« Liêm Hoang-Ngoc » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Juliepichon (discuter | contributions)
chapitre sur l'épistémologie de l'économie
Juliepichon (discuter | contributions)
chapitre sur l'histoire de construction européenne
Ligne 124 :
 
Liêm Hoang-Ngoc et Bruno Tinel confrontent ensuite les modèles tentant d’évaluer l’impact macroéconomique des dépenses publiques. D’un côté les théorie de l’« effet d’viction et les modèles « d’équivalence ricardienne » considèrent que l’effet multiplicateur de la dépense publique sur le PIB est nul ou négatif<ref>{{Article|prénom1=Robert J.|nom1=Barro|titre=Are Government Bonds Net Wealth?|périodique=Journal of Political Economy|volume=82|numéro=6|pages=1095–1117|date=1974-11|issn=0022-3808|issn2=1537-534X|doi=10.1086/260266|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1086/260266|consulté le=2024-06-24}}</ref>. Ils sont mobilisés pour justifier les politiques de consolidation budgétaire. De l’autre, les modèles keynésiens<ref>{{Article|prénom1=Jérôme|nom1=Creel|prénom2=Éric|nom2=Heyer|prénom3=Mathieu|nom3=Plane|titre=Petit précis de politique budgétaire par tous les temps|périodique=Revue de l'OFCE|volume=n° 116|numéro=1|pages=61–88|date=2011-05-05|issn=1265-9576|doi=10.3917/reof.116.0061|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/reof.116.0061|consulté le=2024-06-24}}</ref> se sont développés autour de l’idée que le multiplicateur est endogène au cycle économique : sa valeur est forte en bas du cycle et s’estompe à mesure que l’économie s’approche du plein-emploi. Ils sont l’apanage des économistes soutenant la pertinence des politiques anti-cycliques. Les réévaluations empiriques des multiplicateurs faites par l’équipe de l’ex-économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, tendent à corroborer la validité de la seconde catégorie de modèles<ref>{{Article|prénom1=Olivier|nom1=Blanchard|prénom2=Daniel|nom2=Leigh|titre=Growth Forecast Errors and Fiscal Multipliers|périodique=IMF Working Papers|volume=13|numéro=1|pages=1|date=2013|issn=1018-5941|doi=10.5089/9781475576443.001|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.5089/9781475576443.001|consulté le=2024-06-24}}</ref>.
 
=== Histoire de la construction européenne ===
Dans ''l’Europe, ennemie de la République ?''<ref>{{Lien web |titre=L'Europe, ennemie de la République ? {{!}} PUF |url=https://www.puf.com/leurope-ennemie-de-la-republique |site=www.puf.com |consulté le=2024-06-24}}</ref> (2024, PUF)<ref>{{Lien vidéo|titre=La parole aux auteurs : Frédéric Farah, Eric Monnet et Liêm Hoang-Ngoc - 25/05|url=https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/la-librairie-de-l-eco/la-parole-aux-auteurs-frederic-farah-eric-monnet-et-liem-hoang-ngoc-25-05_VN-202405250407.html|langue=fr|consulté le=2024-06-24}}</ref> <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ni fédéralisme, ni Frexit : comment changer l’Union européenne |url=https://www.nouvelobs.com/tribunes/20240529.OBS88999/ni-federalisme-ni-frexit-comment-changer-l-union-europeenne.html |site=Le Nouvel Obs |date=2024-05-29 |consulté le=2024-06-24}}</ref>, Liêm Hoang-Ngoc relate les étapes-clés de la construction européenne et dresse un bilan d’étape de l’euro. Il rappelle que projet européen a été lancé dans le contexte géopolitique de l’après-deuxième guerre mondiale. L’Union européenne (UE) s’est, depuis, constituée puis élargie autour d’une Union économique et monétaire, où l’intervention des États est fortement encadrée.
 
Au plan institutionnel, Liem Hoang-Ngoc souligne que l’UE ne forme pas une nation, mais s’apparente à une fédération d’États-nations. Elle se structure autour d’un triangle institutionnel (Commission-Conseil-Parlement européen), au sein duquel le poids des décisions intergouvernementales reste prédominant, malgré l’extension du champ de la codécision. Dans cet ensemble, le Conseil européen (instance intergouvernementale) donne l’impulsion. C’est en son nom que la Commission européenne (instance supranationale) prépare les textes législatifs, qu’adoptent ensuite en codécision le Conseil des ministres de l’UE (instance intergouvernementale) et le Parlement européen (instance supranationale). Les domaines les plus sensibles restent dans le champ de la décision intergouvernementale, où l’unanimité est requise pour les contributions au budget européen, la fiscalité et la politique de sécurité et de défense commune.
 
Au plan économique, Liem Hoang-Ngoc montre que loin d’être intégrée, l’économie européenne est composée de modèles nationaux reposant sur des spécialisations spécifiques à chaque pays. En son sein, un budget européen de la taille du budget fédéral américain fait défaut pour organiser les transferts de ressources permettant de faire converger le niveau de développement de chaque territoire. Les États « frugaux » du nord se montrent réticents à la création d’impôts européens ou à l’émission d’emprunts commun, qu’ils vivent comme une forme de mutualisation de la dette des pays « cigales » bénéficiaires des aides européennes. Dès lors, compte tenu de l’impossibilité d’ajuster, en régime de monnaie unique, les taux de changes des monnaies nationales qui ont disparu, l’auteur relève que la « dévaluation interne » (autrement dit l’austérité budgétaire et salariale) est le mécanisme d’ajustement privilégié dans le cadre de la gouvernance économique européenne, pour permettre aux pays subissant un déficit extérieur de rétablir leur compétitivité. Cette stratégie, appliquée dans tous les pays de l’UE au cours de la décennie 2010, aurait abouti à un jeu à somme négative tout au long de la période.
 
L’auteur présente ensuite les avantages et les inconvénients des deux scénarii alternatifs à la dévaluation interne : le retour aux ajustements de change et le fédéralisme budgétaire. Compte tenu de la préférence collective pour l’euro et des obstacles rencontrés pour cheminer vers le second scénario, il soutient qu’une stratégie alternative à la dévaluation interne, dans le cadre de la monnaie unique, consisterait à laisser chaque État organiser, par sa politique budgétaire, sa propre réindustrialisation dans le cadre de la transition écologique. Elle passe, selon lui, par une réforme du Pacte de stabilité, telle que celle proposée en 2023 par la Commission européenne pour permettre aux Etats de réaliser leur transition écologique, mais avortée en raison de l’opposition de l’Allemagne, et par une révision des textes encadrant les régimes d’aides d’État aux entreprises. Pour l’auteur, cette stratégie permettrait de pallier les insuffisances du Pacte vert, limité à la mise en place d’un marché carbone au sein de l’UE partiellement étendu aux pays tiers à la frontière. Elle serait favorisée par l’action de la BCE qui a permis, entre 2014 et 2022, le financement à bas taux des politiques publiques grâce à son programme de ''quantitative easing'' consistant à racheter massivement des titres publics et privés sur le marché secondaire.
 
Au plan géopolitique, Liêm Hoang-Ngoc analyse enfin les difficultés rencontrées pour faire émerger une Europe de la défense dotées d’une autonomie stratégique vis-à-vis de l’OTAN, à l’heure où point l’isolationnisme américain. Celles-ci ressortissent notamment aux positions historiquement divergentes des diplomaties française et allemande à l’endroit du parapluie militaire américain.
 
 
== Publications ==
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Liêm_Hoang-Ngoc ».