« Michel de Montaigne » : différence entre les versions

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[[Fichier:Montaigne coffre.jpg|vignette|gauche|Coffre du château de Montaigne dans lequel l'abbé [[Joseph Prunis|Prunis]], chanoine érudit et spécialiste de l’histoire du Périgord, retrouva le manuscrit du ''Journal de voyage'' en 1770.]]<blockquote>« Faire des voyages me semble un exercice profitable. L’esprit y a une activité continuelle pour remarquer les choses inconnues et nouvelles, et je ne connais pas de meilleure école pour former la vie que de mettre sans cesse devant nos yeux la diversité de tant d’autres vies, opinions et usages<ref name="Essais-III-9" />. »</blockquote>Montaigne après quelques crises douloureuses n'hésite pas à partir en cure jusqu'aux confins de l'[[Aquitaine (ancienne région administrative)|Aquitaine]]. Il veut croire aux potions naturelles pour mieux vivre. Il accomplit un séjour estival aux [[Eaux-Chaudes (Pyrénées-Atlantiques)|Eaux-Chaudes]] dans le val d'Ossau en [[Béarn]]. Il fréquente les bains de [[Dax]] à [[Préchacq-les-Bains]], remonte l'[[Adour]] jusqu'à [[Bagnères-de-Bigorre]], gagne les eaux à [[Barbotan-les-Thermes|Barbotan]] en [[Armagnac (province)|Armagnac]] dans l'actuel [[département du Gers]].
[[Fichier:Michel de Montaigne Italienreise.png|thumb|300px|Voyage en Allemagne et en Italie par l'équipage de Michel de Montaigne 1580-1581]]
En 1580, après la publication des deux premiers livres des ''Essais'', Montaigne entreprend un grand voyage de dix-sept mois et huit jours, départ et retour au château de Montaigne du {{date-|22 juin 1580}} au {{date-|30 novembre 1581}}, à travers le [[royaume de France]], la [[Duché de Lorraine|Lorraine]], la [[Suisse]], l’[[Allemagne]] du Sud, le [[Tyrol]] et l’[[Italie]], à la fois pour soigner sa maladie – la gravelle ([[coliques néphrétiques]]) dont son père avait souffert sept ans avant de mourir – dans diverses [[Ville d'eaux|villes d’eaux]], se libérer de ses soucis de maître de maison (« Absent, je me défais de toutes pensées de cette sorte, et je ressentirais alors moins l’écroulement d’une tour que je ne fais, présent, la chute d’une ardoise<ref>''Essais'', III, 9, {{p.|1154}}.</ref>. ») et du spectacle désolant de la guerre civile :<blockquote>« Dans mon voisinage, nous sommes à présent incrustés dans une forme d’État si déréglée qu’à la vérité c’est miracle qu’elle puisse subsister […] Je vois des façons de se conduire, devenues habituelles et admises, si monstrueuses, particulièrement en inhumanité et déloyauté que je ne peux pas y penser sans éprouver de l’horreur »<ref>''Essais'', III, 9, {{p.|1156}}.</ref>.</blockquote>Le ''[[Journal de voyage en Italie|Journal de voyage]] ''n’est pas destiné au public, le manuscrit archivé sera retrouvé presque deux siècles plus tardsiècle après sa rédaction. C'est une simple collection de notes qui parlent surtout de la santé de Montaigne (il fait noter ou note tous les symptômes de sa maladie qu’il veut apprendre à connaître) et des curiosités locales, sans le moindre souci littéraire. La première partie (un peu moins de la moitié) est rédigée par un jeune secrétaire, également régisseur du voyage qui rapporte - probablement sous la dictée - les propos de « Monsieur de Montaigne » et; ce secrétaire semble avoir été chassé après quelques malversations avérées dans les comptes après l'arrivée à Rome,. Dans la deuxième parpartie, c'est Montaigne qui souhaite poursuivrepoursuit le compte rendu, parfois en [[italien]] à titre d’exercice. Il permet de saisir Montaigne sans apprêt.
 
Les voyages sont alors non sans risques ni difficultés et fort coûteux (« Les voyages ne me gênent que par la dépense qui est grande et excède mes moyens<ref>''Essais'', III, 9, {{p.|1148}}.</ref>. »). Le seigneur Montaigne aime les logis confortables et « dut dépenser une petite fortune sur les routes d’Europe<ref>[[Madeleine Lazard]], qui''Michel de Montaigne'', Fayard, 1992, {{p.|263}}. En septembre, à Rome, François du Hautois l'accompagne au retour.</ref>». Il part en grand équipage (: son plus jeune frère Bertrand de Matecoulon souhaite prendre des cours d'[[escrime]] à Rome, son beau-frère veuf Bertrand de Cazelis, écuyer et seigneur de la Freyche lui tient compagnie, un secrétaire, des domestiques, des mulets portant les bagages. Le jeune Charles d’Estissac, le fils d’une amie, qui se joint à lui et(il partage la dépense,) ; il est escorté d’un [[gentilhomme]], d’un valet de chambre, d’un muletier et de deux [[laquais]]) et qui aime les logis confortables « dut dépenser une petite fortune sur les routes d’Europe<ref>[[Madeleine Lazard]], ''Michel de Montaigne'', Fayard, 1992, {{p.|263}}. En septembre, à Rome, François du Hautois l'accompagne au retour.</ref>».
 
Le ''Journal'' permet de connaître très exactement l’itinéraire des voyageurs<ref>Montaigne, [[Paris]], [[La Fère]], [[Beaumont-sur-Oise]], [[Dormans]], [[Épernay]], Chalons, [[Vitry-le-François]], [[Bar-le-Duc]], [[Vaucouleurs (Meuse)|Vaucouleurs]], [[Domrémy-la-Pucelle|Domrémy]], [[Mirecourt]], [[Épinal]], [[Plombières-les-Bains|Plombières]], [[Remiremont]], [[Thann]], [[Mulhouse]], [[Bâle]], Baden, [[Constance (Allemagne)|Constance]], [[Lindau]], [[Augsbourg]], [[Munich]], [[Innsbruck]], [[Bolzano]], [[Trente (Italie)|Trente]], [[Vérone]], [[Vicence]], [[Padoue]], [[Venise]], [[Ferrare]], [[Bologne]], [[Florence]], [[Sienne]], [[Rome]], [[Lorette (Italie)|Lorette]], [[Ancône]], [[Urbino]], [[Florence]], [[Lucques]], [[Pise]], [[Plaisance (Italie)|Plaisance]], [[Pavie]], [[Milan]], [[Turin]], [[Lyon]], [[Thiers]], [[Clermont-Ferrand]], [[Limoges]], [[Périgueux]], [[Mauriac (Gironde)|Mauriac]], Montaigne.</ref>. Ils s’arrêtent en particulier à [[Plombières-les-Bains|Plombières]] (11 jours), à [[Bâle]], à [[Baden (Suisse)|Baden]] (5 jours), à [[Munich]], à [[Venise]] (1 semaine), à [[Rome]] haut lieu de l'[[Antiquité romaine]] (5 mois) et à [[Lucques]] (17 jours). Montaigne obtient après quelques démarches administratives le statut de [[citoyen romain]].
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