« Rôle de l'URSS dans le conflit israélo-palestinien » : différence entre les versions

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Près de 1650 [[Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies|résolutions]] ont été votées par l'[[Assemblée générale des Nations unies|Assemblée générale]], le [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité]] et les différentes commissions de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] depuis [[1947]] en rapport aux conflits entre [[Israël]], la [[Territoires palestiniens occupés|Palestine]] et les [[pays arabes]]. C'est un des plus importants conflits qui mobilisent les instances internationales depuis leur création. Le système ONU, mandataire pour régler ce conflit depuis [[1947]], n'a réussi qu'à modérer les efforts de guerre sans jamais trouver de solution durable, car constamment freiné par les intérêts des grandes puissances. Ceci démontre comment les relations internationales qui ont suivi la [[Seconde Guerre mondiale]] ont évolué au rythme de l'affrontement entre le bloc communiste, soit l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et ses pays satellites, et le bloc occidental mené par les [[États-Unis]]. Au cœur de ces relations internationales, le conflit israélo-palestinien ne fait pas exception.
 
Cela dit, bien avant la Seconde Guerre mondiale, les empires [[Nouvel Empire égyptien|égyptien]], [[Babylone|babylonien]], [[Empire romain|romain]], [[Empire byzantin|byzantin]] et [[Empire perse|perse]] se sont disputés autour d'un territoire nommé Palestine. Cette région méditerranéenne était à l'origine convoitée pour ses richesses naturelles, mais son attachement aux religions monothéistes poussèrent certains empires à sa destruction et d'autres à sa reconstruction. Lorsque le marché des produits tropicaux prit de l'expansion et que [[Vasco de Gama]] connecta directement l'[[Inde]] et l'[[Europe]], le [[canal de Suez]] devint un objectif important. Inauguré en avril [[1859]], le canal fut administré par le [[Royaume-Uni]], alors maître de l'[[Égypte]] (de [[1882]] à [[1956]]).
 
Au {{XXe siècle}}, la [[commerce des épices|route des épices]] se transforme alors en la route de l'[[pétrole|or noir]]. Tous ces facteurs ont tranquillement transformé et transposé le [[conflit israélo-palestinien]] dans le temps en fonction des intérêts économiques et géopolitiques des grandes puissances de ce monde. L'une d'entre elles, sans doute une des plus influentes lors de la [[guerre froide]], est l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. Par sa proximité géographique, l'implication de l'URSS au [[Moyen-Orient]] est davantage pertinente à étudier. De plus, son implication politique et idéologique remonte à l'époque des [[tsar]]s de [[Russie]]. Au lendemain de la [[Seconde Guerre mondiale]], alors que les régimes [[communisme|communistes]] étaient imposés aux pays d'[[Europe de l'Est]], la tâche allait s'avérer beaucoup plus difficile au Moyen-Orient. Nous allons donc évaluer l'influence de l'URSS sur le conflit israélo-palestinien jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, durant la guerre froide et jusqu'à sa chute, en élaborant les différents enjeux géopolitiques.
 
== Origines du conflit dans la région de Palestine==
 
 
=== Origine de la Palestine ===
''Pour une chronologie et des indications détaillées, voir l'article [[Histoire de la Palestine]]''.
 
Le peuple sémitique [[Cananéens|Cananéen]] habitait le territoire de Palestine dès le [[IIIe millénaire av. J.-C.|{{IIIe}} millénaire av. J.-C.]] L'histoire des Cananéens se termine lorsqu'à la fin du {{Ier millénaire av. J.-C.}}, les Philistins s'établissent dans la partie méditerranéenne de la Palestine et les Hébreux sur les plaines de la [[Judée]] et de la [[Samarie]]. La tribu des fils d'Israël émigra en Égypte et s'y établit tant que les Hyksos dominèrent l'Égypte.
 
Lorsque l'Égypte reprit son indépendance (1567 av. J.-C.), les Hébreux furent soumis à l'esclavage. C'est alors que Moïse dirigea la sortie du peuple d'Israël d'Égypte et, marchant vers la terre promise de Canaan, leur donna les [[Tables de la Loi]] inspiré de Dieu. Après plusieurs conflits avec les peuples environnants, le [[David (Bible)|roi David]] (1010/971 av. J.-C.) renforça le royaume israélite. Son fils [[Salomon (Bible)|Salomon]] poursuivra son œuvre (971/931 av. J.-C.) et fera construire un temple à [[Jérusalem]].
 
Des suites de querelles internes, le peuple d'Israël se divisa en deux à la mort du roi David : au nord, le [[royaume d'Israël]] et au sud le [[royaume de Juda]]. En 721 av. J.-C., le royaume d'Israël tomba sous la domination [[assyrie]]nne. Puis, en 609, le royaume de Juda était tombé sous le contrôle de l'Égypte, pour ensuite être conquis par [[Nabuchodonosor II|Nabuchodonosor]], roi de Babylone. Nabuchodonosor incendia le temple de Salomon, déporta la population en Babylonie et y amena des peuples païens. Ce qui marque la première déportation « juive ». L'exil est bref (587/539 av. J.-C.), car l'empire babylonien s'effondre devant l'empire perse, lequel sera plus ouvert aux autres religions. Au retour d'exil, « les Israélites maintinrent et approfondirent leurs traditions religieuses, notamment grâce à l'enseignement et à l'activité de prophètes […]. La religion d'Israël affirma dorénavant les notions de la responsabilité et du salut personnel (Job), la négation des autres dieux et la puissance de Yahvé sur toute la Terre, marquant ainsi le passage progressif au véritable monothéisme (Deutéro-Isaïe). »
 
Au milieu du {{-s|V}}, les Juifs reconstruisent le Temple, lequel est détruit à nouveau, par l'empereur romain [[Vespasien|Titus]] en l'an [[70]] de notre ère. « Des milliers de Juifs furent vendus comme esclaves et leurs terres partagées entre les soldats romains ». Ces événements divisent les Juifs entre ceux qui « acceptent plus ou moins cet état des choses et ceux qui espèrent, en se référant aux anciens prophètes, une intervention divine qui les délivrerait ».
 
[[Jésus de Nazareth|Jésus]] était juif et se disait être le fils de Dieu, ce messie tant attendu par les Juifs. C'est dans la région de Jérusalem qu'il accomplit plusieurs de ses miracles et qu'il convainquit ses disciples. Les chefs religieux juifs ne l'acceptent pas et Jésus est crucifié par les Romains aux alentours de l'an [[30]]. La [[Catholicisme|religion catholique]] est née. Les romains, pour la plupart païens, étaient réticents face à la religion catholique qui refusait d'être égale aux croyances païennes. C'est l'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]] ([[306]]/[[337]]) qui par toutes sortes de mesures imposa le [[christianisme]] aux Romains. Pour la première fois, il apparut en ce {{IVe siècle}} l'antijudaïsme, accusation de déicide portée sur les Juifs. C'est depuis cette époque que les Juifs sont persécutés partout en Europe.
 
Vers [[570]], à [[La Mecque]] (située en [[Arabie saoudite]]), naît [[Mahomet]]. C'est vers l'âge de 40 ans qu'il recevra la visite de l'ange Gabriel qui le nomme prophète de [[Allah|Dieu]] et lui transmet le message divin : « Il n'y a de Dieu que Dieu et Mahomet est l'Envoyé de Dieu ». Inspiré du christianisme, Mahomet serait donc, tout comme Jésus, un prophète envoyé par un Dieu unique. C'est ensuite en [[632]], dans le [[dôme du Rocher]], à [[Jérusalem]], qu'il s'envola vers le septième ciel. La religion islamique est née.
 
=== L'émergence du conflit israélo-palestinien ===
 
Vers la fin du {{XIXe siècle}}, la montée du nationalisme, notamment en [[France]], fait ressurgir l'[[antisémitisme]]. En [[1894]], le capitaine [[Alfred Dreyfus]], un officier juif de l'armée française, est accusé de trahison à tort, probablement à cause de l'atmosphère antisémite de l'époque. Entre [[1881]] et [[1908]], près de 2,5 millions de Juifs quittèrent la Russie. Plus de 2 millions d'autres Juifs quittèrent l'Europe occidentale pour les [[États-Unis]], le [[Canada]], l'[[Afrique du Sud]] et le [[Brésil]].
 
En [[1896]], Theodor (Binyamin Ze'ev) Herzl, écrit un livre intitulé Der Judenstaat, soit l'État juif. Il affirme que l'essence du problème juif est d'ordre national (offrir une sécurité au peuple) et non individuel. Que le problème juif peut se transformer en une force positive en établissant un État juif avec l'accord des autorités internationales. Il voyait donc la question juive comme une question d'ordre politique internationale et que cette question devrait être déployée dans la sphère de la politique internationale. Le mouvement [[sionisme|sioniste]] est né.
 
Le [[2 novembre]] [[1917]], [[Arthur Balfour|Lord Arthur James Balfour]] [[Déclaration Balfour de 1917|déclare]] :{{début citation}}Le gouvernement de sa Majesté [sous-entendu : Britannique] voit favorable l'établissement en Palestine de la « maison » nationale pour le peuple juif, et fera des efforts pour en faciliter l'accomplissement. Il est clairement entendu qu'aucune action ne peut être prise pouvant porter préjudice aux droits des communautés « non-juives » et palestiniennes ou aux droits et statut politiques dont jouissent les Juifs habitants dans d'autres pays.{{fin citation}} Des suites de la [[Première Guerre mondiale]], une vague d'immigrants juifs arrive en Palestine. À partir de ce moment, commencent alors les hostilités entre Juifs et Arabes, lesquelles se poursuivent jusqu'à aujourd'hui.
 
== L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et la question juive jusqu'à la [[Seconde Guerre mondiale]] ==
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Cependant, Moscou maintient sa position et préfère la solution diplomatique aux tensions avec Israël. Peu avant le début de la guerre, la Syrie et l’Égypte tentent une campagne de désinformation voulant un bris des relations syrio-soviétiques afin qu'Israël ne soupçonne pas la guerre. Moscou se dissocie totalement de cette campagne, bien qu'elle ait été ciblée. Le [[6 octobre]] [[1973]], jour de la grande fête religieuse du [[Yom Kippour]], les Égyptiens pénètrent dans le Sinaï et maintiennent leurs positions à une quinzaine de kilomètres. Du côté syrien, les Israéliens repoussent l'attaque et avancent vers Damas, puis redirigent ses troupes vers l'Égypte et encerclent les troupes de la {{IIIe}} armée égyptienne sur le Sinaï. L'URSS est lente à réagir. Les États-Unis de Kissinger sautent sur l'occasion et sortent l'Égypte de l'impasse. Cette initiative américaine mènera aux [[accords de Camp David]] entre l'Égypte, Israël et les États-Unis et à la signature d'un traité de paix entre l'Égypte et Israël le [[26 mars]] [[1979]]. Évidemment, Kissinger avait exclu l'URSS de ces discussions afin de les orienter à son goût.
 
L'Égypte reprend alors possession du Sinaï, ce qui marque un léger apaisement dans les tensions israélo-arabes. TantAujourd'hui, dis qu'au nord, une grande partie du plateau du Golan serait sous la juridiction d'Israël, ainsialors qu'une bande entre la Syrie et Israël est sous le contrôle de l'ONU. La Syrie tente toutefois de négocier pour reprendre le plateau. En ce qui concerne la Cisjordanie, ce territoire est considéré comme étant occupé par les forces militaires israéliennes. Durant cette guerre, l'URSSMoscou a tenté à plusieurs reprises de dissuader les pays arabes d’entrer en guerre. Bien qu'elle ait été au courant qu'ils se préparaient à l'attaque, elle n'a pas joué de rôle proactif dans l'organisation et le déclenchement de la guerre.
 
=== Climax, enlisement et chute de l'URSS ===
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Cela dit, Moscou s'enlise dans le conflit afghan. L'arrivée de [[Mikhaïl Gorbatchev]] au pouvoir marque des transformations radicales au régime communiste soviétique par l'instauration de la [[perestroïka]] et de la [[glasnost]]. De plus, en [[1987]], un accord de désengagement simultané est signé avec le président [[Ronald Reagan]]. L'année suivante, l'URSS se retire d'Afghanistan, d'Éthiopie et d'Angola. Le [[27 novembre]] [[1989]], l'Europe est bouleversée par la chute du [[mur de Berlin]] et l'éclatement des États satellites de l'URSS. Depuis, les négociations pour une paix en Palestine sont dirigées par les États-Unis avec, parfois, une présence timide de la Russie : [[conférence de Madrid de 1991]] ; les [[accords d'Oslo]] de [[1993]] ; le [[Traité de paix israélo-jordanien]] en [[1994]] ; le [[sommet de Camp David II]] en [[2000]] ; la « feuille de route » de 2002.
 
== Conclusion ==
 
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS communiste affaiblie est confrontée aux États-Unis dont l'économie, détruite par la [[Grande Dépression]], avait été relancée par la guerre. Concernant le conflit israélo-palestinien, cette guerre menée par les nazis contre les populations juives de l'époque poussa les pays occidentaux et l'URSS vers un ''modus vivendi''.
 
Le climat de guerre froide s'installe alors. Moscou et Washington s'entendent alors sur un mode de coexistence pacifique marqué par la « détente ». Cette « détente » signifie que chacune des grandes puissances fera tout pour ne pas entrer en conflit direct avec l’autre. Ceci se traduit donc par une action diplomatique et militaire soviétique à bâtons rompus au Moyen-Orient. Cette politique de l'URSS s'explique par un constant désaccord sur la façon de régler le conflit israélo-palestinien. L'URSS, pour éviter tout affrontement direct avec des intérêts américains durant la guerre froide, préfère les solutions diplomatiques.
 
Cependant, le Moyen-Orient représente pour l'URSS une zone d'influence de plus en plus importante lorsque celle-ci devient première productrice de pétrole au monde, donc le centre d'attraction des puissances occidentales. Pour éviter l'expansion capitaliste, l'URSS doit absolument prendre le contrôle de cette région. L'URSS tente alors, par la livraison massive d'armes au Moyen-Orient et d'imposantes campagnes de [[propagande]], d'allier les pays arabes contre les États-Unis. Cependant, cette politique à deux temps de l'URSS se traduit par un désir d'indépendance des pays arabes, principalement l'Égypte et la Syrie, face à celle-ci. Car ces derniers veulent régler la question israélo-palestinienne par la voie des armes.
 
Les Israéliens repoussent, les unes après les autres, les tentatives armées arabes. Conjointement à l'épuisement et à l'effondrement de l'URSS, les pays arabes n'ont d'autre choix que de signer des traités de paix avec Israël pour ensuite profiter d'aides substantielles des États-Unis afin de relancer leur économie et de ne pas manquer leur entrée dans le marché mondial représenté par la globalisation économique. Finalement, l'URSS a certainement servi de moteur au conflit israélo-palestinien, mais sans jamais réussir à réorienter les intérêts des pays arabes en fonction des stratégies géopolitiques soviétiques. L'URSS aurait bien aimé être le grand maître du Moyen-Orient, mais il s'est solidement cogné à la culture indépendante et guerrière arabe, laquelle remonte à bien plus longtemps que celle de l’URSS.
 
== Notes et références ==