« Art de la conversation » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 183 :
 
La noblesse, dessaisie de nombreuses charges de l'État, éloignée de la gestion de ses terres, est rassemblée à la Cour dans une oisiveté mondaine : [[#XELIAS|Norbert Elias]] situe les prémisses de cette société de cour durant le règne de [[Henri IV (roi de France)|Henri IV de France]] (1589-1610)<ref group=s>{{harvsp|texte=Elias|loc=Chap V - ''Formation et évolution de la société de cour en France''|id=ELIAS}}</ref>.
* {{Ouvrage|titre='''Le génie de la langue française'''|éditeur=|année=|isbn=|id=EXGENIE}}{{encadré texte
:La {{citation|conférence}}, rude, telle que l'appréciait Montaigne, n'est plus de mise, et la langue française elle-même a évolué, adoptant une ''musique'' plus élégante : {{citation|enfin [[François de Malherbe|Malherbe]] vint<ref>{{harvsp|texte=Boileau|loc=''Art poétique''|p=230|id=BOILEAU}}</ref>...}} promouvant la langue de la Cour avec son bonheur courtois et ses saveurs harmoniques et euphoniques ({{citation|du vin qui rit dedans l'or<ref name="RONSARD"/>...}} voir encadré), à la portée seulement de la société cultivée, parisienne et proche du roi<ref name="FUMAROLI259" group=s/>.
:Cette évolution consacre ce qui deviendra, selon [[#XFUMAROLI|Marc Fumaroli]], un lieu commun : le {{citation|génie de la langue française}} qui {{citation|hérite du latin sa clarté économique, de l'italien sa douceur, de l'espagnol son éclat, du christianisme gallican sa réserve et sa gravité morales, une lumière qui contient toutes les couleurs, mais qui n'en abuse pas<ref name="FUMAROLIES500" group=s/>}}
* '''''Prestige et formalisme'''''
{{encadré texte
|align=right
|width=350px
Ligne 204 ⟶ 200 :
|ouvrage=Odes, Premier Livre|précision=II ''A luy-mesme''|auteur=[[#XRONSARD|Ronsard]]}}
}}
:La {{citation|conférence}}, rude, telle que l'appréciait Montaigne, n'est plus de mise, et la langue française elle-même a évolué, adoptant une ''musique'' plus élégante : {{citation|enfin [[François de Malherbe|Malherbe]] vint<ref>{{harvsp|texte=Boileau|loc=''Art poétique''|p=230|id=BOILEAU}}</ref>...}} promouvant la langue de la Cour avec son bonheur courtois et ses saveurs harmoniques et euphoniques ({{citation|du vin qui rit dedans l'or<ref name="RONSARD"/>...}} voir encadré), à la portée seulement de la société cultivée, parisienne et proche du roi<ref name="FUMAROLI259" group=s/>.
:Cette évolution consacre ce qui deviendra, selon [[#XFUMAROLI|Marc Fumaroli]], un lieu commun : le {{citation|génie de la langue française}} qui {{citation|hérite du latin sa clarté économique, de l'italien sa douceur, de l'espagnol son éclat, du christianisme gallican sa réserve et sa gravité morales, une lumière qui contient toutes les couleurs, mais qui n'en abuse pas<ref name="FUMAROLIES500" group=s/>}}
* '''''Prestige et formalisme'''''
:L'évolution sociale d'une classe cultivée et aisée favorise le développement de la conversation comme un art, loisir mondain qui se propage ensuite au-delà de la Cour royale par les salons et la littérature. Dans une telle société, les individus communiquent préférentiellement par la conversation et l'action a lieu essentiellement par la parole : le {{citation|commerce social d'homme à homme}} est régi par {{citation|une réglementation méticuleuse de l'étiquette, du cérémonial, du goût (...) et même de la conversation}}<ref group=s>{{harvsp|texte=Elias|loc=Chap III - ''L'étiquette et la logique du prestige''|p=108-109|id=ELIAS}}</ref> et [[#XREVEL|Jacques Revel]] évoque {{citation|l'indéfini commentaire du groupe sur lui-même dans la conversation<ref name="REVEL195" group=s/>}}.
:L'exemple présenté dans la section ''Origine et place de la conversation littéraire'' illustre bien ce point : un grammairien critique sous forme de dialogue un roman, cette critique est à son tour critiquée par un autre grammairien également sous forme d'une conversation, et ces dialogues alimenteront les échanges d'après-dîner...