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{{paronyme|Booze}}
[[Fichier:Bousedevache.JPG|thumb|Bouse de [[vache]] sèche dans un [[pré]].]]
[[Fichier:Wisent feces-Skupowo-1.jpg|thumb|Bouse de [[bison]], à [[Skupowo]] ([[forêt de Białowieża]], [[Pologne]])]]
La '''bouse''' est l'excrément des [[mammifère]]s [[ruminant]]s [[Bovidae|bovidés]], comme les [[Bos taurus|bœufs]] et les [[bison]]s. Mini-écosystème dans l'[[écosystème]] prairial (prairie, [[pâture]]s), ce [[fèces]] plus ou moins liquide (ce qui le distingue de la [[crotte]] solide) constitue une manne pour les espèces [[coprophage]]s. Ces derniers recyclent les éléments biochimiques et chimiques qu'ils trouvent dans ces excréments, dont via la [[Minéralisation (pédologie)|minéralisation]], pour les réintroduire à différents niveaux de la [[chaîne trophique]] des consommateurs d'ordres successifs.
Partout où elle était produite, la bouse a fait partie intégrante du quotidien, notamment utilisée après séchage comme [[combustible]] (parfois dénommée « [[Bouse séchée|bois de vache]] ») pour le chauffage, ou utilisée pour la construction, l'agriculture et le jardinage, mais aussi la médecine, la magie…<ref name=hist2004>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Damien Christophe |titre=La bouse : historique, importance et écosystème |nature ouvrage=[[thèse d'exercice]] en [[médecine vétérinaire]] |année=2004 |pages totales=82 |lire en ligne=https://oatao.univ-toulouse.fr/2016/1/debouch_2016.pdf}}.</ref>. Dans certaines parties du monde, elle sert encore d'ingrédient dans la fabrication de [[torchis]] ou de briques de terre crue.
== Étymologie ==
Selon [[Alain Rey]], le terme de bouse {{Citation|attesté depuis le début du {{s-|XIII}}, est d'étymologie incertaine. Une origine gauloise n'est pas impossible,le mot ayant des correspondants dans les domaines provençal, piémontais et ligure. Cependant, l'hypothèse qui en fait un mot d'origine gauloise (°''bau-osa''), substantivé par ellipse d'un nom désignant l'excrément (Cf.''crotte'', qui a les deux valeurs), fait difficulté pour la forme. L'hypothèse d'un emprunt à °''bosova'', dérivé du latin ''bos'' (bœuf), acceptable d'un point de vue phonétique, est peu vraisemblable morphologiquement, le suffixe -osus pouvant difficilement former un substantif désignant une matière à partir d'un nom d'animal<ref>{{ouvrage|auteur=Alain Rey|titre=[[Dictionnaire historique de la langue française]]|éditeur=Nathan|date=2011|passage=484}}.</ref>}}.
== Formation ==
Une vache produit environ {{Unité|10|tonnes}} de bouse chaque année<ref name="livrevache">{{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Alain Raveneau | titre=Le livre de la vache | sous-titre=tout ce que vous voulez savoir sur les belles de nos campagnes | éditeur=Rustica | lieu=Paris | année=1996 | pages totales=142 | isbn=2-84038-136-2}}</ref>. Les bovins adultes de {{unité|600|kg}} expulsent en temps normal environ 30 à {{unité|50|kg}} d’excréments par jour<ref>Ils excrètent en moyenne {{unité|30|l}} d'urine par jour.</ref> (ces écarts étant dus aux rations alimentaires, aux températures et à l'humidité de l'environnement), en 10 à 20 fois. Une vache adulte produit en moyenne 12 bouses par jour<ref>{{Article|périodique=Insectes|auteur=Marc Giraud|titre=Safari dans la bouse|année=2008|numéro=149|passage=3|lire en ligne=http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i149-giraud.pdf|consulté le=22 décembre 2013|format=pdf}}</ref> (d'environ {{unité|3|kg}} chacune<ref>{{Lien web|titre=Comprendre les vaches|url=http://www.haute-marne.chambagri.fr/kit/fileadmin/documents/elevage/p1033001.htm|site=haute-marne.chambagri.fr|consulté le=22 décembre 2013}}</ref>).
Les bouses sont constituées de 80 à 90 % d’eau<ref>Une bouse trop liquide traduit généralement une [[acidose]] métabolique.</ref>. La [[matière sèche]] est constituée d'éléments non digérés, c'est-à-dire ayant échappé à la dégradation opérée par les microbes du [[rumen]], à la digestion dans la [[Caillette (organe)|caillette]] et à la fermentation microbienne dans le [[gros intestin]] ([[lignine]] et [[cellulose]] qui composent 90 % de la matière sèche de l'herbe se retrouvent sous forme de paillettes d'herbes pâles<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Marc-André Selosse]]|titre=Jamais seul. Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations|éditeur=Éditions Actes Sud|année=2017|passage=89|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|wqMlDwAAQBAJ}}}}</ref>). De plus, on retrouve dans les bouses des éléments endogènes, comme les sucs digestifs, les débris cellulaires ou les micro-organismes du rumen. La [[quantité de matière]] sèche issue de l'alimentation varie suivant la [[digestibilité]] des aliments<ref>{{Lien web | titre=Numéro Spécial : «Examen des bouses» | éditeur=BicarZ | consulté le=27 avril 2009 | url=http://www.solvaybicar.com/docroot/sodium_bicarbonate/static_files/attachments/ruminant_bicar__z_infos_no4.pdf|format=pdf }}</ref>.
== Dans l'écosystème ==
À titre d'exemple, la bouse des éléphants forestiers joue un rôle écologique très important dans la forêt, notamment pour la dispersion des graines de plantes de milieux ouverts et forestiers. De nombreux autres herbivores déposent durant leurs parcours des excréments riche en graines prêtes à germer. Ces graines provenant notamment des plantes qu'ils mangent, ils entretiennent ainsi leurs ressources alimentaires. Compte tenu de l'étendue des [[Domaine vital|domaines vitaux]] de nombreux herbivores, les espèces végétales et une partie de leur cortège fongique et microbien peuvent ainsi être dispersées très loin. {{référence nécessaire|Quand une bouse est déposée, les graines sont semées et se transforment en nouvelles herbes, buissons, arbres et fournissent un abri et de la nourriture à de nombreuses autres espèces, améliorant la santé de l'écosystème}}. Les bouses sont depuis longtemps utilisées pour {{quoi|praliner}} les racines de jeunes arbres à planter.
Dans les [[années 1960]], on estimait généralement qu'une forte densité d'herbivores était la cause de phénomènes d'érosion et dégradation croissante des sols de plus en plus fréquents (en Afrique notamment). L'écologue sud-africain [[Allan Savory]] a recommandé dans des [[réserves naturelles]] d'ex-[[Rhodésie]] (se trouvant aujourd'hui en [[Zambie]]) l'abattage de {{formatnum:40000}} des éléphants vivant en Rhodésie<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Allan Savory |url=https://www.ted.com/profiles/1505378 |site=www.ted.com |consulté le=2024-02-24}}</ref>. Après que cette recommandation a été, selon lui, validées par un comité de scientifiques, quarante mille éléphants ont effectivement été abattus par le gouvernement. Cependant l'effet attendu ne s'est pas produit : les sols concernées sont devenues encore plus arides, et à un rythme encore plus élevé ; jusqu'à perdre presque toute leur végétation<ref name="TED">{{Lien web|langue=en |titre=How to fight desertification and reverse climate change |traduction titre=Comment lutter contre la désertification et le réchauffement climatique |url=https://www.ted.com/talks/allan_savory_how_to_green_the_world_s_deserts_and_reverse_climate_change |date=filmed feb 2013 |site=[[Conférence TED]] |consulté le={{1er}} mai 2017}}.</ref>. Allan Savory a ensuite regretté ce massacre inutile et contre-productif<ref name="TED"/>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Colin |nom1=Sullivan |titre=Can Livestock Grazing Stop Desertification? |périodique=[[Scientific American]] |date=5 mars 2013 |lire en ligne=https://www.scientificamerican.com/article/can-livestock-grazing-stop-desertification/ |consulté le=2021-07-11}}</ref>; Il a finalement conclu de ses [[retours d'expérience]] que dans de bonne conditions, le broutage et pâturage, notamment par de grands herbivores de la faune sauvages, au lieu de ''contribuer'' à la désertification comme on le pensait généralement, pourrait au contraire, à certaines conditions, être un facteur la ''limitant'' de l'[[érosion et dégradation des sol]], et ceci notamment grâce aux bouses déféquées par les herbivores. Ainsi, en Afrique, les troupeaux sauvages constituent des troupeaux denses et multi-espèces au sein desquels ils se défendent mieux contre la [[prédation]]. Ces troupeaux doivent régulièrement se déplacer (ce qui limite le risque de surpâturage). Ainsi, quand les éléphants et d'autres troupeaux d'animaux paissent et passent la nuit quelque part, là, ils urinent, défèquent et piétinent le sol tout en l'enrichissant, ce qui va entretenir, voire améliorer, la [[réserve en eau]] des sols. Les bouses d'éléphant permettent, après leur dépôt, à la végétation de se réimplanter, de croître et de fixer et protéger les sols. Avec son épouse Jody Butterfield, [[Allan Savory]] a théorisé ces idées dans un livre intitulé ''Holistic Management: A New Decision Making Framework''.
==
=== Métallurgie ===
La bouse a été utilisée dès l'[[
=== Fertilisation ===
{{
[[Fichier:Preparation 500.jpg|thumb|Préparation de la ''bouse de corne'' utilisée en [[agriculture biodynamique]].]]
L'[[Égypte antique]] a vénéré plusieurs espèces de bousiers, en particulier le [[Bousier sacré]]. Le sol de la vallée du Nil était en effet enrichi tous les ans en éléments fertilisants (phosphore, potasse), mais l'azote lui faisait défaut. L'agriculteur rémunérait le pasteur pour bénéficier de la bouse des animaux qui apportait cet élément azoté. Les Égyptiens avaient probablement compris le rôle des scarabées qui fertilisaient le sol en dégradant et enfouissant les bouses. De plus, les Égyptiens pensaient que les ruminants transféraient leur puissance sacrée (fécondité de la vache, pouvoir créateur du bélier, force du taureau) aux bousiers qui se chargeaient de leurs excréments<ref>{{Article|auteur=Yves Cambefort|titre=Le scarabée dans l'Égypte ancienne. Origine et signification du symbole|périodique=Revue de l'histoire des religions|date=1987|volume=204|numéro=|pages=5-6|url texte=}}</ref>. Enfin, le scarabée, en roulant sa boule de bouse, était associé au dieu primordial [[Khépri]] qui pousse devant lui le [[disque solaire]]. Une analogie a aussi pu être faite par les Égyptiens entre la coupe d'une bouse qui ressemble à une pyramide tronquée, la forme de la colline primordiale où avait eu lieu la [[théophanie]] de ce dieu et la nymphe du scarabée dans la bouse qui évoque une [[momie]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Yves Cambefort|titre=Le scarabée et les dieux. Essai sur la signification symbolique et mythique des coléoptères|éditeur=Société nouvelles des Editions Boubée|année=1994|passage=20-21|isbn=}}</ref>.
La bouse de vache est un [[Amendement (agriculture)|amendement]] fibreux et un [[engrais]] naturel très performant, utilisé dans tous les pays où sont élevés les bovins. Souvent, c'est le [[fumier]], mélange de bouse et de [[paille]] (ou bois déchiqueté, rameaux de buis{{, etc.}}) issue des [[Étable (ferme)|étable]]s, qui est épandu dans les [[Champ (agriculture)|champ]]s et [[pré]]s pour fertiliser les [[Sol (pédologie)|sol]]s. C'est un produit agricole recherché dans le jardinage car il peut entrer dans la constitution du [[pralin]] dans lequel on trempe les racines d'arbres et d'arbustes avant de les planter<ref name="livrevache"/>. La bouse de vache sert également pour la réalisation de la « [[Agriculture biodynamique#Les préparations à pulvériser|bouse de corne]] » ou « préparation 500 » utilisée en [[agriculture biodynamique]].
=== Construction (isolant) ===
Sur les hauts plateaux tibétains la bouse de [[Yack|Yak]] est utilisée dans la construction (forme de pisé), autant pour le bâti que comme isolant.
[[Fichier:Bouse de Yak.JPG|thumb|Mur parementé de bouse de [[Yack|yak]].]]
=== Source d'énergie ===
==== Le chauffage ====
[[
{{article détaillé|bouse séchée}}
La [[bouse séchée]] a une [[valeur énergétique]] comparable à celle du bois et peut devenir une ressource importante, un animal en bonne santé pouvant produire annuellement un poids de bouse séchée équivalent à quatre ou cinq fois celui de son corps<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Sarlos|auteur2=Pierre-André Haldi|auteur3=Pierre Verstraete|titre=Systèmes énergétiques|éditeur=Presses polytechniques et universitaires romandes|année=2003|passage=346|isbn=}}</ref>.
L'utilisation de la bouse sèche de bovidés (bisons et aurochs) comme [[combustible]] existait probablement dès le [[paléolithique]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[François Bordes]]|titre=Leçons sur le Paléolithique|éditeur=Éditions du CNRS|année=1984|passage=232|isbn=}}</ref>. Durant l'Antiquité, ce combustible était important dans les régions où la ressource de bois était rare. On raconte que le prophète [[Ézéchiel]] utilisa de la bouse de vache pour faire cuire le pain des [[juif]]s, ainsi que [[YHWH|Jéhovah]] lui avait demandé. Au cours des siècles, cet usage a persisté, par exemple à travers les ''glaoued''<ref>Padrig Gouedig, ''Enez-Eusa, Envoriou tud Eusa'', Brud Nevez, 1984, pp. 151-152</ref> ou les bousats des Bretons et les bousettes des Vendéens qui servaient de réserve d'énergie pour la mauvaise saison. À [[Bonneval-sur-Arc]], en [[Savoie (département)|Savoie]], les habitants découpaient des briquettes constituées de bouse et de foin ou d'aiguilles de pin qu'ils faisaient sécher pour l'hiver. Cet usage est encore répandu en [[Inde]], ou au Pérou où les bouses sont appelées « bois de vache »<ref name="livrevache"/>.
En Inde, l'usage des bouses comme combustible a été signalé pour la première fois à la fin du {{s-|XV}}<ref>{{Ouvrage | auteur1=Nikitine | traducteur=C. Malamoud | titre=Le voyage au-delà des trois mers | éditeur= | collection=La découverte | lieu=Paris | année=1982 | isbn=}}</ref>. Il s'est répandu pour faire face à la rareté et au coût élevé du bois dans certaines régions du nord de l'Inde. Dans certains villages, la bouse semble être la principale production des bovins, et demande un travail important généralement effectué par les femmes. Dans le [[Haryana]], les bouses sont recueillies dans les chemins, les champs ou les étables, puis sont pétries à deux mains en les mêlant avec de la paille. Les boules ainsi constituées sont ensuite aplaties sur le sol pour former des bousats qui seront mis à sécher sur les murs, les terrasses ou le sol. Une fois secs, les bousats pourront être utilisés pour faire cuire les aliments ou d'autres usages domestiques. Les bouses ont une réelle valeur en Inde et elles peuvent faire l'objet d'échanges marchands<ref name="bouseInde"/>.
Au Tibet, la bouse de yak est utilisée comme combustible.
[[Fichier:Yak stove.JPG|thumb|Cuisinière tibétaine alimentée en boulettes de bouse de yaks.]]
==== La [[méthanisation]] ====
{{
Les avancées technologiques ont ouvert une nouvelle voie dans la production d'énergie avec la mise au point du procédé de méthanisation. En faisant fermenter les bouses de vache, il y a libération de [[méthane]] {{refnec|qui peut être récupéré pour produire de l'électricité}}.
==== Source d'élevage d'insectes ====
Des bouses ont été testées comme source de nutrition pour l'élevage d'[[asticot]]s<ref>Mpoame, M., Téguia, A., & Nguemfo, E. L. (2004). Essai comparé de production d’asticots dans les fientes de poule et dans la bouse de vache. Tropicultura, 22(2), 84-87</ref>.
=== Médecine traditionnelle ===
La bouse est un élément de la {{lien|fr=pharmacie excrémentielle|lang=de|trad=Dreckapotheke}}. Son application soulageait des brûlures, plaies et piqûres, la névralgie sciatique et la [[Goutte (maladie)|goutte]]<ref name="livrevache"/>. Cette pratique est liée aux propriétés antiseptiques que l'on prête à la bouse, qui justifient également l'usage d'en tapisser les murs et le sol, répandu en Inde<ref name="bouseInde">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Marie-Claude Mahias|titre=Le barattage du monde|sous-titre=essais d'anthropologie des techniques en Inde|éditeur=MSH|lieu=Paris|année=2002|pages totales=374|isbn=2-7351-0930-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=3hAFKdZB0pkC&printsec=frontcover}}</ref>.
=== Autres utilisations ===
* Dans certaines régions, comme dans la région Jbâla au Maroc, la bouse sert ou servait à fabriquer des récipients<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Juan José |nom1=Ibáñez |prénom2=Leonor |nom2=Peña-Chocarro |prénom3=Lydia |nom3=Zapata |prénom4=Jesús Emilio González |nom4=Urquijo |titre=Argile et bouse de vache. Les récipients de la région Jbâla (Maroc) |périodique=Techniques & Culture. Revue semestrielle d’anthropologie des techniques |numéro=38 |date=2002-03-01 |issn=0248-6016 |doi=10.4000/tc.240 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/tc/240 |consulté le=2021-07-12}}</ref>.
=== La bouse dans la culture populaire ===
Un championnat du monde de lancer de bouse se tient à [[Beaver (Oklahoma)|Beaver]] dans l'[[Oklahoma]]<ref name="livrevache"/>.
Le 4 juillet 2015, s'est tenu le premier championnat de France de lancer de bouses de vaches (sèches), à [[Vaugneray]], près de Lyon. Depuis il a lieu le premier ou le deuxième weekend du mois de juillet. Cet évènement fait partie d'une journée éco-festive. L'édition 2017 s'est tenue le samedi 8 juillet, avec presque 200 lanceurs.
== Un milieu propice à la vie ==
{{Article connexe|faune d'Australie}}
[[Fichier:Scatophaga stercoraria 1 Luc Viatour.jpg|vignette|La [[scatophage du fumier]], un des principaux [[diptère]]s attirés par les bouses de vaches.]]
[[Fichier:Scarabaeus laticollis 2.jpg|thumb|left|''[[Scarabaeus laticollis]]'' est un bousier commun en Europe.]]
Les bouses de vaches sont riches en eau et en matière organique assimilable, ce qui en fait un milieu intéressant à exploiter par les insectes. Les premiers à arriver (à « abousir ») sont les mouches (dont notamment la [[scatophage du fumier]]), en moyenne dès 3,6 secondes après l’émission d’une bouse<ref>{{Article|périodique=Insectes|auteur=Marc Giraud|titre=Safari dans la bouse|année=2008|numéro=149|passage=4|url texte = http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i149-giraud.pdf}}</ref>, attirés par son odeur caractéristique. C'est sur cet excrément qu'a lieu la parade sexuelle de ces mouches, avant que les femelles y pondent leurs œufs qui se développeront au centre de la bouse qui reste humide alors qu'il se forme une croûte sèche sur la partie extérieure. Les [[asticot]]s de scatophage sont carnivores et se nourrissent également des autres larves présentes sur place. En tout, ce sont près d'une trentaine de [[diptère]]s qui sont présents avec la scatophage dans l'écosystème formé par les bouses de vache, parmi lesquels on peut citer la [[mésembrine de midi]] ou les [[sepsidé]]s. Après les mouches, ce sont les [[coléoptère]]s qui arrivent sur place. <br>En France, il y a par exemple 130 espèces de [[bousier]]s, dont ''[[Sphaeridium scarabaeoides]]'' qui creuse les trous bien visibles dans les bouses sèches, ou le célèbre [[bousier sacré|scarabée sacré d’Égypte]] qui roule sa boule de bouse séchée qui servira de protection et de réserve de nourriture pour sa progéniture. La bouse attire également des papillons, des abeilles et même des escargots tel le [[zonite d’Algérie]], un escargot méditerranéen ou des [[acarien]]s. Cette vaste diversité biologique intéresse aussi certains prédateurs comme d'autres coléoptères, des oiseaux, des blaireaux, des marmottes ou encore des taupes qui viennent occasionnellement se nourrir sur place<ref name="centebouse">{{Article| titre=Voyage au centre de la bouse de vache | url texte=https://www.reussir.fr/bovins-viande/voyage-au-centre-de-la-bouse-de-vache | périodique=réussir-bovins | année=2008| auteur=E. Durand | volume=153 | pages=127}}</ref>.
Les animaux [[coprophage]]s jouent un rôle essentiel dans la [[réseau trophique|chaîne alimentaire]]. Sous leur action, une bouse de vache est dégradée et entièrement intégrée au sol en 12 mois environ, alors qu'il faut attendre 36 à 48 mois sans eux<ref name="centebouse"/>. L'importance de ces animaux dans la chaîne alimentaire a été notamment démontrée en [[Australie]] : quand les vaches y ont été introduites, personne n'avait pensé que la [[Faune (biologie)|faune]] locale n'était pas adaptée à la décomposition des bouses (les insectes [[coprophage]]s des crottes de [[kangourou]]s n'étant pas les mêmes). Faute d'être dégradées et intégrées au sol par les insectes coprophages, les bouses séjournaient très longtemps en surface, stérilisant des surfaces considérables de pâtures : en [[1972]], un million d'hectares était ainsi rendu inutilisable pour le bétail chaque année (surface des bouses augmentée du phénomène du refus). Cette faune spécialisée a donc dû être introduite dans les pâturages australiens<ref>[http://www.csiro.au/resources/ps1ud.html publication de Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation]</ref>. L'opération a été menée avec des précautions exemplaires pour éviter d'importer avec les insectes des maladies susceptibles de se répandre sur le continent.
<gallery>
9448jfConcepcion Dungan Ponds Tarlacfvf 10.JPG|Bouse de vache, sur laquelle de petites mouches coprophages viennent pondre et se nourrir.
Fliegen Kuhfladen.jpg|Bouse colonisée par une même espèce de mouche.
Flies on turd.jpg|[[Mouche verte|Mouches vertes]] sur bouse de vache (vue rapprochée).
</gallery>
== Notes et références ==
{{Références}}
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage | auteur1=Marc Giraud | titre=Safari dans une bouse, et autres découvertes bucoliques | éditeur=Delachaux et niestlé | année=2014 | isbn=978-2-603-02054-8 | isbn2=2-603-02054-4}}.
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Alain Raveneau | titre=Le livre de la vache | sous-titre=tout ce que vous voulez savoir sur les belles de nos campagnes | éditeur=Rustica | lieu=Paris | année=1996 | pages totales=142 | isbn=2-84038-136-2}}.
==
* [[Excrément]]
* [[Coprophage]], [[Bousier]]
* [[Mouche à merde]]
* [[Cycle du carbone]]
* [[Humus]]
* [[Imigongo]]
* [[Bouse d'éléphant]]
* [[Allan Savory]]
=== Liens
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* [http://www.reussir-bovins.com/actualites/environnement-biologie-voyage-au-centre-de-la-bouse-de-vache&fldSearch=:HESH15O2.html Voyage au centre de la bouse de vache]
{{Palette|Matériau terre}}
{{Portail|zoologie|élevage}}
[[Catégorie:Produit d'élevage]]
[[Catégorie:
[[Catégorie:Excrément]]
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