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{{Voir homonymes|Syrte (homonymie)}}
{{Infobox Localité
| nom = Syrte
| autres noms =
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}}
'''Syrte''' ({{lang-ar|سرت}}, ''Surt'' ou ''Sert'') est une [[Villes de Libye|ville]] [[
== Toponymie ==
Le nom de la ville
Le nom de ''Syrtis'' est lui-même un emprunt au [[grec ancien]] où le mot ''Surtis'' (génitif ''Surtidos'') - mentionné par [[Hérodote]]
== Histoire ==
[[
Dans l'Antiquité romaine, Syrte
Syrte
La Mission archéologique française en Libye dirigée par [[Jean-Michel Mouton]] (EPHE) a fouillé de 2007 à 2010 le site archéologique de la cité médiévale de Surt, aujourd’hui connue sous le nom de Mdayna, située à 54 km à l’est de la ville actuelle de Syrte, à 600 m de la mer. Sa fondation remonte à l’époque de la conquête de la Libye par ‘Amr b. al-’Âss en 644 ou au début de l’époque [[Abbassides|abbasside]] (milieu du {{s-|VIII}}). Il pourrait s’agir d’une ville-camp, ou [[Amsar|misr]], destinée à abriter une garnison militaire contrôlant la région<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jean-Michel |nom1=Mouton |prénom2=Philippe |nom2=Racinet |titre=Surt : histoire et archéologie d’une ville médiévale libyenne |périodique=Les nouvelles de l'archéologie |numéro=123 |date=2011-03-30 |issn=0242-7702 |issn2=2425-1941 |doi=10.4000/nda.1469 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/nda/1469 |consulté le=2020-05-24 |pages=34–38 }}</ref>{{,}}<ref>Aurélien Gnat, Jean-Olivier Guilhot, Jean-Michel Mouton, « Les fortifications de la ville de Surt (Libye) à l’époque médiévale » in ''Enceintes urbaines, sites fortifiés, forteresses'', éd. J. Leclant et F. Déroche, Paris, 2012, p. 199-220. {{ISBN|978-2-87754-269-2}}</ref>. Elle a été édifiée au contact des sites antiques de Charax, d’époque [[punique]], et d’Iscina, d’époque romaine, localisés dans les années 1950 par Richard G. Goodchild<ref>Goodchild, R. G. 1964. « Medina Sultan (Charax-Iscina-Sort) », ''Libya Antiqua'', 1 : 99-106.</ref>.
En 1912, la ville est occupée par les [[Italie]]ns qui en chassent les [[Empire ottoman|Ottomans]] à l'issue de [[guerre italo-turque|la guerre qui les oppose]]. La [[Famille Al-Sanoussi|tribu des Senoussi]] se rebelle en 1915 et en déloge les Italiens qui n'y retournent qu'en 1924. Comme le reste du pays, la région acquiert son indépendance en 1951.
===Sous l'ère Kadhafi===
[[Mouammar Kadhafi]], est né à [[Qasr Abou Hadi]], à quelques kilomètres au sud de Syrte. Lorsqu'il accède au pouvoir en 1969, ce n'est plus qu'une petite ville endormie en bord de mer<ref name="Le Monde">{{Article|auteur1= Frédéric Bobin et Cécile Hennion
|titre=Libye : à Syrte, d’une tyrannie à l’autre|périodique=[[Le Monde]]|numéro= |jour=19 |mois=février|année=2016|pages= |issn= |lire en ligne=http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2016/02/19/libye-syrte-d-une-tyrannie-a-l-autre_4868734_3210.html |consulté le=20 février 2016 |id= }}</ref>. Kadhafi va y entreprendre de grands travaux, pour en faire une vitrine de sa révolution<ref name="Le Monde"/>. Des immeubles d'[[Architecture totalitaire|architecture soviétique]] sont érigés et de grandes avenues tirées au cordeau sont tracées<ref name="Le Monde"/>. En son centre à côté d'une caserne, un grand centre de conférence est construit : le complexe de Ouagadougou, pour accueillir les sommets de l'[[Union africaine]]<ref name="Le Monde"/> et servir la politique africaine du régime<ref name="Le Monde"/>. Réparti sur 5 hectares, il comprend de nombreuses salles de conférence ornées de marbre<ref name="Le Monde"/>. De grands hôtels sont construits sur le bord de mer<ref name="Le Monde"/>.
Une rivière artificielle est creusée pour irriguer la ville et ses environs<ref name="Le Monde"/>. Un quartier dit « quartier Dollar » abrite de luxueuses villas pour l'oligarchie du régime<ref name="Le Monde"/>, bordée par {{Citation|l'avenue Dubaï}}, l'avenue principale nommée ainsi pour ses magasins où l'on trouve des produits importés difficilement trouvables dans le reste du pays<ref name="Le Monde"/>.
En 1999, la [[déclaration de Syrte]] donne naissance à l'Union africaine.
===Guerre civile de 2011 et conséquences===
En [[2011]], durant la [[Première guerre civile libyenne|guerre civile]], Syrte est maintenue sous le contrôle des forces de Kadhafi et constitue un objectif stratégique pour les insurgés dans [[Seconde bataille du golfe de Syrte|leur offensive destinée à la conquérir]]. Le [[20 octobre]], après près de deux mois de siège et de combats, [[Khalifa Haftar]], un haut responsable militaire du [[Conseil national de transition (Libye)|Conseil national de transition]] (CNT), annonce la mort de l'ex-dirigeant libyen et la libération de la ville de Syrte<ref name="LeMonde20111020_2">[https://www.lemonde.fr/libye/article/2011/10/20/la-ville-de-syrte-bastion-kadhafiste-serait-presque-liberee_1591190_1496980.html#ens_id=1481986 Le CNT annonce que la ville de Syrte a été "libérée"], ''[[LeMonde.fr]]'', {{date|20|octobre|2011}}.</ref> qui, après plus d'un mois de siège et de combats, est totalement dévastée<ref>{{Lien web
|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jUdUa048i3-23Ble_UUeQ63y6lTw?docId=CNG.cb005007bd0014b12e7028eb64289d0d.921
|auteur=
|titre=Libye: ultime bataille à Syrte dévastée par les combats
|date=19 octobre 2011
|site=
|consulté le=
}}.</ref>. Kadhafi a été exécuté après avoir été arrêté en tentant de fuir la ville dans un cortège de voitures.
En raison de sa fidélité au [[Jamahiriya arabe libyenne|régime Kadhafi]] durant la première guerre civile libyenne, le centre-ville subit des destructions même après la mort de Kadhafi<ref name="Le Monde"/>. "Elle" est ensuite mise à l'écart et perd de son influence.
=== Emprise de l'État islamique ===
{{article détaillé|État islamique en Libye}}
Des djihadistes profitent de cette situation pour s'implanter dans la cité. Le groupe [[Ansar al-Charia (Libye)|Ansar al-Charia]] y implante une cellule et, après la proclamation d'un califat par l'organisation [[État islamique (organisation)|État islamique]] (EI) en {{date-|juin 2014}}, un petit nombre de combattants étrangers liés à cette organisation gagne Syrte.
L'EI prend Syrte aux forces du Bouclier de la Libye, une [[milice]] [[islamisme|islamiste]], en {{date-|février 2015}}<ref name="RapportONU">Nations unies, [http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2015/891&referer=http://www.un.org/en/media/accreditation/monthlylist.shtml&Lang=F Document S/2015/891], Lettre adressée au Président du Conseil de sécurité par le Président du Comité du Conseil faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) concernant Al-Qaida et les personnes et entités qui lui sont associées, 19 novembre 2015</ref>. L'organisation officialise sa présence en organisant un défilé de véhicules à ses couleurs et en déclarant que la cité fait désormais partie du califat. Le groupe local d'Ansar al-Charia se divise sur la position à adopter face à l'EI et la majorité de ses membres prête allégeance au « calife »<ref name=nyt10mar>{{article|titre=ISIS Finds New Frontier in Chaotic Libya
|url=https://www.nytimes.com/2015/03/11/world/africa/isis-seizes-opportunity-in-libyas-turmoil.html?_r=0|consulté le=13 mars 2015|périodique=[[The New York Times]]|date=10 mars 2015}}</ref>{{,}}<ref name=telegraph10mar>{{article|titre=Islamic State: Inside the latest city to fall under its sway|url=https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/africaandindianocean/libya/11460124/How-Gaddafis-home-city-in-Libya-fell-under-the-rule-of-Islamic-State-jihadists.html|consulté le=13 mars 2015|périodique=[[The Daily Telegraph]]|date=10 mars 2015}}</ref>. L'EI parvient à faire de nombreux émules dans la population locale, discriminée en raison de sa fidélité au régime Kadhafi. Ceci permet à l'organisation de renforcer son contrôle sur Syrte. Certains habitants voient là l'occasion de prendre une revanche sur [[Misrata]], la grande cité voisine située à 250 km à l'ouest dont les milices ont constitué l'un des fers de lance de la rébellion anti-Kadhafi<ref name="Galtier">[[Mathieu Galtier (journaliste)|Mathieu Galtier]], [http://www.liberation.fr/planete/2015/12/01/la-libye-l-etat-d-urgence-a-venir_1417575 La Libye, l’Etat d’urgence à venir], ''Libération'', {{date-|1er décembre 2015}}.</ref>.
L'expansion de l'État islamique se poursuit ensuite en tache d'huile autour de Syrte. En {{date-|février 2015}}, une colonne de quarante véhicules du groupe rentre dans la bourgade voisine de [[Nofilia]] qui tombe aux mains de l'EI<ref>{{article|titre=IS said to have taken another Libyan town|url=http://www.timesofmalta.com/articles/view/20150210/world/is-said-to-have-taken-another-libyan-town.555481|consulté le=13 février 2015|périodique=[[Times of Malta]]|date=10 février 2015}}</ref>. Nofilia est brièvement reprise par les forces du [[Congrès général national]] le {{date-|19 mars 2015}}<ref>{{lien web|url = http://english.ahram.org.eg/NewsContent/1/64/122903/Egypt/Politics-/Islamic-State-publishes-report-on-Coptic-Egyptian-.aspx|titre = Islamic State publishes report on Coptic Egyptian workers kidnapped in Libya|série = Al-Ahram|date = 12 février 2015|consulté le = 16 février 2015|auteur = El-Gundy, Zeinab}}</ref> mais l'EI parvient à en reprendre le contrôle<ref>{{lien web|url=http://www.kuna.net.kw/ArticleDetails.aspx?id=2431024&language=en|titre=KUNA : Libyan army advances towards Tripoli - official - Security - 20/03/2015|éditeur=|consulté le=19 mai 2015}}</ref>{{,}}<ref>{{article|url = https://www.reuters.com/article/2015/03/25/us-libya-security-blast-idUSKBN0MK2CE20150325|titre = Islamic State claims suicide bombing in Libya's Benghazi|date = 24 mars 2015|consulté le = 31 mars 2015|périodique = [[Reuters]]}}</ref>. En {{date-|juin 2015}}, les forces de l'EI prennent le contrôle d'Harawa, à 46 km à l'est de Syrte<ref>{{lien web|url = http://www.foxnews.com/world/2015/06/09/isis-captures-86-eritrean-christians-in-libya-us-official-confirms/|titre = ISIS captures 88 Eritrean Christians in Libya, US official confirms|série = Fox News|consulté le = 10 juin 2015}}</ref>.
En {{date-|août 2015}}, un soulèvement contre l'EI éclate à Syrte. Plusieurs groupes de résidents se coordonnent pour attaquer les troupes de l'organisation. Cependant, l'EI parvient à mater rapidement la révolte en faisant appel à des renforts stationnés à Nofilia, à 150 kilomètres à l'est de Syrte. La répression fait de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de morts selon les sources<ref>{{lien web|url=http://www.jamestown.org/single/?tx_ttnews%5Btt_news%5D=44385&tx_ttnews%5BbackPid%5D=7&cHash=b1befbef002d39658c44d73e1f79df33#.VhDa0_mqpBd|titre=The Islamic State's Uneven Trajectory in Libya|date=17 septembre 2015|éditeur=Jamestown Foundation|consulté le=1 octobre 2015}}</ref>.
{{Article détaillé|Bataille de Syrte (2016)}}
Le {{date-|8 juin 2016}}, l'armée libyenne, après une forte offensive dans la région contre l'État islamique, entre dans la ville et en reprend une grande partie. Enfin, le {{date-|5 décembre}} suivant, la ville est entièrement reprise par les troupes fidèles au [[Gouvernement Fayez el-Sarraj|gouvernement d'union nationale]].
L'[[armée nationale libyenne]] prend la ville le {{date-|6 Janvier 2020}}.
== Sites et monuments ==
* Un fort ottoman de 1842.
* La grande mosquée bâtie au {{XIXe siècle}}.
== Enseignement ==
* Université Al-Tahadi
== Jumelages ==
* {{référence nécessaire|{{jumelage|Oujda|Maroc}}}}
== Personnalités ==
* [[Mouammar Kadhafi]]
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{{Références}}
== Liens externes ==
{{Liens}}
{{Palette|Capitale de la culture arabe}}
{{Portail|Libye}}
[[Catégorie:Ville portuaire en Libye]]
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