Willy Eisenschitz
Willy Eisenschitz (1889-1974), peintre français d'origine autrichienne, a surtout représenté les paysages de Provence, et de la Drôme en particulier.
Biographie
Né le 27 octobre 1889 à Vienne (Autriche), fils d'un avocat juif de Vienne, Willy Eisenschitz s'oppose à la volonté de son père et suit à partir de 1911 les cours de l'Académie des beaux-arts de Vienne. Il rejoint Paris en 1912 et s'y marie en 1913 avec Claire Bertrand, elle aussi peintre, fille du géologue Marcel Bertrand.
Arrêté en 1914 comme sujet autrichien, il est détenu dans un camp d'internement. Sa fille Evelyne et son fils David naissent dans le camp. En 1917, il attrape la tuberculose ; pour raisons de santé, il est autorisé à quitter la France pour la Suisse où il fera plusieurs séjours dans des centres.
Après la guerre, Willy Eisenschitz découvre la lumière du Midi lors d'un voyage en 1921-1922 en Provence, sur la Côte d'azur et sur la Riviera italienne. En 1923 il a une rechute de tuberculose.
Il s'installe en 1927 avec sa famille dans la propriété des Minimes à La Valette-du-Var. Il peint alors beaucoup de paysages de la région et y participe à la vie culturelle et artistique. Il expose aussi à Paris, dans les principaux Salons et dans plusieurs galeries. Les critiques artistiquent notent dans ses œuvres l'influence de Cézanne, de l'impressionisme, du cubisme. Eisenschitz devient membre de la Société Nationale des Beaux-Arts.
A partir de 1931, des problèmes d'arthrite l'empêchant de continuer la peinture à l'huile, il se consacre à l'aquarelle. Il est naturalisé français en 1935. Il expose à Paris, Vienne, Londres, Lausanne, Honolulu, Toulon.
Willy Eisenschitz reçoit la médaille d'or à l'exposition universelle de 1937. L'année suivante, il voyage dans les îles britanniques.
En 1943, après avoir été inquiété par la police pour son origine juive, il trouve refuge à Dieulefit, dans la Drôme, et y peint sous le pseudonyme Villiers. Son fils David est arrêté par les nazis en 1944.
Il réintègre les Minimes en 1945. En 1949 a lieu l'exposition "une famille de peintres" à la galerie Allard, avec des œuvres de Willy Eisenschitz, de sa femme Claire Bertrand, et de leur fille Evelyn Marc. L'Etat commence à lui acheter des œuvres en 1950. De 1951 à 1959, il effectue plusieurs voyages à Ibiza, en Languedoc, au Soudan ; il achète en 1959 une maison dans les Alpilles. La galerie Durand-Ruel, à Paris, et le musée de Toulon exposent ses oeuvres.
Sa femme Claire Bertrand meurt en 1968. Il expose au Japon en 1972.
Dans les musées
Plusieurs œuvres de Willy Eisenschitz sont dans les musées suivants :
- Galerie Nationale du Jeu de Paume, à Paris
- British Museum, à Londres
- Musée du Belvédère, à Vienne
- Musée du Lentos, à Linz (Autriche)
- Musée de Valence
- Musée de Toulon
- Musée Simon Segal à Aups (Var)
Expositions rétrospectives
- 1957 : Musée de Toulon, rétrospective de 60 œuvres de 1926 à 1957
- 1999 : Exposition au musée du Lentos (Nouvelle Galerie) de Linz (Autriche)
- 2006 (avril-mai) : Exposition des peintures, aquarelles et dessins de Willy Eisenschitz et Victor Bourgeois, au Centre d'Art Raymond Du Puy, à Poët-Laval (Drôme)
Voir aussi
- V.A. Sircoulomb, C. Burgard, H. Moulin, P. Soleil, Les artistes réfugiés à Dieulefit pendant la seconde guerre mondiale : Claire Bertrand, Willy Eisenschitz, Pierre Guastalla, Robert Lapoujade, Etienne-Martin, Wols, Valence, Musée de Valence, 1991
- Notice sur le site "Entre collectionneurs"
- (de) Site consacré à Willy Eisenschitz, avec biographie, reproductions, critiques.
- (de) Site des musées fédéraux autrichiens, avec une notice biographique (rubrique personen).
- (en) Site du Lentos, avec reproduction d'oeuvres, et biographie.