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{{En travaux|HistoVG|18 mai 2024}}
{{Infobox Biographie2
| légende = Portrait probable de Dorugu. <br>Studio de Wilhelm Fechner, [[Berlin]], 1856{{Sfn|Winckler|2009|p=4}}.<br> PaulOn Newmanpeut doutedouter qu'il s'agisse de Dorugu, parce qu'il juge que le modèle représenté estpeut paraître trop jeune{{Sfn|Winckler|2009|p=25}}.
}}
'''Dorugu''' ou '''Dyrregu''' ou '''James Henry Dorugu'''{{Note|texte=Il se nomme d'abord Dyrregu, mais il est plus connu sous celui de Dorugu, couramment employé par l'historiographie. Après son baptême, il utilise son nom chrétien et son autobiographie est publiée sous le nom de Dorugu{{Sfn|Winckler|2009|p=26}}|group=alpha}}, né vers 1839 ou 1840 dans le village de Dambanas dans la région de [[Kantché]] (actuellement au [[Niger]]) et mort le {{date de décès|29 novembre 1912}} à [[Nasarawa (Kano)|Nassarawa]] (au Nigeria actuel), est un voyageur [[Haoussas|haoussa]] auteur d'une autobiographie qui est le premier texte imprimé en [[Haoussa|langue haoussa]].
 
Il est un jeune esclave quand il entre au service des explorateurs européens [[Adolf Overweg]] puis [[Heinrich Barth]]. Quand Heinrich Barth rentre en Europe, Dorugu l'accompagne puis collabore avec [[James Schön]] dans la publication de livres sur la langue et la culture [[haoussa]], dont son autobiographie. Il revient en Afrique en 1864 et s'installe comme interprète dans la région de [[Kano (Nigeria)|Kano]] (au Nigeria actuel).
 
== Biographie ==
=== EsclaveEnfant enesclave Afriquehaoussa ===
Dorugu, né vers 1839 ou 1840{{Sfn|Winckler|2009|p=5}}, est un [[Haoussas|Haoussa]] originaire du village de Dambanas, dans la région de [[Kantché]], actuellement au [[Niger]]. Il est né dans une famille paysanne pauvre{{Sfn|Lefebvre|2023|p=406}}. Il a un frère et une sœur{{Sfn|Zehnle|2020|p=491}}. Son père cultive du blé et du coton et joue du [[Tambour (instrument)|tambour]] traditionnel{{Sfn|Winckler|2009|p=5}}{{,}}{{Sfn|Zehnle|2020|p=491}}.
 
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Dorugu est victime d'un affrontement géopolitique régional. Son village, Dambanas, dépend de [[Kantché]], région qui tente de rester indépendante face à la pression des deux sultanats voisins du [[Royaume du Kanem-Bornou|Kanem-Bornou]] et du [[Sultanat du Damagaram|Damagaram]]. Les autorités de Kantché abandonnent finalement le village de Dambanas au sultanat de Damagaram. Peu après, ce sacrifice se révèle vain, puisque Kantché est obligé de se livrer au sultanat de Damagaram{{Sfn|Lefebvre|2012|p=115-116}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2015|p=105}}.
 
[[Fichier:Travels and discoveries in North and Central Africa. From the journal of an expedition undertaken under the auspices of H.B.M.'s government, in the years 1849-1855 (1859) (14594431299).jpg|vignette|gauche|Place publique à [[Kukawa]] dans les années 1850{{Sfn|Barth|1859|p=168}}.|alt=Dessin sépia d'un grand espace rectangulaire limité par des constructions avec dessus des hommes habillés à l'orientale, des chevaux, des arbres et un puits.]]
 
Arraché aux siens, Dorugu est ensuite emmené jusqu'à [[Zinder]] où il est enfermé et asservi{{Sfn|Winckler|2009|p=5}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2012|p=120-121}}{{,}}{{Sfn|Zehnle|2020|p=493}}. Son maître lui donne le nom de Barka Gan{{Sfn|Winckler|2009|p=5}}. Il devient ensuite esclave d'un marchand arabe de [[Kukawa]], au [[Nigeria]] actuel{{Sfn|Lefebvre|2023|p=406}}. Il y jouit d'abord d'une relative liberté de mouvement, parce que l'espace urbain est fermé par une enceinte contrôlée par des gardes, avant d'être brusquement enchaîné et vendu parce que ses maîtres craignent sa fuite{{Sfn|Lefebvre|2012|p=125-126}}. Sa réduction en servitude n'est pas du tout exceptionnelle : à cette époque, les esclaves sont nombreux dans le [[Soudan (région)|Soudan]] central, employés dans le commerce et dans l'agriculture<ref>{{Ouvrage|auteur=Paul E. Lovejoy|traducteur=Sara Dezakay, Salvatore Sagues, Pascale Mc Garry|langue originale=en|titre=Une histoire de l'esclavage en Afrique: mutations et transformations, {{Sp-|XIV|-|XX}}|lieu=Paris|éditeur=Karthala|collection=Esclavages|date=2017|pages totales=441|passage=295-303|isbn=978-2-8111-1857-0|passage=295-303}}.</ref>.
 
=== CompagnonServiteur d'explorationexplorateurs ===
[[Fichier:Carte d'une partie de l'Afrique centrale indiquant les routes... de MM. Richardson, Overweg et Barth pendant les années 1851 et 1852... d'après... M. Aug. Petermann... - par V. A. Malte-Brun - btv1b8468699d.jpg|vignette|redresse|Carte des voyages de Richardson, Overweg et Barth en 1851-1852, Paris, 1854. [[Bibliothèque nationale de France|BNF]]. On y retrouve notamment les villes de [[Zinder]] et [[Kukawa]] (orthographié Koukaoua).|alt=carte en français de l'Afrique centrale autour du lac Tchad, avec des territoires limités par des lignes de couleur, sur fond orange clair]]
[[Fichier:Heinrich Barth's route through Africa, 1850 to 1855.jpg|vignette|redresse|Trajet de l'exploration de Barth{{Sfn|Barth|1859|p=10}}.]]
 
C'est à Kukawa, qu'en 1851, alors qu'il est âgé d'une douzaine d'années, qu'il est loué à la journée par son maître à [[Adolf Overweg]] pour s'occuper de chameaux. Adolf Overweg est, avec [[James Richardson (explorateur)|James Richardson]] et [[Heinrich Barth]], un des trois explorateurs européens qui dirigent l’''African Mission'', mission d'exploration composé d'une soixantaine d’hommes armés recrutés en Libye{{Sfn|Lefebvre|2023|p=406}}. Dorugu raconte plus tard que, n'ayant jamais vu de Blanc auparavant, il a peur qu'Overweg le mange{{Sfn|Kennedy|2013|p=172}}. C'est un étonnant retournement du fantasme répandu parmi les Européens, qui accusent alors certains Africains de cannibalisme{{Sfn|Kennedy|2013|p=218}}.
 
Adolf Overweg rachète Dorugu à son maître et l'affranchit, en le gardant comme serviteur libre{{Sfn|Winckler|2009|p=6}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2023|p=407}}. Il lui donne un nouveau nom, Adam{{Sfn|Zehnle|2020|p=490}}. À la mort d'Overweg en {{date|octobre 1852}}, [[Heinrich Barth]] garde à son service Dorugu et un autre serviteur d'Overweg, nommé Abbega. Heinrich Barth souhaite apprendre grâce à eux la [[Haoussa|langue haoussa]]. Ils voyagent avec lui pendant trois ans en Afrique avant de l'accompagner en Europe en 1855{{Sfn|Winckler|2009|p=6}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2023|p=407}}. La liberté dont jouit Dorugu semble être toute relative : jeune garçon sans réseau familial, il n'a guère d'autre choix que de rester au service de Barth, qu'il appelle son maître. Il échoue à entrer en contact avec son père{{Sfn|Kennedy|2013|p=172}}.
 
[[Fichier:Heinrich Barth's route through Africa, 1850 to 1855.jpg|vignette|redresse|gauche|Trajet de l'exploration de Barth{{Sfn|Barth|1859|p=10}}.|alt=Carte de l'Afrique en anglais sur fond orange, avec un itinéraire tracé en rouge dans sa moitié nord.]]
 
Dorugu parcourt donc le [[Royaume du Kanem-Bornou|Kanem-Bornou]], longe le [[lac Tchad]], va à [[Tombouctou]], traverse le [[Sahara]] puis la [[mer Méditerranée]] de [[Tripoli (Libye)|Tripoli]] à [[Malte]] et à [[Marseille]], avant d'arriver à [[Londres]]{{Sfn|Winckler|2009|p=6}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2023|p=405-406}} en septembre 1855, en passant par Paris{{Sfn|Winckler|2009|p=8}}. À Tripoli, Heinrich Barth lui achète des vêtements ottomans{{Sfn|Winckler|2009|p=7}}. Sa première expérience de la mer, des bateaux et des trains l'impressionne{{Sfn|Winckler|2009|p=8}}.
 
=== Jeune Africain en Europe ===
Dans son autobiographie, Dorugu décrit la société dans laquelle il évolue en [[Angleterre]], s'étonnant notamment de la longueur des dîners et des manières de table de la classe moyenne ou supérieure. Jeune Africain en Europe, il observe et apprend les coutumes européennes en jouant différents rôles pour répondre aux attentes de ses hôtes{{Sfn|Winckler|2009|p=9-10}}.
 
Sa position est ambivalente. En {{date-|octobre 1855}}, il accompagne Heinrich Barth dans la famille de ce dernier à [[Hambourg]], où, sans être un domestique, il est traité comme une sorte de serviteur{{Sfn|Winckler|2009|p=10-11}}. La relation de Dorugu et d'Heinrich Barth n'est pas sur un pied d'égalité. Ils voyagent ensuite dans différentes villes d'[[Confédération germanique|Allemagne]],. rencontrantBarth présente Dorugu aux élites sociales, notamment le roi de Prusse et futur empereur [[Guillaume Ier (empereur allemand)|Guillaume {{Ier}}]]{{Sfn|Winckler|2009|p=12}}.
 
À Berlin, Barth fait dessiner un double portrait de Abbega et de Dorugu, en costume qui se veut ethnique, conforme à l'idée qu'on se fait de l'identité africaine{{Sfn|Winckler|2009|p=13-14}}. La légende de ce dessin utilise leurs noms africains, A’bbega et Dyrregu{{Sfn|Winckler|2009|p=20}}. Un portrait photographique, d'une rare intensité, réalisé à Berlin en 1856 par le jeune photographe et peintre [[Silésie|silésien]] Wilhelm Fechner sembleest censé représenter Dorugu, habillé en [[costume trois pièces]], plus comme un jeune homme qu'un garçon{{Sfn|Winckler|2009|p=3-5}}. Cependant, le jeune âge du modèle peut faire douter qu'il s'agisse de Dorugu{{Sfn|Winckler|2009|p=25}}. Abbega et de Dorugu sont parfois l'objet d'une curiosité malsaine, dévisagés ou suivis par des groupes d'enfants qu'ils doivent faire fuir{{Sfn|Winckler|2009|p=14-15}}{{,}}{{Sfn|Kramer|2011|p=45}}.
 
Une fois que Barth, Abbega et de Dorugu sont parfoisinstallés à Londres, Barth est accusé par l'objet[[Anti-Slavery Society]] d'uneavoir curiositéamené malsaine,avec dévisagéslui ouAbbega suiviset parDorugu descomme groupesesclaves d'enfantset de qus'ilsêtre doiventlivré faireà fuirla [[Traites négrières|traite]] en Afrique. Ces accusations, même réfutées, blessent Barth<ref>{{SfnChapitre|Wincklerlangue=de|2009prénom1=Sabine|pnom1=14Voßkamp|titre chapitre=„Entdecker“ im Spannungsfeld (inter-15}}{{) nationaler Wissenschaftsbeziehungen und Identitäten im 19. Jahrhundert – Das Beispiel Heinrich Barth|auteurs ouvrage=Michaela Bachem-Rehm,}}{{Sfn Claudia Hiepel, Henning Türk (Hrsg.)|Kramertitre ouvrage=Teilungen überwinden|2011sous-titre ouvrage=Europäische und Internationale Geschichte im 19. und 20. Jahrhundert Festschrift für Wilfried Loth|plieu=45Munich|éditeur=OldenbourgVerlag|année=2014|pages totales=715|passage=411–422|isbn=978-3-486-85506-7|doi=10.1524/9783486855067.411|lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.1524/9783486855067.411/html}}.</ref>. En 1856, ilsAbbega et Dorugu demandent à Heinrich Barth de les faire rentrer en Afrique parce qu'ils ont le mal du pays, mais ils décident au dernier moment de rester en Angleterre, auprès de [[James Schön]], ancien explorateur et missionnaire en Afrique revenu en Europe en 1847 et linguiste passionné par la langue haoussa. Ce dernier veut exploiter les compétences linguistiques de Dorugu, contre la volonté d'Heinrich Barth, qui se fâche avec Schön{{Sfn|Winckler|2009|p=15-16}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2023|p=407}}.
 
<gallery caption="Trois représentations d'Abbega et Dorugu">
Fichier:Travels and discoveries in North and Central Africa. From the journal of an expedition undertaken under the auspices of H.B.M.'s government, in the years 1849-1855 (1859) (14594469038).jpg|alt=Dessin noir et blanc représentant deux hommes africains habillés de larges vêtements blancs, l'un assis et l'autre debout légèrement derrière, la main posée sur l'épaule du premier.|A’bbega. Dyrregu (1857–1858){{Sfn|Barth|1859|p=321}}.
Fichier:Portrait de Abbega et de Dorugu.jpg|alt=Dessin noir et blanc représentant deux hommes africains habillés d'une chemise et d'une jupe et coiffés d'un fez, l'un assis et l'autre debout le coude posé l'épaule du premier.|Abbega et Dorugu en vêtements ottomans vers 1855<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur=Gustav von Schubert|titre=Heinrich Barth, der Bahnbrecher des deutschen Afrikaforschung|sous-titre=Ein Lebens- und Charakterbild auf Grund ungedruckter Quellen entworfen|lieu=Berlin|année=1897|éditeur=Dietrich Reimer|pages totales=284|passage=113|lire en ligne=https://archive.org/details/heinrichbarthder00schu/page/112/mode/2up}}</ref>.
Fichier:Frederick Buxton Abbega and James Henry Dorugu.jpg|alt=Dessin noir et blanc représentant deux hommes africains habillés de costumes bourgeois européens, l'un assis à côté d'une table et écrivant sur un livre et l'autre debout derrière tenant un livre.|Frederick Buxton Abbega and James Henry Dorugu. Dessin publié en 1868<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Thomas Frederick Ball|titre=Anecdotes of aborigines or Illustrations of the coloured races being men and brethren|lieu=Londres|éditeur=Partridge & Co|année=1868|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=SQoDAAAAQAAJ&pg=PA89&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=1#v=onepage&q&f=false}}.</ref>.
</gallery>
 
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Ce recueil de récits constitue une des plus anciennes traces de la culture orale haoussa{{Sfn|Lefebvre|2023|p=408}}, qui nous est parvenue grâce au croisement de la curiosité géographique et de la curiosité linguistique{{Sfn|Lefebvre|2023|p=406}}. C'est le premier texte haoussa imprimé et le premier qui ait pour ambition de créer une littérature indigène au Nigeria. La langue haoussa employée dans ces textes est en fait une variante dialectale, avec des archaïsmes{{Sfn|Aliyu|2000|p=108}}. Malgré l'intérêt de James Schön pour la culture haoussa, le texte qu'il rédige pour introduire le récit de Dorugu montre ses préjugés coloniaux et eurocentrés{{Sfn|Winckler|2009|p=18}}. Pour Schön comme pour Barth, Dorugu est d'abord un objet de curiosité historique et culturelle qui garde un statut de serviteur non rémunéré. Ils s'intéressent plus au savoir de Dorugu qu'à son humanité ou à son africanité{{Sfn|Aliyu|2000|p=109}} et les connaissances de Dorugu sont une aubaine pour Schön{{Sfn|Aliyu|2000|p=111}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2023|p=407}}.
 
[[Fichier:Première page de l'autobiographie de Dorugu.jpg|alt=Page avec un titre en anglais et un texte en haoussa imprimé en caractères latins.|vignette|redresse|Première page de l'autobiographie de Dorugu, en [[haoussa]]{{Sfn|Dorugu|1885|p=1}}.]]
 
C'est essentiellement à travers son autobiographie que la vie de Dorugu nous est connue. Alternant les descriptions et les impressions personnelles, il y raconte son asservissement{{Sfn|Winckler|2009|p=5}} puis les voyages qu'il a accomplis avec Barth, offrant ainsi un contrepoint du récit de l'explorateur, et enfin son séjour en Europe{{Sfn|Lefebvre|2023|p=408}}{{,}}{{Sfn|Kramer|2011|p=46}}. Apparaissant comme un serviteur qui accomplit les tâches qu'on lui donne{{Sfn|Kramer|2011|p=46}}, il ne fait pas de commentaire sur les événements de sa vie qu'il raconte et ne cherche pas à se mettre en scène, même s'il note ses surprises devant la neige en Allemagne ou la petitesse des Anglaises{{Sfn|Kramer|2011|p=45}}.
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À sa mort, sa famille découvre qu'il a constitué une collection secrète d'objets européens : lunettes, boîtes de biscuits, vêtements brodés au nom des explorateurs européens pour qui il a travaillé et pièces d'or et d'argent{{Sfn|Vischer|1912|p=44}}{{,}}{{Sfn|Lefebvre|2023|p=408}}.
 
Comme d'autres Africains, Dorugu réussit à mettre à profit les connaissances linguistiques, culturelles et institutionnelles qu'il acquises dans sa jeunesse en opportunités d'élévation sociale dans le cadre de l'[[Empire britannique|empire colonial britannique]]{{Sfn|Kennedy|2013|p=174}}. Au cours de sa vie, Doruguil est défini et renommé plusieurs fois par d'autres que lui qui lui font subir différents changements majeurs. Il s'y adapte remarquablement, sans toutefois être réellement considéré et traité comme un égal par les Européens qu'il rencontre. Il est un médiateur entre deux cultures et vit à la marge de deux mondes, africain et européen{{Sfn|Winckler|2009|p=24}}.
 
== Notes et références ==
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==== Autobiographie de Dorugu ====
* En haoussa : {{Chapitre|langue=haoussa|auteur1=Dorugu|titre chapitre=The Life and Travels of Dorugu, as Dictated by Himself|auteur ouvrage=James Frederick Schön|titre ouvrage=Magána Hausa : Native Literature, or Proverbs, Tales, Fables and Historical Fragments in the Hausa Language, to Which Is Added a Translation in English|lieu=Londres|éditeur=Society for Promoting Christian Knowledge|année=1885|numéro d'édition=2|réimpression=1906|pages totales=256|passage=1-82|lire en ligne=https://archive.org/details/maganahausahausa00schrich/page/n5/mode/2up?view=theater}}.
* Traduction en anglais : {{Chapitre|langue=en|titre chapitre=The Life and Travels of Dorugu|auteurs ouvrage=A. H. M. Kirk-Greene et Paul Newman (ed.)|titre ouvrage=West African travels and adventures: two autobiographical narratives from Northern Nigeria|passage=27-130|lieu=New Haven-Londres|éditeur=Yale University Press|date=1971|pages totales=276|isbn=978-0-300-01426-6|lire en ligne=https://archive.org/details/westafricantrave0000kirk/page/26/mode/2up}}.
 
==== Autres sources contemporaines de Dorugu ====
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==== Historiographie au {{s-|XXI}} ====
*{{Article|langue=en|prénom=Sani Abba|nom=Aliyu|titre=Christian Missionaries and Hausa Literature in Nigeria, 1840–1890: A Critical Evaluation|périodique=Kano Studies|série=nouvelle série|volume=1|année=2000|date=|passage=93-118|lire en ligne=https://www.kanoonline.com/downloads/Kano_Studies.pdf}}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dane|nom1=Kennedy|titre=The Last Blank Spaces|sous-titre=Exploring Africa and Australia|lieu=Cambridge (Mass.) - Londres|éditeur=Harvard University Press|année=2013|pages totales=365|isbn=978-0-674-04847-8|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/j.ctvjk2xcf|accès url=limité}}.
*{{Article|langue=de|prénom1=Fritz W.|nom1=Kramer|titre=Als Fremd erfahren werden: Eine Lektüre der Reisebeschreibungen von Dorugu und Ham Mukasa|périodique=Paideuma|volume=57|pages=37–52|date=2011|issn=0078-7809|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/23644426|consulté le=2024-05-13}}.
*{{Article|prénom1=Camille|nom1=Lefebvre|titre=Un esclave a vu le monde: Se déplacer en tant qu’esclave au Soudan central ({{s-|XIX}})|périodique=Locus: Revista de História|volume=18|numéro=2|date=2012|issn=2594-8296|lire en ligne=https://periodicos.ufjf.br/index.php/locus/article/view/20605/11020|consulté le=2024-05-13}}.
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Camille|nom1=Lefebvre|titre=Frontières de sable, frontières de papier|sous-titre=Histoire de territoires et de frontières, du jihad de Sokoto à la colonisation française du Niger, {{Sp-|XIX|-|XX}}|lieu=Paris|éditeur=Publications de la Sorbonne|collection=Bibliothèque historique des pays d'islam|numéro dans la collection=6|date=2015|isbn=978-2-85944-883-7|isbn2=979-10-351-0106-0|doi=10.4000/books.psorbonne.36501|lire en ligne=https://books.openedition.org/psorbonne/36501}}.
*{{Chapitre|auteur=Camille Lefebvre|titre=1856 Dorugu, un voyageur haoussa en Europe|auteur ouvrage=[[Romain Bertrand]] (dir.)|titre ouvrage=L'exploration du monde|sous-titre ouvrage=Une autre histoire des Grandes Découvertes|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Seuil|collection=Points|numéro dans la collection=H617|date=2023|numéro d'édition=2|année première édition=2019|pages totales=536|passage=405-409|isbn=978-2-7578-9776-8|lire en ligne=https://www.cairn.info/l-exploration-du-monde--9782021406252-page-389.htm}}.
*{{Article|langue=en|auteur1=Mohammed Bashir Salau|titre=The Sahara and North Africa in the Nineteenth Century|sous-titre=The Views of Dorugu Kwage Adamu and Nicholas Said|périodique=African Economic History|volume=49|numéro=1|pages=154-172|date=2021|lire en ligne=https://aeh.uwpress.org/content/49/1/154|accès url=limité}}.
*{{Article|langue=en-US|prénom=Julia|nom=Winckler|titre=Regards croisés: James Henry Dorugu's Nineteenth-Century European Travel Account|périodique=Journeys|volume=10|numéro=2|pages=1–30|date=2009-12-01|issn=1465-2609|issn2=1752-2358|doi=10.3167/jys.2009.100201|lire en ligne=https://www.berghahnjournals.com/view/journals/journeys/10/2/jy100201.xml|consulté le=2024-05-13}}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stephanie|nom1=Zehnle|titre=A Geography of Jihad|sous-titre=Sokoto Jihadism and the Islamic Frontier in West Africa|lieu=Berlin - Boston|éditeur=De Gruyter|collection=Studien des Leibniz-Zentrum Moderner Orient|numéro dans la collection=37|année=2020|isbn=978-3-87997-727-7|pages totales=718|lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110675276/html?lang=en|accès url=limité}}.
=== Liens externes ===
{{Liens}}
*{{Lien vidéo|titre=Freedom Narratives - Dorugu|url=https://www.youtube.com/watch?v=8rObbKU7WTM|langue=en|people=Produced by Tristan Tetteroo|date=6 novembre 2021|medium=Vidéo|éditeur=Strandlines|consulté le=22 mai 2024}}
 
{{Portail|Niger|Nigeria|Esclavage|Exploration|Langues}}
 
[[Catégorie:Date de naissance incertaine (XIXe siècle)]]
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