« Elizabeth Barrett Browning » : différence entre les versions

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Déjà, en 1857, la presse critique reconnaît en Elizabeth Barrett Browning le poème d'une femme qui s'affirme en tant que telle. Ainsi, ''[[North American Review|The North American Review]]'' insiste sur cette caractéristique, même s'il rappelle que ses talents sont ceux qu'on trouve généralement associés au genre masculin : « Les poèmes de Mme Browning émanent en tous points d'une expression de femme […] qui unit à sa nature féminine la force qu'on pense souvent être la marque de l'homme » (''Mrs Browwning's poems are, in all respects, the utterance of a woman, […] uniting to her woman's nature the strength which is sometimes thought peculiar to a man.'')<ref>{{harvsp|Cora Kaplan|1978|« p= »}}</ref>).
''A fortiori'', le vingtième siècle finissant, par exemple Dorothy Mermin<ref>Dorothy Mermin, ''The Origins of a new poetry'', Chicago, 1989.</ref>, Cora Kaplan<ref>Cora Kaplan, "Introduction to ''Aurora Leigh, with Other Poems''", London, 1978, page 35.</ref>, Barbara Charlesworth Gelpi<ref>Babara Charlesworth Gelpi, ''Aurota Leigh'': "The Vocation of the Woman Poet", ''Victorian Poetry'', 19, 1987, page 36.</ref>, ou encore Sandra M. Gilbert<ref>Sandra M Gilbert, "From ''Patria'' to ''Matria'', Elizabeth Barrett Browning's Risorgimento", PMLA 99, 1984, page 195.</ref>, voit surtout dans ''Aurora Leigh'' le premier véritable ''Künstlerroman'', c'est-à-dire un roman consacré à la vie intérieure d'une femme artiste, avec ses « vastes saisons du cœur » (''heart's large seasons'') qui « espère / Et craint, se réjouit et aime »), et ressent « toute cette tension / De passion sexuelle » (''all that strain / Of sexual passion'')<ref>{{harvsp|Elizabeth Barrett Browning, ed. Kerry McSweeney|1993|p= ''Aurora Leigh'', V, vers 13 à 15}}</ref>. |Il n'est donc pas étonnant<ref>Voir Barbara Blau DuPlessis, ''Writing beyond the Ending: Narrative Strategies of Twentieth Century Women Writers'', Bloomington, Ind., 1985, page 85 ; Susan Stanford Friedman, 'Gender and Genre Anxiety: Elizabeth Barrett Browning and H.D. as Epic Poets', ''Tulsa Studies in Women's Literature'', 5, 1986, page 211 ; Helen McNeil, ''Emily Dickinson'', London, 1986, page 154.</ref>, que la critique féministe s'empare de cette œuvre, y décelant une mise en question majeure des attitudes patriarcales de l'époque victorienne, un éclatement des tabous concernant la féminité.
 
==== Mise en perspective ====