Procédé Boucherie

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Développée par le docteur Boucherie de France en 1838, le procédé Boucherie consistait à attacher un sac ou un réservoir de solution de conservation à un arbre debout ou fraîchement coupé avec l'écorce, les branches et les feuilles encore attachées, en injectant ainsi le liquide à travers le flux de sève. Par la des feuilles, l'agent de conservation est tiré vers le haut par l'aubier du tronc.

Le procédé Boucherie modifié consiste à placer des bois fraîchement non coupés et non-pelés sur des cales en déclin, souche légèrement surélevée, puis fixer des capuchons étanches ou perçer un certain nombre de trous aux extrémités, inserer une solution de sulfate de cuivre ou autre agent de conservation en solution aqueuse dans les bouchons ou les trous depuis un récipient surélevé. Les huiles de préservation ont tendance à ne pas pénétrer de manière satisfaisante par cette méthode. La pression hydrostatique du liquide force l'agent de conservation dans le sens de la longueur dans et à travers l'aubier, poussant ainsi la sève hors de l'autre extrémité du bois. Après quelques jours, l'aubier est complètement imprégné;

Malheureusement, peu ou pas de pénétration a lieu dans le bois de cœur. De cette manière, seul le bois vert peuvent être traité. Ce processus a trouvé un usage considérable dans l'imprégnation de poteaux et des grands arbres en Europe et en Amérique du Nord, et a connu un regain d'utilisation pour l'imprégnation de bambou dans des pays tels que le Costa Rica, le Bangladesh, l'Inde et l'État de Hawaï.

Extrait des Annales des ponts et chaussées, 1839

« Le procédé de M.Boucherie consiste à introduire ou injecter dans tous les canaux séveux du bois un liquide qui ait la propriété de convertir en matières insolubles inattaquables aux insectes toutes les substances solubles alimentaires et putréfiables qui entrent dans la composition chimique et physique des bois. Le moyen la puissance d'introduction c'est la succion même résultant du mouvement séveux. Ce n'est donc que sur des arbres sur pied ou tout récemment abattus qu opère M Boucherie. Un réservoir rempli du liquide à injecter est appliqué au pied de l'arbre, ce réservoir peut être un sac imperméable ou tout autre appareil et le liquide s'introduit par la circulation séveuse non seulement dans le tronc principal mais dans toutes les branches et même dans toutes les feuilles[1]. »

« La plus ou moins grande activité de cette introduction dépend de circonstances que nous indiquerons au moins sommairement, mais le liquide peut dans certains cas et avec certaines conditions s'étendre jusqu'à une distance ou hauteur si l'arbre est debout de près de 30 m. Le nombre plus ou moins complet des tubes séveux atteints par ce liquide dépend encore de la nature et souvent de la texture du bois. Le liquide choisi par M.Boucherie pour la conservation des bois est le pyrolignite de fer. M.Boucherie s'est en outre trouvé conduit par ses expériences à la possibilité de donner aux bois diverses qualités et ce en dehors de la question proprement dite de la conservation; il propose notamment d'introduire les chlorures de calcium et de magnesium pour donner au bois de la flexibilité de l'élasticité. Les mêmes sels déliquescents par leur introduction séveuse diminuent d'une autre part de beaucoup la combustibilité des bois. Et de même d'autres liquides pourraient être introduits pour produire dans les bois et par le même procédé diverses colorations intérieures. Enfin M.Boucherie paraît avoir étendu ses essais jusqu'à des pétrifications artificielles toujours par l'introduction de certains liquides et par des décompositions de nature à donner des précipités à base de silice[1]. »

  1. a et b Rapport sur le procédé de M.Boucherie pour la conservation des bois par MM. Berthier et Emmery. Extrait des Annales des ponts et chaussées 6e cahier 1839. Societe Scientifique du Dauphiné. Grenoble. 1838. Lire en ligne