« Louis de Bourbon (1667-1683) » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Louis de Bourbon}}{{Sources à lier|date=mars 2022}}{{Infobox Rôle monarchique
| charte = Prince
| nom = Louis de Bourbon
| image = Louis, Count of Vermandois.PNG
| légende = Portrait du''Louis, comte de Vermandois'' par [[Pierre Mignard]], XVIIe siècle.
| fonction1 =
| à partir du fonction1 =
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| prédécesseur1 =
| successeur1 =
| titulature = [[Appellations des membres de la maison de France|Fils de France]] <small>([[Bâtard légitimé|légitimé]])</small><br />[[Comte de Vermandois]]
| dynastie = [[Maison capétienne de Bourbon|Maison de Bourbon]]
| distinctions =
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| surnom =
| date de naissance = {{date de naissance|2|octobre|1667}}
| lieu de naissance = [[Château de Saint-Germain-en-Laye]] ([[royaume de France|France]])
| date de décès = {{date de décès|18|11|1683|2|10|1667}}
| lieu de décès = [[Courtrai]] ([[comté de Flandre]])
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| mère = [[Louise de La Vallière]]
| conjoint = Aucun
| enfants = Sans postéritéAucuns
| résidence =
| sépulture = [[Cathédrale Notre-Dame-en-Cité d'Arras]]
| religion = [[Catholicisme]]
| signature =
| blason = Arms of Henri de Verneuil.svg
| liste = [[Comte de Vermandois]]
}}
'''Louis de Bourbon,''' né au [[château de Saint-Germain-en-Laye]] le {{Date|2 octobre 1667}} et mort à [[Courtrai]] le {{date de décès|18 novembre 1683}}, est un prince français. Fils du roi [[Louis XIV]] et de [[Louise de La Vallière]], il fut comte de [[Vermandois]] et [[amiral de France]] de 1669 à sa mort. Disgracié par le roi suite à un scandale relatif au [[Philippe de Lorraine|chevalier de Lorraine]], il est souvent évoqué comme ayant put être l'[[homme au masque de fer]], prisonnier sans identité du roi traité avec beaucoup d'égards.
[[Image : Louise de la Valliere.jpg|thumb|Le comte de Vermandois vers l'âge de {{Nobr|6 ans}}, en compagnie de sa [[Louise de La Vallière|mère]] et de sa [[Marie-Anne de Bourbon (1666-1739)|sœur aînée]] (tableau de [[Pierre Mignard]], vers [[1673]]). ]]
[[Image : Liselotte van de Palts.jpg|thumb|La [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|duchesse d'Orléans]], tante par alliance et tutrice du comte.]]
'''Louis de Bourbon, [[liste des comtes de Vermandois|comte de Vermandois]]''', né le {{date de naissance|2 octobre 1667}} à [[Saint-Germain-en-Laye]] et mort le {{date de décès|18 novembre 1683}} à [[Courtrai]], est un prince français légitimé, fils du roi {{souverain2|Louis XIV}} et de sa [[Maîtresse royale|maîtresse]] [[Louise de La Vallière]]. Il a également été [[amiral de France]] de 1669 à sa mort.
 
== Biographie ==
Compromis par la clique du [[Philippe de Lorraine|Chevalier de Lorraine]], il est rapidement disgracié par le roi et meurt de maladie à {{Nobr|16 ans}} pendant le siège de Courtrai en [[Comté de Flandre|Flandre]], aux côtés de [[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]]. Au cours du {{S-|XVIII}}, il est souvent évoqué comme ayant pu être l'[[homme au masque de fer]], prisonnier mystérieux et sans identité de {{Louis XIV}}, traité avec beaucoup d'égards, enfermé dans les forteresses successives commandées par [[Bénigne Dauvergne de Saint-Mars|Saint-Mars]], et finissant par mourir à la [[Bastille]] en 1703.
 
=== Enfance ===
== L'enfant de la disgrâce ==
Né alors que sa mère connaissait un début de disgrâce, leLouis futurde Louis[[Maison capétienne de Bourbon|Bourbon]] est le quatrième enfant que le roi {{souverain2|[[Louis XIV}}]] eut de la duchesse [[Louise de La Vallière]], favorite « déclarée » depuis lale mortdécès de la reine- mère [[Anne d'Autriche (1601-1666)|Anne d'Autriche]], en {{date-|janvier 1666}}. Deux autres fils étaient nés secrètement etmais morts avant que Mademoisellela duchesse de [[Château-la-Vallière|La Vallière]] ne fût déclarée ouvertement maîtresse royale. Sa sœur aînée, la fille préférée de son père, [[Marie-Anne de Bourbon (1666-1739)|Mademoiselle de Blois]], était sonplus aînéevielle d'un an et fut légitimée dès le début de l'{{Nobr|année 1667}}. Au contraire de sa sœur, le comte fut légitimé bien moins vite.
 
Comme le roi, qui dédaignait sa favorite, ne voulait cependant pas peiner son épouse et craignait le scandale, l'enfant, quoiqu'il fût le premier des fils naturels de {{Louis XIV}}, ne fut légitimé par lettre patente que deux ans après sa naissance. Il reçut le titre de [[Liste des comtes de Vermandois|comte de Vermandois]] ainsi que la charge d'[[amiral de France]], ce qui permit au roi dee garder la maîtrise de la marine pendant de très nombreuses années. Son éducation fut confiée à madameMarie Charron, épouse de [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], épouse dule principal ministre du roi. Cependant, le monarque s'était épris de la [[Madame de Montespan|marquise de Montespan]].
 
CependantSa lenouvelle roifavorite s'étaitétant éprisalors deune lafemme [[Madame de Montespan|marquise de Montespan]]mariée, femmele mariée.roi Pourdevait dissimuler ce double-adultère,. leIl roifait fitalors cohabiter sesles deux maîtressesfemmes : [[Louise de La Vallière]] servit de « paravent » à l'éblouissante marquise, qui la traita en servante. En 1670, une maladie (peut-être une fausse-couche) amena la repentance de Louisela de La Vallièreduchesse qui, petit à petit, songea à expier ses fautes et à entrer en religion. Une telle perspective effraya le roi, ainsi que la marquise qui venait de donner un premier enfant adultérin au roi. Il fut décidé de présenter sa fille, âgée de 7 ans, à la cour. Mais la duchesse ne changea pas d'avis.
 
Il fut décidé de présenter officiellement, malgré son jeune âge ({{Nobr|7 ans}} et demi), la [[Marie-Anne de Bourbon (1666-1739)|fille de Mademoiselle de La Vallière et du roi]] à la Cour, mais rien n'empêcha la décision de la duchesse. Elle entra moins d'un an après, en [[1674]], chez lesau [[Ordrecouvent dudes Carmel|Carmélites du faubourg Saint-Jacques]], à Paris, non sans avoir publiquement demandé pardon à la reine [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse]] et confié ses deux enfants à la belle-sœur du roi, la et[[Élisabeth-Charlotte tantede parBavière|princesse alliancepalatine]]. deCette sesdernière enfantsayant —,amené lale petit comte de [[ÉlisabethVermandois]] et sa sœur visiter leur mère en son couvent, celle-Charlotteci, toute à ses pénitences, refusa d'embrasser son fils de Bavière|princesse5 palatineans qui voulait se jeter dans ses bras. Néanmoins, duchessetoute sa vie le jeune prince, en quête d'Orléans]]affection, appela sa mère « belle-maman » lors des visites rendues.
 
Le jeune homme était très proche de sa sœur Marie-Anne de Bourbon, qui fut mariée dès 1680, à l'âge de 14 ans, à [[Louis-Armand de Bourbon-Conti (1661-1685)|Louis-Armand de Bourbon-Conti]], un [[prince du sang]]. Elle devint de ce fait elle aussi une princesse du sang. Retirée chez les carmélites, sa mère se mortifia comme en guise de pénitence afin d'absoudre sa vie de pécheresse. Il était donc ainsi délaissé par sa famille.
Quelque temps plus tard, la duchesse d'Orléans ayant amené le petit comte de Vermandois et sa sœur visiter leur mère en son couvent, celle-ci, toute à ses pénitences, refusa d'embrasser son fils de {{Nobr|5 ans}} qui voulait se jeter dans ses bras. Néanmoins, toute sa vie le jeune prince, en quête d'affection maternelle, appela sa mère « belle-maman ».
 
=== L'enfantépisode de la disgrâce ===
Il était très proche de sa sœur [[Marie-Anne de Bourbon (1666-1739)|Marie-Anne de Bourbon, Mademoiselle de Blois]] qui, enfant favorite du roi, fut mariée dès [[1680]] —&nbsp;vers {{Nobr|14 ans}} —&nbsp;à un prince du sang [[Louis-Armand de Bourbon-Conti (1661-1685)|Louis-Armand de Bourbon, prince de Conti]], et devint en conséquence princesse du sang.
[[ImageFichier: Philippe de Lorraine dit le Chevalier de Lorraine 1643 - 1702.jpg|thumb|leftvignette|''Philippe de Lorraine, :dit {{citation|Beaule commechevalier unde dieu}},Lorraine'' ilpar avaitanonyme, {{citation|tousvers les1670. vices du diable...}}.]]
En 1681, alors âgé de {{Nobr|13 ans}}, le comte de Vermandois futest [[Viol|séduit]] par le [[Philippe de Lorraine|chevalier de Lorraine]], [[Amant|le grand favori]] de son oncle, le [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Monsieur]], frère unique de {{Souverain2|Louis XIV}} et [[duc d'Orléans]]., « Monsieur »,. aprèsAprès avoir créé une « confrérie d'italianisants » (d'homosexuels), ce dernier cherchait un « parapluie » au cas où son frère le roi eût songé à le disgracier. Le [[Louis de France (1661-1711)|dauphinGrand Dauphin]] ayant refusé d'entrer dans la «cette confrérie », le chevalier de [[Lorraine]] cherchait uneun autre recrueappui. Naïf, le jeune comte alors au seuil de l'adolescence rechercha trop ouvertement de nouveaux adeptes pour la confrérie au sein de la cour. Des courtisans répondirent favorablement aux appels du fils légitimé du roi, dont un prince du sang.
 
[[François-Louis de Bourbon-Conti]]<ref group="alpha">En fait, [[François-Louis de Bourbon-Conti]] est son beau-frère par alliance, car il est le frère cadet de [[Louis-Armand de Bourbon-Conti (1661-1685)|Louis-Armand de Bourbon-Conti]], prince de sang et mari de la sœur de Louis de Bourbon, [[Marie-Anne de Bourbon (1666-1739)|Marie-Anne de Bourbon]], fille du roi et précédemment connue comme Mademoiselle de Blois.</ref> accepta donc cette invitation, ce qui attira alors l'attention du roi. Les craintes du chevalier s’avérèrents'avèrent fondées : les expériences de jeunesse du jeune comte de Vermandois suscitèrent contre lui une terrible colère du roi. En effet, si {{Louis XIV}} tolérait alors par politique les débauches de Monsieur, son frère, car il pensait qu'elles l'éloignaient des intrigues politiques, il ne supporta pas qu'un fils de son propre sang, fût-il bâtard, s'adonne ainsi au « vice italien » et qu'en outre il débauchât un prince dedu sang et beau-frère d'une de ses filles.
Retirée chez les carmélites, sa mère se mortifia en guise de pénitence afin d'absoudre sa jeunesse de pécheresse ; le jeune adolescent se vit ainsi délaissé par sa proche famille.
 
Découvert, le comte de Vermandois, très fortement réprimandé par son père, le roi, fut contraint de donner tout les noms de ses « condisciples ». Le jeune amiral fut ensuite condamné à se retirer de la cour en 1682. Il n'était âgé que de 14 ans. L'année suivante, la duchesse d'Orléans, épouse de Monsieur, belle-sœur du roi et tante et tutrice du jeune comte, obtint de Louis XIV pour son pupille qu'il pût combattre en Flandres afin de racheter ses erreurs et tenter de rentrer en grâce auprès de son père. Il prit donc part au siège de Courtrai en 1683.
== Un prince dévoyé puis en disgrâce ==
[[Image: Philippe de Lorraine dit le Chevalier de Lorraine 1643 - 1702.jpg|thumb|left|Philippe de Lorraine : {{citation|Beau comme un dieu}}, il avait {{citation|tous les vices du diable...}}.]]
En 1681, âgé de {{Nobr|13 ans}}, le comte de Vermandois fut [[Viol|séduit]] par le [[Philippe de Lorraine|chevalier de Lorraine]], [[Amant|favori]] de son oncle, [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Monsieur]], frère unique de {{Souverain2|Louis XIV}} et [[duc d'Orléans]]. « Monsieur », après avoir créé une « confrérie d'italianisants » (homosexuels), cherchait un « parapluie » au cas où le roi eût songé à le disgracier. Le [[Louis de France (1661-1711)|dauphin]] ayant refusé d'entrer dans la « confrérie », le chevalier de Lorraine cherchait une autre recrue.
 
=== L'irrémédiable disgrâce ===
Naïf, le jeune comte de Vermandois au seuil de l'adolescence rechercha trop ouvertement de nouveaux adeptes pour la « confrérie » au sein de la Cour. Nombre de courtisans répondirent favorablement aux appels du fils légitimé du roi, notamment un prince du sang, [[François-Louis de Bourbon-Conti]]<ref group="alpha">En fait, [[François-Louis de Bourbon-Conti]] est son beau-frère par alliance, car il est le frère cadet de [[Louis-Armand de Bourbon-Conti (1661-1685)|Louis-Armand de Bourbon-Conti]], prince de sang et mari de la sœur de Louis de Bourbon, [[Marie-Anne de Bourbon (1666-1739)|Marie-Anne de Bourbon]], fille du roi et précédemment connue comme Mademoiselle de Blois.</ref>, ce qui attira l'attention du roi.
[[Fichier:Louis XIV with his Army at the Siege of Courtrai in 1667 (by Studio of Adam Frans van der Meulen).jpg|vignette|''Louis XIV et son armée devant le siège de Courtrai en 1667'', [[Adam François van der Meulen]], vers 1680. ]]
Sur le champ de bataille, n'écoutant que son envie de rentrer en grâce, l'adolescent se dépensa sans compter, n'écoutant ni les conseils de prudence de son gouverneur ni les avertissements du médecin [[Antoine d'Aquin|d'Aquin]]. Durant le siège de [[Courtrai]] mené par [[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]], le jeune comte contracta une maladie qui lui fut fatale. Il ne retrouva pas pour autant l'estime du roi et mourut le {{date|18|novembre|1683}}, à l'âge de {{Nobr|16 ans}} et fut inhumé dans la [[Cathédralecathédrale Notre-Dame-en-Cité d'Arras|cathédrale d'Arras]]. (cathédraleQuant quià futsa détruitemère, pendantLouise de La Vallière, toujours pénitente, se refusa le secours des larmes disant que ce serait trop pleurer un fils dont elle n'avait « pas assez pleuré la [[Révolutionnaissance française]])».
 
La cour, à la suite du roi, fit mine d'ignorer la nouvelle. Louis XIV ne donnait son affection qu'à l'aîné des fils qu'il avait eus de la marquise de Montespan, [[Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736)|Louis-Auguste de Bourbon]], duc du [[Maine (province)|Maine]], légitimé en 1673 et élevé par la [[Madame de Maintenon|marquise de Maintenon]]. Le jeune prince ne fut pleuré que par sa sœur, la princesse de [[Maison de Conti|Conti]] et sa tante par alliance, la duchesse d'Orléans, qui avait été sa tutrice. Les fonctions d'amiral de France furent alors transférés à Louis-Alexandre de Bourbon, comte de [[Toulouse]], âgé de 5 ans et dernier enfant de Madame de Montespan. La même année étaient mort la reine et le [[Louis-César de Bourbon|comte de Vexin]], premier fils infirme du roi et de la marquise.
Les craintes du chevalier s’avérèrent fondées : les expériences de jeunesse du comte de Vermandois suscitèrent contre lui une terrible colère du roi. En effet, si {{Louis XIV}} tolérait par politique les débauches de Monsieur, son frère, car il pensait qu'elles l'éloignaient des intrigues politiques, il ne supporta pas qu'un fils de son sang, fût-il bâtard, s'adonne au « vice italien » et qu'en outre il débauchât un prince de sang et beau-frère d'une de ses filles.
 
=== Spéculations concernant la fin de sa vie ===
Découvert, le jeune comte, fortement réprimandé par son père, le roi, fut contraint de dénoncer ses « condisciples ». Le jeune amiral fut ensuite condamné à se retirer de la cour en 1682. Il n'était âgé que de {{Nobr|14 ans}}.
[[Fichier:Man in the Iron Masque.jpg|vignette|upright=1.2|''L'homme au masque de fer'' par anonyme, 1789.]]
[[Fichier:ManLe incomte thede IronVermandois Masque.jpg|vignette|upright=1.2|''Lfait partie des premiers personnages supposés avoir été l'[[homme au masque de fer'']], gravureet anonyme,cela 1789durant la totalité du XVIIIe siècle.<br />SelonLa lthéorie imaginée est qu'affirmationil contenuene dansserait pas mort de la légendemaladie en [[Comté de cetteFlandre|Flandre]] gravuredevant Courtrai quien relève1683, vraisemblablementmais deincarcéré lapar propagandeLouis révolutionnaireXIV pour l'hommeavoir ausouffleté masquele [[Dauphin (titre)|dauphin]]. Il aurait été ainsi de ferfaçon nesuccessive seraitenfermé autredans queles Louisforteresses ded'[[Fort Bourbond'Exilles|Exilles]], comtedes [[Île Sainte-Marguerite (îles de Vermandois,Lérins)|îles filsSainte-Marguerite]] illégitimeet de[[Île {{Souverain2Saint-Honorat|LouisSaint-Honorat]] XIV}}près de [[Cannes]], et de la [[Bastille]]<ref group="alpha">Légende : « L'homme au masque de fer, ou plutôt son histoire, qui a si longtemps fixé les recherches d'une infinité d'auteurs, vient de sortir enfin du ténébreux chaos où la discrétion barbare d'intermédiaires ministériels l'avaient plongé jusqu'à présent. Des papiers trouvés à la Bastille nous apprennent que cette dénomination n'a jamais appartenu qu'à Louis de Bourbon, comte de Vermandois, fils naturel de {{Louis XIV}}, né le {{Date-|2 octobre 1667}}, qui fut condamné à un emprisonnement perpétuel pour avoir, à l'âge de {{Nobr|16 ans}}, donné un soufflet au [[Dauphin (titre)|dauphin]]. Pour envelopper ses traits d'un voile impénétrable, on lui couvrit le visage d'un masque de fer dont la mentonnière et les ressorts d'acier lui permettaient néanmoins de prendre sa subsistance. C'est en 1683 que l'on place l'époque de sa détention. Ce malheureux prince mourut à la Bastille en 1703 après une captivité de vingt ans dans différentes prisons ».</ref>, etsuivant en cela les diverses affection de son geôlier, [[LouiseBénigne Dauvergne de La VallièreSaint-Mars|MadameSaint-Mars]]<ref>Anonyme,''Mémoires secrets pour servir à l'histoire de LaPerse'' Vallière]](Amsterdam, 1745, in-12).</ref>, et serait mort en 1703, à l'âge de 36 ans, après vingt ans de réclusion. On penche plus souvent en faveur de [[Nicolas Fouquet]].
 
== Bibliographie ==
L'année suivante, la [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|duchesse d'Orléans]], épouse de [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Monsieur]], donc belle-sœur du roi, tante par alliance et tutrice du jeune comte, obtint de {{Louis XIV}} pour son pupille qu'il pût combattre en [[Comté de Flandre|Flandre]] afin de racheter ses erreurs et tenter de rentrer en grâce.
 
== L'irrémédiable disgrâce ==
Sur le champ de bataille, n'écoutant que son envie de rentrer en grâce, l'adolescent se dépensa sans compter, n'écoutant ni les conseils de prudence de son gouverneur ni les avertissements du médecin d'Aquin. Durant le siège de [[Courtrai]] mené par [[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]], le jeune comte contracta une maladie qui lui fut fatale. Il ne retrouva pas pour autant l'estime du roi et mourut le {{date|18|novembre|1683}}, à l'âge de {{Nobr|16 ans}} et fut inhumé dans la [[Cathédrale Notre-Dame-en-Cité d'Arras|cathédrale d'Arras]] (cathédrale qui fut détruite pendant la [[Révolution française]]).
 
Quant à sa mère, devenue « [[Louise de La Vallière|Sœur Louise de la Miséricorde]] », toujours pénitente, elle se refusa le secours des larmes déclarant que ce serait trop pleurer un fils dont elle n'avait « pas assez pleuré la naissance ».
 
La cour, à la suite du roi, fit mine d'ignorer la nouvelle. {{Louis XIV}} ne donnait son affection qu'à l'aîné des fils qu'il avait eus de la [[Madame de Montespan|marquise de Montespan]], [[Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736)|Louis Auguste de Bourbon]], [[Liste des comtes et ducs du Maine|duc du Maine]], légitimé en [[1673]] et élevé par la marquise de Maintenon.
Le jeune prince ne fut pleuré que par sa sœur, la [[Marie-Anne de Bourbon (1666-1739)|princesse de Conti]] et sa tante par alliance, la [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|duchesse d'Orléans]], qui avait été sa tutrice.
 
Les fonctions d'[[amiral de France]] du comte de Vermandois furent transférées à [[Louis-Alexandre de Bourbon]], [[Liste des comtes de Toulouse|comte de Toulouse]], âgé de {{Nobr|5 ans}}, dernier des fils que le roi avait eus de Madame de Montespan.
 
La même année étaient morts la reine [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse]] et le [[Louis-César de Bourbon|comte de Vexin]], second fils légitimé que {{souverain2|Louis XIV}} avait eu de la marquise de Montespan et qui était infirme. La marquise de Montespan, compromise dans l'[[affaire des poisons]], avait été disgraciée en 1681. La dernière favorite du roi, [[Angélique de Fontanges|Madame de Fontanges]], était morte la même année à l'âge de 20 ans. Le roi était libre mais souhaitait se ranger. Il épousa peu après et secrètement la gouvernante de ses enfants légitimés, la [[Madame de Maintenon|veuve Scarron]] qu'il avait créé marquise de [[Maintenon]].
 
== Spéculations concernant la fin de sa vie ==
[[Fichier:Man in the Iron Masque.jpg|vignette|upright=1.2|''L'homme au masque de fer'', gravure anonyme, 1789.<br />Selon l'affirmation contenue dans la légende de cette gravure — qui relève vraisemblablement de la propagande révolutionnaire — l'homme au masque de fer ne serait autre que Louis de Bourbon, comte de Vermandois, fils illégitime de {{Souverain2|Louis XIV}}<ref group="alpha">Légende : « L'homme au masque de fer, ou plutôt son histoire, qui a si longtemps fixé les recherches d'une infinité d'auteurs, vient de sortir enfin du ténébreux chaos où la discrétion barbare d'intermédiaires ministériels l'avaient plongé jusqu'à présent. Des papiers trouvés à la Bastille nous apprennent que cette dénomination n'a jamais appartenu qu'à Louis de Bourbon, comte de Vermandois, fils naturel de {{Louis XIV}}, né le {{Date-|2 octobre 1667}}, qui fut condamné à un emprisonnement perpétuel pour avoir, à l'âge de {{Nobr|16 ans}}, donné un soufflet au [[Dauphin (titre)|dauphin]]. Pour envelopper ses traits d'un voile impénétrable, on lui couvrit le visage d'un masque de fer dont la mentonnière et les ressorts d'acier lui permettaient néanmoins de prendre sa subsistance. C'est en 1683 que l'on place l'époque de sa détention. Ce malheureux prince mourut à la Bastille en 1703 après une captivité de vingt ans dans différentes prisons ».</ref> et de [[Louise de La Vallière|Madame de La Vallière]].]]
Le comte de Vermandois fait partie des premiers personnages supposés avoir été l'[[homme au masque de fer]], et cela durant la totalité du {{S|XVIII}}. La théorie imaginée est qu'il ne serait pas mort de maladie en Flandre devant Courtrai en 1683, mais incarcéré par {{Louis XIV}} pour avoir [[Soufflet|souffleté]] le [[Dauphin (titre)|dauphin]]. Il aurait ainsi été successivement enfermé dans les forteresses d'[[Fort d'Exilles|Exilles]], des îles [[Île Sainte-Marguerite (îles de Lérins)|Sainte-Marguerite]] et [[Île Saint-Honorat|Saint-Honorat]] au large de [[Cannes]], et de la [[Bastille]], suivant en cela les diverses affectations de son geôlier, [[Bénigne Dauvergne de Saint-Mars|Saint-Mars]]<ref>Anonyme,''Mémoires secrets pour servir à l'histoire de Perse'' (Amsterdam, 1745, in-12).</ref>, et serait mort en 1703, à l'âge de {{Nobr|36 ans}}, après vingt ans de détention.
 
== Dans la culture ==
* Claude Puzin, ''Louis de Bourbon ou le Soleil maudit'', roman, Paris, Éditions T. G., Paris 2007 {{ISBN|978-2-918444-39-8}}.
* [[Annie Pierti]], ''L'Allée de lumière'', Bayard Jeunesse.
* [[Anne-Marie Desplat-Duc]], ''[[Marie-Anne, fille du roi]]'', suite romanesque en six volumes.
 
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* {{autorité}}
 
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