« Alan Arnold Griffith » : différence entre les versions
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Griffith est aujourd'hui surtout célèbre pour sa théorie sur le [[Champ (mathématiques)|champ]] de [[Tenseur des contraintes|contrainte]] [[Déformation élastique|élastique]] autour des fissures, et son application à la [[Endommagement|fissuration progressive]] des métaux<ref>Cf. notamment {{ouvrage|langue=en|auteur=J. E. Gordon|titre= The new science of strong materials|éditeur=Pelican Books|année=1968|publi=2e éd. 1976|chap=4 Cracks and dislocations|isbn=0-1401-3597-9|pages=288}}</ref>. À l'époque où Griffith commença ses recherches, on considérait généralement que la contrainte de rupture d'un métal était d'environ E/10, où E est le [[module de Young|module d'Young]] du même métal ; mais les ingénieurs savaient bien que parfois, la rupture se produit à une valeur {{formatnum:1000}} fois inférieure. Griffith découvrit qu'il existe dans tout matériau natif des microfissures, et fit l’hypothèse que ces fissures, sous chargement, contribuent à abaisser la résistance d'ensemble d'un échantillon, car (cela était bien connu des mécaniciens) tout ajourage dans la masse d'une pièce est le siège de [[concentration de contrainte]] ; et ces concentrations atteignent l'intensité réputée critique de E/10 aux extrémités des fissures bien plus vite que dans la masse intacte des métaux.
De là, Griffith formula une analyse théorique de la [[mécanique de la rupture|rupture fragile]] en termes d’[[énergie complémentaire de déformation|énergie de déformation]] élastique. Cette théorie décrit la propagation de fissures de géométrie [[Ellipse (mathématiques)|elliptique]] (hypothèse simplificatrice, puisqu'aucune fissure n'est exactement elliptique) en postulant la [[conservation de l'énergie]]. L’équation, résumée par le [[critère de Griffith]], exprime au fond qu'une fissure peut
Cet article désormais classique, publié en 1920 ("The phenomenon of rupture and flow in solids"<ref>[http://www.cmse.ed.ac.uk/AdvMat45/Griffith20.pdf "The phenomenon of rupture and flow in solids", Philosophical Transactions of the Royal Society, Vol. A221 {{p.|163-98}}]</ref>), connut un énorme retentissement et se traduisit par de nombreuses adaptations dans les usines et les chaînes de fabrication : soudain, le [[écrouissage|durcissement]] des métaux provoqué par le [[laminage|laminage à froid]] perdait tout son mystère. Les constructeurs aéronautiques comprirent pourquoi leurs prototypes étaient des échecs lors même qu'ils les avaient renforcés au-delà de ce qu'on croyait utile à l'époque ; bientôt, ils firent abraser leurs pièces pour éradiquer les fissures de surface. Il en résulta dès les [[années 1930]] une gamme d'avions à la ligne particulièrement élégante, comme le [[Boeing 247]]. La thèse de Griffith fut généralisée dans les [[années 1950]] par [[George Rankine Irwin|G. R. Irwin]], pour la rendre applicable à presque tous les matériaux, et non uniquement les métaux.
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