« Philippe Pétain » : différence entre les versions
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==== La collaboration ====
Sur le plan de la politique extérieure, Pétain, après avoir tenté dans un premier temps de rester neutre dans le conflit en cours entre les États de l'Axe et la [[Royaume-Uni|Grande-Bretagne]], engage le régime de Vichy dans la « [[Collaboration]] ». Certes, l'armistice avait permis, en un premier temps, de limiter l'occupation allemande à la moitié nord et ouest du territoire. Mais l'autonomie de la zone sud fut toute relative, car Pétain, avec ou sans discussion préliminaire, dut plier le plus souvent devant les exigences des autorités allemandes.
Lorsque les Allemands mobilisèrent les Alsaciens-Lorrains, le 25 avril 1942, et les déclarèrent « citoyens allemands » le 30 août 1942, en violation flagrante de la Convention d'armistice, une protestation fut émise par Vichy, sans être rendue publique. Recevant les parlementaires alsaciens-lorrains, Pétain n'aura que la résignation à leur prêcher. Dès 1940, des ordres avaient été donnés à la censure de ne pas parler des milliers d'habitants francophiles expulsés brutalement des trois départements annexés. En revanche, il laisse Laval rapatrier à Strasbourg germanisée les trésors artistiques mis à l'abri en 1940, ainsi celui de la cathédrale de Strasbourg.
[[François Darlan]], successeur désigné du Maréchal, et ministre des Affaires étrangères, signe avec [[Abetz]], le 6 mai 1941, le premier « Protocole de Paris » prévoyant la cession à l'aviation allemande de la base aérienne d'[[Alep]] en Syrie, ainsi que la livraison des 3/4 du matériel et des armements de l'Armée française du Levant aux forces irakiennes en guerre contre les Britanniques. Pétain intervint personnellement pour que cet accord soit appliqué sans réserve. En Septembre 1942, le général Bridoux, ministre de Pétain, fit entrer secrètement en zone « non occupée » 280 policiers allemands, qu'il avait muni de faux papiers français, pour y combattre les résistants.
Lorsque les Alliés débarquèrent en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, Pétain donna officiellement l'ordre de les combattre à ses généraux d'Algérie et du Maroc, qui livrèrent 3 jours de combats sanglants aux Américano-Britanniques. Si ces ordres ne furent pas exécutés à Alger ce fut parce que son XIX{{e}} corps d'armée fut neutralisé par des résistants civils, dont le [[putsch du 8 novembre 1942]] permit aux alliés d'y débarquer sans opposition, d'encercler la ville et de la capturer le jour même (voir [[Opération Torch]]). Les Américains, qui méprisent [[de Gaulle]], jouent alors la carte [[François Darlan|Darlan]] : pour eux, il est le seul qui puisse mettre fin aux combats qui se poursuivent un peu partout. Bien que Pétain appelle l'Afrique du Nord à continuer le combat, le général Clark (adjoint d'Eisenhower) accourt de Gibraltar, bouscule, menace l'amiral qui finit par ordonner le cessez-le-feu « au nom du maréchal », le 10 novembre. La réaction publique de Pétain est immédiate : Darlan est désavoué, destitué, remplacé par Noguès. Mais le 11, Darlan reçoit de Vichy un télégramme laconique dont le code secret est inconnu des Allemands,
Quand, le 11 novembre 1942, les forces germano-italiennes envahirent la zone non occupée de la France, Pétain à nouveau ordonna personnellement aux officiers français de ne pas résister.
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Lorsque le port de l'[[étoile jaune]] fut imposé aux juifs en zone occupée, Pétain ne protesta pas même si cette mesure ne fut pas étendue à la Zone sud.
Lorsque les Allemands envahirent la Zone sud pour répondre au débarquement américain en Afrique du nord, Pétain
La perte de l'Empire, la fin de la flotte et de la zone libre, la dissolution de l'Armée d'Armistice faisaient perdre à Vichy ses derniers atouts face aux Allemands. La décision de maintenir malgré tout le cap de la collaboration d'Etat déçut jusqu'à un certain nombre de partisans et de participants du régime de Vichy. Pétain perdit beaucoup de la popularité dont il jouissait depuis [[1940]] et la [[résistance (politique)|Résistance]] s'intensifia malgré l'organisation de la [[milice]] de Vichy.
Selon l'historien [[Robert Paxton]], dans son ouvrage ''La France de Vichy'', publié en 1972, les nazis se sont toujours méfiés du concept de collaboration. C'est leurs propres réticences, plus qu'une hypothétique résistance de Vichy à leurs demandes, qui empêchera la collaboration d'aller aussi loin qu'elle aurait pu. En effet, dans le système de pensée nazi, la France était nécessairement inférieure à l'Allemagne et ne pouvait donc en aucun cas être considérée comme un allié à part entière, ni être mise sur un pied d'égalité avec le Reich dans l'Europe nouvelle. Ce qui montre que le calcul de Vichy, qui souhaitait une place éminente pour la France dans cette nouvelle Europe dominée par l'Allemagne nazie, était voué à l'échec dès le départ.
Selon [[Jean-Marc Varaut]], ancien avocat du préfet Papon, dans son livre sur le procès Pétain, les Allemands se seraient plaints à de nombreuses reprises de la mauvaise volonté du chef de l'État français. On peur discuter de leur signification réelle: vu ses exigences insatiables, l'occupant n'était jamais disposé à se montrer satisfait, et la brutalité croissante des maîtres ne les disposaient pas à tolérer la moindre réticence, même non suivie d'actes. Quoi qu'il en soit, Pétain n'a jamais pu obtenir de la part de l'Allemagne
Le [[20 août]] [[1944]], le Maréchal fut enlevé et emmené contre son gré à [[Sigmaringen]] en Allemagne, où s'étaient réfugiés les dignitaires de son régime. Une fois de plus, il ne tenta pas de résister, et ne songea pas à démissionner, maintenant dans une lettre aux Français la fiction selon laquelle "je suis et demeure moralement votre chef."
=== Le procès et la captivité ===
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