« Actes de génocide en Amérique » : différence entre les versions

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{{En-tête label|BA|année=2015}}
{{Confusion|texte=Cet article traite des actes de nature spécifiquement [[Génocide|génocidaires]] commis en Amérique, qui ne doivent pas être confondus avec l'effondrement démographique des premières nations d'Amérique après 1492, traité dans l'article [[Histoire démographique des Amérindiens]].}}
{{semi-protection}}
[[Fichier:De Bry 1c.JPG|vignette|[[Conquistador|Colonisateurs espagnols]] attaquant un village amérindien, gravure de [[Théodore de Bry]], fin du {{S-|XVI}}.]]
{{Infobox Massacre
Les '''actes de génocide en Amérique''', parfois rassemblés sous le vocable controversé de « [[génocide de peuples autochtones]] », désignent certains meurtres collectifs, directs ou indirects, ainsi que d'autres persécutions, perpétrés contre des villages, des [[Tribu (ethnologie)|tribus]] ou des [[ethnie]]s [[Amérindiens|amérindiennes]], et qui, sans avoir les modalités des grands génocides du {{s-|XX}}, présentent à tout le moins certains caractères d'un [[génocide]]. Ces crimes divers et espacés, commis entre les {{s2-|XVI|XIX}} par des conquérants et colons pour la plupart espagnols ou anglais, puis par des [[Euro-Américains]], ont des causes complexes et ne sont pas la norme coloniale. La majorité des Amérindiens tués depuis 1492 sont les victimes des [[épidémie]]s, des mauvais traitements infligés sans dessein meurtrier et des guerres internes, européennes, intercoloniales, civiles et d'indépendance (ces causes de mortalité étant par définition exclues de la notion de génocide). L'[[ethnocide]] qui, lui, est une constante coloniale même en dehors des [[Amérique]]s, fait aussi des victimes indirectes.
|image=Mystic Massacre 1637 Destruction Of The Pequots in Connecticut.png|titre=Génocide amérindien|légende=Destruction des Pequots et de leur fort près de Stonington (Connecticut) par les colons anglais sous le commandement du capitaine John Mason, mai 1637.|date=[[XVIe siècle]] — [[XIXe siècle]]|lieu=[[Amériques]]|type=[[Massacres]]|auteurs=[[Colons]]}}
 
Le '''génocide amérindien''' désigne l'élimination intentionnelle des peuples [[autochtones d'Amérique]] perpétrée par les colons européens entre le [[XVIe siècle|XVIe]] et le [[XIXe siècle]]. Les recherches sur ces sujets sont difficiles car le déni et la culpabilité compliquent la collecte d'informations. D'abord, les souffrances de descendants de natifs, qui ne forment plus que des minorités dans leur pays, et le déni des exterminations, même s'il est aujourd'hui en général absent des débats en histoire, entraînent une réaction importante des peuples concernés, au premier plan, puis des partisans de l'[[indigénisme]] et de certains militants [[Anticolonialisme|anticolonialistes]]. Une des manifestations en est l'irruption, au sein des débats, d'analyses et de théories qui amplifient au détriment des faits la dimension génocidaire de la colonisation. De natures très différentes, ces deux causes des difficultés rencontrées par les historiens se rejoignent malgré tout : la thèse d'un « génocide indien » aux proportions continentales tire en effet ses chiffres énormes des données démographiques les plus difficiles à considérer, compte tenu des falsifications des faits par les différents romans nationaux des colons au fil des siècles. Les peuples autochtones vivant le même retrait d'humanité que les peuples noirs, leur considération par les historiens de l'époque avait un point de vue tronqué et négligent.
 
L'oppression des Amérindiens en général, les actes de génocide en particulier, ont donc laissé des blessures dans la [[mémoire collective]] et des tensions dans les études historiques que celle-ci imprègne. Dans certains pays, leur reconnaissance politique a eu lieu, mais reste souvent hésitante ou réservée, comme en [[France]] ou aux [[États-Unis]] où le mot « génocide » est pratiquement écarté du débat politique alors que le débat scientifique en fait un usage intensif.
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* [[Extermination des Selknam]] : Dans les années 1880, des chercheurs d'or et des éleveurs de moutons européens colonisent la [[Terre de Feu]]. Le gouvernement colonial chilien — tout comme son homologue argentin — entend chasser les [[Selknam]]s afin de « civiliser » le territoire, d'accorder des propriétés aux éleveurs. S'ensuit une période de violences et de déplacements forcés. Estimant que leurs biens sont menacés, ou parfois par simple jeu, des éleveurs engagent des mercenaires pour assassiner les indigènes, ils les tirent au fusil ou leur envoient des chiens dressés à tuer ; en 1896, ils sont assistés de six soldats envoyés à leur demande pour mater les rébellions. Un gouverneur local juge la méchanceté gratuite et les meurtres infondés et soutient l'initiative de missionnaires d'envoyer les Selknam à l'île de Dawson<ref>{{Ouvrage|langue=es|auteur1=Comisionado Presidencial para Asuntos Indígenas|titre=Informe Comisión Verdad Histórica y Nuevo Trato con les pueblos indígenas|éditeur=|année=2008|mois=octobre|jour=16|pages totales=684|format=pdf|passage=486-502|isbn=|lire en ligne=http://biblioteca.serindigena.org/libros_digitales/cvhynt/InformedelaComisionVerdadHistoricayNuevoTratoconlosPueblosIndigenas.pdf}}.</ref>. La population selknam, répartie à peu près équitablement en Chili et Argentine, passe de 3 500 ou 4 000 individus en 1880 à 500 en 1905. Les survivants, dans un premier temps concentrés dans des réserves et frappés par des maladies, s'éteignent au cours du {{s-|XX}}<ref name="Gilbert">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jérémie Gilbert|titre=Nomadic Peoples and Human Rights|éditeur=Routledge Research in Human Rights Law|année=2014|pages totales=272|passage=23-24|isbn=978-1-136-02016-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=4zksAwAAQBAJ}}.</ref>. {{refnec|« Extermination » est le terme souvent employé par les universitaires pour qualifier ces actions contre les Selknams, mais « génocide » est parfois rencontré}} étant donné que la responsabilité des autorités coloniales est grande<ref group="Note">{{refnec|Par exemple, l'anthropologue Jean Jackson utilise indistinctement les deux mots dans ses comptes rendus des célèbres travaux d'Anne Chapman sur les Selknams}}.</ref>.
* En [[1982]] et [[1983]], la dictature du général [[Efraín Ríos Montt]] intensifie la [[Conflit armé guatémaltèque|guerre civile guatémaltèque]] : armée et milices, qui recrutent parmi toutes les ethnies du pays et enrôlent donc des indigènes, rasent des villages entiers et massacrent, souvent avec une cruauté extrême (démembrements, viols, enfants frappés à mort), les « ennemis intérieurs », des dizaines de milliers de civils majoritairement [[mayas]], suspectés ou non de supporter la guérilla, mouvement [[insurrection]]nel [[Marxisme|marxiste]] qui recrute principalement parmi les Amérindiens et se livre à des massacres largement moins nombreux<ref name="Monde">{{article|auteur=Paulo A. Paranagua|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/05/14/le-genocide-des-mayas-en-debat-au-guatemala_3202294_3222.html|titre=Le génocide des Mayas en débat au Guatemala|périodique=Le Monde|jour=14|mois=mai|année=2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lire en ligne=http://www.ghrc-usa.org/our-work/important-cases/genocide-cases/genocide-in-the-ixil-triangle/|titre=Genocide in the Ixil Triangle|site=Guatemala Human Rights Commission|consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>. ''Dans leur ensemble'', les crimes de Ríos Montt constituent aux yeux de nombreux observateurs un politicide davantage qu'un génocide : l'appartenance à une ethnie n'apparaît pas comme la principale raison des meurtres collectifs<ref name="Monde"/>. Mais un procès est intenté contre l'ancien dictateur, qui est condamné le {{date-|10 mai 2013}}, dans son propre pays, pour divers crimes dont le génocide de 1771 Mayas [[ixils]]. Selon Reed Brody, conseiller juridique de [[Human Rights Watch]], les preuves montrent bien l'intention de détruire ces Ixils comme tels, et ces personnes précises (et peut-être d'autres) sont les victimes d'un génocide<ref name="Monde"/>. La décision du tribunal est cependant cassée par la Cour constitutionnelle du Guatemala pour vices de forme ; le procès reprend en 2015<ref>{{article|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/08/26/guatemala-l-ex-dictateur-rios-montt-sera-juge-a-huis-clos-pour-genocide_4736738_3222.html|titre=Guatemala : l’ex-dictateur Rios Montt sera jugé à huis clos pour génocide|périodique=Le Monde|jour=26|mois=août|année=2015}}.</ref> mais le décès de Ríos Montt en 2018 le laisse inachevé.
 
== Massacres perpétrés par l'Empire Espagnol ==
Les Espagnols étant les premiers européens arrivés sur le continent américain, ils sont les premiers auteurs d'exactions contre les [[Peuples indigènes d'Amérique du Sud|indigènes d'Amérique du Sud]]. Leur décimation commence d'abord de manière indirecte par les maladies importées d'Europe, auxquelles ils ne résistent pas. Par la suite, les massacres se généralisent comme [[Massacre de Cholula]] en 1519,
 
=== Maladies ===
À leur arrivée, les Espagnols importent avec eux de nombreuses maladies comme le [[typhus]], la [[variole]] ou encore la [[rougeole]]. Les peuples indigènes, n'ayant pas un système immunitaire adapté à la lutte contre ces maladies, sont décimés. Les historiens estiment que, dans les premières décennies suivant le contact européen, jusqu'à 90% de la population autochtone pourrait avoir péri, principalement en raison des maladies.
 
=== Massacres et exécutions ===
 
== Massacres perpétrés par l'Empire Britannique ==
 
== Massacres perpétrés par les États-Unis ==
 
== La question du « génocide amérindien » ==