« Bataille de Metz » : différence entre les versions

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La première attaque est lancée par la V{{e}} division d’infanterie américaine, commandée par le général de division [[Stafford LeRoy Irwin|Leroy Irwin]]. Lors d’une opération de reconnaissance en direction de la [[Moselle (rivière)|Moselle]], des éléments blindés du XX{{e}} Corps américain entrent en contact avec des éléments de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} division]], le 6 septembre 1944. Les forces américaines, qui n’avaient pas prévu de rencontrer tant de forces allemandes dans ce secteur du front, commencent alors à se regrouper, en rassemblant leurs unités dispersées. Plusieurs accrochages ont lieu après cette première rencontre. Sous la pression des troupes américaines, les éléments de première ligne de la 462{{e}} division se replient sur un périmètre plus restreint, allant de [[Novéant-sur-Moselle|Novéant]] à [[Hauconcourt]] et passant par [[Vionville]] et [[Saint-Privat-la-Montagne|Saint-Privat]]. Après ce premier repli, les lignes allemandes s'appuient maintenant solidement sur les forts du secteur ouest, en particulier sur les groupes fortifiés [[Groupe fortifié Lorraine|Lorraine]] au nord, [[Groupe fortifié François-de-Guise|François-de-Guise]], [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc|Jeanne-d'Arc]], et [[Groupe fortifié Driant|Driant]] au sud. Le sud de Metz est tenu par le bataillon Berg de l’école des transmissions SS de Metz, qui soutient le bataillon d’instruction Vogt<ref group=note>Bataillon '''Voss''' selon d'autres sources (''La tête de pont de Dornot : l’Omaha Beach Lorrain'' sur [http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/seconde/dornot/Dossiers1.htm])</ref>, malmené par les unités américaines de la ''V{{e}} Infantry Division'' dans le secteur d’[[Ars-sur-Moselle]]. À la droite du bataillon Vogt, le régiment de l’école des élèves officiers de Metz, commandé par Stössel<ref group=note>Grenadier-Regiment 1215 « Stössel » de la ''462{{e}} Infanterie-Division'', composé par les aspirants de la ''Fahnenjunker-Schule VI''.</ref>, s’étire entre [[Gorze]] et Saint-Privat. Bien équipé en mitrailleuses lourdes et en pièces d’artillerie de campagne, notamment russes, ce régiment est composé au trois quarts de [[Fahnenjunker]]n ayant combattu sur le [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|front de l’Est]] et d’un quart de junkers issus des « [[Jeunesses hitlériennes]] ». Sur l’aile droite de ce régiment, dans le secteur de [[Sainte-Marie-aux-Chênes]], est positionné le régiment de sécurité {{numéro}}1010 du colonel Richter, immédiatement soutenu par le régiment de l’école des chefs de groupe, dont la ligne de front s’étire jusqu’à [[Maizières-lès-Metz]] et [[Hauconcourt]].
 
Testant les défenses du secteur fortifié de Metz, les troupes américaines tentent d’abord de s’emparer d’une [[tête de pont]] au nord de Metz. Cette attaque, repoussée par les "chefs de groupe" du colonel Wagner, se solde par un échec. L'attaque américaine sur le secteur nord-ouest de Metz se poursuit les 8 et 9 septembre 1944 dans le secteur d'[[Amanvillers]]. La ligne de fortifications de ce secteur allant de [[Gravelotte]] à [[Semécourt]], qui se composait d'un mur de béton discontinu, de trois mètres de haut et 10 mètres de large, renforcé par quatre forts, le tout recouvert à l'Ouest par une ligne d'avant-postes, de tranchées, de barbelés, et de positions de mitrailleuses, semble imprenable<ref name="HMC176">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p 176-183)</ref>. Le 9 septembre au matin, l’artillerie américaine déverse une pluie d’obus sur les positions allemandes identifiées, préparant le terrain à l’infanterie et aux blindés de la ''Task force McConnell''. Arrivées dans le bois de Bois de Jaumont, les troupes américaines du ''2{{e}} Infantry regiment'' sont prises sous le feu du [[forts de Metz|fort Kellermann]]. Les batteries allemandes éliminent en quelques instants sept tanks et deux canons autoporteurs, forçant la colonne à se retirer précipitamment<ref name="HMC152">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p 152-155)</ref>. Voulant contourner les fortifications par le nord, les Américains sont bientôt pris sous le feu d'une contre attaque allemande, avant d'être stoppés par les tirs du [[Groupe fortifié Lorraine|fort Lorraine]]. L'artillerie de campagne américaine reprend aussitôt ses tirs sur les ouvrages fortifiés du secteur, mais sans grands résultats compte-tenu du relief et de la végétation. Le 10 septembre, trois escadrilles de chasseurs-bombardiers déversent leurs bombes sur le secteur est d'[[Amanvillers]], où sont groupées les fortifications. Les [[Republic P-47 Thunderbolt|P-47]] atteignent leurs cibles, mais les bombes de 500 [[Livre (unité de masse)|livres]] ont peu d'effet sur le béton armé des ouvrages fortifiés. Au moment de l'attaque aérienne, le commandant de la 7{{e}} division blindée prend position près de [[Roncourt]], afin de soutenir une nouvelle attaque du ''2{{e}} Infantry regiment''. L'attaque d'infanterie, lancée à 18h00, rencontre une résistance acharnée. Malgré le soutien des chars, elle s’arrête à bout de souffle trois heures plus tard<ref name =“HMC152”>Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p"HMC152" 152-155)</ref>. Une percée sera effectuée plus tard, plus au nord, vers [[Mondelange]] et [[Thionville]], mais ne sera pas exploitée par le commandant du XX{{e}} corps US. Le 11 septembre 1944, à 6h30, les chars de la 7{{e}} division blindée font route vers [[Pierrevillers]], essuyant au passage des tirs sporadiques. Mais ils tombent finalement sur un barrage routier antichar, sous le feu de canons antichars camouflés difficilement localisables. L'infanterie arrive cependant à prendre position sur les pentes boisées, au nord-ouest du village de [[Bronvaux]], trop loin cependant de l'objectif pour soutenir le ''2{{e}} Infantry regiment''<ref name =“HMC152”/>. Malgré plusieurs contre-attaques de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Infanterie Division]], les troupes américaines arrivent à reprendre du terrain en fin de journée, après un barrage roulant d'artillerie visant les ouvrages fortifiés du secteur, et utilisant des obus fumigènes en couverture<ref name =“HMC152”/>. Le 1{{er}} bataillon de la ''Task force'', durement touchés par les tirs d'artillerie de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volks-Grenadier-Division]] et par les tirs précis d'armes légères, doit se retirer avec difficulté derrière un écran de fusées fumigènes, à plus de cinq cents mètres d'[[Amanvillers]]. Vers 14h00, une frappe aérienne sur [[Amanvillers]] ne permet pas à l'infanterie de progresser, le village étant définitivement trop proche des fortifications du secteur, pour être pris en totalité.
 
Une seconde opération, dirigée frontalement sur la ville de Metz, se solde aussi par un échec. Du côté de [[Gravelotte]], dans le bois des Génivaux, les troupes américaines piétinent face aux [[Fahnenjunker]]n de [[Joachim von Siegroth|Siegroth]], qui dominent le terrain. Les patrouilles américaines se heurtent à un mur de feu devant le [[Groupe fortifié Jeanne d’Arc|fort Jeanne-d’Arc]]. La troisième opération des forces américaines, dans le secteur sud-ouest de Metz, permit toutefois aux Alliés d’établir une [[tête de pont]] sur la Moselle, au sud de Metz. Les 6 et 7 septembre 1944, la VII{{e}} division blindée et la V{{e}} division d’infanterie américaines attaquent en effet en force au sud de Metz, dans le secteur allant de [[Ancy-sur-Moselle]] à [[Arnaville]] sous le feu des forts [[Groupe fortifié Driant|Driant]] sur la rive ouest, [[Groupe fortifié Verdun|Sommy et Saint-Blaise]]<ref group=note>Le [[Groupe fortifié Verdun|fort Saint-Blaise]] ne sera occupé par des éléments du 37{{e}} Panzer-Grenadier-Regiment SS qu’à partir du 8 septembre</ref> sur la rive est de la Moselle. Les lignes allemandes sont enfoncées dans le secteur de [[Mars-la-Tour]] jusqu’à [[Gravelotte]] et dans celui de [[Chambley-Bussières|Chambley]] jusqu’à la Moselle, de [[Dornot]] à [[Pagny-sur-Moselle]]. Des soldats de la 5{{e}} division d’infanterie américaine réussissent à traverser la Moselle, dans la nuit, dans des conditions extrêmes, brisant ainsi la résistance allemande dans le secteur de [[Dornot]]. Une tête de pont est enfin établie sur la rive est de la Moselle.
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Pour sécuriser le secteur sud de Metz et contenir les troupes allemandes dans les forts de la [[Forts de Metz|ligne fortifiée West-Metz]], l’opération ''Thunderbolt'', combinant des attaques aériennes et des attaques au sol sur les groupes fortifiés messins, est planifiée le 17 septembre 1944. Le [[groupe fortifié Driant]] constituera le premier objectif de l’opération. Le 18 septembre 1944, des éléments de la division [[17e Panzer grenadier division SS Götz von Berlichingen|Götz von Berlichingen]] entrent de nouveau en contact avec des unités américaines. Le 20 septembre 1944, le [[Gauleiter]] [[Josef Bürckel|Bürckel]] déclare la partie sud-ouest du [[CdZ-Gebiet Lothringen]] « Zone des armées ». Il est par conséquent interdit de franchir une ligne allant d’[[Apach]] au [[Donon]], et passant par [[Sierck-les-Bains]], [[Courcelles]], [[Faulquemont]], et [[Sarrebourg]]<ref name="REPU35">1944-1945, Les années Liberté, Le Républicain Lorrain, Metz, 1994, p. 35.</ref>. Malgré de nombreuses contre-attaques sur le secteur et des pertes très élevées, les troupes allemandes sont obligées de céder du terrain au ''{{Xe}} Combat Team'' américain, reculant vers la [[Seille (affluent de la Moselle)|Seille]]. La bataille de Metz semble à ce moment gagnée pour les troupes américaines, qui sont aux portes de [[Metz]]. Mais le 24 septembre 1944, la [[3e Armée des États-Unis|{{IIIe}} armée]] du général [[George Patton|Patton]] doit arrêter son offensive sur Metz, assurer les positions défensives sur son secteur et se porter sur la frontière hollandaise, où la situation devient critique. Contre toute attente, le siège de Metz se poursuit.
 
Le 26 septembre 1944, les chasseurs bombardiers du ''19{{e}} Tactical Air Force'' effectuent un raid aérien sur les [[forts de Metz]], larguant des bombes au napalm<ref group=note>Le napalm aurait été utilisé pour la première fois par l’aviation américaine à Coutances, près de Saint-Lô, le 17 juillet 1944. (Campbell, James, "Unit History - 370th Fighter Group". Air Force Historical Research Agency.)</ref> de {{unité|500|kg}}<ref name="replorr">« 1944-1945 : les années Liberté » dans ''Le Républicain Lorrain'', Metz, 1994, p. 30.</ref>. Mais les fortifications bétonnées et enterrées résistent bien à cette attaque aérienne surprise. Le lendemain, 27 septembre 1944, les obusiers de 240 mm du ''19{{e}} Field Artillery Batallion'' préparent le terrain à deux compagnies d’assaut du ''11{{e}} Infantry Regiment'', dans le secteur du [[groupe fortifié Driant]]. Face à des troupes allemandes qui exploitent au mieux le terrain et les fortifications, les troupes américaines n’arrivent pas à franchir les réseaux de fils de fer barbelés du groupe fortifié et se replient en fin de journée. Avant le 30 septembre 1944, deux nouveaux raids aériens se montreront inefficaces pour déloger les soldats allemands, qui se terrent pendant les raids, et retrouvent leurs postes de combat aussitôt après. Les bombes incendiaires étant inefficaces sur les fortifications souterraines, ou à demi enterrées, de la ceinture fortifiée de Metz, l’armée américaine comprend qu’il faudrait prendre les forts d’assaut les uns après les autres, pour les neutraliser rapidement. Or les forts du secteur sont défendus, à ce moment de la bataille, par des vétérans du [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|Front de l’Est]]<ref group=note>Élèves de l’École d’officiers de la [[Wehrmacht]] (''Fahnenjunkerschule VI des Heeres'') de Metz, sous le commandement du colonel SS [[Joachim von Siegroth]]. Ils seront remplacés par des troupes de réserve courant octobre 1944.</ref>, soldats fortement motivés et déterminés. L’état-major américain préfère donc adopter une tactique d’encerclement, visant à contourner Metz au nord et au sud de la ville. À la fin du mois de septembre 1944, une partie des forces allemandes, positionnées au nord, est déplacée dans le secteur sud de Metz, pour contenir l’offensive américaine.
 
== Octobre 1944 ==
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-J28180, Westfront, bei Metz, Grenadier mit Panzerschreck.jpg|right|thumb|180px|Grenadier allemand avec son ''[[Panzerschreck]]'', à Maizières-lès-Metz, le 27 octobre 1944]]
Le 3 octobre 1944, les troupes américaines arrivent à prendre l’une des cinq casernes du [[groupe fortifié Driant]]. Les combats se poursuivent maintenant en surface et dans les tunnels de communication reliant les bunkers les uns aux autres. Le 4 octobre 1944, à la [[Caserne Barbot|Bayern Kaserne]], [[Franz Schubert (Kreisleiter)|Franz Schubert]], [[Kreisleiter]] de Metz, réquisitionne des terrassiers ou ''Schanzarbeiter'' pour creuser des tranchées antichars. Les ordres de réquisitions, d'abord placardés sur les murs de la ville, sont rapidement envoyés aux hommes concernés, sous forme de convocations individuelles<ref name="cl1985"/>. Les civils réfractaires sont considérés comme des déserteurs et encourent la peine capitale<ref name="REPU35"/>. Malgré cela, de nombreux messins se cachent, ou essaient de se faire exempter par des médecins lorrains complaisants. Il devront finalement passer une contre-visite à la [[Caserne Barbot|Bayern Kaserne]]<ref name="cl1985"/>. Parmi ceux qui ne purent échapper au ''Schanzen'', plusieurs dizaines furent tués sur les chantiers par des obus ou des bombes américaines<ref name="cl1985"/>. D'autres seront enrôlés de force dans le [[Volkssturm]], et seront contraints de porter les armes. Le 6 octobre, les troupes du ''11{{e}} Infantry Regiment'' assiégeant toujours le [[groupe fortifié Driant]], sont relevées par le premier bataillon du ''10{{e}} Infantry regiment''. Face à ces troupes fraîches et bien armées, les soldats allemands, encadrés par des junkers à la discipline de fer, tiennent tant bien que mal leurs positions. Les blessés et les morts se comptant maintenant par dizaines dans le fort, le moral est au plus bas. Croyant bénéficier d’une supériorité matérielle écrasante, les troupes américaines lancent une nouvelle attaque le 7 octobre. Les combats sont acharnés, les soldats allemands se défendant pied à pied, avec l’énergie du désespoir. Dans un dernier effort, ils repoussent l’attaque américaine en surface et font des prisonniers dans les souterrains de communication. Devant ce nouvel échec cuisant, le général Gay décide d’abandonner l’offensive sur le [[groupe fortifié Driant]] et fait prudemment évacuer ses troupes dans la nuit du 12 au 13 octobre, après avoir fait piéger les accès avec {{unité|3000|kg}} d’explosifs<ref 1944-1945name="replorr" : les années Liberté » dans ''Le Républicain Lorrain'', Metz, 1994, p. 30.</ref>.
 
Alors que les troupes de la [[3e armée (USA)|troisième armée américaine]] se reposent en écoutant [[Marlène Dietrich]]<ref name="HMC190">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p 190)</ref>, les troupes allemandes profitent de cette accalmie dans les combats pour se réorganiser. Des troupes de réserves de la future 462{{e}} Volks-Grenadier-Division relèvent les troupes d’élites de [[Joachim von Siegroth|Siegroth]] dans les [[forts de Metz|forts du secteur ouest de Metz]]<ref name="HMC256">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p 256)</ref>. L’[[Oberkommando des Heeres|OKH]] décide en effet de réorganiser les troupes allemandes autour de Metz en réaffectant certaines unités sur d'autres théâtres d'opérations. Pour encadrer de nouvelles ''Volksgrenadier-Divisionen'', les officiers fraîchement sortis de la ''Fahnenjunkerschule VI des Heeres « Metz »'' sont ainsi dispatchés dans de nouvelles unités<ref name=AK80>Anthony Kemp: ''Lorraine - Album mémorial - Journal pictorial : 31 août 1944 - 15 mars 1945'', Heimdal, 1994, p. 174-175.</ref>. Un certain nombre de soldats de la [[Wehrmacht]] se retirent en bon ordre de Metz en direction de la [[Sarre (Land)|Sarre]], et sont remplacés par des troupes de réserve appartenant à la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volksgrenadier-Division]]. Suite à ce nouveau déploiement, le XII{{e}} Corps américain décide de lancer une nouvelle attaque, attaque durement contrée par les défenseurs allemands. Pour son engagement au cours de ces combats, le colonel Siegroth obtient la [[Croix de chevalier de la Croix de fer]] le 18 octobre 1944. Peu après est créé l’[[Ärmelband Metz 1944|insigne de bras « Metz 1944 »]]<ref>"Ärmelband Metz 1944" sur [http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Orden/metz.html lexikon-der-wehrmacht.de]</ref>, pour «'' rappeler la défense héroïque de la forteresse de Metz contre un adversaire supérieur en nombre et en matériel'' »<ref group=note>« ''Der Führer hat zur Erinnerung an die heldenhafte Verteidigung der Festung Metz gegen einen an Zahl und Material überlegenen Gegner durch die Kampfgruppe von Siegroth…'' »</ref>. Le 19 octobre, le décret d’Hitler du 25 septembre 1944 appelant la levée en masse des hommes de 16 à 60 ans entre en vigueur dans le « [[CdZ-Gebiet Lothringen]] ». L’institution du [[Volkssturm|Deutscher Volkssturm]] est applicable deux jours plus tard, le 21 octobre. Le SA-Gruppenführer Caspary a pour mission de lever 12 bataillons dans le [[Gau Westmark]]. Placés sous l’autorité de [[Vollrath Lübbe]], ces bataillons doivent notamment renforcer la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volks-Grenadier-Division]] engagée dans la bataille. L’incorporation aura lieu à la ''Bayernkasern'' de Metz, à partir du 1{{er}} novembre 1944<ref name="REPU35"/>.
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== Novembre 1944 ==
[[Image:Third_Army_November_Offensive.jpg|vignette|left|Offensive américaine: 8 novembre - 2 décembre 1944]]
Lorsque les hostilités reprennent, après un mois pluvieux, les soldats de la 462{{e}} Volks-Grenadier-Division tiennent toujours solidement les forts de Metz, même si les ravitaillements se font plus difficilement à cause des tirs d’artillerie et des bombardements fréquents<ref name="HMC256">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p 256)</ref>. Un bataillon de [[Volkssturm]]männer, comptant environ 400 hommes, est intégré au dispositif de défense de la ville. Ce bataillon se compose essentiellement d’anciens fonctionnaires de police et de vétérans de 14-18 âgés de plus de 45 ans, mais aussi de jeunes de la [[Jeunesses hitlériennes|Hitlerjugend]] âgés de moins de 18 ans<ref group=note>Les servants de batteries de la [[Flak]] furent parfois remplacés par des membres de la jeunesse hitlérienne, notamment pour défendre les infrastructures industrielles, comme l’usine [[Hobus-Werke]] de Woippy.</ref>, et de réfractaires de l’armée allemande. La capacité de combat de ce bataillon étant considérée, par le commandement allemand, comme nulle, et sa fidélité très réduite, les hommes du [[Volkssturm]] « Metz » sont placés sous l’autorité d’un [[Major]] de l’[[Ordnungspolizei]] et relégués à des tâches de maintien de l’ordre et de défense passive<ref name="REPU35"/>. Du côté des Alliés, grâce aux tactiques élaborées pendant la formation au combat de forteresse, les forces américaines prennent une partie des fortifications de la [[Forts de Metz|seconde ceinture fortifiée]] de la ville, le 3 novembre 1944. Le 8 novembre, l’étau autour de Metz se resserre, avec la 95{{e}} division d’infanterie au nord et la 5{{e}} division d’infanterie au sud. Le 9 novembre, en guise de prélude à l’offensive sur Metz, pas moins de {{formatnum:1299}} bombardiers lourds [[Boeing B-17 Flying Fortress|B-17]] et [[Consolidated B-24 Liberator|B-24]] déversent {{formatnum:3753}} tonnes de bombes, de {{formatnum:1000}} à {{formatnum:2000}} livres, sur les ouvrages fortifiés et les points stratégiques situés dans la zone de combat de la [[IIIe armée américaine|III{{e}} armée]]<ref>Général Jean Colin, ''Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz ; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944)'', Académie nationale de Metz, 1963, p. 13.</ref>. La plupart des bombardiers ayant largué leurs bombes sans visibilité, à plus de {{formatnum:20000}} pieds, les objectifs ont souvent été manquées. A Metz, les 689 chargements de bombes destinés à frapper sept des [[forts de Metz]] désignés comme des cibles prioritaires, ne firent que des dégâts collatéraux. A [[Thionville]] et à [[Sarrebruck]], le résultat est aussi peu concluant, prouvant une fois de plus l'inadéquation des bombardements massifs sur des objectifs fotifiés<ref>Hugh M. Cole, ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950, p. 424.</ref>. Les fonctionnaires allemands fuient dans la nuit du 11 au 12 novembre 1944 et la [[Gestapo]] transfère les derniers prisonniers politiques, arrêtés depuis le 4 septembre, vers la Sarre et le Palatinat<ref>François Roth : ''À l’épreuve des guerres mondiales : la seconde annexion'', (dir. F. Y. Le Moigne), ''Histoire de Metz'', Ed. Privat, Toulouse, 1986, p. 391.</ref>. Le 12 novembre au matin, le tintement de la [[Cathédrale Saint-Étienne de Metz#La tour de la Mutte|Mutte]] indique que l'ordre d'évacuation générale de la ville a été donné. Il est fixé pour le surlendemain, 14 novembre 1944, mais la plupart des Messins décident de ne pas y répondre et se terrent dans les caves et les abris<ref name="cl1985"/>. Commence alors pour eux une semaine aussi éprouvante, qu'angoissante<ref name="cl1985"/>. Le 14 novembre 1944, alors que le [[Generalleutnant]] [[Heinrich Kittel]] est nommé commandant des forces allemandes, l'attaque américaine reprend sur le secteur nord-ouest des [[forts de Metz]]. Les obusiers de 105-mm du ''359{{e}} Field Artillery Battalion'' ouvrent le feu sur le secteur situé de part et d'autre du [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc]], entre le [[Groupe fortifié François-de-Guise|fort François-de-Guise]] et le [[Groupe fortifié Driant|fort Driant]], afin d'ouvrir la voie au ''379{{e}} Infantry regiment'' dont l’objectif est d’atteindre la Moselle. L’attaque se concentre sur le [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc|fort Jeanne-d’Arc]], qui finit par être encerclé par les troupes américaines. Après deux contre-attaques meurtrières, les hommes du Major Voss appartenant à la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462e Volks-Grenadier-Division]] se replient bientôt sur le groupe fortifié. Ils n’en sortiront plus. Pour le commandant du fort Jeanne-d’Arc, le constat est amer : les pertes sont lourdes et n’ont pas empêché les Américains d’atteindre la Moselle<ref name="HMC432">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 432-434)</ref>.
 
Au même moment, au sud du [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc|fort Jeanne-d’Arc]], le 1{{er}} batallon du ''379{{e}} Infantry regiment'' attaque les ouvrages de Jussy-Nord, Jussy-Sud et Saint-Hubert. Défendu chacun par une poignée de soldats du [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volks-Grenadier-Division]], ils sont pris vers 14h00. Deux heures plus tard, le 1{{er}} bataillon réussit à prendre l’[[Ouvrage d’infanterie de Bois-la-Dame]], tenu par une section allemande, malgré une contre-attaque vigoureuse et des tirs soutenus venant du fort Driant<ref name="HMC432"/>. Au soir du 14 novembre, les Ouvrages des ''[[Forts de Metz#Ouvrages d.27infanterie|Seven Dwarfs]]'', appelés ainsi pour les distinguer des grands groupes fortifiés, étaient aux mains des américains. Le [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc|fort Jeanne-d’Arc]] n’étant pas encore neutralisé, l'avant-garde américaine est trop avancée. Un parachutage aérien doit ravitailler les hommes en munitions et en vivres<ref name="HMC432"/>.
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Le lendemain matin, 15 novembre 1944, dans le secteur nord-ouest des forts de Metz, les ouvrages de la ligne Canrobert, dans le bois de Fèves, sont attaqués par la ''378{{e}} Infantry Regiment'' du Col. Samuel L. Metcalfe. Dans la brume matinale, après une préparation d'artillerie, le fort Nord de la ligne Canrobert est le premier à tomber vers 11h00, les troupes américaines arrivant dans le bois de Woippy. Durant l'après-midi, les hommes du ''1217{{e}} Grenadier-Regiment "Richter"'', formé par le Régiment de sécurité 1010, et ceux du ''1515{{e}} Grenadier-Regiment "Stössel"'' de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462e Volks-Grenadier-Division]] font plusieurs tentatives infructueuses pour repousser les Américains derrière la ligne canrobert. Sous la pression, ils finissent par décrocher, laissant derrière-eux de nombreux morts et blessés<ref name="HMC435">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 435-436)</ref>. Les grenadiers allemands, qui devaient se retirer sur une ligne entre le [[Forts de Metz#Ouvrages d.27infanterie|point d’appui Leipzig]] et le [[fort de Plappeville]] se replient finalement en désordre vers Metz et [[Woippy]]. Le 15 novembre 1944, le ''378{{e}} Infantry Regiment'' épaule le ''379{{e}} Infantry Regiment'', mais l’attaque d’un poste avancé du [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc|fort Jeanne-d’Arc]] ne peut se faire qu’à la nuit tombée. Le souffle d’une charge explosive placée directement sur le bunker poussera finalement l’[[Oberleutnant]] et ses hommes à se rendre<ref name="HMC432"/>. Le même jour, en ce 15 novembre 1944 humide et froid, le ''377{{e}} Infantry Regiment'' de la 95{{e}} Division américaine, parti de Maizières-lès-metz, entre au nord de Metz dans [[Woippy]], avant d’être stoppé par les tirs des forts [[Fort Déroulède|Déroulède]] (''Kameke''), [[Fort Gambetta|Gambetta]] (''Hindersin''), et [[Fort de Saint-Julien|Saint-Julien]] (''Manteuffel''). Face à eux, des hommes du ''1515{{e}} Grenadier-Regiment "Stössel"'', renforcés par une compagnie de réserve du [[17e Panzer grenadier division SS Götz von Berlichingen|38{{e}} SS-Panzergrenadier Regiment]], opposent une résistance désespérée.
[[Image:Metz1944-1.jpg|vignette|250px|left|Soldats du ''377e Infantry Regiment'' dans le quartier des Quatre-Bornes, le 17 Novembre 1944]]
Alors que des combats de harcèlement se poursuivent toute la journée du 16 novembre 1944 à [[Woippy]] et que le [[fort Gambetta]] est attaqué par le 3{{e}} bataillon du ''377{{e}} Infantry regiment'', l'état-major américain décide de concentrer l’attaque nord-ouest, qui piétine toujours, entre les forts [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc|Jeanne-d’Arc]] et [[Groupe fortifié François-de-Guise|de-Guise]]. Partant du bunker de la [[Forts de Metz|ferme St. Hubert]] et de la [[Forts de Metz|ferme de Moscou]], le 3{{e}} bataillon progresse par bonds successifs. Pour empêcher toute sortie de la garnison allemande, les troupes de la ''95{{e}} Infantry Division'' neutralisent les groupes fortifiés en minant tous les accès aux forts<ref name="HMC435">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 435-437)</ref>. Au sud de Metz, face au ''11{{e}} Infantry regiment'' de la {{5e}} division américaine, les hommes de Matzdorff opposent une résistance farouche sur la [[Base aérienne 128 Metz-Frescaty|base de Frescaty]]. Les GI's du ''11{{e}} Infantry regiment'' pensent être tombés dans un nid de frelons lorsque les mitrailleuses [[Maschinengewehr 34|MG 34]] et [[Maschinengewehr 42|MG 42]] allemandes, déployées sur tout le terrain, font entendre leurs crépitements. Les troupes de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462e Volks-Grenadier-Division]] défendent avec pugnacité chaque hangar et chaque [[abri anti-aérien]] du terrain d’aviation. Sous la pression des troupes américaines, les hommes de Matzdorff finissent cependant par se replier vers le [[fort Saint-Privat|fort Prinz August von Württemberg]] et les derniers hangars. En ce 16 novembre 1944, alors qu’une nuit froide et humide tombe sur la base aérienne, le ''11th Infantry regiment'' a perdu pas moins de 4 officiers et de 118 hommes sur le terrain<ref name="HMC435">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 442)</ref>. Mais les pertes allemandes sont aussi lourdes. Le même jour, au sud-est de Metz, des éléments du ''38{{e}} SS-Panzergrenadier-Regiment'' contre-attaquent en vain en direction de [[Courcelles-sur-Nied|Courcelles]]. Mais disposant d’une bonne couverture aérienne, la 5{{e}} Division américaine tient ses positions, et prend en tenailles les troupes allemandes de ce secteur. Dans la nuit du 16 au 17 novembre 1944, sous la pression des 377{{e}} et 378{{e}} régiments américains, les grenadiers allemands de Woippy finissent par se replier en désordre sur Metz, abandonnant sur place, pièces d'artillerie, camions, stocks d’armement et mourants<ref name="HMC435">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 435-437)</ref>. Dans la même nuit, les derniers éléments du ''38{{e}} SS-Panzergrenadier Regiment'', pris en tenaille au sud-est par la 5{{e}} Division américaine, réussissent à sortir de cette nasse et se retirent en direction de la Sarre, laissant Kittel seul face à ses responsabilités<ref> Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 445 et note 49)</ref>. Preuve de la situation désespérée de la défense de Metz, les hommes du [[Volkssturm]] "Metz", portant des brassards et armés de fusils français, sont alors escortés par des fonctionnaires de police et placés dans les lignes, entre le [[fort Saint-Privat]] et le [[fort de Queuleu]]. Après une nuit sous la pluie et la neige fondue, ces troupes improvisées semblaient déjà anéanties<ref>Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 431)</ref>.
 
Le 17 novembre 1944, le ''10{{e}} Infantry regiment'' de la 5{{e}} division rentre dans [[Borny]]. Deux bataillons du ''{{10e}} Infantry regiment'', soutenu par des chars du ''735{{e}} Tank battalion'' suffisent à encercler le [[fort de Queuleu]]. Plus au sud, le ''11{{e}} Infantry regiment'' de la 5{{e}} division américaine encercle le [[groupe fortifié Verdun]] (''Haeseler''), prend [[Augny]], avant de se heurter à une forte résistance au niveau du terrain d’aviation de [[Base aérienne 128 Metz-Frescaty|Metz–Frescaty]]. Les combats se poursuivent en effet au nord-est de la base, où une section allemande s'accroche aux derniers bâtiments. Mais les tirs viennent bientôt principalement du [[fort Saint-Privat]]. Le [[Fort Saint-Privat|fort Prinz August von Württemberg]], quartier général de Von Matzdorf quasi imprenable, est finalement encerclé dans la soirée. Le général Kittel décide de faire sauter un à un les ponts reliant l’île Saint Symphorien, l’île du Saulcy et celle de Chambière, afin d’entraver l’entrée des troupes américaines. En ce 17 novembre 1944, les forces américaines, ayant réussi à isoler la plupart des forts de la ceinture fortifiée extérieure, attaquent maintenant la ville de Metz. Les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]], « héros » de la dernière heure, sortent enfin de l’ombre. A Woippy, les combats sanglants se terminent ce 17 novembre 1944 autour du [[fort Gambetta]], fort isolé depuis la veille, qui finit se rendre aux troupes américaines. Le soir du 17 novembre 1944, la situation est critique pour le général [[Heinrich Kittel|Kittel]], commandant de la place forte de Metz. Les hommes valides du [[462e division d'infanterie (Allemagne)|Grenadier-Regiment 1215]] étaient cernés dans le [[groupe fortifié du Saint-Quentin]]. Le [[462e division d'infanterie (Allemagne)|Sicherungs-Regiment 1010 "Richter"]], complètement désorganisé, était regroupé autour du [[fort de Plappeville]]. La [[462e division d'infanterie (Allemagne)|Divisions-Füsilier-Kompanie 462]] s'était aussi replié dans le [[Groupe fortifié Jeanne-d’Arc]], où elle avait été rejointe le jour même par la plupart des membres de l’état-major de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volks-Grenadier-Division]]. Le [[462e division d'infanterie (Allemagne)|Grenadier-Regiment 1217 "Richter"]], aux rangs clairsemés, formait une nouvelle ligne de défense autour du [[Groupe fortifié Driant|fort Driant]]. Le [[462e division d'infanterie (Allemagne)|22{{e}} régiment de forteresse]] avait éclaté en fragments avec des détachements à l'intérieur et autour des forts de [[Fort Saint-Privat|Saint-Privat]], de [[Fort de Queuleu|Queuleu]] et de [[Fort de Saint-Julien|Saint-Julien]]. Environ quatre cents traînards intégrés aussi à la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462e Volks-Grenadier-Division]] avaient été réunis pour défendre l'ancienne [[caserne Chambière|caserne de l’île de Chambière]]. Mais ces dernières dispositions, prises in extremis par le général Kittel, n’étaient fondées sur aucun plan d’ensemble, et ne permettaient aucune coordination entre des unités maintenant isolées<ref>Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 446)</ref>.
Ligne 110 :
Au nord-est de Metz, en ce 18 novembre brumeux, le colonel Bacon donne le signal de l'attaque au 2{{e}} Bataillon du ''378{{e}} Infantry Regiment'' sur le [[fort de Saint-Julien]]. Sa position de verrou sur la route principale de Metz en fait un objectif incontournable. Le bataillon d'assaut encercle silencieusement le fort et attaque à 7h00 précise. La route qui descend vers Metz est alors tenue par une compagnie de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volks-Grenadier-Division]], que l'artillerie de campagne américaine déloge finalement des maisons en contre-bas, achevant l'encerclement du fort aux alentours de midi. Blindés et canons automoteurs américains prennent alors position autour du fort. Pendant une heure, les obusiers de 240-mm de la ''Task force'' tirent sans relâche, préparant l'attaque de l'infanterie. Les soldats du ''378{{e}} Infantry Regiment'' se lancent alors dans une brèche, à l'arrière du fort, mais sont pris sous le feu de mitrailleuses. Deux chars légers fournissent un tir de couverture, pendant qu'un tank destroyer prend position à proximité et tire sur la porte du fort, qui pourtant résiste. Finalement, un canon automoteur de {{unité|155|mm}} parvient à faire sauter la porte d'entrée. En l'absence d'armement lourd, les 200 soldats allemands de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volks-Grenadier-Division]] ne peuvent maintenant plus rien contre la puissance de feu américaine<ref name="HMC442">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 440-442)</ref>.
 
Le même jour, 18 novembre 1944, le 1{{er}} Bataillon du ''377{{e}} Infantry Regiment'' attaque le [[fort Bellecroix]] et la [[caserne Steinmetz]]. Après un échange de tirs nourri, une colonne d'une centaine de soldats de la [[462e division d'infanterie (Allemagne)|462{{e}} Volks-Grenadier-Division]] finit par se rendre aux Américains. Peu après, vers 14h00, alors que l'infanterie américaine emprunte cette voie d'accès pour entrer dans Metz, deux puissantes charges explosives placées dans la caserne Steinmetz viennent souffler une cinquantaine de soldats américains. Comme d'autres accès de la place forte de Metz, ce secteur était piégé<ref name="HMC442">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 440-442)</ref>. Si les Américains piétinent encore en périphérie de Metz, ils sont maintenant, au grand soulagement des Messins, aux portes de la cité.
[[Image:Metz1944-2.jpg|thumb|vignette|left|Soldats de la 5{{e}} division d’infanterie à Metz le 19 novembre 1944.]]
 
Le 19 novembre, la situation devenant critique pour les défenseurs allemands, le central téléphonique de la poste principale de Metz est dynamité par les artificiers de la ''462{{e}} Volks-Grenadier-Division''. La 5{{e}} division d’infanterie américaine attaque en effet les forts [[fort Lauvallières|Lauvallière]] (''i-werke Belle-Croix'') et de [[Fort de Saint-Julien|Saint-julien]] (''Manteuffel''). Sans armement lourd, la garnison du [[fort de Saint-Julien]] accepte de se rendre au ''378{{e}} Infantry Regiment'', suivi peu après par les autres forts du secteur<ref name="HMC442">Hugh M. Cole : ''The Lorraine Campaign'', Center of Military History, Washington, 1950 (p. 440-442)</ref>. À l’ouest de Metz, les forts résistent mieux. Les attaques de la 95{{e}} division contre les forts de [[Fort de Plappeville|Plappeville]], du [[Groupe fortifié du Saint-Quentin|Saint-Quentin]] et de [[Groupe fortifié Jeanne d’Arc|Jeanne-d’Arc]] échouent malgré l’appui de l’artillerie. Au sud, le ''11{{e}} Infantry Regiment'' de la 5{{e}} division d’infanterie nettoie maintenant les faubourgs de [[Montigny-lès-Metz]], alors que le ''10{{e}} Infantry Regiment'' se charge à l’est des quartiers de [[Plantières Queuleu|Queuleu]] et du [[Le Sablon (Moselle)|Sablon]]. Peu de temps avant l’arrestation de [[Anton Dunckern|Dunckern]], et celle de [[Heinrich Kittel|Kittel]], l’état-major américain fait diffuser des tracts évoquant l’arrestation du colonel Mayer<ref group=note>Les autorités américaines considèrent le colonel « Mayer », en fait probablement Constantin Meyer (''RK-IR 257-8 mai 1942''), comme le commandant de la place forte de Metz.</ref> afin d’inciter les soldats allemands à se rendre en masse<ref name="RepublicainLorrain_p42">1944-1945: Les années Liberté, Le Républicain Lorrain, Metz, 1994, p. 42.</ref>. Si la plupart des Allemands restant en dehors des [[forts de Metz]] résistent pour la forme, préférant se rendre que de mourir sur place, quelques-uns se sont retranchés dans des bâtiments administratifs et sont bien décidés à défendre la ville jusqu'à la fin. Dans la nuit du 19 au 20 novembre 1944, le [[SS-Brigadeführer]] [[Anton Dunckern]], chef de la [[Gestapo]] de Metz, est capturé par les troupes de Patton.
 
Le 20 novembre 1944, le SS-Obersturmbannführer von Matzdorf sort du [[fort Saint-Privat]] avec un drapeau blanc. Le commandant Shell du ''11{{e}} Infantry regiment'', qui pense que l’officier va se rendre, s’entend répondre que lui et ses hommes sont prêts à se battre jusqu’à la mort « si nécessaire ». L'Obersturmbannführer souhaite seulement évacuer vingt de ses blessés les plus grièvement atteints<ref name="kemp340">Anthony Kemp, ''Lorraine - Album mémorial - Journal pictorial : 31 août 1944 - 15 mars 1945'', Heimdal, 1994, pp. 340-341</ref>. Les combats à Metz se poursuivent par intermittence, l'infanterie américaine ratissant les quartiers de la ville, maison par maison.
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