Bois canard

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Un bois canard est une grume plus ou moins immergée, ou bien arbre ou souche submergé[1][2][3].

Bois canard

Parmi les bois flottés à bûches perdues, des essences naturellement plus lourdes que les autres tombent au fond de l'eau; en français, dans le langage du commerce on les nommait « bois canards ». On se sert de la même expression pour désigner les bûches qui s'échappent des trains de bois pendant le cours de leur navigation, que ces bois flottent à la surface de l'eau ou qu'ils sombrent dans la vase et y demeurent.

La quantité de bois ainsi tombés « en canards » pendant une campagne sur les différents fleuves et cours d'eau qui les transportent est tellement considérable qu'il a fallut légiférer sur leur statut, que les bois soient du bois de chauffage ou du bois de construction. Une ordonnance de 1672, n'accorde qu'aux marchands le droit de faire pêcher les bois canards sur les rivières flottables à bûches perdues. Cette ordonnance sera renouvelée jusqu'au XIXe siècle . Les bois canards ne sont pas des épaves dans l'acception légale du mot puisque d'après les dispositions réglementaires, il n y a que certaines personnes préposées qui puissent les repêcher.

Snag

En écologie de l'eau douce en Australie et aux États-Unis, le terme snag est utilisé pour désigner les arbres, les branches et autres morceaux de bois naturels trouvés sous la forme noyée (sunken) dans les rivières et les ruisseaux. Ces snags ont été identifiés comme étant essentiels pour l'abri et comme sites de frai pour les poissons, et sont l'un des rares substrats durs disponibles pour la croissance du biofilm soutenant les invertébrés aquatiques dans les rivières de plaine traversant les plaines alluviales inondables. Les snags sont des sites importants pour la croissance du biofilm et pour abriter et nourrir les invertébrés aquatiques dans les rivières et les ruisseaux de plaine et des hautes terres. Snag peut être traduit par chicot (il désignera plus volontiers un arbre mort sur pied, entier ou non, qui se trouve dans un état de décomposition donné[4]), ou bois canard[5]. En écologie forestière, un snag fait référence essentiellement à un arbre debout, mort ou mourant, auquel il manque souvent un sommet ou la plupart des petites branches appelé « chandelle » en français.

Une bernache du Canada se nourrit près d'un snag dans la rivière Nisqually

En Australie, le rôle des snags d'eau douce a été largement ignoré jusqu'à récemment, et plus d'un million de chicots ont été retirés du bassin Murray-Darling . De vastes étendues des plaines du système Murray-Darling sont maintenant dépourvues des chicots indispensables aux poissons indigènes comme la morue de Murray qui en a besoin pour s'abriter et se reproduire. Certaines tentatives de quantification des domages ont été faites[6].

La plupart des snags dans ces systèmes sont des snags de gommier des rivière . Comme le bois dense du gomier immergé est presque imperméable à la pourriture, on pense que certains des snags de gommier enlevés au cours des dernières décennies pourraient avoir plusieurs milliers d'années.

Deadheads

Également connus sous le nom de deadheads, les snags partiellement submergés représentaient des dangers pour la navigation et le commerce des premiers bateaux fluviaux. Les snags perforent les coques en bois utilisées au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Les snags étaient, en fait, le danger le plus fréquemment rencontré, en particulier dans les premières années du bateau à vapeur[7]. Aux États-Unis, le US Army Corps of Engineers exploitait des « snagboats » tels que le WT Preston dans le Puget Sound de l'État de Washington et le Montgomery dans les rivières de l'Alabama pour se retirer et éliminer les chicots[réf. nécessaire]. À partir de 1824, il y avait des efforts réussis pour enlever les sangs du Mississippi et de ses affluents. En 1835, un lieutenant a signalé au chef du génie que les voyages en bateau à vapeur étaient devenus beaucoup plus sûrs, mais au milieu des années 1840, les crédits pour l'enlèvement des snags se sont taris et les snags se sont accumulés jusqu'à après la guerre civile.

Deadwood, kelo scandinave

Le "bois kelo" utilisé en Finlande dans la fabrication de meubles rustiques.

En Scandinavie et en Finlande, les snags, invariablement du pins, connus en finnois sous le nom de kelo et en suédois sous le nom de torraka, sont collectés pour la production de différents objets, des meubles aux maisons en rondins entières. Des entreprises les commercialisent à l'étranger comme "dead wood" ou en Finlande comme "kelo wood". Ils ont été particulièrement appréciés pour leur surface patinée gris argenté dans la fabrication de produits vernaculaires ou romantiques nationaux. Les fournisseurs de "dead wood"" soulignent leur âge: le bois s'est développé avec la déshydratation dans le froid sec des zones subarctiques, l'arbre ayant cessé de croître après environ 300 à 400 ans, l'arbre est resté debout pendant encore quelques centaines d'années. Les grumes "bois mort" sont plus faciles à transporter et à manipuler que les grumes normales en raison de leur légèreté.

Voir également

Références

  1. « bois canard », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  2. Jacques Savary des Brûlons, Dictionnaire universel de commerce: contenant tout ce qui concerne le commerce qui se fait dans les quatre parties du monde ... le détail du commerce de la France en général et de la ville de Paris en particulier ..., Veuve Estienne et fils, (lire en ligne)
  3. Victor Alexis Désiré Dalloz, Jurisprudence générale: Répertoire méthodique et alphabétique de législation de doctrine et de jurisprudence ..., Bureau de la Jurisprudence générale, (lire en ligne)
  4. « chicot », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  5. « bois canard », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  6. (en) MacNally, Parkinson, Horrocks et Young, « Current Loads of Coarse Woody Debris on Southeastern Australian Floodplains: Evaluation of Change and Implications for Restoration », Restoration Ecology, vol. 10, no 4,‎ , p. 627–635 (ISSN 1526-100X, DOI 10.1046/j.1526-100X.2002.01043.x)
  7. Lewis C. Hunter, Steamboats on the Western Rivers, New York, Dover Publications, , 193–272 p.