Objet archéologique gorgé d'eau

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En archéologie, l'engorgement d'eau entraîne l'élimination à long terme de l'air par les eaux souterraines, ce qui crée un environnement anaérobie capable de préserver parfaitement les artefacts. Cette saturation en eau préserve les artefacts périssables. Ainsi, dans un site gorgé d'eau, d'un horizon archéologique, peuvent être obtenues des informations exceptionnelles, en étudiant des artefacts en cuir, bois, textile ou matériaux similaires. Il a été constaté que 75 à 90% des vestiges archéologiques des sites de zones humides étaient des matériaux organiques. Les cernes trouvés dans les grumes préservées permettent aux archéologues de dater avec précision les sites. Les zones humides incluent lacs, marécages, marais, fens et tourbières.

Les tourbières, presque toutes présentes dans les latitudes septentrionales, sont parmi les environnements les plus importants pour l'archéologie des zones humides. Les tourbières ont également préservé de nombreuses pistes en bois, compris la plus ancienne route du monde, ancienne de plus de 6 000 ans.

Les hommes de tourbière sont les découvertes les plus connues des tourbières du nord-ouest de l'Europe, la plupart datant de l'âge du fer. La plupart des cadavres retrouvés étaient des individus qui ont connu une mort violente et ont probablement été exécutés en tant que criminels ou tués en sacrifice avant d'être jetés dans la tourbière. Par exemple, l’ancien homme de Croghan a été poignardé, décapité, mutilé et ligoté au fond d’une cuvette. Son corps montre à quel point l'engorgement peut magnifiquement préserver un corps, car ses mains, sa peau, ses ongles et son ventre étaient incroyablement intacts. Ötzi, un autre exemple d'artéfact ou de momie gorgeant d'eau, a été découvert par deux touristes près de la frontière autrichienne et italienne. Ötzi est maintenant exposé à Bolzano, en Italie, dans le musée d'archéologie du Tyrol du Sud.

De temps en temps, des conditions gorgées d'eau peuvent se produire à l'intérieur des tumulus. Les sépultures de cercueil en chêne de l'âge du bronze en Europe du Nord, et plus particulièrement au Danemark, datent d'environ 1000 ans av. J.C. Ces cercueils avaient un noyau intérieur de pierres enroulé autour du cercueil en tronc d'arbre, avec un tumulus rond par dessus. L’eau infiltrait ensuite l’intérieur du monticule et, en se combinant avec le tanin exsudant des troncs d’arbres, créait des conditions acides détruisant le squelette tout en préservant la peau, les cheveux, les ligaments et les vêtements des individus?

La découverte archéologique des zones humides la plus intéressante est peut-être le site Ozette. En 1750, une énorme coulée de boue a enseveli un établissement de chasse à la baleine sur la côte de Washington, protégeant ainsi les artefacts organiques de l’oxygène qui les aurait détérioré. Plus de 50 000 artefacts ont été trouvés en parfait état de conservation, dont près de la moitié en bois ou en matériel végétal. La chose la plus fascinante trouvée consiste en un bloc de cèdre d'un mètre de haut, sculpté en forme de nageoire dorsale de baleine.

Le problème archéologique majeur des découvertes gorgées d'eau, en particulier de bois, est qu'elles se détériorent rapidement lorsqu'elles sont découvertes, commençant à sécher et à se fissurer presque immédiatement. Elles doivent donc être maintenues humides jusqu'à leur traitement en laboratoire. Les mesures de conservation expliquent pourquoi l'archéologie humide coûte environ quatre fois plus que l'archéologie sèche.

Références

  • Collin Renfrew, Archaeology: Theories, Minds, and Practice, New York, New York, Thames&Hudson, , 62–72 p. (ISBN 9780500287132)
  • Trevor Barnes, Archaeology, Boston, Kingfisher,
  • Jarret Lobell, « Clonycavan and Old Croghan Men », sur Archaeology (magazine), may–june 2010 (consulté le )
  • Adam Weisenberg, « Waterlogging », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎