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La puissance d'imagination de Maurice Renard est louée dans le ''Journal de l'Association médicale mutuelle'' d'{{date-|octobre 1922}}. Le journaliste et docteur Raymond Nogué qualifie le récit de roman scientifique de qualité qui parvient à captiver le lecteur sur les facultés exceptionnelles du héros, malgré un traitement un peu fantaisiste<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Raymond Nogué |titre=Revue bibliographique |périodique=Journal de l'Association médicale mutuelle |date=octobre 1922 |pages=210 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5802091c/f20}}</ref>.
Cette critique élogieuse est nuancée par Charles Bourdon, collaborateur au périodique ''Romans-revue : guide de lectures''. Dans un article paru le {{date-|15 mai 1922}}, s'il classe lui-aussi le roman dans la lignée des ouvrages de [[Jules Verne]] et de [[H. G. Wells]] par la teneur scientifique du récit, même si celui-ci verse dans le fantastique, il déplore néanmoins une {{citation|valeur littéraire […] ne dépass[ant] pas sensiblement la moyenne}}. Cette revue, dont le [[rédacteur en chef]] est l'[[Louis Bethléem|abbé Bethléem]], véritable promoteur de la censure catholique en France<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Cyril Piroux |titre=Aux Abois de Tristan Bernard. Genèse d’une écriture de l’absurde |périodique=[[Fabula]] |date=9 mai 2013 |pages=§ 34 |lire en ligne=https://www.fabula.org/colloques/document1845.php }}</ref>, reconnaît à Maurice Renard au moins le mérite de produire un récit captivant qui ne choque pas la décence<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Charles Bourdon |titre=Les Romans |périodique=Romans-revue : guide de lectures |date=15 mai 1922 |pages=366-367 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57427796/f46}}</ref>.
Enfin, le journaliste [[Jean de Pierrefeu]] regrette, quant à lui, que les intentions romanesques de l'écrivain desservent la teneur scientifique du récit. Ainsi, dans un article du ''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' du {{date-|25 janvier 1922}}, il déplore, qu'outre un manque d'originalité vis-à-vis de H. G. Wells, que la puissance dramatique du roman la fasse verser dans ce qu'il qualifie péjorativement de [[roman-feuilleton]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean de Pierrefeu |titre=Romans d'imaginations, romans scientifiques |périodique=Journal des débats politiques et littéraires |date=25 janvier 1922 |pages=3 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4899458/f3.item }}</ref>.
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Le roman de [[Maurice Renard (écrivain)|Maurice Renard]] traite du retour d'un soldat blessé dans son village natal après la guerre. En effet, Jean Lebris a perdu la vue à la suite de l'explosion d'un obus à quelques mètres de lui. Il subit alors une opération chirurgicale lui permettant de recouvrer la vue.
Publié en [[1921 en littérature|1921]], son personnage apparaît dans le contexte de l'après-guerre où de nombreux survivants regagnent leur foyer gravement handicapés par des blessures, notamment au niveau du visage{{#tag:ref|Parmi les blessés français de la Première Guerre mondiale, 14 % ont été touchés au visage<ref name=":1">François Cochet, ''La Première Guerre mondiale : Dates, thèmes, noms'', Paris, Studyrama, 2001, {{p.|88}}.</ref>.|group= Note}}. Désignés sous l'expression de « [[gueules cassées]] », ces soldats deviennent le symbole de la guerre pour [[Pacifisme en France dans l'entre-deux-guerres|tous ceux qui dénoncent ses horreurs]]<ref name=":1" />. Ils témoignent également du traumatisme causé au moment du retour des soldats des tranchées auprès de la population civile. Les « gueules cassées » montrent un aspect de la guerre dont la propagande non seulement ne parle pas, mais surtout qu'elle échoue à cacher. Ils deviennent le visage défiguré du pays meurtri, et leur difformité les met à l'écart de la société. Outre la référence à la nation blessée, la figure du soldat défiguré inspire les romanciers qui en font une [[métaphore]] de l'Europe en reconstruction{{sfn|Hummel|2018|p=81|id=Hummel2018}}.
Ainsi, après sa blessure sur le champ de bataille, Jean Lebris arrive entre les mains de l'archétype du [[savant fou]] : le docteur Prosope, à la nationalité inconnue{{sfn|Fournier|2014|p=90|id=Fournier2014}}. Celui-ci lui redonne la vue en remplaçant ses yeux par des électroscopes. En effet, ce savant a mis au point un œil artificiel qui enregistre l'électricité. À cet égard, ''L'Homme truqué'' témoigne de cette période d'après-guerre où apparut un besoin sans précédent en France en matière de chirurgie reconstructrice et qui pousse cette dernière à résoudre des cas complexes et à progresser{{sfn|Fournier|2014|p=90|id=Fournier2014}}.
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=== Radio ===
Le roman est adapté pour la première fois à la radio en 1981 par [[Marguerite Cassan]]. Réalisé par Claude [[Roland-Manuel]] comme un feuilleton radiophonique en cinq épisodes, l'enregistrement est diffusé sur [[France Culture]] le {{date-|16 novembre 1981}}<ref>{{Lien web |titre=Notice BnF n°FRBNF40898255|url=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40898255g |date= |site= BnF – Catalogue général |consulté le= 7 août 2020}}</ref>.
=== Bande dessinée ===
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