« Hilaliens » : différence entre les versions

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[[Ibn Khaldoun]] a noté que les terres ravagées par ces envahisseurs étaient devenues complètement désertiques<ref>[http://www.galtoninstitute.org.uk/Newsletters/GINL9603/PopCrises3.htm ''Populations Crises and Population Cycles''], Claire Russell, W. M. S. Russell.</ref>. Il écrit à leur sujet que : {{Citation|en raison de leur nature sauvage, les Arabes sont des pillards et des destructeurs}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude Horrut|titre=Ibn Khaldûn, un islam des "Lumières" ?|lieu=Bruxelles/Paris|éditeur=COMPLEXE (EDITIONS)|année=2006|pages totales=227|passage=53|isbn=2-87027-998-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=lH4SkIFG6tQC&pg=PA53&dq=en+raison+de+leur+nature+sauvage%2C+les+arabes+sont+des+pillards+et+des+destructeurs}}</ref>.
 
A la suite d’Ibn Khaldoun, qui n’est pas tendre à l’égard des Beni Hilal qu’il compare à une armée de sauterelles dévastant tout sur son passage, les historiens modernes, n’ont cessé de dénoncer les méfaits des Beni Hilal : saccages des villes, destructions des campagnes, anéantissement des structures socio-économiques du plat pays. Il y eut certainement quelque exagération dans cette condamnation radicale d’un seul des différents partenaires historiques ; il est logique que d’autres, sociologues, géographes et historiens, se soient empressés de dénoncer cette attitude, tout en sombrant, à leur tour, dans une exagération symétrique<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=G.|nom1=Camps|titre=Djaziya|périodique=Encyclopédie berbère|numéro=16|pages=2393–2398|date=1995-11-01|issn=1015-7344|doi=10.4000/encyclopedieberbere.2175|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2175?lang=en|consulté le=2024-05-15}}</ref>.
 
On aurait tort d’imaginer l’arrivée de ces tribus comme une armée en marche occupant méticuleusement le terrain et combattant, dans une guerre sans merci, les Zirides puis leurs cousins Hammadides et plus loin les tribus et royaumes zénètes, lutte dont le souvenir resta mieux gravé que les précédentes dans la mémoire collective. Il serait encore plus faux de croire qu’il y eut entre Arabes et Berbères une confrontation totale de type racial ou national ; les princes berbères, Zirides, Hammadides et plus tard Almohades, n’hésitèrent pas à utiliser la force militaire, toujours disponible, que constituaient ces nomades.
 
En fait, bien qu’ils aient pillé maintes villes, dont les plus riches d’Ifriqiya (Kairouan, Mahdia, Tunis), les Beni Hilal et les Beni Solaim, puis plus tard les Beni Maqil, furent bien plus dangereux par les ferments d’anarchie qu’ils développèrent au Maghreb que par leurs propres déprédations. Mais surtout, l’arrivée des Arabes bédouins devait transformer radicalement le visage de la Berbérie et l’arabiser en grande partie. C’est une étrange et à vrai dire assez merveilleuse histoire que cette transformation ethno-socio-linguistique d’une population de plusieurs millions de Berbères par quelques dizaines de milliers de Bédouins. On ne saurait, en effet, exagérer l’importance numérique des Beni Hilal et des autres tribus bédouines, quel que soit aujourd’hui le nombre de ceux qui se considèrent comme leurs descendants. En quelques siècles, la Berbérie qui était depuis longtemps islamisée, s’est en grande partie arabisée Ce n’est, bien entendu, ni la fécondité des femmes Beni Hilal ni une prétendue extermination des Berbères dans les plaines qui peuvent expliquer cette lente et profonde transformation.<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=G.|nom1=Camps|titre=Djaziya|périodique=Encyclopédie berbère|numéro=16|pages=2393–2398|date=1995-11-01|issn=1015-7344|doi=10.4000/encyclopedieberbere.2175|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2175?lang=en|consulté le=2024-05-15}}</ref>
 
Après avoir été instrumentalisés par les Fatimides pour déstabiliser les émirs berbères, les Hilaliens ont été « récupérés » par les émirs maghrébins eux-mêmes : {{Citation|les princes [[Zirides]], [[Hammadides]], plus tard [[Almohades]] et [[Mérinides]], n'hésitent pas à utiliser la force militaire toujours disponible que constituent ces nomades qui, de proche en proche, pénètrent ainsi toujours plus avant dans les campagnes maghrébines.}}<ref name="Camps1983" />
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