Arc (entreprise)

entreprise française produisant des articles en verre pour la table
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Arc Holdings est une société française créée en 1825, œuvrant dans les arts de la table et de la verrerie, et commercialisant en France et à l'international les marques déposées Luminarc, Arcopal, Cristal d'Arques, Eclat, Arcoroc et Chef&Sommelier.

Arc Holdings
logo de Arc (entreprise)

Création 1825
Forme juridique Société anonyme à directoire et conseil de surveillance
Siège social Arques (Pas-de-Calais)
Drapeau de la France France
Direction Tim Gollin
Actionnaires Peaked Hill Partners (80%) et famille Durand (20%)[1]
Activité Production industrielle Arts de la table
Produits verrerie
Effectif Groupe : 10 565 (2016)

France : 5 265 (2016)

SIREN 575680350Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.arc-intl.com

Chiffre d'affaires 1,1 milliard d'euros en 2011
978 M€ en 2012[2]
901 M€ en 2013
847,8 M€ en 2014[3]
849 M€ en 2015
884 M€ en 2016
en augmentation

Historique

XIXe siècle

En 1825, Alexandre des Lyons de Noircarme fonde, à Arques, la Verrerie des sept écluses. L'année suivante, le 8 avril 1826, cette dernière s'associe à une autre verrerie. La verrerie Carpentier-Mancel, fondée en 1823 à Saint-Martin-au-Laërt par Charles Carpentier, sous sa direction. Une ordonnance, le 5 septembre 1835, autorise Carpentier à y établir un nouveau four de verrerie[4]. Le 3 juillet 1853, la verrerie d'Arques est reprise par Messieurs Allard et Ladey. Elle est endommagée par un incendie en juillet 1856 qui provoque l'effondrement des toits. Reconstruite, la verrerie est reprise, le 31 mars 1863, par la société Ladey et Bléchet. En 1869, Alexandre des Lyons de Noircarme cède la totalité de ses parts dans la verrerie. Le 10 août 1884, la société Ladey et Bléchet devient la société Blechet et Collette puis, le 16 octobre 1886, Bléchet et compagnie. En avril 1887, la verrerie cesse son activité. Elle la reprend en 1893 à la suite de la création de la SA Verrerie et Cristallerie d'Arques, le 19 novembre 1892. Le 26 juillet 1897, elle est rachetée par Prudent Avot lors d'une vente judiciaire. Georges Durand, qui a travaillé trois ans à la cristallerie de Sèvres, en devient le directeur[5]. Le 27 février 1900, il accède au statut d'associé avec la création de la société Avot Durand. Le 11 décembre 1916, la verrerie passe sous le contrôle exclusif de Georges Durand, qui fonde la société G. Durand et cie[6].

XXe siècle

La verrerie s'est d'abord imposée comme l'un des fleurons industriels du Nord de la France avant de devenir, au fil des années, un groupe international, leader mondial des arts de la table[7]. Le développement débute véritablement après la Première Guerre mondiale, en 1927, quand le second fils de Georges Durand, Jacques, intègre l’entreprise[8].

En 1930, Jacques Durand se rend aux États-Unis pour étudier les verreries américaines, déjà équipées de fours à bassin et de machines automatiques. Il prend le parti de développer de nouvelles techniques de fabrication, et équipe, peu à peu, l'entreprise de nouvelles machines qui permettront d'améliorer la production, tout en préservant la créativité verrière. Un premier four à bassin est construit et les premières presses sont installées en 1934[9].

Après la Seconde Guerre mondiale, la Verrerie Cristallerie d'Arques poursuit son essor industriel. En 1950, elle produit 15 000 tonnes de verre par an pour un effectif de 993 personnes.

En parallèle, l'entreprise poursuit activement sa politique d’innovation. Elle est la première en France à proposer des verres décorés et à automatiser la fabrication du verre opale. Dès 1958, le premier verre à pied dit verre ballon est fabriqué en automatique[8]. En 1968, la Verrerie Cristallerie d’Arques opère une révolution industrielle au niveau mondial, en parvenant à mécaniser la production des verres à pied en cristal. La baisse des prix de vente rendue possible par cette innovation met le cristal à la portée de tous les consommateurs. En 1980, la verrerie produit 250 000 tonnes de verre par an et emploie 9 000 personnes en France[6], pour l'essentiel à Arques.

Des années 30 jusqu'en 2015, la Verrerie Cristallerie d’Arques est restée une entreprise locale à capitaux 100 % familiaux. À partir des années 1980, le Groupe entre dans une logique d'internationalisation de ses productions avec la création, en 1979, de Durand Glass Manufacturing Company (DGMC), filiale de production à Millville, dans le New Jersey, et le début de la production en 1982[10].

XXIe siècle

Ce n'est que dans les années 2000, date à laquelle la Verrerie Cristallerie d’Arques change de nom et devient Arc International, que les implantations internationales se multiplient : une unité de production est créée à Nankin[11], en Chine, en 2003, une autre est acquise en 2004 dans l'émirat de Ras el Khaïmah[12] et une troisième à Gous-Khroustalny[13], en Russie, en 2011.

Ce développement à l'international est concomitant aux difficultés que rencontre le groupe à partir du début des années 2000. En 2004, les pertes dépassent 100 M€. Un premier Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) conduit entre 2004 et 2008 à presque 3 000 départs volontaires du site historique d'Arques. Deux autres Plans de Départs Améliorés sont réalisés dans les années qui suivent et, à fin décembre 2012, l'effectif du site se trouve réduit de moitié par rapport à 2004, passant de 12 000 salariés à 6 000[14].

Le , dans une logique de redressement économique du Groupe[15], HIG Capital France et Arc International annoncent la signature d'un accord visant l'acquisition de la majorité du capital[16] d'Arc International par HIG. Ce projet n'aboutira pas.

Le 27 janvier 2015, après de nouvelles difficultés économiques, un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est présenté aux syndicats. Ce PSE prévoit la suppression d'un peu moins de 200 postes[17],[18].

Le 16 mars 2015, le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer valide le projet de reprise du groupe verrier Arc International par l'américain Peaked Hill Partners (PHP) à la suite de l'accord entre les actionnaires historiques, les banques, l'État et les investisseurs. Les créanciers ont accepté que la dette du groupe qui s'élevait à 280 millions d’euros soit réduite à 62 millions[19]. Le fonds d’investissement PHP va débourser 58 millions pour recapitaliser l’entreprise en échange d’un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui débouche, à la suite de la négociation avec les syndicats, sur 195 licenciements secs pour 233 créations de poste sur le site historique d’Arques[20].

Les marques du groupe

Le groupe a six marques principales et 20 000 références commerciales, aussi bien pour les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration que pour les particuliers[21].

Les marques grand public

  • Luminarc
  • Arcopal
  • Cristal d’Arques
  • Eclat

Les marques professionnelles

  • Arcoroc : la marque est réputée pour la résistance de ses produits aux chocs thermiques et mécaniques. Elle est appréciée des collectivités (cantines, hôpitaux…), bars et restaurants.
  • Chef&Sommelier : la marque propose des collections de vaisselle et de verres destinés aux professionnels (restauration, hôtellerie, professionnel du vin, etc) ainsi qu’aux amateurs et professionnels de la dégustation du vin.

La division Business to Business (B2B)

Cette division propose des solutions de produits verriers sur mesure pour les clients professionnels (industriels, fabricants de produits semi-finis et finis, distributeurs et prestataires de service…).

Production

Chiffres

Le Groupe produit plus de 4,3 millions d'articles[3] par jour dans ses cinq usines : sur le site historique d'Arques mais aussi aux États-Unis (depuis 1979), en Chine (depuis 2003), en Russie et aux Émirats arabes unis[22].

Sites de production

Notes et références

  1. David Monnery, « Arc International : c’est officiel, le fonds d’investissement américain PHP reprend le géant verrier », sur www.lavoixdunord.fr, (consulté le )
  2. La Voix du Nord, « Arc International annonce un déficit de 3,7millions d’euros pour 2012 », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  3. a et b « Arc International - Chiffres clés », sur http://www.arc-intl.com
  4. Société du Recueil Sirey,, Collection complète des lois, décrets d'intérêt général, traités internationaux, arrêtés, circulaires, instructions, etc, vol. 35, (lire en ligne), Ord qui autorise le Carpentier Manuel à établir un four dans verrerie située à Arques Pas de Calais O 2 sect no 87 14 Ord qui autorisent l acceptation de divers.
  5. Arc International, de l’entreprise artisanale au groupe de renommée mondiale, Revue PIC-INTER, no 285, mars - Avril 2004
  6. a et b Michel Ravez, Projet de régularisation administrative de l'activité de la verrerie cristallerie "Arques International", enquête publique du 15 mars au 15 avril 2010, Annexes no 1, Historique du site
  7. Adrien Cahuzac, Le plan anti-crise d'Arc International, L'Usine Nouvelle no 3210, 21 octobre 2010
  8. a et b Yannick Boucher, « Arc International : la ville-usine a mis sous verre notre art de vivre », sur http://www.lavoixdunord.fr, (consulté le )
  9. Cécile Ducourtieux, « Fin d'âge d'or à "Cristalville" », sur www.lemonde.fr, (consulté le )
  10. a et b (en) « Company Overview of Durand Glass Manufacturing Company, Inc », sur http://www.bloomberg.com (consulté le )
  11. a et b Pierre-Olivier Rouaud, « Dans l'antre du verrier français Arc, à Nankin », sur http://www.usinenouvelle.com/, (consulté le )
  12. a et b Pierre-Olivier Rouaud, « Arc s'étend aux Emirats », sur http://www.usinenouvelle.com, (consulté le )
  13. a et b « Arc International s'installe en Russie en investissant fortement dans le verrier OSZ », sur http://www.lavoixdunord.fr, (consulté le )
  14. Sylvie Andreau, envoyée spéciale, « Le verrier Arc évite la casse - leJDD.fr », sur LeJDD.fr (consulté le )
  15. Arc International cherche de nouveaux investisseurs, Patrick Puy, dans GMB, BFM Business, 14 janvier 2014
  16. Le verrier français Arc International passe sous pavillon américain, Challenges, 1er septembre 2014
  17. http://www.lavoixdunord.fr/region/arc-international-le-plan-du-repreneur-php-presente-ia37b0n2624584
  18. http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/26/arc-international-derniere-ligne-droite-avant-la-reprise-par-php_4563465_3234.html
  19. Laurie Moniez, « Un accord sur la dette ouvre la voie à la reprise d’Arc International », sur www.lemonde.fr, (consulté le )
  20. Le Monde avec AFP, « Le tribunal de commerce valide la reprise d'Arc International », sur www.lemonde.fr, (consulté le )
  21. « Dossier de Presse Institutionnel » [PDF], sur www.arc-intl.com, (consulté le )
  22. Arc dresse ses verres sur les tables hors de France, le Figaro, 20 septembre 2011

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Jean-Marc Petit, « Arc International : la ville-usine qui a mis sous verre notre art de vivre », La Saga des marques, t. 1,‎ , p. 14-17.