Aliénation juridique

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L'aliénation est la vente, le transport d'une propriété, d'un fonds[1]. L'aliénation est volontaire ou forcée[2]. Dans l'antiquité occidentale, à Rome ou en Grèce, l'aliénation des immeubles est primitivement interdite. Aristote énumère les différentes législations qui, à Sparte, à Corinthe, à Locres ou Leucade, interdisaient, vers les IXe-VIe siècle av. J.-C., toute cession ou, lorsqu'elles le toléraient, comme les célèbres lois de Solon, lui attachaient une sanction considérable, la perte des droits de citoyenneté. Cette attitude se vérifie aussi très longtemps en Chine - où, lorsque le principe d'inaliénation tend à s'assouplir, les procédures de transaction foncière ne sont jamais, pour autant, de véritables ventes mais des formules proches de la location perpétuelle, de l'antichrèse, de la vente à réméré - et en Inde ancienne. La même observation persiste dans maintes dispositions du droit moderne, en France, comme dans la plupart des aires culturelles, qui continuent de fixer des règles strictes qui n'ont pas leur équivalent pour les autres types de biens économiques et justifient, par le fait, la présence plus ou moins forte de l’État dans le domaine immobilier. « L'immeuble, bien foncier ou, plus tard, le bâti, jouit ainsi dès l'origine d'un statut de type religieux, tandis que le meuble demeure dans la contingence et le mépris, comme le rappelle le vieil adage du droit romain res mobilis, res vilis[3]. »

L'abusus est l'un des attributs du droit de propriété, le droit de disposer de son bien, qu'il s'agisse de la disposition juridique de son bien par l'aliénation (vente ou don) ou matérielle par la destruction.

L'aliénation est prévue dans certains cas particuliers par des textes de loi, pour désigner la désappropriation de bien par une personne physique ou morale, notamment pour simplifier le règlement de situations d'indivision inextricables[4].

  1. Dictionnaire de la langue française (Littré). Tome 1
  2. Le Dictionnaire de l'Académie française. Huitième Édition. T.1
  3. Thiveaud Jean-Marie. Muer l'immeuble en meuble : Terre et monnaie, finance et immobilier : les racines communes d'un très vieux rêve. In: Revue d'économie financière. Hors-série, 1993. Numéro Hors-Série : La crise financière de l’immobilier : Réflexions sur un phénomène mondial Suivi des actes du séminaire Institutional investment in real estate. pp. 87-149. DOI : https://doi.org/10.3406/ecofi.1993.1929 http://www.persee.fr/doc/ecofi_0987-3368_1993_hos_3_1_1929 Lire en ligne
  4. Du régime légal de l'indivision. Legifrance - Loi no 815 du Code civil