de Luca Beltrami sont donc contestées par plusieurs archéologues, [[Giuseppe Lugli]] en 1971, {{lien|langue=it|Edoardo Tortorici}} en 1990{{sfn|Simpson|1997|p=169, note 1}}. Néanmoins, elles font autorité durant tout le {{s-|XX}}, et l'orientation au sud du panthéon d'Agrippa est reprise dans de nombreux ouvrages{{sfn|Godivier|1978|p=252-253}}{{,}}{{sfn|Gros|2002|p=174}}.
[[File:Pantheon Agrippa - podium 1997.png|vignette|alt=rectangle gris avec dix points alignés| Avant du podium du panthéon d'Agrippa{{sfn|La Rocca|2015|p=22}}.]]
Les derniers sondages archéologiques effectués en 1996 et 1997 ont donné une vue frontale du pronaos d'Agrippa et du pronaos d'Hadrien qui le surmonte. Les colonnes du panthéon d'Hadrien ont pris appui sur les bases de colonnes du temple précédent, superpositions visibles sur les dessins de Pier Olinto Armanini mais négligées par Luca Beltrami. Le relevé archéologique de 1996/1997 montre un podium d'Agrippa revêtu de marbre de {{unité|2.25|mètres}} de hauteur, accessible par deux escaliers de onze marches. Plus large que le podium d'Hadrien, il supporte vraisemblablement dix colonnes frontales{{sfn|La Rocca|2015|p=20-23}}. Les preuves archéologiques de l'ouverture du panthéon d'Agrippa vers le nord ont mis un terme aux polémiques{{sfn|La Rocca|2015|p=VIII}}. Gerd Heene propose en 2004 un dessin de reconstitution du panthéon d'Agrippa, selon cette orientation{{sfn|La Rocca|2015|p=27}}.
[[Fichier:Pantheon Agrippa - Heene.png|vignette|center|alt=dessin d'un temple à dix colonnes devant une rotonde|Schéma du Panthéon d'Agrippa, d'après Gerd Heene (2004).]]
L'incendie de Rome de l’année 80 détruit plusieurs édifices du Champ de Mars, dont le panthéon d’Agrippa<ref>Dion Cassius, LXVI, 24.</ref>. L’empereur [[Domitien]] les restaure, et selon [[Suétone]], y fait graver son nom<ref>Suétone, ''Vies des douze Césars, Domitien'', V</ref>. Son intervention n'a pas laissé de traces archéologiques consistantes, hormis un possible plaquage de marbres colorés par-dessus le dallage de l'époque d'Auguste{{sfn|La Rocca|2015|p=26}}.
 
=== Symbolisme du monument d'Agrippa ===
==== Temple de tous les dieux ====
Le nom du [[Panthéon]] est issu de l'adjectif grec {{grec ancien|πάνθειον}} / {{Langue|grc-Latn|''pántheion''}}, qui signifie « de tous les dieux ». La plupart des auteurs latins le nomment sous la forme grécisante ''{{langue|la|Pantheon}}''. La forme latinisée ''{{langue|la|Pantheum}}'' est attestée pour le temple d'Agrippa chez [[Pline l'Ancien]]. Plutôt qu’un culte impérial qui n’osait alors s’afficher comme tel, Auguste et Agrippa proposent un culte plus vaste et plus neutre, celui de tous les dieux.
 
Selon [[Dion Cassius]], le temple abritait de nombreuses statues, dont celles d’[[Arès]] (Mars), père de [[Romulus et Rémus|Romulus]], celle de [[Vénus (mythologie)|Vénus]], divinité ancestrale de la ''[[Gens (Rome antique)|gens]]'' [[Iulii|Iulia]], ainsi que celle du divin [[Jules César]]. Toujours selon [[Dion Cassius]], [[Auguste]] aurait repoussé la suggestion d’[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]] d’ajouter sa propre statue aux trois précédentes, acceptant seulement de figurer dans le [[pronaos]]<ref name=DC53>[[Dion Cassius]], LIII, 27,3</ref>.
 
L’entrée du lieu était donc gardée de part et d’autre par les statues d’[[Auguste]] et d’[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]], tous deux consuls en 27 av. J.-C., ce qui respectait en apparence la [[République romaine|parité républicaine]] des pouvoirs et confirmait l’ascension d’[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]] comme héritier potentiel d’[[Auguste]]. La statue d'Auguste, tenant une lance frappée par la foudre en 22 av. J.-C., est probablement du type « statue cuirassée », tenue militaire symbolique de l'{{latin|[[imperium]]}} conféré pour dix ans à Auguste par le Sénat l'année d'inauguration du Panthéon{{sfn|texte=Catalogue exposition Auguste 2014|id=EGP2014 |p=110}}.
 
==== Un ensemble à la gloire d'Auguste ====
[[File:Map 3-5 CAMPUS MARTIUS Rome.jpg|vignette|alt=Plan, en jaune zone urbanisée, en rouge monuments publics|Plan du Champ de Mars, axe nord-sud unissant Mausolée d'Auguste et Panthéon.]]
L'implantation du Panthéon sur le Champ de Mars est proche de l'ancien marais de la Chèvre ({{latin|Caprae palus}}), que la tradition associe à la disparition mystique de [[Romulus et Remus|Romulus]]<ref>[[Tite-Live]], ''Ab Urbe Condita'', I, 16 ; [[Plutarque]], ''Vie de Romulus'', 29, 2.</ref> et qu'Agrippa aménage en bassin ({{latin|Stagnum Agrippae}}). Cette proximité associe ainsi Romulus, fondateur de Rome, et Auguste, comme refondateur de Rome et second Romulus{{sfn|texte=Catalogue exposition Auguste 2014|id=EGP2014 |p=126}}.
 
L'orientation du Panthéon d'Agrippa vers le nord, établie avec certitude à la fin du {{s-|XX}}, revêt un caractère spécial : c'est au nord qu'apparaît la [[comète de César]] lors des jeux célébrés par Octave peu après la divinisation de César {{citation|Pendant la célébration de mes jeux, on aperçut durant sept jours une comète dans la région du ciel qui est au Septentrion<ref>[[Pline l'Ancien]], ''Histoires Naturelles'', II, 23.</ref>}}{{,}}{{sfn|Simpson|1997|p=173}}. De plus, à environ {{unité|800|mètres}} au nord du Panthéon, se trouve le [[Mausolée d'Auguste]], construit à partir de 28 av. J.-C., donc en même temps que le Panthéon. Ultérieurement, deux autres monuments sont ajoutés par Auguste, à mi-distance du Panthéon et du Mausolée, mais décalés à l'est de axe qui les relie : l'[[Horologium d'Auguste|Horologium]], immense [[cadran solaire]], et l'[[Ara Pacis]], autel de la Paix. Les sondages archéologiques ont constaté l'homogénéite de niveau des trois monuments, podium du Panthéon d'Agrippa, Autel de la Paix et Mausolée d'Auguste, et donc l'intégration de ce vaste ensemble architectural{{sfn|La Rocca|2015|p=23 et 60-61, plan d'ensemble}}. Ce « parc julien », selon l'expression de Christopher Simpson, est donc une expression de propagande dynastique{{sfn|Simpson|1997|p=173}}.
 
Les célébrations des [[frères Arvales]] de 58 et de 59<ref>Comptes-rendus épigraphiques {{CIL|06|02041|R=}} et {{CIL|06|02041|R=}}.</ref>, dédiées à [[Dea Dia]] et aux membres divinisés de la famille impériale, ont comporté des réunions dans le Panthéon, ce qui reflète bien le lien, au moins sous [[Néron]], entre ce temple et les cultes honorant la [[Julio-Claudiens|famille julio-claudienne]]{{sfn|La Rocca|2015|p=61}}.
 
== Le Panthéon d'Hadrien ==
=== Reconstruction, entre continuité et innovation ===
[[File:Pantheon ThermesAgrippa SeptaJulia.png|vignette|alt=Maquette des monuments vue de haut|Le Panthéon, la [[basilique de Neptune]] et les [[Saepta Julia]], reconstruits par Hadrien. Maquette d'[[Italo Gismondi]], le nord est à gauche.]]
 
Le Panthéon d’[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]] est entièrement détruit par un nouvel incendie en 110, sous [[Trajan]]<ref name=Jerome>{{lien web|langue=en|nom=[[Jérôme de Stridon]]|titre=''Chronicon''|site=tertullian.org|url=http://www.tertullian.org/fathers/jerome_chronicle_03_part2.htm}}, 222e olympiade.</ref>{{,}}{{sfn|Guey|1936|p=235, note1}}. Aux dégâts s'ajoutent les crues désastreuses du Tibre, provoquant un remblaiement de ce secteur du Champ de Mars qui élève son niveau de un à trois mètres{{sfn|Gros|2011|p=486}}. Selon l’''[[Histoire Auguste]]'', l’empereur [[Hadrien]] reconstruit le Panthéon, la [[basilique de Neptune]] et les [[Saepta Julia]]<ref>''[[Histoire Auguste]]'', ''Vie d'Hadrien'', 19, 10</ref>, ensemble monumental cohérent dont l'interprétation comme un nouveau [[Forums impériaux|forum impérial]] fit débattre les historiens{{sfn|Gros|2011|p=477-479}}. La grande majorité des dates [[Estampille (archéologie)|estampillées]] sur les briques repérées par les archéologues sur le Panthéon et à son voisinage confirment l’''[[Histoire Auguste]]'', par leurs dates comprises entre 114<ref>Estampille avec date consulaire 114 {{CIL|15|19|R=}}.</ref> et 127<ref>Estampille avec date consulaire 127 {{CIL|15|129|R=}}.</ref>, avec occasionnellement des briques plus anciennes datées de [[Trajan]]{{sfn|Guey|1936|p=201, 214-215}}. On peut donc supposer qu'[[Hadrien]] a inauguré le Panthéon lors de son séjour prolongé à [[Rome]] entre 125 et 128.
 
Le plan du nouvel édifice, superposé et calqué sur celui du Panthéon d'Agrippa, est exceptionnel par la plus grande voûte jamais construite à l'époque, sans précédent dans l’[[architecture romaine]]{{sfn|Guey|1936|p=235-236}}. Selon l'archéologue allemand {{lien|langue=de|Wolf-Dieter Heilmeyer}}, la conception du nouvel édifice pourrait être l’œuvre de l'architecte [[Apollodore de Damas]], contemporain d’[[Hadrien]], déjà auteur des grandes réalisations de [[Trajan]] : [[forum de Trajan|forum]], [[thermes de Trajan|thermes]] et [[marchés de Trajan]]<ref>{{article|langue=de|auteur1=Wolf-Dieter Heilmeyer |titre=Apollodorus von Damaskus, der Architekt des Pantheon |périodique= Jahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts |numéro= 90 |année= 1975 |passage= 316-347}}.</ref>. Malheureusement, aucun document ne vient conforter cette hypothèse, basée sur les similitudes stylistiques des chapiteaux et des corniches du marché de Trajan et du Panthéon{{sfn|Gros|2011|p=487-488}}. Au contraire, [[Dion Cassius]] rapporte une réplique cinglante d'Apollodore à une remarque d'Hadrien lors des travaux sous Trajan, puis ses critiques sur le projet d'Hadrien pour le [[Temple de Vénus et de Rome]], chantier parallèle à celui du Panthéon, réponses qui entraînent sa disgrâce et sa mort<ref>Dion Cassius, ''Histoire romaine'', LXIX, 4.</ref>{{,}}{{sfn|Gros|2002|p=147}}.
 
Hadrien reprend l'inscription dédicatoire d'Agrippa, s'effaçant derrière le fondateur du monument{{sfn|Gros|2011|p=489 et 491}}. L’influence même d’Hadrien sur la conception du bâtiment est envisageable, si l’on considère l’originalité de l’architecture de la [[villa d'Hadrien|villa]] qu’il se fit bâtir près de [[Rome]], à [[Tivoli]]{{sfn|Guey|1936|p=235-236}}. Le visiteur qui franchit le classique [[pronaos]] à colonnes du Panthéon, placé face au nord, quitte un monde rectiligne et lumineux pour se trouver enveloppé dans la pénombre d’une ''[[Cella (temple romain)|cella]]'' circulaire et non plus rectangulaire, surmontée d’une coupole immense, et éclairée uniquement par un grand [[oculus]] central. Des temples à ''cella'' ronde avaient été édifiés à l’époque archaïque à [[Rome]], comme le [[Temple de Vesta (Rome)|temple de Vesta]] ou le [[Temple d'Hercule Olivarius]], mais dans des dimensions beaucoup plus modestes, et jamais accolés à un porche classique ni avec un espace interne sphérique{{sfn|Lecocq|2012|p=8}}.
 
=== Visions prêtées à Hadrien ===
[[Fichier:Pantheon section sphere.svg|vignette|alt=sphère en bleu inscrite dans un plan en coupe|Géométrie sphérique de la coupole.]]
[[Hadrien]] est un empereur [[Cosmopolitisme|cosmopolite]] qui voyage beaucoup dans la partie orientale de l'Empire, et qui est un grand admirateur de la culture grecque{{sfn|Gros|2011|p=479}}, et l’''Histoire Auguste'' le présente comme expert en géométrie, arithmétique et peinture{{sfn|Gros|2011|p=491}}. L'inspiration grecque se retrouve dans l'architecture de son Panthéon. D'un point de vue purement [[géométrie|géométrique]], le plan de la rotonde et de la coupole renvoie au traité d'[[Archimède]] ''[[De la sphère et du cylindre]]'', qui étudie la [[sphère inscrite]] dans un [[cylindre de révolution]]{{sfn|Sauron|2002|p=106}}, traité connu des Romains hellénophiles comme [[Cicéron]]<ref>Cicéron, ''[[Tusculanes]]'', V, 23 ; ''[[De Republica]]'', I, 14, 17.</ref>. Symboliquement, les Grecs associent la figure de la sphère aux représentations du [[globe terrestre]] et de la [[sphère céleste]]<ref>{{article|auteur1= [[Pascal Arnaud]] |titre= L'image du globe dans le monde romain : science, iconographie, symbolique |périodique= Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité | tome= 96 | numéro=1 |année= 1984 |passage= 54, 60 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5102_1984_num_96_1_1404}}.</ref>.
 
[[Dion Cassius]] souligne la ressemblance de la rotonde du Panthéon avec le ciel<ref>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', LIII, 27, à propos du Panthéon d'Agrippa, mais le monument qu'il décrit est celui d'Hadrien.</ref>{{,}}{{sfn|Sauron|2002|p=106}}. À partir de cette assimilation généralement admise, de nombreuses interprétations ont été développées. Gilles Sauron suppose que les sept exèdres dans la rotonde abritaient les statues des dieux planétaires, offrant ainsi une image du ciel. Il interprète la coupole comme une horloge solaire de type hémisphérique (connue des Romains sous le nom d'{{latin|hemisphearium}}), par laquelle les heures ou les saisons sont indiquées par le rayon solaire qui traverse une ouverture{{sfn|Sauron|2002|p=106}}, hypothèse qu'Eugenio La Rocca qualifie d'hasardeuse{{sfn|La Rocca|2015|p=42}}. Ce dernier constate néanmoins que le Soleil illumine l'entrée de la rotonde du Panthéon chaque 21 avril à midi, date traditionnelle de la [[fondation de Rome]]<ref group=N>Vérifiée à l'époque romaine, cette coïncidence de date disparaît avec la dérive du [[calendrier julien]], mais est rétablie avec le [[calendrier grégorien]] qui compense l'écart. cf; La Rocca, 2015, p. 47</ref>{{,}}{{sfn|La Rocca|2015|p=47}}.
Enfin, les [[Arithmologie|spéculations numériques]] et astronomiques sur le nombre et les proportions des éléments du bâtiment amènent le pasteur allemand Gert Sperling à considérer le Panthéon comme un modèle de la [[Terre]] dans un [[Héliocentrisme|référentiel héliocentrique]], conclusion exagérée rejetée par Eugenio La Rocca{{sfn|La Rocca|2015|p=42}}, Pierre Gros<ref>{{article |auteur1=Pierre Gros| titre= Notes de lecture de ''{{langue|de|Das Pantheon in Rom. Abbild und Mass des Cosmos}}'' par Gert Sperling | périodique= L'antiquité classique | tome =70 | année= 2001 |passage=531-534 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2001_num_70_1_2472_t1_0531_0000_1}}.</ref> et Gilles Sauron{{sfn|Sauron|2002|p=106}}.
 
Selon [[Henri Stierlin]], en combinant la sphère et le cercle, symboles helléniques de perfection, à la présence solaire, [[Hélios]], divinité incarnée par les rois en Orient, [[Hadrien]] amplifiait implicitement le culte impérial, suivant une tendance orientalisante que poursuivront ses successeurs. Dès lors, quand [[Hadrien]] rend des décisions de justice dans son Panthéon<ref>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', LXIX, 7.</ref>, il se mettrait en scène comme une émanation de l’''Hélios royal''{{sfn|Stierlin|1984|p=80-111}}. Pour Pierre Gros, ce choix d'Hadrien suit la sacralisation croissante des lieux où l'empereur rend sa justice, et fait de lui le juge suprème et universel, qu'il se place sous l'oculus ou dans l'abside face à l'entrée{{sfn|Gros|2011|p=492}}.
 
Dans les ''[[Mémoires d'Hadrien]]'', [[Marguerite Yourcenar]] place dans la bouche d’[[Hadrien]] cette vision du Panthéon, compatible avec ce que nous connaissons de la pensée romaine :
 
[[Fichier:Pantheon (Rome) - Dome.jpg|vignette|upright=.8|alt=géométrie circulaire de la coupole vue par en-dessous|Les heures tournaient en rond sur ces caissons...]]
 
{{citation bloc|J'étais remonté pour la structure même de l’édifice aux temps primitifs et fabuleux de Rome, aux temples ronds de l’[[Étrurie]] antique. J’avais voulu que ce sanctuaire de tous les Dieux reproduisît la forme du [[globe terrestre]] et de la [[Sphère céleste|sphère stellaire]], du globe où se renferment toutes les semences du feu éternel, de la sphère creuse qui contient tout<ref>On retrouve des images que [[Ovide]] emploie pour le [[Temple de Vesta (Rome)|temple de Vesta]] « ''cette forme (ronde) tient à des raisons que je vais exposer. Vesta est la même que la terre; l’une comme l’autre entretient un feu éternel [ ]. La terre, semblable à une balle de paume, se soutient sans appui'' » (Ovide, Fastes, VI, 270)</ref>. C’était aussi la forme de ces [[hutte]]s ancestrales où la fumée des plus anciens foyers humains s’échappait par un orifice situé au faîte. La coupole, construite d’une lave dure et légère, qui semblait participer encore au mouvement ascendant des flammes, communiquait avec le ciel par un grand trou alternativement noir et bleu. Ce temple ouvert et secret était conçu comme un [[cadran solaire]]. Les heures tournaient en rond sur ces [[plafond (architecture)|caissons]] soigneusement polis par les artisans grecs ; le disque du jour y resterait suspendu comme un bouclier d’or ; la pluie formerait sur le pavement une flaque pure ; la prière s’échapperait comme une fumée vers ce vide où nous mettons les dieux.|Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, 1951, Plon}}
 
== Architecture de l’édifice d'Hadrien ==
=== Contexte technique ===
 
Après l’impulsion apportée par les projets novateurs de [[Néron]], suivis des réalisations colossales des [[Flaviens]] et de [[Trajan]], les Romains maîtrisent parfaitement les techniques de l’art du bâtiment, comme en témoignent les vastes coupoles de la [[domus aurea]] de [[Néron]] ({{nb|13 m}} de diamètre), des [[thermes de Trajan]] ({{nb|20 m}} de diamètre) et de ceux de [[Baïes]] ({{nb|26 m}} de diamètre pour le prétendu « temple de [[Vénus (mythologie)|Vénus]] », {{nb|21,50 m}} de diamètre pour les thermes de Mercure) et celle du temple d’[[Apollon]], près de [[lac Averne]], parvient à un diamètre de {{nb|35,5 m}}{{sfn|Adam|2017|p=200-201}}.
 
Les connaissances techniques et le savoir-faire des bâtisseurs romains se déploient pour cette reconstruction du Panthéon : les briqueteries d'Annius Verus et de [[Marcus Rutilius Lupus]] produisent industriellement depuis Trajan des [[brique (matériau)|briques]] standardisées de deux pieds de côté (les {{latin|bipedales}}){{sfn|Guey|1936|p=218-220}}. Hadrien organise efficacement une main-d’œuvre nombreuse de façon quasi militaire en regroupant en centuries les corps de métiers du bâtiment, arpenteurs, architectes et ouvriers<ref>''[[Épitomé de Caesaribus]]'', XIV, 5.</ref>{{,}}{{sfn|Gros|2002|p=173}}. L’usage combiné de la pierre, de la brique et du [[mortier (matériau)|mortier]], la maîtrise des techniques du [[Béton de ciment|béton]]<ref group=N>Le mot moderne de béton ne doit pas surprendre. Ce mélange de mortier et de cailloux est décrit par [[Vitruve]] dès le {{-s-|I}} ''On remplit le milieu avec du mortier, dans lequel on jette pêle-mêle des pierres, sans autre liaison que celle que leur donne le hasard'' (''De Architectura'', livre II, 8,7).</ref> de [[chaux (matière)|chaux]] coulé sur [[coffrage]], contribuent au succès de la réalisation du nouveau temple{{sfn|Adam|2017|p=200-201}}.
 
L’esthétique ne fut pas en reste, comme le montre l'alliance de l'ampleur du volume et de la simplicité géométrique{{sfn|Adam|2017|p=200-201}}, le choix décoratif des matériaux et le travail sur l’éclairage intérieur{{sfn|La Rocca|2015|p=59}}.
 
=== Plan d’ensemble ===
La reconstruction du Panthéon conserve l'orientation vers le nord de l’édifice d'Agrippa et sa disposition générale. Le [[pronaos]] et la rotonde occupent l’emplacement de l’ancien édifice. Par contre, l'innovation architecturale majeure est la combinaison de deux formes inconciliables à cette époque, la façade classique d'un [[temple romain|temple]] octostyle et le cylindre en coupole caractérique des salles de [[thermes romains]], soudés grâce à un bâtiment de transition, volume quadrangulaire{{sfn|Gros|2002|p=175}}. L’unité visuelle et esthétique s’établit d’une part grâce au prolongement des corniches médiane et supérieure qui ceinturent le haut de la rotonde et du bâtiment de transition, d’autre part par le dessin d’un second [[fronton (architecture)|fronton]] sur la façade du bâtiment de transition, en écho du fronton du pronaos. Le nouveau monument fut entouré d’un [[portique (architecture)|portique]] sur trois côtés d’environ {{unité|60|m}} sur {{unité|120|m}}, et précédé d’une cour pavée de [[travertin]]{{sfn|Godivier|1978|p=252-253}}.
<gallery caption="Panthéon d'Hadrien, pronaos, rotonde, coupole" mode="packed">
Fichier:Rome Pantheon.jpg|alt=place, au fond colonnes et fronton antique|Disposition extérieure : le pronaos avec son fronton et sa colonnade, le bâtiment de transition, la rotonde.
File:Roma pianta del Pantheon.jpg|alt=plan masse au sol, colonnade d'entrée et rotonde|Plan du Panthéon (1894). Nord à gauche.
Fichier:Georges Chedanne, plastico in spaccato del Pantheon di Roma, 1892-93 ca.jpg|alt=maquette vue de profil, montrant l'intérieur de la rotonde|Maquette en coupe du Panthéon de [[Georges Chedanne]], 1893.
</gallery>
Selon l'expression de [[Pierre Gros]], le Panthéon devient par ses dimensions et ses formes inédites {{citation|le sanctuaire le plus grandiose de la Romanité}}{{sfn|Gros|2002|p=174}}.
 
=== Fondation ===
Le Panthéon d'Agrippa s'élevait sur le sol d'origine, un banc d'[[argile]] bleuâtre d'origine alluviale{{sfn|Terenzio|1932|p=52}}. La reconstruction d'Hadrien se superpose aux fondations antérieures de l'époque d'Agrippa. La rotonde actuelle repose sur un massif de fondation circulaire formé de couches d'éclats de [[travertin]] noyés dans du mortier ({{latin|[[opus caementicium]]}}), de {{unité|4.5|mètres}} d'épaisseur{{sfn|Terenzio|1932|p=53}} et d'environ {{unité|7.3|mètres}} de largeur, revêtu à l'extérieur de demi-briques ({{latin|semilateres}}){{sfn|Adam|2017|p=198}}.
 
=== Le pronaos ===
 
Le pronaos, qui mesure {{nb|33.1 m}} de large pour {{nb|15.5 m}} de profondeur{{sfn|Gros|2002|p=176}}, était surélevé par un podium de {{unité|1.3|m}} et accessible par un escalier de cinq marches. Au fil des siècles, le sol environnant s’est exhaussé, et la place qui entoure le Panthéon atteint maintenant le niveau du [[podium (architecture)|podium]]{{sfn|La Rocca|2015|p=21-22}}.
 
Le [[portique (architecture)|portique]] de façade comporte 16 [[Colonne (architecture)|colonnes]] monolithes de {{unité|14.2|m}} en [[granite]], à chapiteaux [[ordre corinthien|corinthiens]] de [[marbre]], disposées sur trois rangs : huit colonnes en façade, les première, troisième, sixième et huitième colonnes sont suivies de deux colonnes, formant ainsi trois nefs. Les écartements entre colonnes respectent les normes grecques : deux diamètres entre deux colonnes ([[:wikt:systyle|systyle]]), sauf deux diamètres un quart ([[:wikt:systyle|eustyle]]) pour celles du milieu{{sfn|Gros|2002|p=176}}. Les colonnes extérieures sont en granite gris clair, les quatre colonnes intérieures sont en granite rose plus sombre. Toutes proviennent des carrières d'Égypte. Les [[Fût (architecture)|fûts]] de {{unité|11.6|m}} de hauteur pour un diamètre à la base de {{unité|1.51|m}} et au sommet de {{unité|1.31|m}} pèsent environ {{unité|50|tonnes}}{{sfn|Adam|2017|p=124, figure 278}}. Innovation architecturale à noter, le fût des colonnes n’est pas [[Cannelure|cannelé]], mais lisse. Deux colonnes ont été retirées au [[Moyen Âge]] à gauche et remplacées par des colonnes des [[Thermes de Néron (Rome)|thermes de Néron]] au {{s-|XVII}}{{sfn|Coarelli|1994|p=203,205}}.
 
La colonnade ainsi disposée délimite trois nefs, la nef centrale conduit à la grande porte du temple, les deux nefs latérales donnent sur deux niches en demi-cercle qui devaient abriter des statues, probablement celles d’[[Auguste]] et d'[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]]. Le dessin du pronaos par [[Andrea Palladio]] montre une [[charpente]] en poutres chevillées, tandis que son commentaire parle de {{citation|poutres faites de plaques de bronze}}. Une charpente métallique est improbable, les poutres devaient être recouvertes de feuilles de bronze{{sfn|Adam|2017|p=229-230}}, que le pape {{souverain2|Urbain VIII}} a fait récupérer pour la construction du baldaquin de la basilique Saint-Pierre{{sfn|Lecocq|2012|p=9}}.
 
<gallery caption="Le pronaos, fronton et colonnade" mode="packed">
File:Pantheon - Flickr - GregTheBusker (1).jpg|alt=photo des colonnes et du fronton|Fronton, dédicace et trous de fixation du décor.
Fichier:Pantheon inside.jpg|alt=photo de chapitaux et poutres|Couverture du pronaos, anciennement en tuiles de bronze.
Fichier:Ac.pantheon3.jpg|alt=photo des colonnes|Colonnade intérieure du pronaos : différences de teinte des colonnes.
Fichier:Pantheon (Rome) E 6.jpg|alt=photo des colonnes|Aspect latéral du portique.
Fichier:Pantheon, detail of the portico, 2013-03-07.jpg|alt=photo de niche en cul-de-four|Niche latérale, côté Est, emplacement de statue.
</gallery>
 
Le temple possède deux [[fronton (architecture)|frontons surhaussés]], le principal sur le portique, l'autre, peu visible, contre le mur massif qui fait la transition entre le pronaos et la rotonde. L’architrave porte deux inscriptions, celle de la fondation par [[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]], et une seconde plus petite, mentionnant une restauration sous [[Septime Sévère]]. Le fronton, actuellement nu, était orné de décors en bronze fixés par des crampons. D’après la position des trous de fixation et notre connaissance du répertoire décoratif impérial, on suppose la présence d’un aigle de bronze aux ailes déployées et tenant dans ses serres le [[foudre (mythologie)|foudre]], attribut de Jupiter{{sfn|Coarelli|1994|p=203,205}}{{,}}{{sfn|La Rocca|2015|p=58, dessin du fronton}}
 
Des gravures incisées dans le dallage de travertin devant l'entrée du Mausolée d'Auguste ont été découvertes à la fin du {{s-|XX}} par Lothar Haselberger. Elles constituaient deux parties de l'[[épure]] du [[tympan (architecture)|tympan]] du fronton, d'au moins {{unité|17|mètres}} de long{{sfn|La Rocca|2015|p=61}}. Comparées au fronton du Panthéon, elles indiquent des longueurs et des angles précis au centimètre et au degré près. Les [[Taille de pierre|tailleurs de pierre]] devaient recevoir leur matériau depuis le Tibre voisin et le travailler en suivant ces épures à 800 mètres du Panthéon{{sfn|Gros|2002|p=176 et 177 dessin d'Haselberger}}.
 
=== Le bâtiment de transition ===
 
Entre le [[pronaos]] et la [[Rotonde (architecture)|rotonde]] un bâtiment intermédiaire rectangulaire, aussi large que le [[pronaos]] qu’il prolonge, soit {{nb|34 m}}, mais plus haut que lui, culmine au même niveau que la rotonde. Il forme le fond du [[pronaos]] et relie ce dernier à la rotonde, livrant passage de l’un à l’autre par son portail central. Sur chaque côté, s'ouvre un escalier de service qui dessert les parties hautes du bâtiment{{sfn|Gros|2002|p=175}}. Sa couverture est en terrasse.
 
Les actuelles portes de bronze sont les plus grandes que l’[[Antiquité]] nous ait léguées. Elles ont une proportion différente de celle de l’entrée, ce qui fait penser qu'elles proviennent d’un autre édifice antique, ou selon une hypothèse proposée en 1997 par [[Gottfried Gruben]], qu'elles auraient été récupérées des vestiges du Panthéon d'Agrippa<ref group=N>Gottfried Gruben situe l'entrée du Panthéon côté sud, orientation erronée, mais sa thèse sur une éventuelle réutilisation des portes en bronze reste applicable selon Lise M. Hetland, « New Perspectives on the Dating of the Pantheon. », in Tod A. Marder, Mark Wilson Jones (éd.) The Pantheon. From Antiquity to the Present. Cambridge University Press, 2015, p. 79-98.</ref>. Les modèles de [[goujon (mécanique)|goujon]] de fixation figurés à droite et au centre sur le dessin de Piranèse au-dessus de la porte sont antiques, celui de droite est du {{s-|XVI}}{{sfn|La Rocca|2015|p=25}}. Les placages de marbre blanc qui couvraient les parois extérieures et les décoraient de [[pilastre]]s cannelés sont partiellement en place{{sfn|Gros|2002|p=175}}.
 
<gallery caption="Bâtiment de transition" mode="packed">
Fichier:Pantheon, side view of the portico, 2013-03-07-2.jpg|alt=paroi et trois colonnes|Côté gauche, vestiges de placage et porte de service
Fichier:Pantheon Rome - panoramio - Rokus Cornelis (1).jpg|alt=paroi plane prolongée par mur arrondi|Côté droit et son placage.
Fichier:Italia - Roma 2013 - panoramio (23).jpg|alt=haut de porte sous voute en berceau|Entrée et partie haute de la porte.
Fichier:Pantheon (Rome) entrance door.jpg|alt=battant de porte|Battant gauche de la porte de bronze.
Fichier:Piranesi-6043.jpg|alt=dessin de porte surmonté du détail de trois fixations|Dessin de la porte par [[Francesco Piranesi]], 1790.
</gallery>
 
=== La rotonde ===
 
La [[Rotonde (architecture)|rotonde]] est un mur parfaitement circulaire de {{nb|58 m}} de diamètre extérieur qui forme une double paroi de près de {{nb|7 m}} d’épaisseur. Elle repose sur une fondation puissante, large de {{nb|7.30 m}} et profonde de {{nb|4.5 m}}{{sfn|Terenzio|1932|p=53}}.
 
Sa partie intérieure, d’un rayon de {{unité|21.7|mètres}} égal à sa hauteur intérieure, assure un double rôle : elle forme le décor de la ''[[Cella (temple romain)|cella]]'', et elle soutient le poids de la [[coupole]]. Ce mur intérieur est subdivisé en deux niveaux horizontaux{{sfn|Terenzio|1932|p=53}} :
 
Le niveau inférieur, haut de {{unité|12.3|mètres}} jusqu'à la première corniche, est construit en béton de tuf et de travertin, avec un [[parement (construction)|parement]] de {{unité|60|cm}} en demi-briques alternant tous les {{unité|1.20|mètre}} avec des plans horizontaux de bipedales{{sfn|Terenzio|1932|p=53}}.
Ce niveau inférieur est évidé par sept [[exèdre]]s, alternativement semi-circulaires et trapézoïdales (voir plan). L’entrée constitue la huitième exèdre. Chaque exèdre est bordée par deux [[ordre corinthien|colonnes corinthiennes]] cannelées et deux [[pilastre]]s de marbre jaune. L’exèdre qui fait face à l’entrée adopte une structure différente : les colonnes y sont remplacées par un [[arc de décharge]] qui mord sur le niveau supérieur et qui renvoie les forces verticales sur deux [[pilastre]]s latéraux. La décoration du niveau inférieur est complétée par une série de petits [[édicule]]s en légère saillie au [[Fronton (architecture)|fronton]] alternativement triangulaire ou curviligne. Chaque [[édicule]] placé entre deux [[exèdre]]s en allège le caractère massif créé par les colonnes de soutien. Ces édicules abritaient des statues sur piédestal{{sfn|Godivier|1978|p=252-253}}.
 
Le niveau supérieur, d'une hauteur de {{unité|9.5|mètres}} entre les deux [[corniche]]s circulaires, alterne des couches de béton de tuf et d'éclats de briques, avec un parement de {{unité|60|cm}} en demi-briques alternant tous les {{unité|1.20|mètre}} avec des plans horizontaux de bipedales{{sfn|Terenzio|1932|p=53}}. Il est revêtu d'un décor de transition, alternant de fausses fenêtres carrées, des plaques de marbre de couleur et des rectangles de porphyre. Cette décoration réalisée en [[1747]] par [[Luigi Vanvitelli]] remplace la décoration romaine d’origine{{sfn|Andreae|1973|p=513-515}}.
 
Dans l’Antiquité, de vraies fenêtres grillagées laissaient passer une lumière diffuse, indirectement captée de l’extérieur par les petites ouvertures du mur extérieur. Ces ouvertures engendraient une lueur quasi crépusculaire à la base de la coupole, renforçant l’effet de voûte céleste. Elles ont été partiellement reconstituées en [[1930]], sur une petite portion à droite de l’abside{{sfn|Andreae|1973|p=513-515}}.
 
<gallery caption="La rotonde" mode="packed">
File:Intérieur Panthéon - Rome (IT62) - 2021-08-30 - 19.jpg|alt=grande entrée, fermée dans la partie haute par une grille|Entrée à double portes de bronze
File:Italie Rome Pantheon - panoramio (1).jpg|alt=vue intérieure en arrondi, creusée de niches|Au niveau inférieur, alternance des niches à colonnes et des petits édicules. Au niveau supérieur, décor du {{s-|XVIII}} en fausses fenêtres.
Fichier:Pantheon 06.jpg|alt=détail, mur plaqué de formes géométriques colorées|Restitution du décor d’origine du niveau supérieur : fenêtres à [[claustra]]s, faux pilastres de porphyre.
Fichier:Roma-pantheondietro2.jpg|alt=extérieur, mur droit et grand cylindre en briques brunes|Arrière de la rotonde. Ouvertures antiques au-dessus de la corniche médiane.
</gallery>
[[Fichier:Pantheon, Rome, floor, 2013-03-07.jpg|vignette|gauche|alt=dallage de marbre, alternant des carrés er des cercles|Le dallage, un jour de pluie : reflets de la coupole dans les parties sombres, quatre petites évacuations de drainage au milieu du carré central.]]
Le [[Pavage du plan|dallage]] du sol repose sur une [[chape (construction)|chape]] de chaux, de [[Tuf volcanique|tuf]] et de [[pouzzolane]] d'une trentaine de centimètres, recouvrant un bétonnage de débris de marbre et de travertin qui remblaie le niveau antérieur d'Agrippa, à {{unité|2.15|mètres}} sous l'actuel{{sfn|La Rocca|2015|p=12}}. Parfaitement restauré, il est en {{latin|[[opus sectile]]}} (marqueterie de dalles de pierres colorées). Il dessine un quadrillage où alternent des plaques de [[porphyre (roche)|porphyre]] et de [[granite]] gris formant des motifs alternativement ronds et carrés{{sfn|Andreae|1973|p=513-515}}. Pour faciliter l’évacuation des eaux de pluie qui pénètrent par l’oculus de la coupole, ce dallage est légèrement convexe, avec une surélévation de {{nb|30 cm}} à environ {{nb|2 m}} du centre de la rotonde.
 
=== La coupole ===
 
[[Fichier:Rome-Pantheon-Caissons.jpg|vignette|upright|alt=trou central circulaire entouré de trois cercles de caissons|Étagement des caissons.]]
[[Fichier:Rome - Pantheon - Oculus Sunbeam 0627.jpg|vignette|alt=caissons carrés dans un cercle lumineux|Détail des caissons, montrant le décentrage des alvéoles.]]
Intérieurement, la voûte s’inscrit dans une sphère parfaite de {{unité|150|[[Unités de mesure romaines|pieds romains]]}}, soit {{unité|43.30|m}} de diamètre, d’une hauteur égale de {{unité|43.30|m}}{{sfn|Andreae|1973|p=513-515}}{{,}}{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=127}}. Cette sphère théorique est donc tangente à la surface du sol. Elle est nervurée par {{unité|140|[[plafond à caissons|caissons]]}} en [[stuc]], disposés sur cinq rangées de 28 caissons (anneaux concentriques de béton de [[pouzzolane]] et de [[calcaire]]) de taille décroissante qui laissent libre la calotte du sommet. Cette calotte est percée d’un [[oculus]] central de {{unité|8.7|m}} de diamètre. La technique des caissons permet d'alléger la coupole, de même que le matériau. Les anneaux inférieurs plus épais sont en effet en béton mélangé à des briques et blocs de tuf lourd, tandis que les anneaux supérieurs sont de béton mélangé aux tuf léger et pierres volcaniques poreuses{{sfn|La Rocca|2015|p=199}}.
 
Une observation attentive des caissons montre que les rectangles qui les modèlent sont légèrement décentrés vers le haut. En effet, ces moulures ne sont pas centrées sur le milieu de la sphère inscrite dans la coupole, mais sur la base de cette sphère, qui correspond au centre du sol de la rotonde. Cette subtile correction crée un effet de perspective rayonnante pour l’observateur qui se tient au centre du temple{{sfn|Godivier|1978|p=252-253}}.
 
Les trous présents dans les caissons et dans la calotte laissent supposer la fixation d’éléments décoratifs en bronze. Certains dessins modernes de reconstitution proposent des étoiles de bronze, en symbolisme de la voûte céleste{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=126-127}}.
 
L’[[oculus]] sommital, renforcé par un cerclage de bronze, est l’unique source de lumière directe, car l’entrée de la cella, tournée vers le nord, est protégée par le pronaos. Il projette un ovale de lumière qui défile lentement sur les caissons de la coupole, ajoutant à la magie du lieu{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=126-127}}.
 
Extérieurement, la partie supérieure de la coupole est revêtue de demi-briques plates disposées en écailles, recouvertes d'un enduit d'étenchéité en {{latin|[[opus signinum]]}} épais de 12 à 15 cm{{sfn|Terenzio|1932|p=54}}. La couverture de tuiles de [[bronze]] doré, usage exceptionnel pour une couverture romaine{{sfn|Adam|2017|p=232}}, est remplacée par un revêtement en plomb{{sfn|Terenzio|1932|p=54}}.
 
=== La structure du bâtiment ===
La structure interne de la construction centrale (rotonde et coupole), pour résister à tous les types de contraintes, doit tout à la fois compenser les forces d’enfoncement vertical au sommet de la voûte et les forces d’écartement à la base de la coupole. Les constructeurs romains ont résolu ces problèmes par deux moyens principaux : la recherche des matériaux les mieux adaptés et la maîtrise de l'orientation des poussées{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=126-127}}.
 
==== Le choix des matériaux de construction ====
[[Fichier:Parthenon 03.jpg|vignette|alt= deux arcs de briques insérés dans la paroi en briques|Arcs de soutien en double rangées de {{latin|bipedales}}.]]
Les arcs et les voûtes sont entièrement construits de {{latin|bipedali}}{{sfn|Terenzio|1932|p=54}}, briques cuites plates normalisées de deux pieds de côté (soit {{unité|59.2|cm}}), produites en série{{sfn|Adam|2017|p=159}}.
L’emploi massif du [[Béton de ciment|béton]] ({{latin|[[opus caementicium]]}}), coulé entre des [[parement]]s de briques ({{latin|[[opus testaceum]]}}), fait du bâtiment un bloc cohérent dont la rigidité assure une bonne résistance aux forces de déformation. Selon le niveau du bâtiment, ce béton inclut un [[granulat]] différent, adapté aux besoins de résistance ou de légèreté{{sfn|Adam|2017|p=198-200}}.
 
Partant du pied du bâtiment, on trouve successivement cinq qualités de béton : le mur de la rotonde, jusqu’à la première [[corniche]] extérieure, est constitué d'un béton laissant apparaître des éclats de [[Tuf volcanique|tuf]] et de [[travertin]], mais, entre les première et deuxième corniches, ce mur est fait d'un béton de tuf et de briques. Le premier anneau de la coupole et le mur extérieur au-dessus de la seconde corniche sont en béton de briques concassées ([[mortier (matériau)|mortier]] au [[tuileau]]), tandis que le second anneau de la coupole est fait d'un béton de tuf et de briques concassées. La calotte de la coupole a fait l'objet de soins tout particuliers, puisqu'elle est constituée d'un béton allégé en granulat de [[ponce|pierre ponce]] et tuf, d'épaisseur décroissante, de {{unité|5.90|m}} à la base jusqu'à {{unité|1.5|m}} seulement au niveau de l’oculus, recouvert d’une couche d'enduit d’étanchéité de {{unité|15|cm}}{{sfn|Adam|2017|p=198-200}}{{,}}{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=126-127}}.
 
Le [[mortier (matériau)|mortier]] du [[Opus caementicium|béton romain]] est un mélange de sable et de [[Chaux (matière)|chaux]]<ref>[[Vitruve]], ''De architectura'', livre II, 5 : "trois parties de sable pour une partie de chaux"</ref>. Il tend à se calcifier toujours davantage en vieillissant, ce qui lui assure une excellente tenue au fil des siècles<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Linda M. Seymour|titre=Hot mixing: Mechanistic insights into the durability of ancient Roman concrete|périodique=Science|date=06.01.2023|lire en ligne=https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.add1602|accès url=libre}}</ref>. Ainsi coulée, la coupole constitue un dôme [[monolithe]] appelé [[voûte concrète]], c'est-à-dire fait de matière « durcie » (« ''concreta'' » : cf. le mot français « concrétion »), la qualité du mortier assurant la cohésion de l'ensemble{{sfn|Adam|2017|p=192}}.
 
==== La réorientation des poussées ====
[[Fichier:Pantheon-Roma-detail.jpg|vignette|upright=.8|alt=plan de coupe du mur et de l'arc de la coupole|Coupe du mur de la rotonde 1) extérieur 2) intérieur 3) exèdre et colonne alternant avec les piliers pleins 4) base de la coupole 5) surélévation du mur 6) anneaux de charge.]]
 
Les contraintes statiques sont multiples : la base de la coupole (4) tend à pousser le mur qui la supporte vers l’extérieur. Ce cylindre n’est pas plein, mais évidé par les sept exèdres (3) et l’entrée du temple, et aussi par une enfilade de sections vides au niveau supérieur. Le poids de la coupole est ainsi supporté par les huit piliers massifs de maçonnerie qui séparent ces intervalles. Il a donc fallu à la fois compenser les poussées centrifuges et orienter les poussées verticales sur les huit piliers.
 
Pour parvenir à ce résultat, les bâtisseurs romains ont mis en œuvre plusieurs solutions :
 
* le mur extérieur (1) dépasse de {{unité|8,40|m}} (5) le pied de la coupole et agit comme un [[contrefort]] ;
* la base de la coupole est surchargée d'une série de sept anneaux de béton disposés en escalier (6), visibles de l’extérieur, qui redirigent les poussées latérales centrifuges par une poussée verticale ;
* dans l’épaisseur de la coupole sont inclus de grands [[arc de décharge|arcs de décharge]] en brique qui dirigent les poussées sur les piliers de la rotonde ; d’autres arcs de briques inclus dans le mur de la rotonde, mais visibles de l’extérieur, renvoient les poussées vers les piliers ;
* la partie porteuse du mur cylindrique est renforcée par une série de petits arcs radiaux inclus entre les niveaux supérieurs du mur intérieur et du mur extérieur.
<gallery mode="packed">
Image:Pantheon Rome-The Dome.jpg|alt=photo de toits, vue sur le dome|Anneaux de charge en escalier, ceinturant la coupole.
Image:Piranesi-1022.jpg|alt=gravure montrant la colonnade et le fronton devant la rotonde|Gravure de [[Giovanni Battista Piranesi|Piranèse]], montrant les arcs de décharge qui structurent la rotonde.
</gallery>
 
=== Le montage de la coupole ===
[[Fichier:Detail.voute.Pantheon.Rome.2.png|vignette|alt=dessin d'architecture montrant une superposition d'arcades|Reconstitution de la construction de la coupole par [[Eugène Viollet-le-Duc]] montrant la superposition des nervures et des arcs de décharge.]]
 
Comment les Romains ont-ils procédé pour monter la coupole du Panthéon ? On ne pas de sources documentaires sur ce chantier précis ni sur d’autres, d’ailleurs. L’édification de la coupole en béton passe par la mise en place préalable d’un [[cintre (architecture)|cintre]], structure franchissant le vide, et d'un couchis, [[coffrage]] qui sert de moule{{sfn|Adam|2017|p=189}}.
 
Cent cinquante ans environ avant l’édification de cette coupole, [[Vitruve]] décrivait assez sommairement la technique pour disposer des niveaux en forme de voûte, en construisant sur des [[cintre (architecture)|cintres]] montés avec des [[solive]]s et couverts de roseaux<ref>[[Vitruve]], ''De Architectura'', VII, 3</ref>. Ici, la portée imposée aux cintres est importante ({{unité|43|mètres}}), mais l’on sait que les [[basilique civile|basiliques]] romaines étaient couvertes de charpentes, avec des [[entrait]]s de {{unité|25 à 30|m}} de portée, largeur observée sur les vestiges. On peut donc admettre l’hypothèse proposée dans Gründ d’un coffrage supporté par un cintre en charpente prenant appui sur les corniches intérieures de la rotonde{{sfn|Liberati|Bourbon|1996|p=126-127}}.
 
[[Eugène Viollet-le-Duc]], qui a étudié l'architecture antique, affine ces hypothèses par la description d'une technique de construction de voûte en deux étapes, observée sur divers bâtiments romains : montage en briques et mortier d'une première couche mince de la voûte constituée de nervures en brique qui définissent les caissons intérieurs sur un cintre léger en bois, puis, après durcissement de cette couche qui forme un coffrage solide et étanche, édification du reste de la voûte avec ses arcs de décharge et son épaisseur de béton<ref>[[Eugène Viollet-le-Duc]], ''Dictionnaire raisonné de l’architecture française du {{sp-|XI|au|XVI}}'', article Voûte. {{Note autre projet|wikisource|Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Voûte|langue=fr}} ''Dictionnaire raisonné de l’architecture française du {{sp-|XI|au|XVI}}'', {{t.}}{{IX}}, article ''Voûte''</ref>. Le procédé ainsi décrit est économique, car il ne nécessite qu'un cintrage en bois assez léger le temps de construire la première épaisseur, le cintrage porteur de la charge complète étant constitué par la première épaisseur de la voûte. Si l'usage d'un cintrage en treillis proposé par Viollet-le-Duc semble la solution la plus plausible pour [[Jean-Pierre Adam]]{{sfn|Adam|2017|p=190}}, les travaux effectués sur la coupole en 1892 et en 1930 ont montré l'absence du nervurage imaginé par Viollet-le-Duc et réfuté cette hypothèse{{sfn|Guey|1936|p=236}}.
 
== Transformations successives ==
=== Période romaine ===
[[Fichier:Pantheon (Rome) front 4.jpg|vignette|alt=photo de détail de l'architrave, cadrée sur les inscriptions|Inscription de Septime Sévère, en petits caractères.]]
 
L’''[[Histoire Auguste]]'' cite une restauration {{citation|du temple d'Agrippa}} sous [[Antonin le Pieux]]<ref>''[[Histoire Auguste]]'', ''Vie d'Antonin le Pieux'', 8, 2.</ref>. Des briques estampilées trouvées dans les contreforts et datées de 140 environ confirment la réalité de travaux{{sfn|Guey|1936|p=238-239}}.
 
Une inscription en petites lettres sur l’architrave, sous celle d'Agrippa, enregistre une autre restauration sous [[Septime Sévère]] et son fils [[Caracalla]]<ref>{{CIL|06|31196|R=}}.</ref> :
<center>{{latin|Imp(erator) Caes(ar) L(ucius) Septimius Severus Pius Pertinax Aug(ustus) Arabicus Adiabenicus Parthicus maximus pontif(ex) max(imus) trib(unicia) potest(ate) X imp(erator) XI co(n)s(ul) III p(ater) p(atriae) proco(n)s(ul) et / Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelius Antoninus Pius Felix Aug(ustus) trib(unicia) potestat(e) V co(n)s(ul) proco(n)s(ul) Pantheum vetustate corruptum cum omni cultu restituerunt}}</center>
 
L'énumération des titres impériaux date l'intervention de 202, justifiée par le vieillissement du Panthéon ({{latin|vetustate corruptum}}){{sfn|Guey|1936|p=239}}. Les historiens attribuent généralement à cette restauration sévérienne la décoration en marqueterie de marbre de l'intérieur de la rotonde{{sfn|Guey|1936|p=240-241}}. D'après les estampiles de brique, des travaux ont ajouté un arc de décharge au-dessus de l'entrée de la rotonde et un mur de renfort au sud-ouest de la rotonde{{sfn|Guey|1936|p=205, fig. 2 et 242-246, 248}}.
 
[[Ammien Marcellin]] décrit la visite à Rome en 357 de l'empereur [[Constance II]]. Il découvre la voûte et la circonférence impressionnantes du Panthéon<ref>[[Ammien Marcellin]], ''Histoire de Rome'', XVI, 10, 14.</ref>. Dans une phrase un peu confuse, Ammien évoque les colonnes, ou plutôt les édicules selon Eugenio La Rocca, accessibles par des degrés, qui supportent les effigies des princes. Ammien ne parle plus des statues des dieux, mais celles des empereurs, accumulées au fil des siècles{{sfn|La Rocca|2015|p=58}}.
 
L'instauration du christianisme met fin à l'activité cultuelle des temples antiques de Rome à la fin du {{s-|IV}}, dont le Panthéon : interdiction de sacrifice et de fréquentation des temples en [[391]]<ref>Code théodosien, XVI, 10, 10</ref>, interdiction par {{souverain2|Théodose Ier}} de toute forme d’activité païenne en [[392]]<ref>Code théodosien, {{XVI}}, 10, 12</ref>. Mais ces temples sont propriétés de l'empereur, et sont protégés comme patrimoine antique et ornements de la ville : en 342, l'empereur [[Constant Ier|Constant]] prescrit au [[préfet de Rome]] la conservation en bon état des temples. En 458, l'empereur [[Majorien]] rappelle cette obligation de préservation et prévoit des peines sévères pour les fonctionnaires qui détruiraient ou endomagerait les temples et leurs ornements<ref>{{chapitre |auteur1=Bassir Amiri |titre= Temples et cultes païens dans la Rome chrétienne : modalités d’appropriation et de transformation |titre ouvrage= Une Antiquité tardive noire ou heureuse ? Actes du colloque international de Besançon (12 et 13 novembre 2014) |éditeur= Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité |année= 2015 |passage=114 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_2015_act_1332_1_3673}}.</ref>.
 
=== Moyen Âge ===
{{Infobox Édifice religieux
| nommonument = Basilique collégiale Sainte-Marie-aux-Martyrs
| photo = 0 Obélisque de Macuteo - Fontaine Della Porta - Panthéon (Rome).jpg
| nomlocal = ''Basilica collegiata di Santa Maria ad Martyres''
| ville = [[Rome]]
| culte = [[Catholicisme|Catholique]] de [[rite romain]]
| type = [[Basilique religieuse|Basilique mineure]]
| rattachement = [[Diocèse de Rome]]
| géolocalisation = non
}}
[[Fichier:Main altar, Pantheon, Rome, Italy.jpg|vignette|alt=autel et ornements religieux|Le maître-autel de l'église chrétienne.|gauche]]
Les [[Byzance|Byzantins]] reprennent le contrôle de [[Rome]] au {{s-|VI}}. Visiblement le Panthéon, monument autrefois public, restait propriété impériale, puisqu'en [[608]], l'[[empereur byzantin]] [[Phocas]] en fait don au [[pape]] [[Boniface IV]]. Celui-ci le consacre en 610 comme [[Église (édifice)|église]] chrétienne à la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge Marie]] et aux [[martyr]]s (''Sancta Maria ad Martyres'', c'est-à-dire « Sainte-Marie-aux-Martyrs »), titre qu’elle porte encore de nos jours{{sfn|Terenzio|1932|p=55}}. Il y fait transférer vingt-quatre charettes d'ossements anonymes prélevés dans les [[catacombes de Rome]] et installer un autel sur ces [[relique]]s assimilées à celles de martyrs<ref>{{ouvrage |langue=en |auteur1=Andrew J. Ekonomou |titre=Byzantine Rome and the Greek Popes: Eastern Influences on Rome and the Papacy from Gregory the Great to Zacharias, A.D. 590–752 |année=2007 |passage=50 |isbn=978-0-7391-1977-8}}.</ref>.
 
Aux yeux d’un ancien Romain, s’il eût paru étrange d’admettre les pratiquants dans la [[Cella (temple romain)|cella]], au lieu de célébrer le culte à ciel ouvert devant le temple, l’ensevelissement de dépouilles humaines dans le temple était un sacrilège : toute inhumation était bannie non seulement dans l’aire du temple, mais aussi dans l’espace sacré ([[Pomerium|pomœrium]]) de Rome. L’installation des reliques dans le Panthéon est un signe parmi d’autres de la disparition de ce tabou plus que millénaire. Néanmoins, on constate la puissance des principes architecturaux du Panthéon, dont la symétrie axiale imposa le placement de l’autel dans l’exèdre sud, face à l’entrée, et non à l’est selon l’usage chrétien. La consécration de l’édifice le sauva du vandalisme et des destructions délibérées qui ruinèrent la plupart des monuments de la [[Rome antique]] pendant le bas [[Moyen Âge]].
 
En [[663]], l’empereur byzantin [[Constant II Héraclius|Constant II]] (641-668) qui menait campagne contre les [[Lombards]] en [[Mezzogiorno|Italie du sud]] séjourna brièvement à Rome. À court de finances, il fit récupérer les tuiles de bronze doré qui couvraient la coupole du Panthéon<ref>[[Paul Diacre]], ''Historia Longobardorum'', V, 11</ref>. Une couverture de plomb les remplaça en [[735]]{{sfn|Terenzio|1932|p=54}}.
 
Les [[marbre]]s intérieurs et le grand portail en [[bronze]] ont survécu, même si ce dernier a été restauré à plusieurs reprises comme en 1563, durant le pontificat de [[Pie IV]] (1559-1565){{sfn|La Rocca|2015|p=25}}. En revanche, les marbres qui couvraient l'extérieur de la rotonde ont complètement disparu.
 
=== Renaissance ===
Les grandes réalisations architecturales des papes de la [[Renaissance]] puisèrent largement les matériaux dans les vestiges de la [[Rome antique]]. Ainsi, le pape {{souverain2|Urbain VIII}} Barberini (1623-1644) donna l’ordre à son architecte [[Le Bernin]] (1598-1660) de récupérer les bronzes qui décoraient l’intérieur ou couvraient le portique du Panthéon. Ils furent fondus pour réaliser de [[1624]] à [[1635]] le [[baldaquin]] de [[Pierre (apôtre)|saint Pierre]] dans la nouvelle [[basilique Saint-Pierre]] et aussi les canons du [[Château Saint-Ange]]. Les responsables de ce pillage furent raillés par cette épigramme « {{latin|Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini}} » (Ce que les Barbares n’ont pas fait, les Barberini l’ont fait)<ref>{{article|auteur1=Bertrand Pascale-François |titre=Un grand décor tissé à Rome au {{s-|XVII}} : la Vie du pape Urbain VIII |périodique= Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée | tome= 106 |numéro=2 |année= 1994|passage=565 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9891_1994_num_106_2_4341}}.</ref>. À la fin du pontificat d’Urbain VIII, [[Le Bernin]] ajouta deux [[clocheton]]s aux extrémités du fronton du Panthéon, que les Romains surnommèrent « les oreilles d’âne du Bernin »{{sfn|Lecocq|2012|p=9}}.
 
À deux reprises sous [[Urbain VIII]] (1623-1644) puis sous {{souverain2|Alexandre VII}} (1655-1667), il faut remplacer une (ou deux{{sfn|Coarelli|1994|p=203,205}}) colonnes tombées à l’angle gauche du [[pronaos]] (côté oriental), par des colonnes de [[granite]] provenant des [[Thermes de Néron (Rome)|thermes néroniens]] voisins. La colonne d’angle remplaçante est en granite rose, au lieu d’être gris clair, ce qui altère la régularité des colonnes de façade : en regardant l’agrandissement de la photo de face du pronaos, on constate cette différence de teinte.
 
L’[[obélisque du Panthéon]] qui se dresse depuis 1711 sur la fontaine vient de la piazza di San Macuto, emplacement de l'antique [[temple d'Isis (Rome)|temple d'Isis]] sur le Champ de Mars<ref>{{article|auteur1= Jean-Jacques Gloton |titre=Les obélisques romains de la Renaissance au néoclassicisme |périodique= Mélanges d'archéologie et d'histoire | tome= 73 |année= 1961|passage=438 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1961_num_73_1_7488}}.</ref>.
 
En [[1747]], l’architecte et peintre baroque [[Luigi Vanvitelli]] restaure le décor intérieur de la rotonde, occultant les fenêtres qui étaient sous la coupole en les remplaçant par de fausses fenêtres{{sfn|Andreae|1973|p=513-515}}. Pour ce faire, il recoupe quelques-uns des arcs soutenant la coupole, ce qui affaiblit la voûte, et provoque des fissures, observées lors des fouilles de 1892-1893<ref>{{article|auteur1=Auguste Geffroy|titre=Lettre du directeur de l'École française de Rome |périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 36ᵉ année |numéro= 2, 36ᵉ année |année= 1892 |passage=124-127 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1892_num_36_2_70110}}.</ref>. [[Giovanni Battista Piranesi|Piranèse]] assiste aux travaux et réalise des dessins du monument que son fils publie quarante trois ans plus tard{{sfn|Guey|1936|p=236-237, note 6}}.
<gallery caption="Ajouts baroques" mode="packed">
Fichier:Sommer, Giorgio (1834-1914) & Behles, Edmund (1841-1924) - n. 2014 - Pantheon (Roma).jpg|alt=photo noir en blanc du Panthéon|Le Panthéon, encore affublé des clochetons (les "oreilles d'âne") du [[Gian Lorenzo Bernini|Bernin]]. Photographie [[Edmondo Behles|Behles]] & [[Giorgio Sommer|Sommer]].
Fichier:Panthéon, Rome.jpg|alt=place à l'ombre, Panthéon au fond|Panthéon et obélisque de la Piazza della Rotonda.
Fichier:Giovanni Paolo Panini - Interior of the Pantheon, Rome - Google Art Project.jpg|alt=peinture de l'intérieur montrant la coupole sur les colonnes de la rotonde|Intérieur du Panthéon au {{s-|XVIII}}, avec le décor d'origine, par [[Giovanni Paolo Panini]].
Fichier:Piranesi-17004.jpg|alt=dessin de l'intérieur, coupole et rotonde|Gravure de Piranèse, fausses fenêtres au-dessous de la coupole.
</gallery>
 
=== Temps modernes ===
[[Fichier:Einblick Panorama Pantheon Rom.jpg|vignette|upright=2.1|alt=photo d'intérieur, touristes dans l'immensité de la rotonde|L'intérieur du Panthéon, état actuel.|centré]]
En 1881 et 1882, la rotonde est dégagée des bâtiments parasites qui s'y adossent côté sud. Les clochetons du Bernin sont éliminés en 1882, ce qui rétablit l’aspect originel du fronton<ref name="Guide">, ''Guide bleu Évasion'' : Rome</ref>. Des [[Estampille (archéologie)|briques estampillées]], précieux éléments pour la datation de la construction, sont collectées lors des travaux et publiées par [[Rodolfo Lanciani]] et [[Heinrich Dressel]]{{sfn|Guey|1936|p=210-211, note 2}}.
 
L’église du Panthéon fait l'objet d'un combat d'influence entre la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]] et la [[Rome|ville de Rome]]. Avec la formation du [[Royaume d'Italie (1861-1946)|royaume d'Italie]], la [[maison de Savoie]] obtint du pape de se faire attribuer l'église pour que les rois y soient inhumés, faisant de ce lieu un [[Panthéon|Panthéon moderne]], d'où son nom actuel alors que les Italiens l'appelaient familièrement la ''Rotonna'' ou ''Ritonna'' (la « [[Rotonde (architecture)|Rotonde]] »). La [[question romaine]] fut tranchée à la suite des [[accords du Latran]] en [[1929]], l'église bénéficiant désormais du titre de ''{{lien|langue=it|trad=Chiesa palatina|Basilica Palatina}}'' (Basilique Palatine) et devenant l’église officielle de tous les Italiens<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Philippe Levillain]]|titre=The Papacy|passage=1096|éditeur=Psychology Press|année=2002|isbn=}}</ref>.
 
En 1929, la chute du haut de la voûte de fragments de plâtre et de maçonnerie induit une inspection du dôme avec une échelle de {{unité|40|mètres}} puis un décapage d'ensemble des crépis, qui révèlent de graves fissures à la base de la voûte, causées par les travaux de 1747, ainsi que des lézardes dans le mur extérieur{{sfn|Terenzio|1932|p=52 et planche XI, schéma des fissures sur la coupole}}. D'importantes réparations sont réalisées en 1930 et 1931 pour colmater les fissures et rétablir une répartition régulière des charges{{sfn|Terenzio|1932|p=54-57}}. Les archéologues sont associés aux travaux, et la collection d'estampilles déjà relevées s'enrichit d'une quarantaine de nouveaux exemplaires, qui confirment les datations établies en 1882, à savoir le gros œuvre sous Hadrien et d'importantes réfections sous Septime Sévère{{sfn|Guey|1936|p=198, 201, 210 et 215}}.
 
En 1996 et 1997, des travaux de service public ont ouvert une tranchée le long de la façade du Panthéon et découvert la base du podium du Panthéon d'Agrippa, confirmant son orientation au nord{{sfn|La Rocca|2015|p=VIII}}.
 
Aujourd’hui, le Panthéon est un carrefour touristique au cœur des vieux quartiers de Rome, et donne sur la ''Piazza della Rotonda'' (place de la Rotonde), à laquelle il a donné son nom. Le Panthéon est désormais une église, où l’on célèbre des messes et des mariages. Il est à ce titre fermé aux visiteurs durant les cérémonies liturgiques. En juillet 2023, un péage de 5 [[euro]]s est instauré pour l'entrée des touristes, avec la gratuité pour les habitants de Rome et les moins de 18 ans<ref>{{Lien web |langue= it |titre= Pantheon, biglietto d'ingresso a 5 euro: c'è l'accordo tra il ministero e il Vicariato |url= https://roma.corriere.it/notizie/23_marzo_16/al-pantheon-biglietto-d-ingresso-a-5-euro-accordo-tra-ministero-della-cultura-e-vicariato-5471d72c-4c1d-4036-bcde-c5eaae589xlk.shtml |date= 16 mars 2023 |site= Corriere della Sera|consulté le=4 octobre 2023}}.</ref>.
 
== Les personnages célèbres au Panthéon ==
[[Fichier:Raphaels Grave.JPG|vignette|Tombeau de [[Raphaël (peintre)|Raphaël]].]]
[[Fichier:Tomb Vittorio Emanuele II, Pantheon, Rome, Italy.jpg|vignette|upright=.8|Tombeau de {{souverain2|Victor-Emmanuel II}}.]]
 
Depuis la [[Renaissance]], le Panthéon est utilisé comme tombeau. Parmi les personnalités qui reposent dans les exèdres transformées en chapelles, se trouvent [[Raphaël (peintre)|Raphaël]] (1483-1520), selon ses dernières volontés<ref name=Greco>{{article|langue=it|auteur1=Gianpasquale Greco |titre=Le sepolture di Raffaello e Annibale Carracci al Pantheon: un monumento "doppio e unico" nell'impresa di Giovanpietro Bellori e Carlo Maratti |périodique=Il Capitale Culturale Studies on the Value of Cultural Heritage |année=2019|passage=405-427}}.</ref>, ses élèves [[Baldassarre Peruzzi]] (1481-1536) et [[Perin del Vaga]] (1501-1547)<ref name=Greco/>, puis les peintres [[Giovanni da Udine]] (1487-1564)<ref name=Greco/>, [[Taddeo Zuccaro]] (1529-1566) et [[Annibale Carracci]] (1560-1609)<ref name=Greco/>, l'architecte [[Jacopo Barozzi da Vignola]] (1507-1573), le compositeur [[Arcangelo Corelli]] (1653-1713), le cœur du cardinal diplomate [[Ercole Consalvi]] (mort en 1824) et deux rois d’Italie : {{souverain2|Victor-Emmanuel II}} (mort en 1878) et {{souverain2|Humbert Ier (roi d'Italie)}} (mort en 1900), ainsi que l’épouse de ce dernier, la reine [[Marguerite de Savoie (reine d'Italie)|Marguerite de Savoie]] (morte en 1926)<ref name="Guide" />.
 
== Postérité, modèle architectural ==
 
Le Panthéon, modèle le mieux conservé de l’architecture monumentale romaine, a eu une énorme influence sur les architectes européens et américains de la Renaissance au {{s-|XIX}}. De nombreuses salles publiques, universités et bibliothèques, ont repris sa composition (un [[portique (architecture)|portique]] à [[Fronton (architecture)|fronton]] et un [[Dôme (architecture)|dôme]]){{sfn|Lecocq|2012|p=7}}.
 
Exemples d’édifices célèbres influencés par le Panthéon{{sfn|Lecocq|2012|p=7-19}} :
 
* la villa Capra, dite [[Villa Rotonda|la Rotonda]] (1566-1571), conçue par [[Andrea Palladio]], terminée par son élève [[Vincenzo Scamozzi]], qui devint le modèle pour la postérité ;
* la coupole de la cathédrale [[Santa Maria del Fiore]], à [[Florence]], par [[Filippo Brunelleschi|Brunelleschi]] ;
* la [[basilique Saint-Pierre]] au Vatican, qui selon le projet de [[Bramante]], devait être le Panthéon posé sur la [[basilique de Maxence et Constantin]] ;
* l’[[église Saint-André du Quirinal]], construite par [[Le Bernin]] entre 1658 et 1678 ;
* l'église [[Église Gran Madre di Dio de Turin|Gran Madre di Dio]] à [[Turin]] ;
* l'église [[Basilique San Francesco di Paola|San Francesco di Paola]] à [[Naples]] ;
* le [[Panthéon (Paris)|Panthéon de Paris]] (1757-1790), de [[Jacques-Germain Soufflot]] ;
* la rotonde de l'[[Université de Virginie]] (1817-1819), réalisée par [[Thomas Jefferson]] ;
* la bibliothèque de l’[[Université Columbia]] (1896) à [[New York]] ;
* la bibliothèque de l’État de Victoria à [[Melbourne]], [[Australie]] ;
* la [[Banque de Montréal]] de la [[Place d'Armes (Montréal)|Place d'Armes]] à [[Montréal]].
 
<gallery mode="packed">
Fichier:La Rotonda.png|Villa Capra, dite [[Villa Rotonda|la Rotonda]] (1566-1571), de [[Andrea Palladio]], Vicence.
Fichier:TempiettoBarbaro 2007 07 08 01.jpg|[[Tempietto Barbaro|Tempietto de la Villa Barbaro]] (vers 1580), par [[Andrea Palladio]].
Fichier:San Simeone piccolo Canal Grande Venezia.jpg|L'[[église San Simeone Piccolo]] (1738), à Venise.
Fichier:St.Hedwig's Cathedral - St.-Hedwigs-Kathedrale - Cathédrale Sainte-Edwige de Berlin photo3.jpg|[[Cathédrale Sainte-Edwige de Berlin|Cathédrale Sainte-Edwige]] (1747-1773), à Berlin.
Fichier:Pantheon of Paris 007.JPG|Le [[Panthéon (Paris)|Panthéon de Paris]] (1757-1790).
Fichier:Karlsruhe StStephan.jpg|[[Église Saint-Étienne de Karlsruhe|Église Saint-Étienne]] (1808-1814), à Karlsruhe
Fichier:19TorinoGranMadreDio.JPG|[[Église Gran Madre di Dio de Turin|Église Gran Madre di Dio]] (1818), à Turin.
Fichier:University-of-Virginia-Rotunda.jpg|La rotonde de l'[[Université de Virginie]] (1817-1819), dessinée par Thomas Jefferson.
Fichier:Basilica San Francesco di Paola din Napoli3.jpg|[[Basilique San Francesco di Paola]] (1824), à Naples.
Fichier:Tempio Possagno.jpg|Tempio Canoviano (1819-1830), à Possagno.
Fichier:Cisternone or Gran Conserva, Livorno.jpg|La Cisternone ou Gran Conserva (1829-1842), à Livourne.
Fichier:Bank of Montreal 1 db.jpg|[[Édifice de la Banque de Montréal|Banque de Montréal]] (1847).
Fichier:San Carlo al Corso and piazza, Milan.jpg|Église San Carlo al Corso (1847), à Milan.
Fichier:Mosta Dome 1 (6946846409).jpg|La [[Sanctuaire Sainte-Marie-de-l'Assomption de Mosta|Rotunda Santa Marija]] de [[Mosta]] (1833-1860), à Malte.
Fichier:Mausoleo bela rosin.jpg|Mausolée de la [[Rosa Vercellana|Bela Rosin]] (1886-1888), à Turin.
Fichier:Low Memorial Library Columbia University NYC.jpg|La Low Memorial Library (1896), de l'[[université Columbia]] à [[New York]].
Fichier:EastJerseyStatePrisonNew.jpg|East Jersey State Prison (1896), à [[Rahway]] dans le New Jersey.
Fichier:Brooklyn Museum June 2008 sunset jeh.JPG|[[Brooklyn Museum]] building (1897), à New York.
Fichier:Jewish Synagogue (16835816832).jpg|Synagogue de ''Franklin Street'' (1904), à [[Richmond (Virginie)|Richmond]] en Virginie.
Fichier:Vicksburg-illinois-memorial.jpg|[[Vicksburg National Military Park|Vicksburg Memorial]] (1906).
Fichier:Broad Street Station (2722565121).jpg|Broad Street Station (1919), à Richmond.
Fichier:Prohászka Ottokár emléktemplom - Vasútvidéki Jó Pásztor plébániatemplom. Fortepan 6124.jpg|Église Prohászka Ottokár (1930), à Székesfehérvár, en Hongrie.
Fichier:Baldwin.jpg|Baldwin Auditorium (1926-1930), à [[Durham (Caroline du Nord)|Durham]] en Caroline du Nord.
Fichier:Manchester Central Library.jpg|[[Manchester Central Library]] (1934).
Fichier:National Gallery of Art DC 2007 047.jpg|[[National Gallery of Art]] (1941), à Washington D.C..
Fichier:Jefferson Memorial (cropped).jpg|Le [[Jefferson Memorial]] (1939-1943), à Washington D.C..
</gallery>
 
Le Panthéon de Rome n’est pas inscrit en tant que tel au [[Patrimoine mondial|Patrimoine mondial de l’UNESCO]], mais il en fait partie comme élément du [[centre historique de Rome]], classé en [[1980]]<ref>{{lien web|titre= Centre historique de Rome |url= https://whc.unesco.org/fr/list/91-001 |site=unesco |consulté le=21 septembre 2023}}.</ref>.
 
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N}}
 
=== Références ===
{{Références}}
 
== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Pantheon (Roma)
| commons titre = Panthéon de Rome
}}
=== Articles connexes ===
* [[Obélisque du Panthéon]]
* [[Temple d'Isis (Rome)]]
* Architectes de l'époque : [[Apollodore de Damas]], [[Vitruve]], [[Severus et Celer]], [[Rabirius (architecte)|Rabirius]]
* [[Architecture romaine]], [[Technologie de la Rome antique]]
* [[Liste des basiliques de Rome]]
 
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{ouvrage | nom1=collectif |titre=Auguste |sous-titre=Catalogue de l’exposition au Grand Palais, Paris |année = 2014 | pages totales=320 |isbn=978-2-7118-6173-6|id=EGP2014 | plume=oui}}.
* {{ouvrage|langue originale=de|auteur1=Jean-Louis Godivier |directeur1=oui |titre=Atlas d’architecture mondiale, des origines à Byzance|traducteur=Yvonne Séries |éditeur= Stock |année= 1978 |année première édition=1974 |pages totales=286 |isbn= 2-234-00657-0|plume=oui}}.
* {{ouvrage|auteur1=[[Jean-Pierre Adam]] |titre=La construction romaine. Matériaux et techniques |éditeur= A. et J. Picard |lieu= Paris |année= 2017 |numéro édition= 7 |année première édition=1984 | pages totales=370 |isbn= 978-2-7084-1037-4|plume=oui}}.
* {{ouvrage|auteur1=[[Bernard Andreae]] |titre=L’art de l’ancienne Rome |éditeur= Mazenod |année= 1973 |pages totales=644 |isbn=2850880043 |plume=oui}}.
* {{ouvrage|prénom1=Nathalie de |nom1=Chaisemartin |titre=Rome, Paysage urbain et idéologie. Des Scipions à Hadrien (IIe s. av. J.-C.-IIe s. ap. J.-C.) |éditeur= Armand Colin |lieu= Paris |année= 2003 |pages totales=270 |isbn=9782200263843}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|auteur1=[[Filippo Coarelli]]|traducteur=Roger Hanoune|titre=Guide archéologique de Rome|titre original=Roma. Guide archeologiche|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette Littérature]]|collection=Bibliothèque d'archéologie| année première édition = 1980 version italienne |année= 1994 |réimpression= 1998|pages totales=349|passage=203-205|isbn=978-2-01-235428-9|isbn2=2-01-235428-9|issn=0248-3769 |plume=oui}}
* {{ouvrage|auteur1=Patrick Dubois |titre=Guide bleu Évasion : Rome |éditeur= Hachette |année= 2003 |isbn= 2012438202 |plume=oui}}.
* {{Ouvrage | auteur1=[[Pierre Gros]] | titre=L'Architecture romaine | sous-titre=du début du {{-s-|III|e}} à la fin du Haut-Empire | lieu=Paris | éditeur=[[Éditions Picard|Picard]] | année=2002 | numéro d'édition=2 |année première édition = 1996 | volume =1 | isbn= 2-7084-0673-6 |plume=oui}}.
* {{article|auteur1=[[Pierre Gros]] |titre= Le « forum impérial » d’Hadrien sur le Champ de Mars |périodique= Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres |numéro= 1, 155e année |année= 2011 |passage= 475-517 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2011_num_155_1_93164 |plume=oui}}.
* {{article|auteur1=Julien Guey |titre= Devrait-on dire : Le Panthéon de Septime-Sévère ? |périodique= Mélanges d'archéologie et d'histoire | tome= 53|année= 1936 |passage= 198-249 |lire en ligne=https://doi.org/10.3406/mefr.1936.7275 |plume=oui}}.
* {{ouvrage|langue=de|auteur1=Gerd Heene | titre=Baustelle Pantheon. Planung, Konstruktion, Logistik |éditeur= Beton-Verlag GmbH |lieu=Düsseldorf |année=2004 |pages totales=120 |isbn=3-7640-0448-7}}.
*{{ouvrage|langue=it|prénom1=Eugenio |nom1=La Rocca |lien auteur1=Eugenio La Rocca|titre=Il Pantheon di Agrippa |lieu=Rome |éditeur=Scienze e Lettere |année= 2015 |isbn=978-88-6687-083-8 |pages totales=116 |plume=oui}}.
* {{chapitre|auteur1=Françoise Lecocq|titre=Monument des hommes célèbres… ou obscurs : le panthéon|titre ouvrage=Le monument aux grands hommes et à leur action. Actes du 134e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Célèbres ou obscurs : hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire|lieu=Bordeaux|année=2012|pages=7-19|url texte=https://www.persee.fr/doc/acths_1764-7355_2012_act_134_12_2274 |plume=oui}}.
* {{ouvrage|langue originale=it|prénom1=Anna Maria |nom1=Liberati |auteur2= Fabio Bourbon |traducteur=Nicole Brissaud|titre=La Rome antique |éditeur= Gründ |année= 1996 |pages totales=292 |isbn= 2-7000-2128-2 |plume=oui}}.
* {{article|langue=en| nom1= McKenzie |prénom1=Judith S. |nom2=Reyes |prénom2= Andres T. |titre=The Alexandrian Tychaion: a Pantheon? | périodique= Journal of Roman Archaeology |année= 2013 | volume= 26 |passage=37-52 }}.
* {{chapitre |auteur1=Gilles Sauron |titre= Le sens et le temps : le legs romain des formes architecturales et de leurs significations |titre ouvrage= Tradition classique et modernité. Actes du 12ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 19 & 20 octobre 2001 |lieu= Paris |éditeur= Académie des Inscriptions et Belles-Lettres |année= 2002 |passage= 99-111 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_2002_act_13_1_1052 |plume=oui}}.
* {{article|langue=en |prénom1=Christopher J. |nom1=Simpson |titre=The Northern Orientation of Agrippa's Pantheon. Additional Consideration. |périodique=L'antiquité classique |tome=66 |année= 1997 |passage= 169-176 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1997_num_66_1_1273 |plume=oui}}.
* {{ouvrage|auteur1=[[Henri Stierlin]]|titre=Hadrien et l’architecture romaine |éditeur= Payot, Office du livre |année=1984 |pages totales= 224 |isbn=2228000302}}.
* {{article|auteur1=Alberto Terenzio| titre=La restauration du Panthéon de Rome| périodique=Mouseion |volume=20 |année=1932 |passage=52-57 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61590011|plume=oui}}.
* {{ouvrage|langue=en|auteur1=Kejld de Fine Licht |titre= The Rotunda in Rome. A study of Hadrian's Pantheon |année= 1968 |pages totales=345 |lieu=Højbjerg}}.
* {{ouvrage|langue=en|auteur1=Gene Waddell |titre=Creating the Pantheon : Design, Materials and Construction | éditeur=Roma : L'Erma di Bretschneider |année=2008 |pages totales=411 |isbn=9788882659363}}.
 
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